Strategyka 51
| informations fiables font état de l’utilisation par des PMC occidentales de prisonniers lourdement condamnés triés issus du complexe carcéral industriel américain dans la guerre en Ukraine depuis 2023. |
| L’usage de prisonniers dans la guerre en Ukraine n’est pas une nouveauté. La PMC russe Wagner Group avait eu recours à des campagnes de recrutement dans certaines prisons et pénitenciers russes, dont certaines étaient menées par Prigogine en personne. Le contrat proposé était simple: une participation aux combats contre une remise de peine ou une libération en plus d’une incitation financière. Le côté ukrainien a également libéré le plus gros lot de ses détenus les plus dangereux pour les envoyer au front. À un certain moment, quelques actions d’armes sur le front étaient en quelque sorte une immense tuerie entre détenus lourdement condamnés et fort dangereux avant la généralisation des drones et donc des « geeks », une autre catégorie d’humains non adaptés au combat d’infanterie mais devenus indispensables dans l’usage intensif des drones FPV sur le champ de bataille. |
| L’usage de détenus en tant que chasseurs de primes est un fait peu connu en dehors des États-Unis. Bien que les compagnies occidentales différent en termes d’approche vis à vis de celle, plus traditionnelle, des compagnies militaires privées russes. |
| De grosses firmes comme Space X, Maxar Technologies, Planet Lab et l’omniprésent Palantir fournissent un soutien technologique et renseignement fort critique sur le champ de bataille à l’Ukraine et ses alliés: cela inclut la technologie des drones, l’imagerie satellite et les plateformes d’analyse de données en temps réel et différé; à l’inverse, les sociétés militaires privées telles que Wagner sont souvent utilisées comme des mandataires directs de l’État dans les combats. Cependant la présence en Ukraine de PMC occidentales comme Vectus Global (d’Eric Prince, le fondateur de l’ex-Blackwater/X/Academy), Forward Observation Group (FOG), le groupe « informel » Vinci et d’autres dont le nom n’est pas divulgué pour des raisons de sécurité et de réputation pour les pays qui les emploient, laisse supposer une approche plus traditionnelle, passée sous silence ou niée au niveau de la propagande car officiellement ces « gentilles » PMC sont en Ukraine pour des activités décrites comme « non-offensives ». |
| Au-delà des volontaires réels ou simulées (souvent des couvertures surtout pour les membres des forces spéciales après celle de la retraite ou de la mise en disponibilité), on s’est longtemps posé le problème de la main d’œuvre dans ce type de mercenariat restylé. Après les soudards et autres créatures perdues, l’usage de prisonniers issus de pays disposant d’un complexe carcéral industriel pour le profit se présente dans ce cas de figure optimal. |
| La présence de combattants originaires de pays d’Amérique centrale et du Sud en Ukraine ne s’explique pas uniquement par la quête du gain dans le cadre d’un mercenariat classique. Même si certains sont venus de leur propre initiative ou dans un cadre plus organisé, une proportion d’entre-eux étaient des détenus et ce phénomène ne se limite pas aux Amériques mais inclut l’Europe avec un recrutement avéré dans les établissements pénitenciers de certains pays d’Europe de l’Est demeurés trop calmes et silencieux pour que cela soit perçu comme un état normal. Tous les pays d’Europe ont recours à ces procédés par des voies plus ou moins détournés. |
| La légende des Douze Salopards (The Dirty Dozen), film de guerre US datant de 1967 réalisé par Robert Aldrich avec Lee Marvin, Charles Branson, Ernest Borgnine, Jim Brown, Donald Sutherland et John Cassavetes n’est pas une vue de l’esprit. Son implémentation se heurte à la nature de la population carcérale dans des pays comme la France ou la Grande-Bretagne, de plus en plus influencée par les changements démographiques ayant affecté l’Europe occidentale depuis la fin de la Seconde guerre mondiale et dont l’état d’esprit est loin de l’obsession antirusse des élites désignées à la tête de ces pays. |