Editorial De retour en grèce, après le désatreux traité de Versailles. Après le siège financier. Le printemps grec a été maté.

Nous avons toujours soutenu que contrairement à la propagande et aux illusions des européistes, la construction européenne et la monnaie unique allient diviser les peuples au lieu de les rapprocher.

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C’était une question de bon sens, déjà entrevue par Raymond Aron, pourtant favorable à l’idée européenne. Si vous tentez d’unifier deux ensembles disparates et divergents , ce n’est pas l’harmonie qui s’installe , mais la haine. La haine parce que ceux qui n’ont pas envient ceux qui  possèdent et que cela aigrit les uns et autres. Les plus riches prétendent commander aux plus faibles. Les contradictions s’exacerbent entre la logique de l’ensemble et les nécessités des parties, les nécessités domestiques. Mao disait, tout système évolue en fonction de ses contradictions internes et externes. Et là , il y en a des contradictions. Et ceux qui prétendent qu’aller vers plus d’intégration résoudra les problèmes et apaisera les antagonismes se trompent une fois de plus, comme ces couples désunis qui prétendent faire un enfant pour essayer de se rabibocher. Ils ne font que multiplier les occasions de s’affronter.

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Nous avons toujours soutenu que l’Europe de Jean Monnet, l’Europe par le haut que l’on impose aux peuples était scélérate et anti-démocratique. Nous avons toujours soutenu que l’Europe était aussi stupide que le socialisme qui consiste à vouloir instaurer un état parfait sans savoir comment, entre temps, faire la transition dans un monde hostile et conflictuel. Nous soutenons que ce qui est en marche. c’est non pas un processus d’apaisement des tensions, mais un processus d’amplification, de généralisation, d’ extension d’autant plus redoutable que le grain à moudre manque, la croissance ne produit pas assez de surplus pour mettre de l ‘huile dans les rouages. Sous cet aspect la politique d’austérité a été et est une imbécillité supplémentaire dans une construction qui n’en manque pas.

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On est toujours puni par ou l’on pêche, on a voulu forcer la main par la monnaie et la finance, celle ci se venge et, en un retour normal des choses, la faillite financière revient en boomerang faire éclater l’économique, le social, le politique. Un jour, elle fera éclater le carcan juridique.

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Tsipras est rentré chez lui pour se faire insulter. Sur les places, le peuple brule les drapeaux de Syriza, vos télés ne vous le montrent pas, bien sur. Les slogans anti-allemands inspirent l’imagination. Le ressentiment est d’autant plus grand que la mascarade du référendum est encore présente dans tous les esprits et qu’elle est comme un tâche, visible par tous sur la démocratie. Le référendum a donné à voir que la démocratie était pietinée, comme ces drapeaux en flammes. Comme l’a dit Schauble et il avait raison, « à chaque élection on ne peut remettre en cause les contrats ». Ce qui montre que le probème de la compatibilité de l’Institution Européenne avec la démocratie est structurel. Il y a une contradiction majeure non résolue, qui pour être dépassée a besoin de la dictature d’un groupe exécutif non prévu par les traités, l’Eurogroup.

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Les lignes de division Nord-Sud, sont plus marquées que jamais, approfondies, béantes. Quand à la cohésion sociale interne, elle se fracture. Car la masse sait bien que les élites possédantes ont été du coté des néo-coloniaux comme ils disent déjà.. Le sentiment que maintenant, le pays est tenu en laisse, exacerbe les divisions. Le peuple en tient la classe possédante et la classe politique pour responsables.

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Tout le monde sait déjà que les termes imposés après les fausses négociations sont beaucoup plus durs que ceux qui étaient présentés avant le référendum, cela accentue le ressentiment, les grecs savent qu’ils ont été punis. La Grèce a été dévastée entend-on et maintenant elle va être pillée a dit hier Romano Prodi l’ancien premier Ministre Italien, ses propos ont fait le tour des blogs et des réseaux sociaux. De fait, un fonds étranger va prendre le contrôle des actifs encore possédés par l’état Grec pour empêcher Syriza de se soustraire au pseudo-accord qui a été signé.

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La souveraineté n’est plus qu’un souvenir. Des inspecteurs étrangers vont prendre le pouvoir réel, ce sont eux qui vont superviser les législations qui vont devoir être mises en place, ils auront le droit de veto ! Ils vont avoir droit de regard sur l’Administration. L’Administration va être purgée pour s’assurer de sa docilité. Comment imaginer que cela puisse bien se passer ? Les étrangers vont être en première ligne, visibles, ils vont intervenir quasi sur toutes les questions, ils vont concentrer la haine sur eux explique un député de Syriza. La servitude néo-coloniale va casser le pays entre ceux qui la soutiennent et ceux qui la refusent.

