Le compte rendu de la réunion de la Réserve fédérale est publié ( ci-dessous) et il révèle des désaccords plus profonds et plus étendus que ceux indiqués lors de la réunion du FOMC des 9 et 10 décembre.
Outre les différentes sensibilités au risque d’une inflation plus élevée d’une part, et d’un marché du travail plus faible d’autre part, ces facteurs incluent : Certains de ceux qui ont voté pour la réduction ont indiqué qu’ils auraient également été à l’aise avec le fait de ne pas la réduire ; Manque de clarté quant au calendrier des futures réductions et, en cas de pause (sans réduction), quant à la durée de celle-ci ; et Désaccord sur l’ampleur de la répercussion des droits de douane sur les prix, ainsi que sur le degré d’« enracinement » de l’inflation.
Procès-verbal du Comité fédéral de l’open market
Les 9 et 10 décembre 2025,
une réunion conjointe du Comité fédéral de l’open market et du Conseil des gouverneurs du Système de la Réserve fédérale s’est tenue dans les bureaux du Conseil des gouverneurs le mardi 9 décembre 2025 à 9 h 00 et s’est poursuivie le mercredi 10 décembre 2025 à 9 h 00.
Évolution des marchés financiers et opérations d’open market.
Le responsable a d’abord présenté un aperçu de l’évolution générale des marchés entre les réunions. Les acteurs du marché n’ont pas modifié sensiblement leurs perspectives macroéconomiques et ont continué d’interpréter les données publiées pendant cette période comme étant compatibles avec une économie résiliente. Les anticipations des investisseurs concernant l’évolution du taux directeur, qu’elles soient fondées sur le marché ou sur des enquêtes, sont restées globalement stables. Les acteurs du marché et les répondants à l’enquête du Bureau des opérations d’open market (enquête du Bureau) anticipaient généralement une baisse de 25 points de base de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux lors de la réunion du FOMC de décembre. Par ailleurs, le scénario le plus probable, issu de l’enquête et de la valorisation des options, laissait entrevoir deux baisses de taux supplémentaires l’année suivante.
Le gestionnaire a ensuite abordé l’évolution des marchés des bons du Trésor et les indicateurs de marché de la compensation de l’inflation. Les rendements des bons du Trésor ont légèrement progressé entre les réunions, tout en restant dans leurs fourchettes récentes. La compensation de l’inflation a diminué durant cette période, notamment pour les échéances courtes. Le gestionnaire a attribué ce recul à la baisse des prix de l’énergie ainsi qu’à une réévaluation, par certains acteurs du marché, de l’impact probable des droits de douane sur l’inflation à court terme. Contrairement aux indicateurs de marché de la compensation de l’inflation, les mesures des anticipations d’inflation issues d’enquêtes et de modèles sont restées quasiment inchangées entre les réunions.
Les principaux indices boursiers ont connu une forte volatilité, mais ont globalement peu varié entre les réunions. Les cours des actions ont été sensibles aux données économiques et aux communications des décideurs politiques. L’évolution de l’intelligence artificielle (IA) a également contribué à la volatilité des cours des actions des plus grandes entreprises technologiques. Le gestionnaire a noté que les dépenses d’investissement en équipements et infrastructures liés à l’IA, réalisées par un certain nombre de grandes entreprises technologiques, se sont accélérées cette année et que ces entreprises ont de plus en plus recours à l’endettement pour financer ces dépenses.
Concernant l’actualité internationale, l’indice du dollar pondéré par les échanges commerciaux est resté quasiment inchangé entre les réunions. Les analystes externes continuent de prévoir une légère dépréciation du dollar l’année prochaine. Nombre d’entre eux anticipent une baisse plus marquée des taux directeurs aux États-Unis que dans les autres économies avancées, même si la résilience de l’économie américaine semble avoir quelque peu atténué leur confiance dans cette perspective.
Le directeur a noté que les conditions du marché monétaire ont continué de se resserrer entre les réunions et que, selon ses services, ces conditions étaient cohérentes avec le niveau des réserves, désormais excédentaires. Les taux des opérations de rachat d’obligations du Trésor (repo) sont restés relativement élevés et volatils entre les réunions. Les investisseurs ont attribué la fermeté des taux de repo à une baisse des liquidités disponibles et à la poursuite d’importantes émissions de titres du Trésor. La hausse des taux de repo, conjuguée à un niveau de réserves plus faible, a continué d’exercer une pression à la hausse sur l’écart entre le taux effectif des fonds fédéraux (EFFR) et le taux d’intérêt des réserves. Le directeur a noté que la corrélation entre cet écart et le niveau des réserves s’était sensiblement accrue au cours des deux derniers mois et que l’EFFR avait progressé plus rapidement que lors du précédent épisode de réduction du bilan. Conformément à la hausse des taux de repo, le recours aux opérations de pension à un jour est resté faible, tandis que la fréquence et le volume des opérations de pension permanentes ont augmenté entre les réunions. D’autres indicateurs clés de l’abondance des réserves, tels que la part des paiements effectués par les banques en fin de journée et la part des banques nationales empruntant sur le marché des fonds fédéraux, ont également mis en évidence des conditions de réserves suffisantes.
Le responsable a ensuite abordé l’évolution prévue des principaux éléments du bilan de la Réserve fédérale. Au cours des prochains mois, les fluctuations saisonnières des engagements hors réserves devraient entraîner des baisses significatives des réserves fin décembre, fin janvier et surtout entre mi-avril et fin avril, si la composition du compte d’opérations de marché du Système (SOMA) restait inchangée. Le responsable a souligné que la baisse prévue des réserves en avril, due aux recettes fiscales du compte général du Trésor (TGA) – qui constitue un passif de la Réserve fédérale –, était particulièrement importante. Il a donc estimé que les réserves risquaient de passer sous le seuil de réserves abondantes si la taille du portefeuille du SOMA demeurait inchangée.
Compte tenu de la baisse prévue des réserves et de l’évolution récente des marchés monétaires, le gestionnaire a recommandé au Comité d’envisager le lancement de programmes d’achats de réserves (PAR) ce mois-ci afin de maintenir un niveau de réserves suffisant de façon continue. En raison de la baisse substantielle des réserves prévue entre la mi-avril et la fin avril, le gestionnaire a jugé prudent de lancer rapidement les PAR, de maintenir un rythme d’achats nets relativement élevé jusque-là, puis de réduire sensiblement le rythme mensuel par la suite. Les participants à l’enquête menée auprès des analystes s’attendaient à ce que les PAR débutent prochainement. Plus d’un tiers d’entre eux prévoyaient que les PAR seraient annoncés lors de cette réunion et débuteraient le mois prochain, et la plupart anticipaient un début avant la fin du premier trimestre 2026. Bien que le montant estimé des achats prévus ait considérablement varié d’un participant à l’autre, ces derniers prévoyaient en moyenne des achats nets d’environ 220 milliards de dollars au cours des douze premiers mois.
