Yellen à Londres précise les raisons de la hausse des taux, elle trace le cadre de son action

En déplacement à Londres, Yellen a abordé le sujet phare du moment, la tentative de normalisation/resserrement  paradoxal de la politique monétaire, à un moment ou les risques de surchauffe semblent limités.

Yellen affirmé que les prix des actifs financiers étaient  “somewhat rich » , quelque peu élevés. Comme Fischer, elle a précisé en forme de hedge, pour se couvrir, que les prix des assets assumaient des taux record ultra bas à perpétuité.

Cette déclaration est pas banale et elle doit être analysée. Yellen  donc nous dit en langage codé que les actifs financiers sont trop chers. Ensuite elle trace le lien que la Fed s’efforce d’implanter, le lien entre les niveau des taux d’intérêt et le niveau du prix des assets. Ce lien est idéologique, il est celui qui permet, si il est cru, il est celui qui permet à la Fed de piloter les marchés.  Yellen veut à tout prix nous faire croire que les baisses det aux stoppent la chute des marchés quand elle survient, or c’est faux, c’est le contraire: les baisses de taux, on l’a vu en 2000 et 2008 précipitent la panique car elles prouvent, elles attestent que les chsoes vont mal! Ce qui a stoppé la chute des cours lors de la crise de 2008, c’est le changement de règles comptables qui autorisait les comptabilités fausses. Affirmer donc ce lien  revient à crédibiliser ce que nous avons souvent analysé, l’équation de la Fed qui fait dépendre le cours des actions du taux des treasuries à 10 ans. Or le lien n’existe que dans un période recente l’histoire des marchés, la periode de désinflation, c’est un lien qui s’est formé après que la Fed ait tenté et réussi à prendre le contrôle de  l’évolution de la Bourse. Ce lien qui est donc bidon est utile pour la fed puisqu’ en baissant les taux et en faisant chuter le rendement du 10 ans en, fait elle se donne les moyens de stopper toute chute boursière. Ce lien, c’est ce qui constitue la base de la panoplie du Plunge Protection Team, le PPT. Ce lien bidon, c’est ce qui  donne l’illusion de toute puissance aux autorités , ne l’oubliez jamais. En fait face à un marché qui se normalise ils ne peuvent rien et c’est pour cela qu’ils ont peur..

Ce lien veut dire la chose suivante et rien de plus: quand vous effectuez une décision d’investissement à 10 ans vous avez le choix entre acheter des Treasuries ou bien acheter des actions. Et vous comparez les deux. Les banquiers vous disent compte tenu des taux à 10 ans à 2,10% vous avez intérêt a acheter des actions qui rapportent plus, mais ils oublient de dire attention, les taux du 10 ans ne vont pas rester éternellement a ce niveau. Et si les taux remontent dans 2 ans par exemple votre comparaison deviendra fausse, il faudra comparer avec le nouveau taux.  La comparaison incluera une perte en capital !  Par ailleurs l’autre astuce idéologique consiste à faire croire que les Treasuries sont aussi bonnes que la monnaie sonnante et trébuchante, nous y reviendrons un jour, car c’est une autre hsitoire.

La rentabilité d’un placement en actions ne dépend pas des taux contrairement à ce que l’on veut vous faire croire, elle ne dépend que du niveau du prix d’achat et ensuite des previsions que l’on fait sur les cashflows dont vont bénéficier les actionnaires. La rentabilité est interne, pas externe. Ce qui est externe, c’est le Ponzi , c’est à dire la performance, elle est determinée le fait que quelqu’un, sur le marché paie plus cher et valorise le cours car il a un excès d’argent. Et c’est là que reside le lien avec la monnaie, le crédit, les taux. Cette équation de la valeur interne d’un placement qui relie l’un à l’autre, le cours au cashflows,  pour former la valeur de l’action ne nécessite aucun pari sur les taux, c’est cette équation qui fait ressortir le taux de rendement de votre placement.  Et ensuite,s seulement ensuite, vous devez comparer ce taux de rendement interne de votre action au taux offert sur le marché par les treasuries et si le taux de rendement de votre action est meilleur que celui offert par les treasuries, alors vous optez pour l’action. C’est en ce sens et par ce biais de la comparaison que le phénomène taux des treasuries intervient dans la décision d’investissement. Ce qu’affirme la Fed est pur baratin d’incompétent.

L’étude historique prouve que l’équation de la Fed est fausse, retenez ceci.

Asset valuations are somewhat rich if you use some traditional metrics like price earnings ratios, but I wouldn’t try to comment on appropriate valuations, and those ratios ought to depend on long-term interest rates,” a t-elle dit. .

Remarquez l’hypocrisie qui consiste soit disant à ne pas faire de commentaire sur les valorisations, mais qui consite à dire comment il faut les calculer: en référence aux taux de long terme! Le seul critère général de la valorisation du marché  nous l’avons cent fois répété est celui de Warren Buffet, la corrélation entre ce critère et la performance à 10/12 ans est supérieure à 90%.

Répondant à une question sur les risques de crise et la stabilité financière, Yellen a affirmé que le système était plus solide et plus sain!

« Will I say there will never, ever be another financial crisis? No, probably that would be going too far. But I do think we’re much safer and I hope that it will not be in our lifetimes and I don’t believe it will. »

traduction: dirai-je que qu’il n’y aura plus jamais de crise financière? Non, probablement ce serait aller trop loin. mais je pense vraiment que nous sommes plus sûrs, et j’espère que nous n’en verrons pas au cours de notre vie,  je ne crois pas que nous connaîtrons une autre crise.

 

 

 

2 réflexions sur “Yellen à Londres précise les raisons de la hausse des taux, elle trace le cadre de son action

  1. Bonsoir,
    Si je comprends bien, l’effet du QE+ taux bas à été de tout mettre au même niveau: immobilier, actions, obligation, tout rapporte peu. Les banques centrales n’ont eu qu’à fixer très bas les taux directeurs (voir, innovation suprême, à les rendre négatifs) et à inonder le marché & les banques de liquidité pour que les acteurs fassent monter les prix de tous les autres actifs (celui qui rapporte un peu plus étant sur-acheté) de sorte que tous les rendements soient peu ou prou équivalents… à quasi rien.

    Sauf qu’effectivement, un jour, la mer se retire: la fin du QE et la normalisation des taux. Et ce jour là, tout comme les obligations existantes plongerons en valeur (les liquidités se portant alors vers les nouvelles, plus attrayantes), les actifs pourris payés prix d’or retrouverons leur vraie valeur …. On saura alors qui se baigne nu.

    Il est alors à prévoir que la chute de ces actions entraînera une nouvelle crise / panique boursière (celle-ci étant de plus en plus anticipée par de gros poissons qui n’attendent qu’une crise type 2008 pour rafler des pépites au prix du charbon).

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    1. Votre analyse est parfaitement correcte.
      Mais le dernier paragraphe n’est pas écrit et les autorités cherchent comment éviter l’issue fatale. Pour le moment la seule « solution » semble être le gradualisme ou encore l’atterrissage en douceur; mais ils ont des plans qui sont prêts, un arsenal réglementaire très discret pour faire à face à une catastrophe. Le blocage des comptes bancaires pour éviter les ‘runs’ sur les banques est une des mesures, tout comme la limitation/interdiction du cash.Mais il y d’autres voies qui permettent la poursuite de la fuite en avant comme la fixation d’un objectif d’inflation très supérieur aux 2% actuels.

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