Nous écrivons un feuilleton. Ce feuilleton, c’est celui de la crise financière qu’il est convenu de dater de 2008, mais qui est en préparation depuis fort longtemps: depuis la crise de la Livre et les dérives du central banking de la Fed pour financer le beurre et les canons de Kennedy et de Johnson dans les années 60.
Ne souriez pas, en haussant les épaules, ce n’est pas du radotage; si vous aviez une conscience claire de la gravité de la crise et des montants colossaux qui sont en cause, vous comprendriez qu’il faut , pour en arriver là, que le mal vienne de loin.
Le mal, nous n’allons pas en refaire l’historique, mais pour aller à l’essentiel nous dirions qu’il date de la création du marché de l’eurodollar, du recyclage des pétrodoalars et du recyclage des déficits américains. La fonction de recyclage a crée les organes, c’est à dire les gigantesques banques TBTF que nous connaissons. Elles ont été attirées par les profits faciles que pouvait générer ce recyclage, elles l’ont utilisé pour créer du crédit et de la monnaie. Elles se sont imbriquées dans le système pour en profiter, elles se sont mises d’elles mêmes sous la dépendance américaine à la fois en termes de lois, d’obligations, de théories, de contrôles, de dépendance du « funding » en dollars. Le meilleur exemple est fourni par la Deutsche bank qui tient la triste vedette en ce moment.
Nous avons toujours soutenu que pas plus que la Suisse, l’Allemagne n’est un état souverain! Pourquoi? Parce que lorsque l’on a des banques géantes qui sont totalement dépendantes de l’accés au « funding » en dollars et du refinancement de dernier ressort en dollars, alors on est totalement dépendant, prisonnier, on est sous la coupe. Et ce n’est pas un hasard si les Suisses sont passés sous la table et ont renoncé à leur identité et ce n’est pas non plus un hasard si Merkel elle aussi est passée sous la table et est obligée d’être plus Altantiste que les USA eux mêmes, et ce contrairement aux intérêts du capital industriel allemand. L’Allemagne a son colosse au pieds d’argile, la Deutsche Bank , un colosse totalement serf, esclave qui porte, tenez vous bien, 60 trillions de dérivés, la plus grosse masse mondiale, globale. La Deutsche Bank c’est la pyramide mastodonte qui tient sur la pointe.
La crise que nous traversons n’a rien à voir avec tout ce que l’on dit. On vous mystifie comme d’habitude en vous faisant passer les effets pour les causes. La crise, ce n’est ni la faute du pétrole, ni la faute de la Chine. Ces deux éléments sont des effets, des conséquences, des symptômes.
La crise a commencé au printemps 2013 quand il y a eu la première rumeur sur la fin des largesses monétaires. Elle a été vite oubliée. On a fait plus attention à l’alerte de 2014. Alerte qui s’est étalée de l’été à la fin de l’année. C’est à ce moment que l’on a envisagé assez sérieusement une fin des taux zéro et une hausse des taux de la Fed.
La normalisation, car c’est ainsi qu’il faut appeler la fin du cycle qui s’annoncait, la normalisation signifiait deux choses, d’abord la fin de la surabaondance du dollar et ensuite son renchérissement. En clair et les deux phénomènes étaient liés: asséchement du pool de liquidités en dollars et renchérissement de sa valeur. Ce qui impliquait, effondrement du prix de toutes les matières premières et bien sur celui du pétrole. Tout le reste n’est que conséquecne directe ou indirecte avec dessus des élements circonstanciels qui font croire à telle ou telle causalité supplémentaire. Il faut apprendre à considérer que dans le monde tout est surdéterminé, mais qu’il y a des causes qui sont plus fondamentales que d’autres et ne pas se laisser piéger. La vraie cause de tout, celle qui, si elle n’avait pas existé aurait évité la catasrophe, c’est la perspective de la fin du cycle sur le dollar, l’anticipation du resserrement qui allait s’ensuivre sur la liquidité en dollars et sur le dollar « funding ». C’est le complexe « causes et effets » du resserrement constitué par la moindre surabondance de dollars, le renchérissement du dollar, la chute des commodities et l’effondrement du pétrole qui a provoqué une sorte de Quantitative Easing inversé, c’est à dire un Quantitaive Tightening. Nous avons toujours dit que ce qui était valable à l’aller, serait valable au retour de l’Experience Monétaire et nous sommes dans le retour! Tout le reste, toute la suite n’est que causes et effets enchevétrés et contagion.
