Election, première étape, la repolarisation: au secours la droite revient !

La technique est simple, après le bilan, dans le processus électoral, il faut remobiliser et rassembler, et c’est cette étape que les partisans de Hollande entament. Pour remobiliser , il faut désigner et construire un ennemi, c’est de cette façon que l’on procède. Désigner un ennemi, c’est désigner la Droite dans son ensemble, peu importe si c’est faux, plus les ficelles sont grosses et plus elles marchent; il suffitde chauffer les salles et les préaux d’école de les faire applaudir. Ou du moins c’est ainsi que l’on faisait dans le passé et visiblement, ici on est persuadé que cela peut encore fonctionner. 

Le meilleur moyen de faire oublier la catastrophe que constitue Hollande, c’est de construire une fausse droite, de lui prêter de faux programmes, une droite épouvantail en procédant aux amalgames habituels entre Droite et Extrême Droite , entre Droite et Libéraux , voire Ultra Libéraux etc .

Il  faut raidir, il faut cliver et il suffit de lire les comptes rendus ci dessous pour s’apercevoir que c’est ce qui se passe: on reclive. On repolarise. Ou plutot faut il préciser, on essaie. 

La question est de savoir si cette démarche est adaptée à un monde UMPS, c’est à dire à un monde ou la différence entre la sociale démocratie de Droite et la sociale démocratie de Gauche s’est éffacée. Des gens comme Macron ou Juppé s’efforcent de baliser le terrain politique autrement,  de façon qu’ils considèrent comme plus moderne et à notre sens cela bouscule la donne. De même la repolarisation en tant que stratégie électorale était adaptée à une situation de bi-partisme, à une situation dans laquelle il n’y avait pas de troisième larron puissant; or maintenant le tripartisme ou la tripolarisation sont des acquis, on ne peut les nier. Est ce que cela valide ou invalide les stratégies de repolarisation? 

Il faut du culot, ou une grande absence d’imagination  pour dire que la Droite est destructrice du modèle social alors que l’on est en plein conflit sur la la Loi Travail, loi qui est une tentative (échouée) de détruire ce modèle. Les partisans de Hollande jouent aux pyromanes qui crient au feu qu’ils ont eux même allumé. 

On remarque au passage que Valls est maintenant maté, il « coache » la campagne et se comporte en soldat fidèle, ses ambitions personnelles sont pour un autre jour, une autre échéance.

Sa mise en forme de la situation de la France que l’on lira ci dessous, n’est pas géniale, elle ne fait pas mouche, elle n’est pas convaincante. Il y a peu de chances pour qu’elle apporte un »plus ».

L’idée du « tournant  » n’a pas de consistance. Pour gagner une élection, il faut discerner les courants sociaux, les idées dominantes qui traversent le corps social et surfer dessus, chevaucher les idées qui marchent toutes seules afin d ‘en tirer, afin de s’attribuer une résonance. Ici l’idée de « tournant » est artificielle, elle fait « plouf ». Pour remonter la pente, il faudra plus que ces vieilles astuces éculées. Il faudra une vraie innovation, adaptée à la situation,  perçue de façon confuse de par les Français et que la Com fasse  en sorte qu’elle surgisse à la conscience sociale et s’impose. Pour l’instant il n’y a rien de neuf, que du ringard. On ne sent aucune compréhension de la situation dans laquelle se trouve le pays. Le plaidoyer selon lequel « nous nous sommes  mal expliqués  » a quelque chose de pathétique et dérisoire. Tout comme les appels au débat et à la participation. C’est le vide, le creux on sent bien que ces gens, eux mêmes, n’ont rien compris et que c’est d’abord à eux qu’il faudrait expliquer! 

