La Fed a abaissé ses taux de 175 points de base en 15 mois, malgré des conditions financières extrêmement souples. Cette politique d’assouplissement a poussé les excès de la bulle spéculative vers des extrêmes que l’on retrouve dans:
-l’intelligence artificielle,
-les prêts à effet de levier,
-le crédit privé,
-les cryptomonnaies,
-les fusions-acquisitions,
-le credit sur marge
-le volume astronomique de la spéculation sur les options
-la valorisation boursière du S&P supérieure a 24x les bénéfices forward
-l’exposion des inégalités
-l’économie en K
La dette , le credit sont déchainés.Tout est financé apr la dette, le long avec le court et l’ultra court. C’est le boom de l’inflation monétaire.
Les actifs des fonds monétaires, qui sont le meilleur indicateur de l’expansion de la spéculation à effet de levier financée par les opérations de pension, ont augmenté de 1 352 milliards de dollars, soit 21,4 %, depuis le début de l’assouplissement de la politique monétaire de la Fed .
L’expansion monétaire de 579 milliards de dollars enregistrée au cours des 19 dernières semaines, soit une hausse annualisée de 22 %, a porté l’inflation monétaire historique sur trois ans à 3 023 milliards de dollars, soit 65 %.
D’après les données récentes, les opérations des primary dealers (les « courtiers de premier ordre » qui interviennent directement avec la Fed) ont effectivement connu une forte croissance.
Par exemple, leurs détentions de bons du Trésor américain ont plus que doublé depuis le début du resserrement quantitatif (QT) en 2022, passant d’environ 125 milliards de dollars à plus de 250 milliards en 2024, et atteignant des records en 2025 (représentant désormais 1,13 % de la dette totale du Trésor, contre 0,42 % auparavant).
Côté marché des pensions (repos), les volumes globaux ont litteralement explosé : les estimations récentes chiffrent le marché repo américain à 11,9 trillions de dollars par jour en 2024, et jusqu’à 12,6 trillions en 2025, bien au-delà des chiffres antérieurs
Sur les deux dernières années (2023-2025), cela représente une croissance d’environ 20-30 % pour les segments traditionnels, mais jusqu’à 45 % pour les repos adossés à des actions, ce qui s’approche d’un doublement effectif quand on intègre les nouvelles mesures d’exposition.
En Europe, le marché des pensions a lui aussi progressé, bien que plus modérément, avec des encours robustes autour de 6 000 milliards d’euros.
C’est un signal d’alerte subtil.
On sent que l’étau monétaire se resserre. La bulle des cryptomonnaies s’effrite, et les bulles technologiques et d’IA, plus fragiles, suivent de près. L’effet de levier spéculatif est dans le collimateur des observateurs avisés.
D’un côté, cette expansion reflète une économie dynamique : l’émission massive de dette du Trésor (pour financer les déficits records aux États-Unis) et l’appétit des hedge funds pour le levier ont dopé la demande de financement à court terme.
Les primary dealers jouent un rôle pivot en absorbant cette liquidité, et le marché repo reste un rouage essentiel pour la stabilité monétaire – c’est le « lubrifiant » des marchés obligataires.
La Fed, avec son Standing Repo Facility (SRF), a bien betonné le tout, évitant les pics de tension comme en 2019, mais un doublement rapide soulève des questions sur la résilience.
De l’autre , plus de volume = plus de vulnérabilités potentielles aux chocs (comme les hausses de taux ou les plafonds de dette), avec des risques de fragmentation ou de « flight to quality », de « run », amplifiés.
On voit déjà des hausses modestes des taux repo en fin de trimestre, signe de frictions saisonnières.
Les indicateurs de stress (comme les écarts SOFR-GC repo) clignotent.
Powell est bien obligé de s’en rendre compte malgré sa mauvaise foi .