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Le Parti Grec Indépendant a été jusqu’à qualifier l’opération Allemande de coup d’état. Et la résonance est grande. Il a annoncé qu’il se retirait de tout et ne collaborerait dans aucun domaine. Car le mot qui devient à la mode est bien celui la : Collaboration.

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En fait et nous l’avons expliqué dès le premier jour de la prise de pouvoir de Syriza, le pays a subi un véritable siège financier. D’un côté les européens ont affolé la population Grecque, créé la panique bancaire pour favoriser le vidage des comptes et la fuite des dépôts et de l’autre ils ont progressivement fermé le robinet des liquidités. Varoufakis a compris trop tard qu’il fallait fermer les banques,  nationaliser la Banque Centrale, et commencer à préparer une script money (IOU). Et quand il l’a compris, il l’a proposé à ses collègues, il a été mis en minorité par les naifs qui croyaient à la vertu du référendum. L’argent, le cash, c’est le point central dans un soulèvement. Pas besoin d’aller loin, il suffit de relire l’histoire de la Guerre d’Espagne et le rôle qu’y a joué l’argent . La réalité est que la Grèce était en état de siège financier, monétaire et Varoufakis ne l’a compris que tard. Après la pénurie d’argent, serait venue la pénurie de produits de première nécessité importés comme la viande. Les avertissements des sociétés importatrices ont bien sur ajouté à la panique.

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Avis aux amateurs qui voudraient se rebeller un jour contre la dictature Allemande dissimulée derrière le faux nez de l’Eurogroup. L’arme de Bruxelles pour mater les rebellions c’est l’asphyxie financière. Bruxelles brisera quiconque s’opposera à la conception Allemande de l’Europe, ou mettra en cause l’austérité ; il utilisera l’arme de l’asphyxie financière et la peur des peuples devant l’inconnu. Avis aux Eurosceptiques, ce n’est pas un plan de conquête du pouvoir par les élections qu’il faut préparer, c’est un plan de bataille pour reconquérir la souveraineté.

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Nous laissons le mot de la fin à Varoufakis : « La Grèce à été obligée d’accepter un Traité de Versailles de la dernière heure qui va laisser le pays exsangue, languissant pendant pendant de nombreuses années. »

Ajouts

Les avertissements raisonnables de Nigel Farage

« What we are seeing in Europe is the complete and total failure of supranationalism. While cooperation between independent nations has always been important, the last few weeks have laid totally bare the European Union’s brand of authoritarian dogma. Much of what I have been warning about for many years indeed is playing out on the world stage – a Greek tragedy that beggars belief.

For many years in the European Parliament I have done my best to point out how the EU’s bullying tactics are not just undemocratic, but anti-democratic. I have been derided, called names, and so on (don’t worry, I can take it). But now, with the EU’s nauseating approach to Greek sovereignty, it is clear that more and more people are waking up to the dangers of this supranational beast sweeping aside national sovereignty completely. Many who had continued to believe until very recently that the EU was compassionate and forward-looking are beginning to realise just how backwards the whole project is.

If I was a Greek politician, I would vote against the deal that has been thrust upon it by the EU and their own Prime Minister, who I believe has let the people of his country down badly. Indeed, I said in my speech to Alexis Tsipras in the European Parliament that he should be brave, bite the bullet and lead his country out of the Eurozone. He could have done so with his head held extremely high indeed, given the huge mandate that the Greek people had handed him with a resounding « No » vote.

Instead, the 61 per cent of those who said « Oxi » to the European Union’s deal have been led to accept one even worse than that. Mass public democracy has seemingly died in a ditch in Greece, as always happens when the EU is involved. Just remember how Ireland, the only country to have a referendum on the Lisbon Treaty, voted « No », and were made to vote again until the EU had the right answer. No never quite means No to the bully boys in Brussels.

In this case there is no second referendum, simply a capitulation from Greece’s political elite, who have abandoned the notion of carrying out the will of their people. Instead they have opted for a humiliating deal which will inflict further punishment whilst locking the country hopelessly inside the Euro. It is a perfect example of how the EU is not about furthering the interests of the peoples of Europe but is its own brand of nationalism, interested only in bulldozing opinion in the name of self-preservation. Those who seek to resist, like PM Tsipras, are bullied into complete submission.

