Billet : nous marchons à côté de nos pompes, le reverse Wimpy factor!

Le Dow Jones a inscrit 17 nouveaux plus hauts depuis l’élection de Trump! Cela met la performance réalisée lors de celle de Reagan, loin derrière, voire la rend dérisoire. Les marchés globaux viennent en quelques jours de produire de la Valeur :  plus de trois trillions! Pourquoi se fatiguer à investir productivement, voire pourquoi travailler?

Les observateurs et les médias s’en étonnent. Ils s’en étonnent tout comme ils s’étonnent chaque jour du caractère exceptionnel de ce qui se passe depuis 2008! Depuis 2008 tout est exceptionnel car la Grande Crise Financière, puis la Grande Crise Economique sont atypiques, tout comme les pseudo remèdes que l’on a mis en place et surtout prolongés.

Notre avis est que l’on s’étonne de choses pourtant évidentes, on s’étonne en raison du refus de voir l’évidence: nous sommes toujours dans la situation de crise, nous sommes toujours en plein dans les remèdes et la conjonction des deux donne: du jamais vu. Du jamais vu par l’audace, par les mensonges, par les manipulations, par l’énormité des masses mises en oeuvre.

Le reverse Wimpy factor

La meilleure explication de la hausse des marchés financiers depuis 2009 a été fournie par un gouverneur de la Fed, Fischer. Il l’explique d’une façon que tout le monde peut comprendre par le « reverse  Wimpy factor » : vous promettez aux gens de leur échanger un Wimpy de demain contre deux Wimpy aujourd’hui. En fait vous chargez dans les prix des actifs financiers d’aujourd’hui tout de qu’ils sont censés procurer sur leur durée de vie.

Vous « mangez » toute la rentabilité future maintenant en l’incluant dans le prix. Vous faites basculer toutes les valeurs. Un Wimpy demain vaut deux Wimpy d’aujourd’hui, qu’est ce que cela veut dire? Reflechissez, la comparaison de Fischer est géniale et très parlante.  On comprend très bien ce que nous ne cessons de répéter à savoir qu’acheter des actifs financiers aujourd’hui, c’est accepter de se contenter d’une rentabilité réelle nulle au terme de 10 à 12 ans, qui est le terme d’un cycle long.

Fischer :

“What the Fed did — and I was part of that group — is we front-loaded a tremendous market rally, starting in 2009.It’s sort of what I call the “reverse Whimpy factor” — give me two hamburgers today for one tomorrow ». 

Une myriade de bulles de connivence et de complaisance

Tout est en levier, non seulement les économies réelles, mais le crédit, la monnaie de crédit, la finance, les illusions, les mensonges et les rideaux de fumée. Le levier c’est un pacte avec le diable, un pacte Mephistophélique. C’est la disjonction , c’est l’ombre qui a pris son autonomie. La Com est en levier, la propagande est en levier, les émotions sont en levier. C’est un ordre pervers du monde que celui qui conduit Merkel à vouloir sauver les « principes idéologiques »au prix de l’assassinat de sa popuplation.  L’enflure voila notre problème, enflure ou inflation des signes, des abstractions. Un ordre pervers du penser faux

Les Trumponomics ne sont pas tombés du ciel, ils sont une réaction de/à l’échec des politiques mises en oeuvre depuis 2008,  prolongées depuis et élargies et généralisées, le tout dans un monde cynique dégoulinant de liquidités gratuites, de changes flottants, de liberté de circulation des capitaux. Le tout dans un monde ou les emplois productifs du capital sont raréfiés et ou les technologies, l’ingénierie financières permettent de créer magiquement de la Valeur, simplement par jeu sur les zéros dans les livres de comptes, par jeu spéculatif sur des dénivellations, par jeu sur la circulation.

L’échec se voit peu au niveau réel car la macro économie a pour fonction de travestir le réel, de masquer les dysfonctionnements avec la prolifération d’agrégats officiels « bien pensants »  plus ou moins bidons, plus ou moins truqués comme les GDP, les taux de chômages, les indices de prix, les pouvoirs d’achats et autres cache sexes de l’obscénité de la situation réelle laquelle est une authentique situation de régression. L’économie dominante est une idéologie dont la fonction objective dans le Système est de le perpétuer , de prolonger le (dés)ordre. De le faire durer sous couvert de sciences diafoiriques et tautologiques habillées de modèles mathématiques. Les économistes sont les grands prêtres d’un ordre scandaleux fondé sur des mythes comme la théorie des anticipations rationelles, la théorie de l’équilibre général, etc .

La maîtrise du discours, le contrôle des médias empêchent les prises de conscience claires. Les analyses critiques ne passent pas la rampe. La censure est terrible , féroce, sans pitié.

Le réel masqué par l’idéologie des élites ne se donne à voir que dans ses irruptions qui déchirent le voile ; ces irruptions sont nombreuses, mais l’une d’entre elles est particulièrement incontournable, c’est le malaise, la dislocation des sociétés civiles, la poussée vers l’extrémisme, vers le non politiquement correct, le rejet des élites, l’éclatement des consensus, la mise en question du bipartisme, la faillite de la sociale démocratie qu’elle soit de droite ou de gauche.

Concrètement l’irruption du réel c’est l’élection de Trump, le vote Brexit, les 30% de Marine Le Pen, la claque prise par l’italien Renzi, les attentats produits par la fuite en avant dans l’idéologie du mondialisme/impérialisme  pour tous.

concrètement l’irruption du réel, c’est la stagnation du pouvoir d’achat global  depuis le début des années 80 masqué par la hausse de celui des émergents,  la faillite des systèmes de retraites, le retour en arrière sur la protection sociale, le développement de la précarité, la nécessité du recyclage permanent sous risque de déclassement.

Concrètement l’irruption du réel, c’est l’absence de progression de l’investissement productif, la tendance à l’érosion de la productivité, la tendance à la stagnation séculaire en attendant la stagflation séculaire.

Et pour couronner le tout, concrètement l’irruption du réel c’est ce que l’on ne voit pas: la montée prodigieuse des passifs, des dettes, des promesses, des fausses assurances que l’on ne pourra jamais honorer, montée prodigieuse  qui rend le système instable, bullaire, de plus en plus fragile et oblige à réduire les libertés des peuples afin de prévenir les réactions de foule incontrôlées. Que dire de ce nouveau passif , le Revenu Universel qui ne sert qu’à masquer l’échec de la remise en route de la machine économique au prix d’une nouvelle et vertigineuse promesse que l’on sera bien en peine d’honorer sans détruire la monnaie!

Les Maîtres sont névrosés, prisonniers d’un discours sur le monde qui est radicalement faux et qu’ils nous imposent. Les conséquences sont déjà terribles, mais ce n’est rien en regard de celles qui nous attendent. A cause de ce discours faux, nous sommes comme les mouches qui s’agitent à l’intérieur du bocal, nous avons perdu le contact avec la réalité, nous confondons notre vision du monde avec le monde et ce faisant nous perdons notre capacité d’adaptation.

Nous marchons à côte de nos pompes.

Ce sont les populistes, pas les chefs populistes,  non les peuples, qui ont raison. C’est de leur côté que se trouvent, encore, les forces de vie car ce sont eux qui se coltinent le poids du réel. Ils gardent le contact. 

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