Rappel : notre opinion sur les marchés est réservée. Nous craignons des marchés pièges.

Nous réservons totalement notre opinion sur les marchés. Nous ne nous rallions pas au sentiment qui a dominé en fin de semaine selon lequel une confirmation « bullish », haussière a été fournie.

Nous analysons la forte reprise au lendemain de la chute qui a suivi le vote comme un dysfonctionnement: rachats de shorts, couvertures de  hedges et des positions en  derivés. Bref comme une inefficacité des marchés. Le seul point que nous trouvons encourageant, c’est la hausse des bancaires; elles ont monté de 12%.

La forte chute des obligations, des fonds d’état, le franchissement de seuils critiques sur les bonds sont  destabilisants et négatifs. la hausse des taux longs  réduit les valorisations théoriques de tous les actifs financiers. La volatilité augmente les risques et les Value à Risk (VaR). Une vague de deleveraging peut s’imposer, le « carry » est en difficulté.

On note une fuite devant le risque chez toute la péripherie y compris  la périphérie européenne. Ce qui signifie que les conditions financières globales se resserrent même si ceci est masqué par le nouveau record du marché americain? Dans cet esprit nous analysons l’éventuelle future  hausse des taux de la Fed  comme une erreur.

A noter que les technologiques américaines sont « lagging », à la traîne, que les divergences se multiplient et que le Nasdaq languit. C’est mauvais signe.

Nous sommes dans une rotation , certes mais elle n’est pas de bonne qualité. On voit de grosses sorties, de la distribution sur les thèmes du rendement, du « dividend yield. »

Pour nous le papier passe dans des mains faibles .

La forte chute des monnaies émergentes, de leurs bonds, la dilatation des CDS tout cela est négatif. Le risque de fuite devant le risque et de contraction de la liquidité globale devient préoccupant.

Les capitaux fuient les émergents, leurs marchés en témoignent

Exemple le réal brésilien, c’est l’asphyxie!

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Ce qui s’est passé avant le résultat du vote, tout comme ce qui s’est passé depuis ne préfigurent  rien, absolument rien . Il n’y a pas d’initié, la situation est neuve pour tous,  y compris les autorités. Les contre-pieds vont se multiplier et ils seront très coûteux.

Il ne peut y avoir d’anticipation.

De la même façon que les marchés étaient téléonomiques, guidés, manipulés avant le vote afin de satisfaire un objectif, ils vont être manipulés dans  un autre sens, pour d’autres objectifs. Mais tout dépendra de l’idée que l’on se fera des actions futures de Trump. Par exemple à partir des nominations aux postes de responsabilité. Le marché financier peut devenir un champ de bataille car c’est le point faible de Trump. L’humeur va osciller autour du thème: va-t-il vouloir réaliser son programme ou bien va-t-il se recentrer?  Et chacun va fourbir ses armes pour tirer dans un sens ou dans l’autre.

On connait les orientations du nouveau Président , mais on ne peut prévoir dans quelle mesure il entendra ou simplement pourra envisager de les mettre en oeuvre.

Pour simplifier nous vous livrons notre axe de réflexion et il n’est pas financier.

La violence qui s’est manifestée dans le débat électoral prouve si besoin en était l’importance que certains milieux accordent aux orientations de Trump. Nous n’hésitons pas à affirmer que nous sommes en guerre.  Espérons qu’elle restera politique et ne deviendra pas civile comme certains semblent y pousser.

Ces milieux ont tout utilisé, tous les moyens, toutes les ressources du et des pouvoirs. On est sorti de la neutralité aux plus hauts niveaux. Dans certains pays, on a pu assister à la violence et à la férocité de certains milieux pour empêcher  la mise en place de choix électoraux qui mettaient en danger « l’ordre établi. »

En d’autres temps, quand un choix electoral déplaisait, on disait qu’il devait faire face à ce que l’on appelait « un mur de l’argent ». 

Ici le point faible de Trump, c’est précisément  l’argent.

A la fois pour assurer le financement de son programme dépensier, mais aussi pour assurer la stabilité du système.

Nous avons expliqué que le système n’avait plus de marges de manoeuvre, qu’il avait usé ses amortisseurs. Obama a doublé l’endettement;  et  surtout le système ne tient que par la collaboration complaisante de la Fed.

Qu’on le veuille ou non, la Fed a un rôle politique et en même temps son contrôle, ses décisions   sont des enjeux politiques .

Aussi bien la Fed que les marchés peuvent contrecarrer les projets de Trump. La résultante de cet affrontement est incertaine. Elle peut être très perturbante.

Clinton a reconnu sa défaite,  ce n’est certainement pas le cas  des milieux qui la soutiennent,  certainement pas.

La peur , après le vote peut constituer une arme efficace, dissuasive.

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