Tout ce qui a suivi était prévisble, inéluctable comme les difficultés des émergents, celles de la Chine, la mise en risk-off du monde global, la chute des Bourses, le ralentissement prévu de la croisance et bien sur, le bouquet final, l’apothéose qui est la dislocation fissuration de l’édifice bancaire et les craintes sur la stabilité de la pyramide inversée qui caarctérise le monde. La Fed a commis l’erreur du siècle, ce qui, pour nous indique qu’elle n’avait même pas compris comment fonctionnait le système mondial, comment avait fonctionné son QE et comment allait fonctionner son inverse, le QT. Les forces de déflation qui ont été lachées sont considérables, et ce n’est rien avec ce qui nous attend si la dislocation Chinoise n’est pas stoppée, si le Yuan doit dévaluer et si tous les invariants doivent se mettee à varier.
le problème ce n’est pas liquidité en soi, c’est la liquidité en dollars, c’est à dire la liquidité du pool de dollars qui forme le « funding » mondial. Et c’est pour cela que les initiatives de Kuroda qui lui non plus n’a rien compris et celles de Draghi qui lui n’a jamais cherché à comprendre et se contente d’imiter, c’est pour cela que ce qu’ils font ou vont faire ne sert à rien. Ce qu’il nous faut c’est du dollar, des dollars tant que nous en voulons et tant que nous en avons besoin pour replater le système . Ce que personne n’ose dire et bien sur, c’est parce que personne ne comprend, c’est que nous assistons à un « run » silencieux , gigantesque sur les fournisseurs de dollars , et singulièrement sur la Banque Centrale Mondiale.
Le monde global a besoin de son « fix », il est accroc et ce « fix » ce ne peut être que du dollar. La Fed doit annoncer solennellement que la hausse des taux, c’est fini. Elle doit multiplier ses efforts avec le Trésor pour faire baisser le dollar, plutot nettement. Elle doit bien dire que tout cela va durer et qu’il ne faut surtout pas craindre d’en manquer, il y en aura pour tout le monde. Le Japon, la Chine et l’Europe doivent accompgner cette réouverture des robinets monétaires et surveiller leurs banques comme le lait sur le feu.
Quant aux particuliers, qu’ils prennent leurs précautions nous n’en disons pas plus.
Dans un système économique mondial basé sur la production de monnaie( surtout de dollars car monnaie de réserve mondiale) par le crédit bancaire on ne peut s’attendre prochainement qu’à un revirement des banques centrales pour créer toujours plus de dollars sinon le système s’effondre de facto..à moins que « on » pilote un effondrement concerté avec au final le fameux « big reset », véritable hold up planétaire, pour « assainir » le système de ses dettes gigantesques insupportables….et toutes les conséquences politiques et geopolitiques qui en découlent..!
Même averti , le quidam de base ne sera toujours maître que de son impuissance..
Merci quand même pour vos commentaires éclairés M. Bertez!
J’aimeJ’aime
J’apprécie votre commentaire, mais je ne peux m’empêcher de relever l’aspect un peu complotiste de vorte remarque. Personne n’a les moyens de déclencher le chaos et encore moins les moyens de le maitriser. C’est une chose de favoriser l’éclosion et la multiplication de crises locales et c’en est une autre de provoquer une dévastation monétaire globale. Si ceci était en préparation , le Système ramasserait tout l’or disponible au lieu d’essayer , encore, de controler son prix. Les gens qui accumulent l’or sont des « rogues », des rebelles, pas des tenants du Système.
J’aimeJ’aime