Le responsable a ensuite abordé la question des opérations de pension permanentes et de leur rôle essentiel dans la mise en œuvre de la politique monétaire. Bien que leur utilisation ait récemment augmenté, certains jours, un volume important de transactions a été enregistré à des niveaux nettement supérieurs au taux minimum de négociation, ce qui témoigne d’une certaine réticence de la part de certains acteurs potentiels. Les échanges avec les marchés ont suggéré que cette réticence était liée à une mauvaise compréhension de l’objectif des opérations de pension permanentes et que leur efficacité pourrait être renforcée par une communication de la Réserve fédérale précisant clairement que ces opérations visent à soutenir la mise en œuvre de la politique monétaire. Les acteurs du marché ont également suggéré que cette réticence était en partie due à certaines caractéristiques opérationnelles et ont formulé plusieurs suggestions pour améliorer l’efficacité des opérations, notamment la possibilité d’une compensation centralisée et la suppression du plafond global de 500 milliards de dollars par jour. Compte tenu de l’importance des opérations de pension permanentes pour la mise en œuvre de la politique monétaire, le responsable a proposé de clarifier leur rôle dans les communications officielles, de faire savoir qu’elles devraient être utilisées uniquement lorsque cela est économiquement justifié et de supprimer le plafond global.
Le Comité a ratifié à l’unanimité les opérations intérieures du Service des opérations de change effectuées entre les réunions. Aucune opération d’intervention en devises étrangères n’a été réalisée pour le compte du Système pendant cette période.
Sujet spécial : Questions relatives au bilan.
Les participants ont examiné l’évolution des marchés monétaires et l’opportunité de lancer des programmes de rachat d’actions (PRA) afin de maintenir les réserves à des niveaux conformes au cadre de réserves suffisantes défini par le Comité dans sa déclaration de 2019 concernant la mise en œuvre de la politique monétaire et la normalisation du bilan. Face à la hausse continue des écarts entre les taux d’intérêt du marché monétaire et les taux administrés, ainsi qu’à d’autres indicateurs de resserrement des conditions sur les marchés monétaires, les participants ont estimé que les soldes des réserves avaient diminué pour atteindre des niveaux suffisants. En conséquence, ils ont jugé approprié de lancer des PRA et d’initier des achats de titres du Trésor à court terme afin de maintenir un niveau de réserves suffisant à long terme.
La discussion a été précédée de présentations des services de la Réserve fédérale. Ces derniers ont souligné qu’une gamme de niveaux de réserves était compatible avec un niveau suffisant et ont présenté des indicateurs montrant que les conditions du marché monétaire indiquaient que les réserves se situaient dans cette fourchette. En particulier, les écarts entre le taux des fonds fédéraux (EFFR) et les autres taux du marché monétaire et le taux d’intérêt sur les réserves avaient augmenté relativement rapidement depuis la mi-septembre. De plus, plusieurs autres indicateurs de liquidité sur les marchés de financement à court terme, notamment la volatilité des taux de pension et leur sensibilité aux émissions de coupons du Trésor, indiquaient que les réserves se situaient dans cette fourchette. Les services de la Réserve fédérale ont souligné le rôle joué par les opérations de pension permanentes pour garantir que le taux des fonds fédéraux reste dans sa fourchette cible, même les jours de forte demande de titres non liés aux réserves. Ils ont également noté les implications de la variation des réserves dans la fourchette suffisante sur la volatilité et le fonctionnement des marchés monétaires, la taille du bilan de la Réserve fédérale et le recours aux opérations de pension permanentes.
Les services de la Réserve fédérale ont souligné que le maintien de réserves suffisantes sur le long terme exigerait un élargissement du portefeuille de titres SOMA afin de répondre à la croissance tendancielle de la demande de réserves et d’engagements hors réserves. De plus, dans le cadre de réserves suffisantes, la taille du portefeuille SOMA devrait être suffisante pour absorber les variations saisonnières importantes de la demande d’engagements hors réserves, telles que celles induites par les fluctuations des soldes des comptes d’émission de titres (TGA). Les services ont présenté des options quant à la manière dont le service pourrait structurer les opérations de gestion des réserves (RMP) afin de maintenir un niveau de réserves suffisant. Ils ont souligné l’intérêt d’accorder au service la flexibilité nécessaire pour ajuster la taille des RMP en prévision ou en réponse aux fluctuations de la demande de réserves et de la demande d’engagements hors réserves. Les services ont également noté que, conformément à l’objectif de retour à un portefeuille principalement composé de titres du Trésor, exprimé dans les Principes de 2022 du Comité pour la réduction de la taille du bilan de la Réserve fédérale, et à la préférence pour une composition du portefeuille SOMA davantage axée sur les titres du Trésor en circulation, les RMP pourraient être réalisées principalement sur des bons du Trésor.
Les participants ont convenu que les conditions récentes du marché monétaire indiquaient que les réserves se situaient dans une fourchette suffisante et que le lancement d’opérations de gestion des réserves (OGR) serait judicieux pour maintenir un niveau de réserves adéquat. Certains participants ont fait remarquer que l’augmentation récente de l’écart entre le taux directeur et le taux d’intérêt sur les réserves obligatoires avait été plus rapide que lors de la réduction des achats d’actifs de la Réserve fédérale entre 2017 et 2019. D’autres ont observé que les taux des opérations de pension tripartites étaient en moyenne légèrement supérieurs au taux d’intérêt sur les réserves obligatoires. Les participants ont exprimé leur préférence pour des achats de bons du Trésor afin que la composition du portefeuille SOMA évolue progressivement vers celle des titres du Trésor en circulation, sans toutefois qu’aucune décision ne soit prise quant à la composition du portefeuille à long terme. Les décideurs politiques ont généralement insisté sur l’importance de communiquer que les OGR seraient mises en œuvre uniquement pour garantir la maîtrise des taux d’intérêt et le bon fonctionnement des marchés, et n’auraient aucune incidence sur l’orientation de la politique monétaire.