La seule innovation à notre sens, c’est celle introduite par Balladur il y a quelques temps. Balladur a lancé l’idée que le débat serait sur des questions non pas économiques, mais sur des questions plus vastes, plus synthétiques ; il a suggéré que ce pourrait être autour de la question de « l’identité ».  Balladur propose une autre recomposition, qui brise les lignes habituelles, il est plus transversal. Nous avons écrit alors que ceci préparait le terrain pour Sarkozy. Nous y sommes puisque que Sarkozy a comme l’on dit « rallumé l’oriflamme de l’identité ». Sarkozy est dans un espace politique très restreint, très étriqué, il l’a enfin compris et il essaie de l’élargir en creusant un trou entre Juppé et Marine, et le thème de l’identité est le coin qu’il tente d’enfoncer pour agrandir ce trou. En fait après avoir joué le Centre au début de son retour,  après avoir même « Chabanisé », Sarkozy revient sur son positionnement de la fin de la campagne précédente. La logique ultime de ce positionnement est intéressante car c’est l’éclatement de l’UMP/LR.

Sarkozy n’a un avenir politque que si il joue cette carte, osera-t-il?  Cet éclatement, très logique correspond à quelque chose d’organique dans la société, il s’articulerait autour de la vraie fracture, de la vraie ligne de partage: d’un côté ceux qui donnent la priorité à la reconstruction et l’avenir du pays et de l’autre, ceux qui sont résignés et ne veuelent qu’une chose, une petite place, un petit strapontin dans  un ensemble plus vaste. 

Les ténors du PS, Manuel Valls en tête, ont dénoncé mercredi une droite « destructrice » de « modèle social » lors  d’un meeting destiné à remobiliser un camp divisé par le débat sur la loi Travail.

Les projets de l’opposition, qui prépare sa primaire en vue de l’élection présidentielle de 2017, a constitué le fil rouge de la réunion organisée à Paris, où le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et le Premier ministre ont notamment pris la parole devant un demi-millier de militants.

Alors que la France reste secouée par des troubles sociaux à deux jours du début de l’Euro de football, Manuel Valls a décrit un pays « à un tournant », partagé entre les « crispations », la « violence qui s’immisce dans le débat public » et « un besoin d’oxygène, de débat, de participation, de réforme ».

« Oui, nous nous sommes mal expliqués », a-t-il reconnu à propos de la loi Travail défendue par Myriam El Khomri, présente dans la salle. « La division dans nos rangs nous a tous fait du mal et nous a séparés des Français ».

Comme avant lui le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, un proche du président, le Premier ministre a invité à être « fiers » du travail accompli dans le quinquennat de François Hollande, qui a déçu nombre de socialistes.

Valls parle de la France , tiens, tiens !

« Je n’accepte pas ces procès en trahison de la gauche, ces anathèmes (…) à un moment où nous devons être forts, a-t-il dit à l’adresse des « frondeurs » socialistes. « Peut-être que nous sommes en train de réussir ».

Une partie de son discours a ciblé la droite à travers les programmes des candidats à la primaire, tous soucieux de baisser drastiquement la dépense publique.

Face à ce « concours pour renverser la table et être en même temps à chaque fois de plus en plus durs », Manuel Valls a fait remarquer que « ce n’est pas seulement un modèle social que nous devons protéger mais un modèle, celui de la France. »

Avant lui à la tribune, Jean-Christophe Cambadélis s’est plus franchement déchaîné contre l’opposition, à l’heure où l’ancien président Nicolas Sarkozy était en meeting à Lille.  Soucieux de mobiliser le « premier bataillon de ceux qui vont mener la contre-offensive dans ce pays », il a opposé la « gauche constructive » à la « droite destructrice ».

Le patron des socialistes a mis dos à dos la Droite et l’Extrême Droite, dénonçant un « concours Lépine des mesures libérales » et « un concours Le Pen des mesures identitaires ». Le programme de l’ancien Premier ministre Alain Juppé, favori de la primaire ? « La casse sociale mais avec le sourire, l’austérité heureuse en somme », a-t-il ironisé. « Alors oui, au secours, la droite revient. Mais aujourd’hui elle prévient ».

Ah les petites phrases, ils aiment cela, nous sommes sur qu’ils en sont fiers; elles remplacent la réflexion!

Une réflexion sur “Election, première étape, la repolarisation: au secours la droite revient !

  1. Le tripartisme empechera le prochain élu de pouvoir gouverner a moins d’une alliance improbable umps.Nous sommes partis pour plusieurs années de pagaille

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