Les délires comptables de Trump

Steve Rattner, ancien conseiller au Trésor sous Obama, explique clairement dans cette vidéo : l’idée de Trump d’instaurer des droits de douane pour financer des rabais massifs (comme ces chèques de « dividendes » de 2 000 $ évoqués) et, à terme, remplacer l’impôt sur le revenu, paraît audacieuse en campagne, mais mathématiquement, c’est une impasse.

C’est comme essayer de remplir le Grand Canyon avec un tuyau d’arrosage.

L’analyse de Rattner est juste.

Les recettes douanières américaines ont atteint environ 80 milliards de dollars au cours de l’exercice 2024, et même avec les nouveaux droits de douane agressifs mis en place durant le second mandat de Trump, elles devraient avoisiner les 195 milliards de dollars pour l’exercice 2025 – une croissance impressionnante, certes, mais dérisoire comparée aux 2 400 milliards de dollars de recettes fiscales sur le revenu des particuliers cette même année.

Cela représente plus de douze fois l’écart, et les estimations pour l’ensemble des droits de douane imposés par Trump (10 à 20 % de droits universels, plus des hausses ciblées sur la Chine, le Mexique, etc.) plafonnent à 200-260 milliards de dollars par an jusqu’en 2034, soit environ 2-3 000 milliards de dollars sur dix ans, avant même la prise en compte des freins économiques tels que la hausse des prix à la consommation et les mesures de rétorsion.

Remplacer complètement l’impôt sur le revenu ?

Il faudrait que les droits de douane atteignent la moitié des recettes fédérales totales du jour au lendemain – une situation totalement improbable sans un effondrement du commerce et une flambée de l’inflation.

Quant aux chèques de 2 000 dollars évoqués par Trump en juillet (destinés aux familles de travailleurs dont les revenus sont inférieurs à certains seuils), les projections de l’administration elle-même montrent que les recettes douanières seront inférieures aux 300 à 450 milliards de dollars nécessaires pour réduire ces droits de douane, même pour la moitié de la population adulte, et a fortiori pour tous les bénéficiaires.

De plus, cela exigerait l’aval du Congrès, une perspective aussi incertaine qu’une boule de neige en plein mois de juillet.

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