Les participants ont généralement convenu qu’il était important d’offrir au service des opérations de marché (RMP) la flexibilité nécessaire pour ajuster la taille et le calendrier des opérations de marché de réserves (RMP), compte tenu de la forte variabilité de la demande de titres de la Réserve fédérale et de l’incertitude entourant les projections de cette demande. Lors des discussions sur la structuration des RMP face à cette variabilité, plusieurs participants ont souligné leur préférence pour des achats anticipés, afin que le niveau total de réserves fournies au marché soit suffisant pour absorber les fortes fluctuations saisonnières prévues des engagements hors réserves, sans avoir à recourir aux opérations de pension permanentes. D’autres participants, en revanche, ont préféré limiter la taille du bilan en réalisant les RMP plus près des périodes de forte demande de titres hors réserves et en s’appuyant davantage sur les opérations de pension permanentes pour atténuer les pressions à la hausse sur les taux. Plusieurs participants ont noté que l’alignement des variations des avoirs en bons du Trésor de la SOMA sur les variations des engagements hors réserves permettrait de protéger l’offre de réserves des variations de la TGA, citant une étude des services de la Réserve fédérale.
Les participants ont également discuté du rôle des opérations de pension permanentes et ont souligné leur importance pour le contrôle des taux d’intérêt dans un régime de réserves excédentaires. Certains ont insisté sur leur préférence pour un rôle plus actif de ces opérations, notamment lors de périodes de fortes tensions sur les marchés monétaires. Quelques participants ont ajouté que des opérations de pension permanentes efficaces pourraient permettre de réduire la taille du bilan en moyenne. Plusieurs participants ont préféré s’appuyer davantage sur les opérations de pension permanentes pour maintenir un niveau de réserves suffisant.
Plusieurs participants ont souligné qu’une définition plus précise du terme « assez important » permettrait de clarifier les intentions du Comité quant à la mise en œuvre d’un cadre de réserves suffisantes. Certains ont également fait part des difficultés liées à la définition d’un niveau de réserves approprié en raison des fluctuations potentielles de la demande de réserves. D’autres ont suggéré qu’une telle définition devrait se concentrer sur le niveau des taux du marché monétaire par rapport au taux d’intérêt des encaisses de réserves. Quelques participants ont souligné qu’une telle approche permettrait d’éviter certaines difficultés liées au ciblage d’un niveau de réserves particulier, compte tenu des fluctuations potentielles de la demande de réserves. Enfin, quelques participants ont estimé qu’une définition des « réserves suffisantes » aboutissant à une offre de réserves supérieure à celle nécessaire à la mise en œuvre du cadre du Comité pourrait inciter les investisseurs à effet de levier à prendre des risques excessifs.
Analyse de la situation économique par les services de l’État :
Les informations disponibles au moment de la réunion indiquaient une croissance modérée du produit intérieur brut (PIB) réel depuis le début de l’année. Le taux de chômage avait légèrement augmenté et le rythme de croissance de l’emploi salarié avait ralenti jusqu’en septembre ; les indicateurs du marché du travail plus récents confirment cette évolution. L’inflation des prix à la consommation a progressé depuis le début de l’année et demeure relativement élevée.
Le taux de chômage a légèrement augmenté pour atteindre 4,4 % en septembre, poursuivant la tendance haussière progressive observée depuis le milieu de l’année. Le rythme mensuel moyen de croissance de l’emploi total est resté plus lent au troisième trimestre qu’en début d’année. D’autres indicateurs du marché du travail disponibles – tels que les demandes initiales d’allocations chômage, les taux d’offres d’emploi et de licenciements, ainsi que les enquêtes sur la perception qu’ont les ménages et les entreprises de l’équilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre – ont confirmé un ralentissement progressif du marché du travail depuis septembre. L’indice du coût de l’emploi pour la rémunération totale du secteur privé a progressé de 3,5 % sur les douze mois s’achevant en septembre, et le salaire horaire moyen de l’ensemble des salariés a augmenté de 3,8 % sur la même période. Ces deux indicateurs de croissance de la rémunération horaire sont proches de leurs niveaux de l’année précédente.
L’inflation totale des prix à la consommation, mesurée par la variation sur 12 mois de l’indice des prix des dépenses de consommation des ménages (DCM), s’est établie à 2,8 % en septembre. L’inflation des prix des DCM sous-jacente, qui exclut les variations des prix de l’énergie et de nombreux produits alimentaires, a également atteint 2,8 % en septembre. Ces deux niveaux d’inflation étaient légèrement supérieurs à ceux observés en début d’année. L’inflation des prix des services sous-jacente a diminué, tandis que celle des biens sous-jacente a progressé, une hausse que les services de l’État attribuent principalement aux effets de la hausse des droits de douane.
Les indicateurs disponibles suggèrent une croissance solide du PIB réel au troisième trimestre, malgré un taux de croissance moyen modéré sur les trois premiers trimestres, inférieur à celui de 2024. Les dépenses finales intérieures privées réelles – qui comprennent les dépenses de consommation personnelle et les investissements fixes privés, et qui reflètent souvent mieux la dynamique économique sous-jacente que le PIB – semblent avoir progressé plus rapidement que le PIB sur les trois premiers trimestres, mais ont également ralenti par rapport à l’année précédente. Les importations de biens réelles ont diminué en août, inversant la hausse du mois précédent, tandis que les exportations de biens réelles ont légèrement reculé. La paralysie des services fédéraux devrait amputer la croissance du PIB réel d’environ un point de pourcentage au quatrième trimestre, avec un effet positif sur la croissance de la production au premier trimestre 2026.
L’activité économique étrangère a continué de croître à un rythme inférieur à la tendance au troisième trimestre, le PIB réel s’étant contracté au Mexique et au Japon et n’ayant progressé que faiblement en Europe. En revanche, l’activité économique dans les pays émergents d’Asie est restée robuste, portée par une forte demande extérieure continue de produits de haute technologie et par l’augmentation des exportations des entreprises chinoises vers des marchés autres que les États-Unis.
L’inflation globale est restée proche des objectifs des banques centrales dans de nombreuses économies étrangères, soutenue par la baisse des prix mondiaux de l’énergie observée depuis le début de l’année. L’inflation sous-jacente, en revanche, est demeurée obstinément élevée dans certaines économies. Quelques banques centrales étrangères ont abaissé leurs taux directeurs, notamment la Banque du Canada et la Banque du Mexique, tandis que la plupart des autres les ont maintenus inchangés.
Analyse de la situation financière par les services de l’État :
Entre deux réunions, l’évolution anticipée du taux des fonds fédéraux et les rendements nominaux des obligations du Trésor ont légèrement progressé. Les variations des rendements nominaux reflètent la hausse des rendements réels, tandis que la compensation de l’inflation a légèrement diminué, surtout à court terme. Les cours des actions sont restés globalement stables. Si la volatilité implicite des options à un mois sur l’indice S&P 500 a atteint son plus haut niveau depuis début avril, elle a clôturé la période quasiment inchangée. Les écarts de taux des obligations d’entreprises de qualité investissement et spéculative ont légèrement augmenté, mais sont demeurés à des niveaux bas.