Jerome Powell a déclaré : « Par ailleurs, nous avons également décidé d’initier des achats de titres du Trésor à court terme dans le seul but de maintenir un niveau de réserves suffisant sur le long terme, et ainsi de garantir un contrôle efficace de notre taux directeur. »
« Compte tenu du resserrement continu des taux d’intérêt du marché monétaire par rapport à nos taux administrés, et d’autres indicateurs des conditions du marché des réserves, le Comité a estimé que les réserves obligatoires avaient atteint un niveau suffisant. En conséquence, lors de sa réunion d’aujourd’hui, le Comité a décidé d’initier des achats de titres du Trésor à court terme (principalement des bons du Trésor) dans le seul but de maintenir un niveau de réserves suffisant sur le long terme. »
« Nous savions donc que [les conditions de financement du marché] allaient se resserrer. Lorsqu’elles sont finalement arrivées, elles ont été un peu plus rapides que prévu, mais nous étions parfaitement prêts à prendre les mesures annoncées. C’est ce que nous avons fait aujourd’hui. Nous avons annoncé la reprise des achats de réserves. Cette mesure est totalement indépendante de la politique monétaire. Il s’agit simplement de maintenir un niveau de réserves suffisant. »
Le 10 décembre, le Financial Times :
« La Réserve fédérale a annoncé le lancement d’un programme d’achat d’obligations à court terme de 40 milliards de dollars, quelques semaines seulement après avoir cessé de réduire son bilan suite à des tensions répétées sur les marchés monétaires. La banque centrale américaine a déclaré qu’elle commencerait à acheter des bons du Trésor à compter du 12 décembre. Cette décision intervient après la forte hausse des taux d’intérêt sur les marchés des prêts au jour le jour le mois dernier. Certains responsables de la Fed s’étaient inquiétés du fait que les taux sur le marché des pensions, qui constitue un rouage essentiel du système financier, se soient à plusieurs reprises déconnectés des autres coûts d’emprunt fixés par la banque centrale. »
11 décembre – Bloomberg :
« Le plan de la Réserve fédérale d’acheter 40 milliards de dollars de bons du Trésor par mois, un montant plus important que prévu, a entraîné une série de révisions des prévisions d’émissions de dette des banques de Wall Street pour 2026, tout en faisant baisser les coûts d’emprunt. La banque centrale a annoncé qu’elle commencerait à acheter des bons vendredi afin de réduire les taux d’intérêt à court terme en reconstituant les réserves du système financier. Barclays estime que la Fed pourrait finalement acheter près de 525 milliards de dollars de bons du Trésor en 2026, contre 345 milliards prévus précédemment, les émissions nettes aux investisseurs privés étant estimées à seulement 220 milliards de dollars, contre 400 milliards précédemment. »
L’assouplissement quantitatif est de retour.
C’est l’éclatante confirmation de mon diagnostic de 2009 réitéré régulièrement :
-dans la voie qui est choisie et qui est celle de la fuite en avant, il n’y a pas de retour en arrière possible,
-plus jamais on ne sortira des politiques monétaires non conventionnelles,
-c’est marche ou crève,
-c’est l’Hoel California, on check-in mais il n’y a pas de check-out
-on a brulé les vaisseaux…
Les actifs de la Fed ont augmenté de 2,77 trillions de dollars (soit 73 %) depuis la reprise de son programme d’assouplissement quantitatif (QE) en septembre 2019, passant de 3 770 milliards de dollars à 6 540 milliards de dollars. On peut légitimement se demander pourquoi le bilan de la Fed, encore gonflé aujourd’hui, est insuffisant du point de vue de la liquidité du système. Le dernier programme de QE était considérable.
Le FOMC espère manifestement qu’une injection de liquidités contribuera à stabiliser le marché des pensions, tout en atténuant quelque peu les tensions de financement de fin d’année.
Le problème est que les opérations de liquidité de la Fed, qui s’élevaient auparavant à 40 000 milliards de dollars et avaient un impact significatif, se retrouvent aujourd’hui confrontées à des marchés des pensions, de financement et de produits dérivés massivement gonflés, sans parler de l’énorme volume d’opérations de base et de l’effet de levier spéculatif qui ont explosé ces trois dernières années.
