Gestion de la Crise, les conséquences inattendues, ne sont pas non voulues

Bruno Bertez

Le 10 Aout 2016

Je soutiens que,  depuis le début de la manifestation de la Grande Crise,  les responsables de la conduite des affaires mettent en place des politiques qui, certes font gagner du temps, mais en contrepartie renforcent les forces de crise. Ils la retardent tout en la rendant encore plus inéluctable et surtout encore plus dévastatrice.

Ces autorités ont enclenché une terrible mécanique de dislocation qui maintenant remonte au corps social et politique lui même. Elles ont mis en branle des forces de division d’abord, de dislocation ensuite et d’affrontement, enfin. Le tout enrobé de mensonges et de propagande.

Ils produisent de l’extrémisme et ils en profitent pour le mettre hors jeu de la démocratie en le diabolisant . Ils produisent des divisions et ils appelllent à Union Nationale. Ils produisent de la violence et ils en tirent argument pour vous contrôler, vous épier, vous désarmer, vous  rendre inoffensifs. Ces gens détruisent les fondements même de nos sociétés. 

Ces gens sont des mystificateurs:

A une crise de surendettement, ils ont répondu par la céation forcée de nouvelles dettes;

A l’insuffisance de production de richesses pour honorer et payer les dettes, ils ont répondu par l’austérité et la mise au rebut de forces productives

A l’insuffisance du taux de profits puis de la masse de profits pour faire tourner le système, ils ont répondu par l’inflation du capital fictif, non productif, inflation du capital de poids mort

A l’insufisance de revenus dans le système ils ont répondu par la suppression des revenus de l’épargne et par la baisse du pouvoir d’achat par accroissement des  ponctions fiscales.

Ils en sont au fameux « coûte que coûte » ; le « coûte que coûte » de Draghi en 2012, est maintenant le credo universel. Coûte que coûte, à tous prix, bien sur puisque… c’est vous qui payez!

Leur credo, leur mythe de la modernité masquent une volonté farouche sinon sanguinaire de préserver l’ancien, leur ancien, fut-ce au prix d’un retour -de moins en moins localisé- à la barbarie. Là bas, ils font la guerre, mais ici chez nous, nous  voila revenus au temps de l’Inquisition, de l’Excommunication. 

L’état a cessé de faire semblant d’être au service de l’intérêt général, il se montre de plus en plus cyniquement comme ce qu’il est : la chappe de plomb qui , par l’usage de la violence et de la propagande essaie de faire taire les contradictions, de mater les antagonismes;  et ce que nous affirmons est encore plus vrai du Super-état que constitue L’Union Européennne, sa Commission , ses structures et superstrcutures aux 32 000 fonctionnaires priviligiés mais irresponsables. Priviliégiés en récompense de leur alliance avec les dominants et irresponsables car maintenant détenteurs d’un capital de pouvoirs qu’ils ont extorqué aux peuples souverains. Les fonctionnaires européens sont la feuille de vigne qui masque un régime obscène.

Ces gens sont des incompentents, et l’histoire les jugera comme criminels.

Tout vient de la conjonction de deux éléments:

-la volonté de prolonger un ordre dépassé, un ordre que l’on avait tenté de prolonger en faisant toujours de plus en plus de dettes.  Un ordre inefficace qui a fait son temps, ce qui explique que les remèdes ne sont pas des remèdes d’intérêt général  mais des remèdes au profit des interêts d’une classe, celle des ploutocrates, de leur alliés « ponctionnaires « et de ceux qui leur font l’appoint lors des élections, les marginaux et les déviants et tous les assistés.

-la domination intellectuelle de grands prêtres du système, qui sont au service des dominants et produisent des théories, rideaux de fumée qui se font passer pour des sciences alors qu’elles ne sont que des voiles obscurantistes.

Les théories dominantes sont des idéologies  qui comme telles ne peuvent que faillir, elles marchent sur la tête et au lieu d’éclairer la réalité, ce sont  des  théories qui la noient dans  le brouillard.

Ce qui est présenté comme des remèdes, comme des solutions, ce sont des subterfuges pour faire durer un monde dominé par ce que nous appelons au sens très large, les usuriers, ceux qui détiennnet les créances du système. Pas toutes les créances, non! Seulement les créances privilégiées, car toutes les autres, comme les retraites, vos retraites,  par exemple, ils s’en foutent, elles seront détruites. D’ailleurs ils les détruisent en continu, quotidiennement en les désolvabilisant, en « bouffant » les fonds de réserves.

Le Wall Street Journal et l’OCDE ont publié des indications paradoxales sur les conséquences des taux nuls ou négatifs sur les taux d’épargne dans les pays ou ils sont pratiqués. Ils constatent que les consommateurs dans les pays concernés épargnent plus au lieu d’épargner moins et que les entreprises conservent plus de cash. En Suisse, Suède, Allemagne, Danemark, Japon et même aux USA, il y a une tendance nette à la hausse des taux d’épargne depuis l’effondrement des taux et les taux négatifs.