Sur les marchés financiers internationaux, les rendements à long terme ont sensiblement progressé entre les réunions, en raison de divers facteurs propres à chaque pays, notamment une croissance de l’emploi plus forte que prévu au Canada et une probabilité accrue de resserrement de la politique monétaire et d’expansion budgétaire au Japon. Par ailleurs, dans la zone euro, des indicateurs économiques plus favorables que prévu et les communications de la Banque centrale européenne, interprétées comme le signe d’une politique moins accommodante, ont contribué à la hausse des rendements. Les indices boursiers étrangers et l’indice du dollar ont globalement peu varié entre les réunions.
Les conditions sur les marchés de financement à court terme américains sont restées stables, mais globalement plus tendues entre les réunions. Sur les marchés garantis, les conditions de liquidité étaient en moyenne plus restrictives, en raison d’émissions importantes de titres du Trésor, d’une baisse des réserves obligatoires ces derniers mois et de tensions de fin de mois. Entre les réunions, le niveau moyen des réserves obligatoires s’est établi à environ 2 900 milliards de dollars, soit environ 500 milliards de dollars de moins qu’au début de la réduction du bilan de la Réserve fédérale en juin 2022.
Sur les marchés du crédit domestiques, les conditions des entreprises, des ménages et des collectivités locales sont demeurées globalement stables. Les conditions de financement sont restées quelque peu restrictives pour les ménages et les petites entreprises. Parallèlement, les grandes et moyennes entreprises ont continué d’accéder aux marchés du crédit à un rythme soutenu. La performance du crédit est restée globalement inchangée, les taux de défaillance des petites entreprises, de l’immobilier commercial et des prêts à la consommation demeurant élevés. Les rendements des obligations d’entreprises ont légèrement augmenté. Les taux des prêts hypothécaires résidentiels conformes à taux fixe sur 30 ans, ainsi que les rendements des titres adossés à des créances hypothécaires commerciales non garantis par une agence gouvernementale (CMBS), ont progressé modérément.
Le crédit est resté globalement accessible à la plupart des entreprises, des ménages et des municipalités. Les prêts bancaires ont progressé à un rythme soutenu et l’émission de crédit sur les marchés publics et privés a été importante, les taux d’intérêt relativement élevés ne semblant pas freiner significativement l’emprunt sur ces marchés. En revanche, les indicateurs de croissance du crédit aux ménages et aux petites entreprises sont demeurés atones en raison des coûts d’emprunt élevés.
La performance du crédit est restée globalement stable sur la plupart des marchés, et la qualité des obligations d’entreprises et des prêts à effet de levier n’a pas montré de signes de détérioration suite aux deux faillites retentissantes de l’automne. Aucun défaut de paiement d’obligations d’entreprises non financières n’a été constaté en septembre ni en octobre, ramenant le taux de défaut glissant sur 12 mois sous le 35e percentile de sa distribution post-crise financière mondiale. Le taux de défaut glissant sur 12 mois des prêts à effet de levier a légèrement diminué en octobre, mais est resté à un niveau élevé. Les taux de défaillance des prêts immobiliers commerciaux auprès des banques sont demeurés globalement inchangés au troisième trimestre et supérieurs aux niveaux pré-pandémiques, tandis que les taux de défaillance des CMBS sont restés stables depuis le début de l’année. Les indicateurs de performance du crédit aux ménages ont peu évolué récemment.
Perspectives économiques des services de l’Agence du revenu du Canada :
Par rapport aux prévisions établies pour la réunion d’octobre, la croissance du PIB réel devrait être légèrement plus rapide, globalement, jusqu’en 2028, reflétant principalement un soutien accru des marchés financiers et une croissance potentielle de la production légèrement plus forte. Après 2025, la croissance du PIB devrait rester supérieure à son potentiel jusqu’en 2028, l’effet négatif de la hausse des droits de douane s’atténuant et la politique budgétaire et les conditions des marchés financiers continuant de soutenir les dépenses. En conséquence, le taux de chômage devrait diminuer progressivement après cette année et atteindre, d’ici 2027, un niveau légèrement inférieur à l’estimation des services de l’Agence du revenu du Canada concernant le taux de chômage naturel.
Les prévisions d’inflation établies par les services du gouvernement pour 2025 et 2026 étaient globalement légèrement inférieures à celles préparées pour la réunion d’octobre, mais similaires pour 2027 et 2028. Les hausses tarifaires devraient continuer à exercer une pression à la hausse sur l’inflation cette année et l’année prochaine. Par la suite, l’inflation devrait renouer avec sa tendance désinflationniste antérieure et atteindre 2 % en 2028.
L’équipe de prévision considérait toujours l’incertitude entourant les prévisions comme élevée, compte tenu du ralentissement du marché du travail, de l’inflation toujours soutenue et des incertitudes liées aux changements de politique gouvernementale et à leurs effets sur l’économie. Les risques pesant sur les prévisions d’emploi et de croissance du PIB réel restaient orientés à la baisse, la détérioration du marché du travail et l’incertitude économique persistante faisant craindre un ralentissement plus marqué que prévu. Les risques liés aux prévisions d’inflation demeuraient orientés à la hausse, la pression inflationniste exercée cette année et l’année prochaine – après plus de quatre années consécutives d’inflation supérieure à 2 % – laissant entrevoir la possibilité d’une inflation plus persistante que prévu.
Points de vue des participants sur la conjoncture actuelle et les perspectives économiques.
En marge de cette réunion du FOMC, les participants ont présenté leurs projections concernant l’évolution la plus probable du PIB réel, du taux de chômage et de l’inflation pour chaque année de 2025 à 2028, ainsi qu’à plus long terme. Ces projections reposaient sur l’appréciation individuelle des participants quant à la politique monétaire appropriée, notamment leurs projections du taux des fonds fédéraux. Les participants ont également fourni leur évaluation individuelle du niveau d’incertitude et de l’équilibre des risques associés à leurs projections. Le résumé des projections économiques a été publié à l’issue de la réunion.
