De l’importance de la connaissance

Beaucoup parmi vous demandent : que faire ?

La première réponse que l’on peut honnêtement offrir c’est : savoir, comprendre.

« History is a race between education and catastrophe » disait Wells. (Outline of History)

Selon cette citation célèbre de HG wells, le grand prophète mondialiste, l’histoire (ou la civilisation) est une course entre l’éducation et la catastrophe.

Si nous traduisons en fonction de nos préoccupations et de notre vocabulaire nous pouvons avancer:  l’ordre du monde  est une course entre le savoir de vérité et la crise.

Nous disons « savoir de vérité » parce que, à notre époque ou l’on s’efforce de remplacer la vérité par la propagande et l’opinion, il convient de bien insister sur la différence entre les deux. La vérité ne se produit pas par les sondages ou les hit parades. Encore moins par des micros troittoirs.

Le monde vit dans une névrose, un système de représentations qui sont de plus en plus disjointes du réel. Le monde des signes reflète de moins en moins la réalité. Et il a tendance à se clore, à se fermer sur lui-même , à devenir auto-envahissant, auto-validant . Il ne lui est plus articulé, il s’est autonomisé.

Le symbolique est peu à peu remplacé par un imaginaire. Et cet imaginaire est un produit du pouvoir. Il n’y a plus reflet/traduction mais substitution.

C’est ce que nous voulons dire lorsque nous affirmons: leur pouvoir n’est pas de gérer le réel, mais de gérer nos perceptions, c’est à dire de nous gérer, nous. De gérer ce que nous pensons , désirons. Ce sont les objectifs de la Com et des Relations Publiques lesquelles ne consistent pas à dire la vérité mais à créer des discours dont le but est de vous faire penser ce qu’ils veulent que vous pensiez. Ce sont des grands prêtres, des illusionnistes; mais également des ingénieurs sociaux.

Ils sont incroyablement compétents pour faire prendre aux peuples les vessies pour les lanternes. Tout simplement parce que l’objectif de leur action n’est pas le bien commun, l’intérêt général, mais la reproduction, le maintien, la consolidation de leur puissance. Ils sont compétents et motivés.

Leur moteur c’est la richesse et la puissance. Bref la reconduction, malgré les contradictions fatales, de leur Ordre. Pourvu que cela dure!

Wells parle assez simplement, vulgairement pourrait-on dire pour être compris du grand public. Ce n’est pas notre cas ou notre ambition. Et quand nous parlons de « savoir » ou de « vérité » nous ne parlons pas de ce qui apparaît et se donne à voir spontanément. Nous ne parlons pas de l’avalanche d’évidences qui nous tombe dessus chaque jour. Non nous parlons de la logique interne, dialectique, cachée, enfouie qui donne sens aux situations, aux faits, aux informations. Nous parlons du caché, du non-su, de l’inconscient même.

Le sens des choses, des phénomènes, de l’actualité, n’est plus une donnée, c’est le résultat d’un travail. Donc nous souscrivons à ce dit Wells sous la condition de remplacer éducation, savoir, par le produit du travail d’analyse critique, de l’effort de mise à jour qui leur sont appliqués.

Le système, l’ordre ont leur vie propre, ils produisent les discours, les rationalisations et les théories qui leur permettent de se perpétuer et seul un travail critique, travail de révélation, travail de démystification permettent d’espérer modifier le cours de la fatalité.

Comprendre est un travail de décodage non mécanique, sans cesse à réinventer car il n’y a pas de recette. Comprendre se fait d’en bas, par une remontée et non du haut par projection d’une grille d’interprétation ; la compréhension par projection est idéologique.

Ainsi, pour espérer avoir la moindre influence sur le cours de la politique, il faut savoir se situer par rapport à la crise, il faut savoir la reconnaître, savoir la démasquer sous les méandres de la fausse sortie de crise qui nous est vendue actuellement. Il faut admettre qu’elle détermine toute l’histoire actuelle, celle que nous vivons. C’est le mort, le zombie qui donne son sens à la partie qui se joue.

