Rappel note BB: Ce texte de qualité est publié sur un site ami. Vous remarquerez que la démarche est différente de la notre, plus directive sinon plus commerciale.
Nous vous le rappelons, nous sommes dans une phase d’essais et de tests.
Note sur la complémentarité entre ces lettres et les publications quotidiennes d’analyses de l’actualité.
Vous noterez que le cadre analytique est le même, mais que là ou nous nous limitons au suivi de ce cadre, ici nous prenons un peu plus le lecteur par la main: nous prenons le risque du timing, du calendrier, le risque d’avoir tort en apparence dans le court terme.
Les puissants ont découvert un grand secret, c’est celui du temps.
Nous sommes en crise. cette crise a pris naissance il y a 35 ans, elle n’est devenue évidente et ouverte que depuis 2008 ou plus exactement l’été 2007. Les autorités n’ont pas de solution. La seule chose qu’elles peuvent faire, c’est gagner du temps, « taper dans la boite de conserve pour descendre l’avenue du temps ». « Kick the can » disent les Anglo-saxons.
Gagner du temps consiste à pratiquer ce que l’on appelle une politique de répression financière, c’est à dire une politique de création monétaire, de suppression de la rémunération de l’épargne et en même temps une politique de crédit bon marché pour les gros débiteurs; peu à peu on impose les taux négatifs avec leur complément qui est la suppression du cash. En même temps on a pris des lois scélérates qui rendent les déposants bancaires créanciers des banques et à ce titre sont responsables de leurs pertes comme s’ils étaient actionnaires. Les gouvernements et les banques ont des dettes, des monceaux de dettes qu’ils ne peuvent honorer et vous, la masse du peuple vous avez l’argent ! Vous avez compris. Ce qu’ils veulent c ‘est que votre argent passe de vos poches dans les leurs. Par tous les moyens, fiscaux et monétaires.
Un jour ou l’autre, la pyramide vacillera sous le poids de l’insolvabilité comme en 2008, et il faudra créer beaucoup , beaucoup de monnaie, ce que l’on appelle de la « monnaie de base », pour éviter l’effondrement.
Et là, commencera la grande aventure. .
Si par exemple mes analyses conduisent à considérer que la destruction de la monnaie, de la valeur des fonds d’état, et l’hyperinflation sont inéluctables, je vais vous donner un conseil pour vous en protéger dans la perspective finale. De cette perspective finale personne ne connait le calendrier. Mais entre temps, des bouffées inverses de déflation pourront se manifester , ainsi les fonds d’état peuvent reprendre leur ascension, les taux peuvent redevenir plus négatifs, les actions peuvent devenir encore plus surévaluées, et le bon « conseil » opportun de vous protéger contre l’issue finale pourra passer pour un mauvais conseil.
Le problème , pour les citoyens, ce sont les répits, ils sont toujours trompeurs. Les citoyens ont un biais, ils sont toujours incrédules de ce qu’ils voient. Non ce n’est pas possible, voila leur leitmotive. L’autre problême, symétrique, c’est l’espoir, on espère touujours être plus intelligent que les autres et faire mieux qu’eux. En tant que classe, la vérité est que vous ne pouvez faire mieux que la moyenne. Les exceptions sont par définition … exceptionnelles.
C’est la dessus que jouent les autorités, elles jouent sur la tyrannie du court terme et le suivisme. Elles jouent sur ce que j’appelle les zigs zags qui introduisent le doute dans les convictions et c’est ainsi qu’elles déconsidèrent les conseils de prudence et ceux qui les donnent. Ceux que l’on appelle les Cassandre.
Je ne suis en fait pas un Cassandre car je ne prévois pas systématiquement la catastrophe et j’insiste au contraire toujours sur le fait que les autorités ont de multiples outils pour la retarder pendant longtemps. Le seul pouvoir des autorités est de retarder l’inéluctable. Tout le reste n’est qu’illusion. Je pense aussi que les Cassandre ont tort lorsqu’ils n’envisagent qu’un dénouement brutal aux déséquiliobres actuels, les processus peuvent être étalés et c’est ce que l’on voit depuis 2008. Mais le résultat final sera le même, ce qui ne peut durer ne durera pas.