Les participants ont observé que l’inflation globale avait progressé jusqu’en septembre par rapport au début de l’année et restait légèrement supérieure à l’objectif à long terme de 2 % fixé par le Comité. Cependant, les données gouvernementales les plus récentes sur l’inflation n’étaient pas disponibles. La plupart des participants ont souligné que l’inflation sous-jacente avait été tirée vers le haut par la hausse des droits de douane, qui a entraîné une augmentation des prix des biens. Certains ont toutefois noté que l’inflation des services de logement s’était rapprochée des niveaux observés lors des périodes précédentes où l’inflation avoisinait les 2 %. Quelques participants ont fait remarquer que l’inflation dans certaines catégories de services non marchands avait été affectée par des facteurs spécifiques et qu’elle était donc peu susceptible de fournir un indicateur clair des pressions inflationnistes générales. La majorité des participants ont constaté que l’inflation globale était supérieure à la cible depuis un certain temps et n’avait pas progressé vers l’objectif de 2 % au cours de l’année écoulée.
Concernant les perspectives d’inflation, les participants s’attendaient généralement à ce qu’elle reste relativement élevée à court terme avant de se stabiliser progressivement autour de 2 %. Nombre d’entre eux ont souligné anticiper une atténuation des effets des droits de douane sur l’inflation des biens de base, même si certains ont exprimé des incertitudes quant au calendrier de cette atténuation ou à la mesure dans laquelle les droits de douane seraient finalement répercutés sur les prix finaux. Certains participants ont indiqué que leurs contacts professionnels avaient fait état de pressions persistantes sur les coûts des intrants, non liées aux droits de douane. Cependant, plusieurs d’entre eux ont noté qu’une demande plus faible limitait la capacité de certaines entreprises à augmenter leurs prix, ou que des gains de productivité pourraient permettre à certaines d’entre elles de gérer ces pressions sur les coûts. La majorité des participants prévoyaient une poursuite de la désinflation dans le secteur du logement, et quelques-uns anticipaient également une poursuite de la désinflation dans le secteur des services non liés au logement. De manière générale, les participants ont estimé que les risques d’inflation restaient orientés à la hausse, même si plusieurs ont fait remarquer que ces risques avaient diminué. Certains participants ont souligné le risque que l’inflation élevée se révèle plus persistante que prévu.
Les participants ont constaté que les indicateurs de marché et d’enquêtes relatifs aux anticipations d’inflation à long terme restaient stables. Quelques-uns ont fait remarquer que les indicateurs des anticipations d’inflation à court terme avaient atteint des niveaux élevés au début de 2025, avant de diminuer par rapport à ces pics. Les participants ont souligné l’importance de maintenir des anticipations d’inflation à long terme bien ancrées afin de contribuer à un retour rapide de l’inflation à l’objectif de 2 % fixé par le Comité. Certains participants ont exprimé leur crainte qu’une période prolongée d’inflation supérieure à la cible n’entraîne une hausse des anticipations à long terme.
Concernant le marché du travail, les participants ont constaté un affaiblissement continu des conditions et une légère hausse du taux de chômage en septembre. Ils ont indiqué s’appuyer sur des données du secteur privé et des données gouvernementales limitées, ainsi que sur des informations fournies par les entreprises et leurs contacts locaux, pour évaluer la situation récente du marché du travail. La plupart des participants ont remarqué que certains indicateurs récents, notamment les mesures d’offres d’emploi issues d’enquêtes et les annonces de licenciements prévus, suggéraient un affaiblissement persistant. Certains ont toutefois noté que d’autres indicateurs, tels que les demandes initiales d’allocations chômage hebdomadaires et le nombre d’offres d’emploi, laissaient entrevoir une plus grande stabilité. Plusieurs participants ont souligné que les ménages à faibles revenus étaient particulièrement préoccupés par leurs perspectives d’emploi. Les participants ont observé que les embauches restaient faibles et certains ont mentionné, à partir d’enquêtes ou de rapports de leurs contacts professionnels, que les projets d’embauche actuels demeuraient modérés. De manière générale, les participants ont interprété le faible dynamisme du marché du travail comme reflétant à la fois une baisse de la demande de main-d’œuvre dans un contexte d’incertitude économique ou de mesures de maîtrise des coûts mises en œuvre par les entreprises, et une diminution de l’offre de main-d’œuvre liée à une immigration plus faible, au vieillissement de la population ou à une baisse du taux d’activité.
Les participants ont généralement estimé que, dans le cadre d’une politique monétaire appropriée, le marché du travail devrait se stabiliser l’année prochaine. Ils ont toutefois souligné que leurs perspectives restaient très incertaines, notamment en raison des retards dans la publication des données gouvernementales. La plupart des participants ont jugé que les risques pesant sur le marché du travail demeuraient orientés à la baisse. Plusieurs participants ont considéré que la hausse des taux de chômage au sein des groupes historiquement plus sensibles aux fluctuations conjoncturelles de l’activité économique, la possibilité que les licenciements fassent grimper le taux de chômage en raison d’un faible taux d’embauche, ou encore la concentration des créations d’emplois dans quelques secteurs moins sensibles aux variations conjoncturelles, pouvaient être autant de signes d’une plus grande fragilité du marché du travail.
Les participants ont observé que l’activité économique globale semblait croître à un rythme modéré. Nombre d’entre eux ont jugé les dépenses de consommation agrégées solides, bien que plusieurs aient relevé des signes de ralentissement récent. La majorité des participants ont mentionné une croissance plus soutenue des dépenses des ménages à revenus élevés, tandis que les ménages à faibles revenus étaient devenus de plus en plus sensibles aux prix et ajustaient leurs dépenses en réponse à la forte hausse cumulée des prix des biens et services de base ces dernières années. Quelques participants ont noté que le secteur du logement montrait des signes de stabilisation et que la récente baisse des taux hypothécaires le soutiendrait. Certains participants ont également souligné que l’activité économique avait été soutenue par des investissements fixes des entreprises robustes, plusieurs mentionnant notamment les investissements du secteur technologique. Quelques participants ont fait remarquer que le secteur agricole continuait de faire face à des difficultés en raison des coûts élevés des intrants ou de la réduction des capacités de l’industrie agroalimentaire, malgré la hausse des prix de nombreux produits agricoles au cours de l’année écoulée. Plusieurs participants ont noté que la fermeture des services gouvernementaux pourrait entraîner des fluctuations des indicateurs d’activité économique, ce qui pourrait compliquer la détermination de la tendance sous-jacente de la croissance au cours des prochains mois.
Les participants anticipaient généralement une accélération de la croissance économique en 2026 et estimaient qu’à moyen terme, l’activité économique progresserait au même rythme que la production potentielle. Nombre d’entre eux tablaient sur un soutien de la croissance par la politique budgétaire, des modifications de la réglementation ou des conditions de marché financière relativement favorables. Toutefois, les participants jugeaient l’incertitude quant à leurs prévisions de croissance du PIB réel toujours élevée. Par ailleurs, plusieurs participants ont souligné que des facteurs structurels, tels que le progrès technologique et une productivité accrue (pouvant refléter un recours croissant à l’IA), pourraient stimuler la croissance économique sans engendrer de pressions inflationnistes, mais aussi freiner la création d’emplois. Ces participants ont fait remarquer qu’il pourrait être difficile, en temps réel, de déterminer dans quelle mesure la conjoncture économique reflète ces facteurs structurels plutôt que conjoncturels.
