L’affaire Baud n’est pas un cadeau pour les euro-conformistes suisses -NZZ, 23 déc. 2025

Via François Schaller

Suisse-UE – L’affaire Baud n’est pas un cadeau pour les euro-conformistes suisses NZZ, 23 déc. 2025, correspondance à Bruxelles (extraits traduits).

« La sanction infligée par l’UE au Suisse Jacques Baud est arbitraire et témoigne d’une politique de deux poids, deux mesures. (…)

« La France se targue d’avoir joué un rôle déterminant. (…)

« La justification de cette mesure punitive tient en dix lignes à peine : Baud agirait « comme porte-parole de la propagande pro-russe » et diffuserait des théories du complot.

« Il est accusé de participer à la manipulation et à l’influence de l’information par la Russie, ce qui compromet la stabilité et la sécurité en Ukraine, peut-on lire en substance dans le communiqué.

« Comme Baud l’a expliqué au Berliner Tageszeitung, il n’a pas été informé personnellement de cette mesure, qui coupe ses moyens de subsistance. Il l’a apprise par les médias.

« C’est regrettable, certes, mais pas l’aspect véritablement choquant de la décision du Conseil de l’UE. Bien pires sont le fondement apparemment arbitraire et le double discours sous-jacent. (…)

« Baud, 70 ans, qui a travaillé de nombreuses années pour le gouvernement allemand, l’OTAN et l’ONU, est une figure controversée. (…) Il affirme que la Russie ne voulait pas conquérir son voisin, mais simplement le démilitariser. Il remet même en question la responsabilité russe dans le massacre de Bucha. « Ce sont là autant d’affirmations qui ne résistent pas à l’analyse. En démocratie, on a toutefois le droit de dire ce genre de chose. (…) La liberté d’expression est un droit fondamental qui s’applique également aux personnes dont les opinions divergent de la pensée dominante.

« Il est troublant que l’UE, qui se présente volontiers comme la gardienne des droits fondamentaux, fasse fi de ses propres valeurs. (…)

« La décision unanime, soutenue par les 27 États membres de l’UE, (…) a été rédigée par le Service européen pour l’action extérieure, un organe de l’exécutif bruxellois.

Les critères et les procédures utilisés pour établir la liste des sanctions ne sont pas transparents.

« Les personnes concernées ne bénéficient d’aucun droit à la parole durant la procédure. S’il s’agissait d’une décision de justice, des accusations seraient d’abord portées, et les accusés pourraient ensuite se défendre. « Ici, la sanction est imposée d’emblée, avec toutes ses graves conséquences – et ce n’est qu’ensuite qu’elle peut être contestée. Sans accès aux comptes bancaires, cette entreprise coûteuse est difficilement réalisable.

« À l’heure où même les États-Unis s’emploient activement à saper le processus d’intégration européenne, l’UE se tire une balle dans le pied avec des mesures arbitraires comme les sanctions Baud.

Cela renforce tous ceux qui la perçoivent avant tout comme hostile à la démocratie et adepte de la censure.

@autonomiesuisse

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