8 décembre – Bloomberg :
« L’activité de pension sponsorisée, où les banques commerciales prennent en charge les deux côtés d’une transaction et détiennent moins de capital en contrepartie, a atteint un niveau record, les entreprises cherchant à alléger leurs bilans. En conséquence, le marché nocturne des pensions s’est relâché. Le volume des transactions a atteint un record historique de 3 260 milliards de dollars au 5 décembre, contre 2 670 milliards lors de la séance précédente… Cette hausse d’environ 593 milliards de dollars est la plus importante jamais enregistrée et dépasse le précédent record de 2 770 milliards atteint le 1er décembre. Les pressions sur les pensions ont tendance à augmenter vers la fin de l’année, les banques réduisant leur activité afin de consolider leurs bilans pour des raisons réglementaires, ce qui a pour effet de retirer des liquidités du marché privé. Par ailleurs, les avoirs des banques commerciales en bons du Trésor ont atteint un niveau record de 473 milliards de dollars… »
8 décembre – Bloomberg:
« Une forte augmentation des paris des fonds spéculatifs sur les swaps de taux d’intérêt américains risque de provoquer une nouvelle vague de ce type. » La volatilité des marchés observée en avril, selon la Banque des règlements internationaux (BRI), a incité les fonds à accroître leur exposition aux bons du Trésor depuis le deuxième trimestre 2024, principalement via des opérations de swap, face à la stagnation des opérations de base entre les taux d’intérêt au comptant et les contrats à terme, a indiqué la BRI. Cette stratégie consiste à lever des fonds sur le marché des pensions pour acheter des obligations au comptant tout en vendant simultanément à découvert le swap de taux d’intérêt correspondant afin de tirer profit des écarts de prix. Le volume de ces opérations a atteint 631 milliards de dollars au deuxième trimestre de cette année, contre 281 milliards au premier trimestre 2024, précise le document.
Le soutien de la Fed à la liquidité est aujourd’hui plus crucial que jamais pour les marchés puisque fondamentalement la liquidité élève le niveau de la mer, vous savez ce niveau élevé qui permet de dissimuler ceux qui se baignent nus; la liquidité c’est ce qui masque la non solvabilité et perpétue le sur-endettement tout en l’aggravant!
Hier nous étions au bord du gouffre et la troupe de clowns de Trump s’apprête a faire un pas de plus!
Bessent veut desserrer les freins qui empêchent de dévaler la pente, il veut dérèglementer pour inflater monétairement encore plus vite! Il veut que la musique joue plus longtemps, accélère le rythme et plus vite encore .
Le 11 décembre, le New York Times :
« L’administration Trump a accéléré sa politique de déréglementation… en demandant au Conseil de surveillance de la stabilité financière (FSSC), un organe gouvernemental créé lors de la crise financière et chargé de surveiller les menaces pesant sur le système financier, de prendre des mesures pour assouplir les réglementations qu’il juge responsables du ralentissement de la croissance économique.
Cette priorité accordée à la déréglementation intervient alors que le président Trump cherche à relancer l’activité économique avant les élections de mi-mandat de l’année prochaine… Les conseillers de M. Trump ont présenté cet assouplissement de la réglementation comme le troisième pilier de son plan visant à libérer le potentiel économique du pays. »
11 décembre – CNBC:
« Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, propose une réforme majeure de l’approche gouvernementale en matière de réglementation et de stabilité financières… Dans une lettre qui sera prochainement publiée…, M. Bessent recommandera de modifier l’approche du Conseil de surveillance de la stabilité financière. Alors que cet organisme s’attachait jusqu’à présent à renforcer la réglementation et la surveillance des institutions qu’il supervise, le nouveau plan prévoit d’inverser cette tendance et de promouvoir une réglementation plus souple et une approche plus ouverte. La lettre indiquera que « le Conseil travaillera avec les agences membres et les soutiendra dans l’examen de la question de savoir si certains aspects du cadre réglementaire financier américain imposent des contraintes excessives et ont un impact négatif sur la croissance économique, compromettant ainsi la stabilité financière ». »
11 décembre – Bloomberg :
« Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a déclaré qu’il poursuivrait sa campagne de réduction de la réglementation financière, soulignant ainsi les efforts de l’administration Trump pour renforcer la sécurité économique face aux inquiétudes liées à l’inflation persistante et à l’accessibilité au logement. « La croissance économique est essentielle à la stabilité financière », a affirmé M. Bessent dans une lettre accompagnant le rapport annuel 2025 du Conseil de surveillance de la stabilité financière… Les responsables de l’administration ont déjà entrepris cette année une refonte de plusieurs réglementations financières, notamment en assouplissant les exigences de fonds propres qui, selon les prêteurs, limitaient leur capacité à intervenir comme intermédiaires sur le marché des bons du Trésor, et en supprimant les restrictions post-crise sur les prêts à effet de levier. »
EN PRIME
8 décembre – Bloomberg :
« L’activité de pension sponsorisée, où les banques commerciales prennent en charge les deux côtés d’une transaction et détiennent moins de capital en contrepartie, a atteint un niveau record, les entreprises cherchant à alléger leurs bilans. En conséquence, le marché nocturne des pensions s’est relâché. Le volume des transactions a atteint un record historique de 3 260 milliards de dollars au 5 décembre, contre 2 670 milliards lors de la séance précédente… Cette hausse d’environ 593 milliards de dollars est la plus importante jamais enregistrée et dépasse le précédent record de 2 770 milliards atteint le 1er décembre. Les pressions sur les pensions ont tendance à augmenter vers la fin de l’année, les banques réduisant leur activité afin de consolider leurs bilans pour des raisons réglementaires, ce qui a pour effet de retirer des liquidités du marché privé. Par ailleurs, les avoirs des banques commerciales en bons du Trésor ont atteint un niveau record de 473 milliards de dollars… »
8 décembre – Bloomberg :
« Une forte augmentation des paris des fonds spéculatifs sur les swaps de taux d’intérêt américains risque de provoquer une nouvelle vague de ce type. » La volatilité des marchés observée en avril, selon la Banque des règlements internationaux (BRI), a incité les fonds à accroître leur exposition aux bons du Trésor depuis le deuxième trimestre 2024, principalement via des opérations de swap, face à la stagnation des opérations de base entre les taux d’intérêt au comptant et les contrats à terme, a indiqué la BRI.
Cette stratégie consiste à lever des fonds sur le marché des pensions pour acheter des obligations au comptant tout en vendant simultanément à découvert le swap de taux d’intérêt correspondant afin de tirer profit des écarts de prix. Le volume de ces opérations a atteint 631 milliards de dollars au deuxième trimestre de cette année, contre 281 milliards au premier trimestre 2024, précise le document.
12 décembre – Wall Street Journal :
« Des turbulences sans précédent au sein de deux fonds spéculatifs quantitatifs gérés par Renaissance Technologies, pionnier du secteur, incitent la société à envisager un ajustement de ses modèles de trading, selon des sources proches du dossier… La société, fondée par le mathématicien Jim Simons, utilise l’apprentissage automatique et des algorithmes prédéterminés pour parier à la hausse ou à la baisse sur des milliers d’actions simultanément. Renaissance a informé ses clients qu’elle étudiait un ajustement de ses modèles de trading après que les deux fonds, qui gèrent ensemble près de 20 milliards de dollars, ont connu leurs pires mois historiques en octobre avant de rebondir en novembre. Les algorithmes d’investissement de Renaissance n’étaient pas préparés aux mouvements inhabituels et récents des actions de certaines petites entreprises, notamment les « meme stocks », ont indiqué les sources. La société, réputée pour sa discrétion, examine actuellement des solutions pour réduire la volatilité de ces fonds, ont précisé ces mêmes sources. »
8 décembre – Bloomberg :
« Les régulateurs commencent enfin à prendre conscience de l’emprise d’une poignée de fonds spéculatifs sur les principaux marchés de la dette souveraine.
La question prend de l’ampleur ; la Banque des règlements internationaux a publié la semaine dernière une analyse importante de l’effet de levier, et le rapport de décembre de la Banque d’Angleterre sur la stabilité financière a également souligné les risques que cette stratégie de trading fait peser sur la stabilité financière.
Mais il faut rester prudent et ne pas laisser éclater cette bulle. Ce qui ressort clairement des deux rapports, c’est que les banquiers centraux n’ont pas de plan cohérent pour réduire l’effet de levier qui s’est propagé aux obligations souveraines ces dernières années. La diplomatie n’a pas fonctionné ; le dilemme est de savoir comment inciter les fonds spéculatifs à réduire brutalement leur part de marché sans provoquer un effondrement boursier… »
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