Lors de leur examen de la politique monétaire à cette réunion, les participants ont constaté que l’inflation avait augmenté depuis le début de l’année et restait relativement élevée. Ils ont également noté que les indicateurs disponibles suggéraient une expansion modérée de l’activité économique. Ils ont observé un ralentissement des créations d’emplois cette année et une légère hausse du taux de chômage jusqu’en septembre. Les participants ont estimé que les indicateurs plus récents confirmaient ces évolutions. Par ailleurs, ils ont jugé que les risques pesant sur l’emploi s’étaient accrus ces derniers mois.
Dans ce contexte, la plupart des participants se sont prononcés en faveur d’une baisse de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux lors de cette réunion, tandis que certains ont préféré la maintenir inchangée. Quelques-uns des partisans d’une baisse du taux directeur ont indiqué que la décision était délicate ou qu’ils auraient pu soutenir le maintien de la fourchette cible. Les partisans d’une baisse ont généralement estimé qu’une telle décision était appropriée car les risques pesant sur l’emploi s’étaient accrus ces derniers mois et les risques d’inflation avaient diminué depuis début 2025, ou étaient restés quasiment inchangés. Certains de ces participants ont souligné que cette baisse s’inscrivait dans une approche prospective visant à atteindre les objectifs du double mandat du Comité. Ils ont également noté qu’une réduction du taux directeur serait cohérente avec la baisse d’inflation prévue pour les prochains trimestres, tout en contribuant à un renforcement de l’activité économique en 2026, ce qui permettrait de stabiliser le marché du travail après le ralentissement observé cette année. Les participants à cette réunion qui ont préféré maintenir inchangée la fourchette cible du taux des fonds fédéraux ont exprimé leur inquiétude quant au ralentissement des progrès vers l’objectif d’inflation de 2 % fixé par le Comité en 2025, ou ont indiqué avoir besoin de davantage de certitudes quant à la capacité du Comité à ramener durablement l’inflation à cet objectif. Ils ont également souligné que les anticipations d’inflation à long terme pourraient augmenter si l’inflation ne revenait pas à 2 % dans un délai raisonnable. Certains participants favorables, ou susceptibles de l’être, au maintien de la fourchette cible ont suggéré que la publication d’un nombre important de données sur le marché du travail et l’inflation au cours de la période inter-réunions serait utile pour déterminer si une baisse des taux était justifiée. Quelques participants ont estimé qu’une réduction de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux lors de cette réunion n’était pas justifiée, car les données reçues entre les réunions ne laissaient pas présager d’affaiblissement significatif du marché du travail. Un participant a reconnu la nécessité d’adopter une orientation de politique monétaire plus neutre, mais a préféré une baisse de la fourchette cible d’un demi-point de pourcentage lors de cette réunion.
Lors de l’examen des perspectives de politique monétaire, les participants ont exprimé des avis divergents quant au caractère restrictif de l’orientation de la politique du Comité. La plupart ont estimé que de nouveaux ajustements à la baisse de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux seraient probablement appropriés si l’inflation diminuait comme prévu. Concernant l’ampleur et le calendrier de ces ajustements, certains participants ont suggéré que, compte tenu de leurs perspectives économiques, il serait probablement judicieux de maintenir la fourchette cible inchangée pendant un certain temps après son abaissement lors de cette réunion. Quelques participants ont fait remarquer qu’une telle approche permettrait aux décideurs d’évaluer les effets différés sur le marché du travail et l’activité économique des récentes orientations du Comité vers une politique plus neutre, tout en leur donnant le temps de se rassurer quant au retour de l’inflation à 2 %. Tous les participants ont convenu que la politique monétaire n’était pas figée et serait guidée par un large éventail de données économiques, l’évolution des perspectives économiques et l’équilibre des risques.
Lors des discussions sur la gestion des risques susceptibles d’influencer les perspectives de politique monétaire, les participants ont généralement estimé que les risques d’inflation à la hausse demeuraient élevés et que les risques pesant sur l’emploi étaient également élevés et s’étaient accentués depuis mi-2025. La plupart des participants ont souligné qu’une orientation plus neutre de la politique monétaire contribuerait à prévenir une détérioration majeure du marché du travail. Nombre d’entre eux ont également estimé que les données disponibles indiquaient une probabilité réduite que les droits de douane entraînent des pressions inflationnistes persistantes. Ces participants ont observé qu’il était opportun que le Comité assouplisse sa politique monétaire face aux risques pesant sur l’emploi, contribuant ainsi à un meilleur équilibre des risques liés à la réalisation du double mandat. Ils ont suggéré qu’une orientation plus neutre lors de cette réunion permettrait aux décideurs politiques de déterminer l’ampleur et le calendrier d’ajustements supplémentaires du taux directeur, ces décisions étant fondées sur les données disponibles, l’évolution des perspectives et l’équilibre des risques. En revanche, plusieurs participants ont souligné le risque d’enracinement d’une inflation élevée et ont suggéré qu’une nouvelle baisse du taux directeur dans un contexte d’inflation élevée pourrait être interprétée à tort comme un relâchement de l’engagement des décideurs politiques envers l’objectif d’inflation de 2 %. Les participants ont estimé qu’un équilibre judicieux des risques était nécessaire et se sont accordés sur l’importance d’anticipations d’inflation à long terme bien ancrées pour atteindre les objectifs du double mandat du Comité.
Mesures prises par le Comité –
Lors de leurs discussions sur la décision de politique monétaire pour cette réunion, les membres ont convenu que les indicateurs disponibles suggéraient une croissance modérée de l’activité économique. Ils ont également constaté un ralentissement des créations d’emplois cette année et une légère hausse du taux de chômage jusqu’en septembre. Les membres ont observé que des indicateurs plus récents confirmaient ces évolutions. Ils ont noté une hausse de l’inflation depuis le début de l’année, qui demeure relativement élevée. Ils ont convenu que le Comité restait attentif aux risques pesant sur l’emploi et que les risques de détérioration de la situation de l’emploi s’étaient accentués ces derniers mois.