After fighting two World Wars in order to preserve the concept of national democracy, we see a Europe where that very concept is being diluted into extinction by those who wish to see a United States of Europe.

Aside from all of this though, something else is happening in Greece. Huge numbers of migrants on boats are coming across the Mediterranean and a country with its own internal problems is simply unable to cope as over 1,000 migrants now land on her shores every single day. On some days, it is far more than that.

Who are these people and why have they come? Well, we know that some will be genuine asylum seekers. However, we also know that Islamic State are seeking to exploit the crisis to send their fighters over. They have said as much and we better take them seriously; the EU’s top prosecutor Michele Coninsx recently stated that security service personnel confirmed Islamic State fighters are abroad the migrant boats. This is no longer a theoretic debate, but a sad and dangerous reality.

It would be a truly terrifying prospect if even a few thousand IS fighters managed to smuggle themselves onto our shores. And it is an example of how the European Union is not just a threat to national democracy, but national security as well.

As members of the EU, our open borders I believe make us much less able to defend ourselves from terrorists seeking to sneak themselves into the UK and cause us harm. An EU passport is all they need to be able to travel anywhere within twenty-eight nation states and Italy, fed up at having to deal with the huge quantities of people landing on their shores, have already threatened to grant those arriving temporary residence so that they are free to move on into other EU countries.

Whether we have an independent UK, post-EU membership, therefore matters hugely on the issue of foreign policy as a whole. National security is about as serious as it gets. That is why I, along with my deputy Paul Nuttall and other MEPs, are this week heading to America, where we will be speaking to a number of US senators, congressmen, and senior military officials about why we believe that Britain can be so much better as an independent nation.

We know that President Obama has repeatedly called for the UK to remain in the EU, with rhetoric that is reckless and misinformed. Whilst we in UKIP have opposed military intervention in Iraq, Libya and Syria, we want the ability to run our own affairs so that we can deal with countries like America on our own terms, with the ability to control our own borders and protect our country.

This ability to represent ourselves, rather than be represented by the EU on the world stage, is especially important with radical Islam on the rise, a threat right across the globe. America and the rest of the western world need the UK to remain a key ally. Foreign policy does matter. The right for the UK to be able to make our own decisions in our own national interest matters. By staying as part of the EU, continuing to lose our independence and our democracy, countries like the US will in turn be losing their best ally. »

Réactions diverses

IPeter Kazimir, the Slovak finance minister, said Greece is paying the price for indulging in a “Greek Spring” under the Syriza movement, a view widely shared in the former Communist states of central Europe and the Baltics, as well as in Finland, Holland and Germany.

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Yet this is matched by a widespread feeling in Italy and France that Germany abused its hegemonic power in the eurozone to push a narrow, mean-spirited agenda, a regret shared by much of the German Left and the country’s pro-European wing.

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“Even if a deal can eventually be reached to keep Greece in the euro area, the ramifications of this weekend’s incredible bloodletting will have long-term consequences,” said James Nixon from Oxford Economics.

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“The damage done to relations between France and Germany may prove irredeemable, while the German suggestion that Greece be granted a short term euro area surely shatters the principle that membership of the euro area is irrevocable.

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“The sight of Greece effectively being hung out to dry will surely trigger a popular backlash against austerity. That fault line may now become more exposed with the political establishments of the European south lining up against the governments of the North. »

2 réflexions sur “Editorial De retour en grèce, après le désatreux traité de Versailles. Après le siège financier. Le printemps grec a été maté.

  1. Monsieur Bertez, quelle belle synthèse. Je l’attendais. Auriez vous une référence bibliographique sur le rôle de l’argent lors de la guerre d’Espagne?
    Il est très difficile de trouver des livres non partisans.
    D’avance, je vous remercie.

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    1. Je n’ai rien de précis, cela fait partie de ma culture. vous savez, celle dont on dit que c’est ce qui reste quand on a tout oublié! L’histoire monétaire de la guerre d’Espagne a surtout été traitée au travers du prisme de la question de l’or et du transfert en Union Soviétique. C’est un aspect passionnant. il y a beaucoup d’ouvrages. C’est au travers de cette question que l’on peut reconstituer ce qui s’est passé. Essayez aussi de faire des recherches du coté de la décision scandaleuse de la Banque de France laquelle, dominée par les Maitres de Forges, est venue en aide aux franquistes contre les Républicains en transférant l’or qu’elle avait en dépôt. Je parle de mémoire, mais vous pouvez trouver de la documentation sur tous ces aspects.

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