Il vient un temps ou les contradictions s’accumulent et on arrive dans une impasse. Mon analyse me conduit à penser que l’on se rapproche de cette impasse puisque les précurseurs, les éclaireurs de la crise, les Japonais viennent de le reconnaitre et qu’ils sont sans solution. En revanche les Chinois à la peine depuis 2014 montrent que l’on peut gagner du temps, étaler, au prix de mesures de plus en plus coercitives. Dans nos pays developpés, la technnique esssenteielle qui est utilisée pour retarder les ajustements (ou leur prise de conscience) est la propagande , le soft power et, bien sur les atteintes à la démocratie; celle ci est de plus en plus vidée de tout contenu. Quand le peuple vote comme le souhaitent les élites, le peuple est souverain, il a parlé, mais quand le peuple émet des votes qui s’écartent des souhaits des classe dirigeantes, alors il faut le museler, on affirme que la démocratie a besoin d’être éclairée!
Les japonais viennent de remettre en perspective leur politique. ils ont constaté son inefficacité et la seule chose qu’ils ont décidé c’est de faire en sorte de nuire un peu moins à leurs banques. Draghi de son côté s’est abstenu d’annoncer une prolongation de ses achats titres à long terme; tandis que la Fed, la Banque Centrale américaine intensifie ses suggestions de hausse des taux pour décembre. Les banques ont bénéficié d’ une bouffée d’oxygène sur les marchés. Mais les cours restent collés sur les plus bas historiques.
Ce que vous devez comprendre, c’est que rien n’est linéaire, il y a des mouvements de sens contraires, des répits, des pauses et que c’est sur ces mouvements intermédiaires que les autorités jouent pour entretenir l’espoir. Cet espoir qui , dans nos convictions n’est absolument pas une stratégie. Dans notre conception , l’espoir est votre ennemi, il vous garantit la ruine et le déclassement social.
N’hésitez pas à nous faire part de vos réactions, de vos suggestions. Tout commentaire est bienvenu sous la condition qu’il s’inscrive dans le cadre que nous avons fixé.
- Cette table en bois de Russie, envoyé en Chine pour y être découpé auquel on ajoute des vis provenant d’Europe de l’Est et livré en France pour une entreprise Suédoise ;
- Un yaourt à la mangue, dont le fruit a été cueilli en Inde, le lait trait en Allemagne, la recette élaborée en France dans un pot provenant de république tchèque et vendu en Pologne pour un géant de l’agro-alimentaire Suisse.
- Une chemise taillée au Bangladesh avec du coton américain, une teinture indienne, une coupe italienne et vendue en Asie.
- Compter : Une monnaie vous permet de comparer les valeurs d’une baguette à 1€ et d’un steak à 5€ ;
- Stocker : la monnaie est une réserve de valeur qui permet de différer la production de valeur de sa dépense par exemple pour des vacances, votre retraite ou des temps de vaches maigres ;
- Échanger : la monnaie vous permet d’acheter et de vendre des biens et services. Votre boulanger refusera sans doute d’être payé en bonbons mais jamais en euros.
- Achetez de l’or —encore et toujours— : c’est la seule monnaie à traverser toutes les crises depuis des millénaires ;
- Faites quelques réserves, cela n’est jamais inutile. Rappelez-vous la grève contre la loi travail et les longues queues à la pompe ou la désorganisation après une grosse tempête. Ces choses arrivent.
- Essayez autant que possible de vous fournir localement : cela aura la double vertu de stimuler l’économie autour de chez vous en plus de vous assurez une « continuité de service » ainsi qu’un quotidien plus agréable et solidaire. Cela concerne aussi bien :
- l’achat de vos fruits et légumes auprès du producteur le plus proche plutôt que dans les allées anonymes d’un supermarché ;
- de manière générale, la redécouverte du petit commerce et même de l’entraide entre voisins et proches ;
- La redécouverte de la qualité, de biens robustes et réparables plutôt que des objets importés de mauvaises qualité que l’on rachète tous les 2 ans ;
- votre source de chauffage : en Grèce, au coeur de la crise la demande de poêles à bois explosa, aussi bien chez les riches que chez les ménages les plus modestes. La forêt est une source d’énergie bien plus sûre que le mazout, le gaz ou l’électricité.
Une réflexion sur “Réapprendre à s’auto-subvenir, au moins en partie.”