Afin d’appuyer les objectifs du Comité et compte tenu de l’évolution de l’équilibre des risques, neuf membres ont approuvé une baisse de 0,25 point de pourcentage de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux, la ramenant de 3,5 % à 3,75 %. Trois membres ont voté contre cette décision ; deux ont préféré maintenir la fourchette cible inchangée, tandis que le troisième a souhaité la réduire de 0,5 point de pourcentage. Les membres ont convenu que, pour déterminer l’ampleur et le calendrier d’ajustements supplémentaires de la fourchette cible du taux des fonds fédéraux, le Comité examinerait attentivement les données disponibles, l’évolution des perspectives et l’équilibre des risques. Tous les membres ont convenu que la déclaration publiée après la réunion devrait faire part de cette position concernant d’éventuels ajustements de taux supplémentaires et réaffirmer leur ferme engagement à soutenir le plein emploi et à ramener l’inflation à l’objectif de 2 % fixé par le Comité.
Les membres ont convenu que, pour déterminer l’orientation appropriée de la politique monétaire, le Comité continuerait de suivre l’incidence des nouvelles informations sur les perspectives économiques. Ils seraient prêts à ajuster cette orientation si des risques susceptibles d’entraver la réalisation des objectifs du Comité apparaissaient. Les membres ont également convenu que leurs évaluations tiendraient compte d’un large éventail d’informations, notamment des indicateurs relatifs à la situation du marché du travail, aux pressions et aux anticipations inflationnistes, ainsi qu’à l’évolution de la situation financière et internationale.
À la lumière des discussions relatives au bilan, les membres ont convenu que les réserves avaient atteint un niveau suffisant et que le Comité procéderait, au besoin, à des achats de titres du Trésor à court terme afin de maintenir des réserves adéquates de façon permanente. Ils ont également convenu de supprimer le plafond global des opérations de pension permanentes.
À l’issue des discussions, le Comité a voté pour enjoindre la Banque fédérale de réserve de New York, jusqu’à nouvel ordre, d’exécuter les transactions sur le SOMA conformément à la directive de politique intérieure suivante, pour publication à 14 h 00 :
« À compter du 11 décembre 2025, le Comité fédéral de l’open market charge le Bureau de : »
- Effectuer les opérations d’open market nécessaires pour maintenir le taux des fonds fédéraux dans une fourchette cible de 3,5 % à 3,75 %.
- Effectuer des opérations de rachat au jour le jour à un taux de 3,75 %.
- Effectuer des opérations de rachat à terme au jour le jour à un taux d’offre de 3,5 % et avec une limite par contrepartie de 160 milliards de dollars par jour.
- Accroître les avoirs en titres du compte d’opérations de marché ouvert du système par l’achat de bons du Trésor et, si nécessaire, d’autres titres du Trésor dont l’échéance restante est de 3 ans ou moins afin de maintenir un niveau de réserves suffisant.
- « Renouveler aux enchères tous les remboursements de principal provenant des titres du Trésor détenus par la Réserve fédérale. Réinvestir tous les remboursements de principal provenant des titres d’agences détenus par la Réserve fédérale dans des bons du Trésor. »
Le vote comprenait également l’approbation de la déclaration ci-dessous, qui sera publiée à 14h00 :
Les indicateurs disponibles suggèrent une croissance modérée de l’activité économique. Les créations d’emplois ont ralenti cette année et le taux de chômage a légèrement augmenté jusqu’en septembre. Des indicateurs plus récents confirment cette évolution. L’inflation a progressé depuis le début de l’année et demeure relativement élevée.
Le Comité vise le plein emploi et une inflation de 2 % à long terme. L’incertitude quant aux perspectives économiques demeure élevée. Le Comité est attentif aux risques pesant sur les deux volets de son double mandat et estime que les risques de détérioration de l’emploi se sont accentués ces derniers mois.
Afin d’atteindre ses objectifs et compte tenu de l’évolution de la répartition des risques, le Comité a décidé d’abaisser la fourchette cible du taux des fonds fédéraux de 0,25 point de pourcentage, la ramenant de 3,5 % à 3,25 %. Pour déterminer l’ampleur et le calendrier d’éventuels ajustements supplémentaires de cette fourchette, le Comité analysera attentivement les données disponibles, l’évolution des perspectives et la répartition des risques. Le Comité est fermement résolu à soutenir le plein emploi et à ramener l’inflation à son objectif de 2 %.
Pour déterminer l’orientation appropriée de la politique monétaire, le Comité continuera de suivre l’incidence des nouvelles informations sur les perspectives économiques. Il sera prêt à ajuster cette orientation si des risques susceptibles d’entraver la réalisation de ses objectifs apparaissent. Ses évaluations tiendront compte d’un large éventail d’informations, notamment des indicateurs relatifs à la situation du marché du travail, aux pressions et aux anticipations inflationnistes, ainsi qu’à l’évolution de la situation financière et internationale.
Le Comité estime que les réserves ont diminué à des niveaux suffisants et procédera à des achats de titres du Trésor à court terme, au besoin, afin de maintenir un niveau de réserves suffisant de façon continue.
Ont voté pour cette action : Jerome H. Powell, président ; John C. Williams, vice-président ; Michael S. Barr ; Michelle W. Bowman ; Susan M. Collins ; Lisa D. Cook ; Philip N. Jefferson ; Alberto G. Musalem ; et Christopher J. Waller.
Ont voté contre cette mesure : Stephen I. Miran, qui préférait abaisser la fourchette cible du taux des fonds fédéraux de 0,5 point de pourcentage lors de cette réunion ; et Austan D. Goolsbee et Jeffrey R. Schmid, qui préféraient ne pas modifier la fourchette cible du taux des fonds fédéraux lors de cette réunion.
Conformément à la décision du Comité d’abaisser la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à 3,5 % à 3,25 %, le Conseil des gouverneurs du Système de la Réserve fédérale a voté à l’unanimité pour abaisser le taux d’intérêt versé sur les soldes de réserve à 3,65 %, avec effet au 11 décembre 2025. Le Conseil des gouverneurs du Système de la Réserve fédérale a également voté à l’unanimité pour approuver une baisse de 0,25 point de pourcentage du taux directeur, le ramenant à 3,75 %, avec effet au 11 décembre 2025 .
Il a été convenu que la prochaine réunion du Comité se tiendrait les mardi et mercredi 27 et 28 janvier 2026. La séance a été levée à 10h30 le 10 décembre 2025.
Vote par notation
Par un vote par notation effectué le 18 novembre 2025, le Comité a approuvé à l’unanimité le procès-verbal de la réunion du Comité tenue les 28 et 29 octobre 2025.