Nous avons toujours adopté ce point de vue, les taux nuls ou négatifs obligent à épargner plus! Au delà de la « rationalité » apparente qui voudrait que si l’épargne est moins récompensée, alors on épargne moins, il y a une rationalité supérieure bien plus efficace et agissante; si on réduit la rémunération de l’épargne , alors on a besoin d’épargner plus pour sa sécurité ou ses vieux jours. Les taux bas ou négatifs sont un signal qui dit: il faut épargner plus, l’avenir ne sera pas rose. Les taux nuls ou négatifs produisent de l’humeur déflationniste.

Les taux négatifs sont une erreur intellectuelle qui illustre parfaitement le penser -faux de nos dirigeants. Ils pensent « linéaire » et « continu », ils sont incapbles d’intégrer les ruptures qui font que certains phénomènes s’inversent lorsque certains seuils sont atteints.

Ils croient qu’en ruinant l’épargne, en supprimant sa rémunération, ils incitent à la consommation et soutiennent ainsi l’activité économique! Ce qu’ils croient être de la rationalité est une idiotie concrète. En laminant l’épargne , on ne favorise pas la consommation, on oblige à épargner plus. Les ménages rognent sur tout ce dont ils peuvent se passer maintenant pour préserver leur santé financière future et ne pas tomber dans la dépendance. A partir d’un certain stade, l’effet de la suppression de la rémunération de l’épargne la rend encore plus indispensable, encore plus désirable,  on ne peut plus se passer d’épargner si on  ne veut pas déchoir. Les taux bas ou négatifs envoient des messages, ils parlent, ils disent que demain ce sera pire qu’aujourd’hui.

Dans les périodes ou l’humeur des citoyens est maussade, quand ils ont peur de l’avenir, ils donnent la priorité à leur sécurité future et si on baisse la rémunération de leur épargne, ils calculent fort justement que pour subsister à l’avenir, il leur faut épargner plus maintenant. Le taux d’épargne monte au lieu de baisser. L’utilité d’un euro ou d’un franc suisse dans 10 ans devient très élevée, cet euro ou ce franc suisse deviennent  vitaux. Au lieu d’être dévalorisée par le temps l’utilité de cet épargne  devient tellement grande qu’elle  devient désirable coûte que coûte, quelle que soit la situation.

Donc les politiques de taux négatifs sont des extrapolations de raisonnements linéaires totalement idiots. Mais c’est normal, les idiots produisent des raisonnements idiots n’est  ce pas? Ils connaissent les livres, ils ne connaissent pas la vie, pas la réalité.  

Mais il y a plus, car si vous faites baisser les taux ou si vous les mettez négatifs,alors les actifs financiers anciens se revalorisent, vous vous enrichissez en dormant;  leur prix augmente ce qui leur donne un attrait spéculatif sans fatigue et sans risque; ceci  vient détourner les agents économiques d’investir dans des équipemments neufs. Les taux bas, à partir d’un certain point détournent de l’investissement productif, ils leur font concurrence. Un récent prix Nobel l’a fort justement démontré il y a peu de temps. Nous, nous  soutenons cette idée depuis des années.

Mais il y a plus, car si vous gonflez la valeur des actifs financiers anciens, vous augmentez alors la masse de capitaux qu’il faut honorer, qu’il faut rémunérer dans le système, vous augmentez ce que l’on apelle la contrainte de profit; vous renforcez l’insuffisance de profit dans le système! En fait vous renforcez la crise de l’insuffisance de profit. La crise est une crise d’insuffisance du taux de profit et de l’insuffisance de la masse de profits pour rémunérer tout le capital, le productif, le fictif, le parasitaire, le capital de poids mort,  qui se trouvent dans le système.

Le système pour se rééquilibrer a besoin de détruire du capital fictif, il n’a pas besoin de l’inflater! Les managers, lesquels sont sous la dépendance des institutions financières et doivent leur obéir, ces managers sont obligés comme on dit de « délivrer ». « Délivrer », c’est fournir aux détenteurs de capitaux la rentabilité qu’ils espérent , c’est à dire que c’est ratifier les cours de bourse élévés en produisant une marge de rentabilité à la hauteur des cours, à la hauteur des anticipations contenues dans les cours de bourse. Ce qui veux dire que vous devez « sortir » un bénéfice de plus en plus élevé afin de ne pas être mis à la porte. Et aussi afin de toucher vos bonus.

Les taux bas augmentent le taux de profit qui est exigé dans l’économie dès lors que le pouvoir est en faveur du capital. Celui-ci force les managers, sous peine d’être « virés » ou de subir une OPA,  à délivrer des profits à la hauteur de leurs espoirs, ils les forcent à rogner les investissements au strict minimum, à la productivité maximum, il les force a réduire les risques, à faire des buy-backs, à distribuer des dividendes , il les force à faire de l’ingénierie financière et des acquisitions.

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