Les dépêches, la réthorique d’Uber Macron

Macron a renforcé mardi soir les spéculations sur ses ambitions pour la présidentielle de l’an prochain en appelant ses partisans à porter son mouvement jusqu’à 2017 et jusqu’à la victoire, ….Peu de choses sur les contenus, les objectifs et le moyens d’y parvenir, on ne sait pas ou l’on va, mais on y va de façon décidée.

Macron procède comme on le fait en publicité pour le lancement d’un nouveau produit, il utilise des teasers, des moyens de susciter la curiosité et de produire une attente.

Nous présumons, à partir du teaser, que Macron veut se positionner comme le vrai, le seul, l’authentique porte parole du changement et de la modernité. Ce qui serait logique compte tenu de la Loi à laquelle il a donné son nom. Il se définit par rapport à ceux qui louvoient , qui ne savent pas bien ce qu’ils veulent et gouvernent dans  le clair obscur et les demi mesures.

Cela n’est pas encore politique et ne définit pas un action, mais on voit à peu près ou il veut en venir: il veut rabaisser ceux qui ont tergiversé, ceux qui n’ont fait qu’une partie du chemin , bref les timides, les timorés et les ringards.

Si nous voulions risquer une idée sur ce dont quoi Macron est le nom , nous le nommerions Uber Macron. Sa façon de passer au dessus des institutions et des fonds de commerce classiques, sa façon de raccourcir la chaine et sa façon de parasiter  ce qui existe nous fait penser à cette Uberisation.

Le concept est riche car l’Uberisation est moderne, économique, destructrice de formes anciennes et malhonnête. Malhonnete car elle ne peut se developper qu’avec des avantages indus , des conditions de concurrence biaisée et faussée, ce que nous appelons parasitaires. Un peu comme les taxis et les hotels a qui on met des boulets de réglementations et de charges  aux pieds et a qui ont dit: allez y, courrez contre Uber et AirBNB!

Mettez les taxis et les hotels  sur le même pied d’égalité que Uber et AirBNB et vous verrez que ces formes soit doisant modernes ne prennent qu’une part marginale du marché, la modernité ne s’impose que parce que les dès sont pipés et c’est ce que fait Macron.

Il a fait son nid comme un coucou à l’abri des formes anciennes de la politique, chez Hollande et Valls et à un moment donné il se lève pour les détruire. Il utilise la position qui lui a été conférée, le capital qui lui a été transmis,  les moyens de Com mis à sa disposition et le capital d’image qui a été prêté pour se retourner contre ses bailleurs de notoriété.

Macron sera perçu comme une sorte de traitre et c’est le costume que l’on essaiera de lui faire porter , mais ce sera insuffisant pour caracteriser se démarche.

Le choix de « en marche » comme identité de son mouvement est significatif, car en marche, cela s’oppose à l’immobilisme. Et donc se definit par rapport à cet immobilisme.

Hollande n’a pas été immobile, il a osé trahir ses promesses, la culture de son parti et son électorat, mais il a considéré que la politique était l’art du possible c’est à dire qu’il s’est arrêté dans le mouvement et les réformes chaque fois qu’il a senti le danger d’un soulèvement social. En fait il a defriché pour quelqu’un commeMacron qui n’aurait pas les mêmes scrupules ou les mêmes craintes.

Il va falloir analyser le sens  politique, historique du positionnement d’Uber Macron, mais les fils conducteurs sont déjà là, ils tournent autour de l’économisme, l’ouverture, l’adaptation, la concurrence lesquels  sont masqués par l’appel à la modernité, cette fameuse catégorie érigés en valeur suprême pour mieux tromper ou camoufler les vrais objectifs .

Macron tente de jouer un rôle qui est en fait éminemment politique, il tente de passer au dessus et de créer une nouvelle ligne de partage  entre ceux qui sont « en marche » et ceux qui sont «  »immobiles », et quand on décode le sens du mouvement , on voit bien que Macron est l’homme qui veut larguer les amarres, aller vers le grand large … comme une partie du Patronat.

Macron n’est pas unifiant comme il le prétend, il va diviser, faire ressortir cette ligne de partage qui ne passe plus par la droite et la gauche, mais par l’attitude face au grand large, face à l’intégration mondiale, face à l’universel marchand.

Si il travaille bien, il peut accelerer les prises de conscience et faire ressortir le vrai clivage français, celui qui existe entre ceux qui bénéficient de la soi-disant modenité et ceux qui en sont les victimes, les déclassés. Macron c’est une sorte de revelateur, une sorte de scalpel qui peut favoriser une clarification ou un réamenagement de l’échiquier politique.

Nous reviendront sur ces questions.

La réthorique d’Uber Macron:
« A partir de ce soir, nous devons être ce que nous sommes, c’est-à-dire le mouvement de l’espoir, a-t-il martelé à Paris, devant un public acquis à sa cause, formé de quelque 3.000 militants de son mouvement En Marche! créé en avril.

Ce mouvement maintenant, plus rien ne l’arrêtera (…) Nous le porterons ensemble jusqu’en 2017 et jusqu’à la victoire, a-t-il clamé sous les applaudissements, en clôture d’un discours au fort accent de campagne.

Arpentant la scène pendant près de deux heures, sans notes, le jeune ministre n’a pas levé l’équivoque sur ses velléités de postuler à l’Elysée, affirmant seulement vouloir porter un programme, une vision, changer le pays.

Ce que nous sommes en train de faire, c’est commencer d’écrire une nouvelle histoire (…) Imaginez où nous serons dans trois mois, dans six mois, dans un an, a-t-il lancé.

Cette histoire, elle dérange, j’en sais quelque chose, elle dérange parce qu’elle vient contrarier l’ordre établi, a-t-il poursuivi, dans une pique à peine voilée au Premier ministre Manuel Valls qui avait exprimé quelques heures plus tôt son agacement à son encontre.

Si le système pense que nous allons céder, vous êtes là pour lui montrer que c’est tout le contraire, a ajouté Emmanuel Macron.

Interrogé dans l’après-midi sur le meeting de son ministre de l’Economie, qui lui dispute le porte-étendard de la gauche sociale-libérale, Manuel Valls avait sèchement répondu: Il est temps que ça s’arrête.

La réunion d’Emmanuel Macron a relancé les interrogations sur les ambitions de cet ex-banquier d’affaires, ancien conseiller de François Hollande propulsé au gouvernement par le président socialiste fin août 2014.

Les spéculations sur son éventuelle candidature à l’Elysée dès l’an prochain sont attisées par les faibles perspectives de réélection de M. Hollande, dont les sondages prédisent l’élimination au premier tour s’il se représente.

Devant ses partisans, le ministre de l’Economie a assuré qu’il ne remercierait jamais assez le chef de l’Etat de lui avoir fait confiance, mais ne s’est pas privé de l’égratigner sur sa conduite d’un pays usé des promesses non tenues.

Ce monde est ancien, il est usé, il est fatigué, il faut en changer, a-t-il lancé. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de proposer telle ou telle réforme, ce dont nous avons besoin, c’est d’une refondation du pays.

Dans cette bataille, nous allons prendre tous les risques et je les prendrai avec vous, a-t-il assuré. »


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