Présence :
Jerome H. Powell, président ;
John C. Williams, vice-président ;
Michael S. Barr ;
Michelle W. Bowman
; Susan M. Collins
; Lisa D. Cook ;
Austan D. Goolsbee ;
Philip N. Jefferson ;
Stephen I. Miran ;
Alberto G. Musalem
; Jeffrey R. Schmid ;
Christopher J. Waller
Beth M. Hammack, Neel Kashkari, Lorie K. Logan, Anna Paulson et Sushmita Shukla, membres suppléants du comité
Thomas I. Barkin, Raphael W. Bostic et Mary C. Daly, respectivement présidents des banques de réserve fédérale de Richmond, d’Atlanta et de San Francisco.
Joshua Gallin, secrétaire ;
Matthew M. Luecke, secrétaire adjoint ;
Brian J. Bonis, secrétaire adjoint ;
Michelle A. Smith, secrétaire adjointe ;
Mark E. Van Der Weide, conseiller juridique ;
Richard Ostrander, conseiller juridique adjoint ;
Trevor A. Reeve,
économiste ; Stacey Tevlin, économiste ;
Beth Anne Wilson, économiste
Shaghil Ahmed, Brian M. Doyle, Eric M. Engen, 3Carlos Garriga, Joseph W. Gruber, William Wascher et Egon Zakrajšek, économistes associés
Roberto Perli, responsable du compte de marché ouvert du système
Julie Ann Remache, directrice adjointe, Compte de marché ouvert du système
José Acosta, ingénieur système principal II, division des technologies de l’information, conseil d’administration
Sriya Anbil, chef de groupe, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Alyssa Arute, 4Directeur adjoint, Division des opérations et des systèmes de paiement de la Banque de réserve, Conseil
Alessandro Barbarino, conseiller spécial du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Michael Blume, développeur logiciel principal, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Camille Bryan, chef de projet principale, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Mark A. Carlson, conseiller principal, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Michele Cavallo, conseillère spéciale du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Stephanie E. Curcuru, directrice adjointe, Division des finances internationales, Conseil d’administration
Marnie Gillis DeBoer, directrice associée principale, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Laura J. Feiveson, conseillère spéciale du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration
Andrew Figura, directeur associé principal, Division de la recherche et des statistiques, Conseil d’administration
Jonas Fisher, premier vice-président de la Réserve fédérale de Chicago
Glenn Follette, directeur adjoint de la Division de la recherche et des statistiques, Conseil d’administration
Greg Frischmann, conseiller spécial principal, division juridique, conseil d’administration ; conseiller spécial du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Jenn Gallagher, adjointe au conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Brian Gowen, responsable des opérations sur les marchés de capitaux , Banque fédérale de réserve de New York
Christopher J. Gust, 4e directeur adjoint, Division des affaires monétaires, Conseil
James Hebden, modélisateur économique principal, Division des affaires monétaires, Conseil
Gabriel Herman, 4e analyste principal en analyse quantitative, Banque fédérale de réserve de New York
Valerie S. Hinojosa, chef de section, Division des affaires monétaires, Conseil
Jane E. Ihrig, conseillère spéciale du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration
Michael T. Kiley, directeur adjoint de la Division des affaires monétaires du Conseil d’administration
Kyungmin Kim, 4e économiste principal, Division des affaires monétaires, Conseil
Elizabeth Klee, directrice adjointe, Division des affaires monétaires, Conseil
Eric J. Kollig, assistant spécial du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Anna R. Kovner, vice-présidente exécutive de la Banque fédérale de réserve de Richmond
Andreas Lehnert, directeur de la Division de la stabilité financière, Conseil d’administration
Eric LeSueur, conseiller en analyse des politiques et des marchés, Banque fédérale de réserve de New York
Kurt F. Lewis, conseiller spécial du président, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Logan T. Lewis, chef de section, Division des finances internationales, Conseil d’administration
Laura Lipscomb, conseillère spéciale du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Edith Liu, chef de section, Division des affaires monétaires, Conseil
Benjamin W. McDonough, secrétaire adjoint et médiateur, Bureau du secrétaire, Conseil
Andrew Meldrum, 4e directeur adjoint, Division des affaires monétaires, Conseil
Jason Miu, directeur adjoint de la Réserve fédérale de New York
Linsey Molloy, directrice adjointe de la Réserve fédérale de New York
Raven Molloy, directrice adjointe associée, Division de la recherche et des statistiques, Conseil d’administration
Fernanda Nechio, vice-présidente de la Réserve fédérale de San Francisco
Edward Nelson, conseiller principal, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Giovanni Nicolò, économiste principal, Division des affaires monétaires, Conseil
Anna Nordstrom, responsable des marchés, Banque fédérale de réserve de New York
Alyssa T. O’Connor, conseillère spéciale du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration
Michael G. Palumbo, directeur associé principal, Division de la recherche et des statistiques, Conseil d’administration
Matthias Paustian, directeur adjoint, Division de la recherche et des statistiques, Conseil
Paolo A. Pesenti, directeur de la recherche en politique monétaire, Banque fédérale de réserve de New York
Caterina Petrucco-Littleton, 5Directeur adjoint associé, Division des affaires des consommateurs et des collectivités, Conseil d’administration; Conseiller spécial du Conseil d’administration, Division des membres du Conseil d’administration
Eugenio P. Pinto, conseiller spécial du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration, conseil d’administration
Odelle Quisumbing, 6Adjoint au secrétaire, Bureau du secrétaire, Conseil
Andrea Raffo, première vice-présidente, Banque fédérale de réserve de Minneapolis
William E. Riordan, conseiller en opérations sur les marchés de capitaux, Banque fédérale de réserve de New York
Romina D. Ruprecht, 4 Économiste principale, Division des affaires monétaires, Conseil
Zeynep Senyuz, conseillère spéciale du conseil d’administration, division des membres du conseil d’administration
Donald Keith Sill, directeur intérimaire de la recherche, Banque fédérale de réserve de Philadelphie
James M. Trevino, 4e modélisateur économique principal, Division des affaires monétaires, Conseil
Skander J. Van den Heuvel, directeur associé, Division de la stabilité financière, Conseil d’administration
Willem Van Zandweghe, vice-président, Banque fédérale de réserve de Cleveland
Clara Vega, directrice adjointe associée, Division de la recherche et des statistiques, Conseil d’administration
Annette Vissing-Jørgensen, conseillère principale, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Jeffrey D. Walker, 4e directeur associé principal, Division des opérations et des systèmes de paiement de la Banque de réserve, Conseil
Min Wei, directeur associé principal, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Randall A. Williams, chef de groupe, Division des affaires monétaires, Conseil d’administration
Jonathan Willis, vice-président de la Banque fédérale de réserve d’Atlanta
Rebecca Zarutskie, première vice-présidente de la Réserve fédérale de Dallas
_______________________
Joshua Gallin,
secrétaire