Par « b » de MoA
Cartes de l’est de l’Ukraine: 03 avril 2024
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Les cartes ci-dessus représentent le front oriental en Ukraine les 3 avril et 3 mai. En les ouvrant côte à côte, on peut voir deux mouvements importants des forces russes.
Au nord, les forces se déplacent vers l’ouest en direction de Chasiv Yar, une hauteur contrôlant tout ce qui se trouve plus à l’ouest.
Sur la partie sud de la carte, au nord d’Avdiivka, les forces russes ont pris Ocheretyne et Keramik.
Les deux mouvements réunis permettent d’anticiper un plan plus vaste à deux volets :
- Depuis Chasiv Yar, dirigez-vous vers l’ouest le long de la route H32 en direction de Konstantynivka.
- De Keramik, dirigez-vous vers le nord le long de la route H-20.
Cela formerait une pince qui envelopperait le grand conglomérat minier autour de Niu-York, à l’ouest d’Horlivka. La zone est en première ligne depuis 2014. Elle est donc fortement fortifiée. L’entourer est bien plus pratique et moins sanglant que de l’attaquer d’emblée.
The Economist a eu un entretien avec Vadym Skibitsky, chef adjoint du renseignement militaire ukrainien.
Il semble avoir déjà abandonné Chasiv Yar :
La préoccupation immédiate de l’Ukraine est son bastion en hauteur dans la ville de Chasiv Yar, qui détient les clés de l’avancée russe vers les dernières grandes villes de la région de Donetsk (voir carte). Ce n’est probablement qu’une question de temps avant que cette ville ne tombe de la même manière qu’Avdiivka, bombardée par les Russes en février, estime le général. « Pas aujourd’hui ni demain, bien sûr, mais tout dépend de nos réserves et de nos approvisionnements. »
La Russie a déjà remporté un succès tactique dans le sud-ouest, dans le village d’Ocheretyne, où une récente rotation des troupes ukrainiennes a été ratée. Les forces russes ont réussi à percer une première ligne de défense et ont créé un saillant de 25 kilomètres carrés. L’Ukraine est loin de stabiliser la situation, tandis que la Russie met tout en œuvre pour obtenir un gain plus important. L’armée russe n’est plus l’organisation arrogante qu’elle était en 2022, dit le général, et fonctionne désormais comme un « corps unique, avec un plan clair et sous un commandement unique ».
M. Skibitsky est d’une humeur généralement sombre :
Le général Skibitsky dit qu’il ne voit pas de moyen pour l’Ukraine de gagner seule la guerre sur le champ de bataille. Même si elle parvenait à repousser les forces russes vers les frontières – une perspective de plus en plus lointaine – cela ne mettrait pas fin à la guerre. De telles guerres ne peuvent prendre fin qu’avec des traités, dit-il.
Il est bon de voir enfin un peu de réalisme atteindre Kiev.
Certaines forces russes sont prêtes à nouveau à entrer en Ukraine par le nord pour menacer les villes de Soumy et de Kharkiv. Je considère cela comme une tentative de diversion et non comme une opération sérieuse visant à prendre ces villes. Il bloque les forces ukrainiennes dans le nord alors que les lignes de front à l’est sont trop peu fournies pour empêcher de nouvelles attaques.
L’une des fixations du côté ukrainien a été le pont de Kertch qui relie la Grande Russie à la Crimée. L’Ukraine espérait que toute destruction du pont entraverait la logistique russe. Mais une carte des nouvelles voies ferrées que la Russie a construites sur la rive nord de la mer d’Assov montre qu’il existe désormais plusieurs voies redondantes pour approvisionner la Crimée.
La destruction du pont de Kertch ne serait qu’un simple spectacle, sans conséquences significatives pour les positions russes.
brunobertez 
