Dégradation du climat des affaires en France

Le climat des affaires s’est sensiblement détérioré ce mois-ci en France, les économistes y voyant notamment l’impact de l’environnement social tendu, sans que cela remette en cause, selon eux, le scénario d’une reprise modérée de l’économie.

L’Insee, qui prend la température de l’économie en interrogeant chaque mois les chefs d’entreprise, a publié pour juin un indicateur global en baisse de deux points par rapport à mai, où il était à des plus hauts depuis l’été 2011.

Il est revenu ainsi à 100, soit le niveau de sa moyenne à long terme, la dégradation étant particulièrement sensible dans l’industrie manufacturière et dans les services.

L’institut Markit a diffusé aussi des indicateurs d’activité qui corroborent la tendance donnée par l’Insee même si leur niveau, qui traduit une légère contraction de l’activité en France ce mois-ci, est jugé trop négatif par les économistes.

Le secteur des services est aussi à la peine et ce, dans la quasi-totalité des branches d’activité, plus particulièrement l’hébergement-restauration et l’immobilier.

L’ACTIVITÉ PASSÉE REVUE EN BAISSE

Et pour l’Insee, un niveau de 100 pour cet indicateur est cohérent avec un taux de croissance trimestriel de 0,3% à 0,4%, ce que l’institut anticipe d’ailleurs pour l’économie française jusqu’à la fin de l’année dans sa dernière note de conjoncture.

Dans le détail, la baisse du climat des affaires dans l’industrie manufacturière est largement due à une détérioration de l’opinion des industriels sur leur activité passée. C’est notamment le cas dans l’industrie chimique, un secteur perturbé par les blocages des raffineries le mois dernier.

Mais le niveau des perspectives personnelles de production des chefs d’entreprise interrogés, un solde très suivi par les économistes, est en hausse sur le mois et le niveau des carnets de commandes est peu changé, même si celles en provenance de l’étranger sont en léger recul.

Bien qu’en baisse, l’indicateur du secteur reste au-dessus de sa moyenne de long terme, de même que ceux de branches comme l’agroalimentaire et les matériels de transport, y compris l’automobile.

Le décrochage (-3 points) de l’indicateur des services était moins attendu, alors que le rebond du secteur explique une bonne part la vigueur de l’économie française en début d’année.

Là aussi, les chefs d’entreprise ont été plus négatifs sur leur activité passée, tout comme dans le secteur du commerce de détail.

Et s’ils sont aussi un peu moins positifs sur l’activité prévue, les patrons du secteur des services sont toujours plus nombreux à anticiper une hausse de leurs investissements et de leurs effectifs que le contraire.

« Il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour la croissance française. Simplement, elle ne devrait pas accélérer beaucoup plus », estime Hélène Baudchon.

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