Cette fausse sortie de crise fait partie elle même de la crise ou de son pseudo-traitement par les élites. Elle en est partie intégrante, puisqu’elle va leur donner, pour un temps, celui de la stabilisation, la possibilité de vous faire avaler ce qu’ils veulent comme réformes ou régressions. Les années précédentes jusqu’en fin 2016 ont été des années de rébellion politique voire sociale- le populisme- , et elles ont incité les élites à faire une pause. Fut-ce au prix d’une ré-aggravation des déséquilibres qui ont produit la crise de 2007.

L’amélioration actuelle a un coût, mais les élites le supportent car c’est le prix à payer pour aller plus loin dans la voie qui les intéresse, voie qui a été interrompue en 2015 et 2016 par les cassures politiques, la fin du bipartisme, les fragmentations sociales, les élections non conformes .

Ce n’est que si on a compris , si on sait viscéralement que nous sommes toujours dans la crise, mais dans une autre phase, que l’on peut tenter d’espérer envisager de s’y adapter. La pensée, sans jeu de mot facile doit être critique et crisique.

La crise ce n’est pas la fin du monde, c’est tout simplement la rupture, le constat que les choses ne peuvent être comme avant. On a touché les limites, on bute sur les contradictions internes et externes. Ce constat débouche sur un autre qui est purement logique; les contradictions doivent être dépassées. Et il faut favoriser ce dépassement. Il faut aider les forces de vie, les forces d’adaptation, à dépasser celles de mort, à vaincre les forces de répétition.

Et le comble c’est que les élites, qui manient l’inversion comme personne, les élites sont arqueboutées pour maintenir, pour préserver, pour faire en sorte que ce cela ne change pas! Ah les braves gens. Et tenez vous bien il n’ y a pas pire conservateurs qu’eux mais ils ont réussi à faire croire qu’ils géraient le moderne, le neuf, qu’ils représentaient les forces de progrès, et que vous, qui résistez vous êtes le passé, les ringards, les beaufs.

La mystification est totale; ces gens défendent l’ordre ancien sur lequel nous avons buté en 2007, pour le défendre ils vous passent sur le corps et sur l’âme et ils osent vous dénoncer comme ennemis de l’évolution.

4 réflexions sur “De l’importance de la connaissance

  1. Bonjour,
    Il n’y a d’immuable et d’invariable que la Vérité, qui est l’expression des lois de la Nature.
    Quand ces lois sont violées, il ne reste plus que l’imagination des hommes qui engendre l’erreur sous des formes multiples.
    Cordialement.

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  2. Personnellement j’applique un concept très simple vis à vis de ces gens: la présomption de culpabilité! Ils mentent et sont coupables jusqu’à preuve du contraire.

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  3. Ce n’est pas simple de rechercher à s’informer de cette vérité qui est si bien cachée. Il faut rechercher, lire des articles parfois ardus, comparer les thèses présentées. Ne pas hésiter à analyser deux présentations contradictoires.
    En somme démêler le vrai du faux, nécessite du courage et de la détermination, car il faut du temps et de la motivation pour découvrir une partie de cette « vérité ».
    Ensuite, il faut la supporter, car elle est très dévastatrice pour celui qui n’a pas de perspective à long terme.
    Pour la placer dans son contexte, et lui donner la valeur qu’elle mérite, l’information récoltée à grand peine, devra s’inscrire dans un univers plus global, telle que la civilisation, la vie, la mort, notre raison d’être ici-bas.
    La connaissance de la vérité a un prix élevé, mais pas impossible à payer.

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  4. On dit que le diable se cache dans les détails : qu’un jour la population détourne les yeux des événements, des faux-semblants, qu’elle se prenne à démystifier la finance, la politique, la technologie, l’Histoire académique… Qu’elle ouvre les yeux et voie les rapports de force tels qu’ils sont – violents – derrière les masques, les convenances, protocoles, fausses valeurs prônées… Les masques tomberaient, le roitelet apparaîtrait tel qu’il est : verbeux, dependant et nu sous ses oripeaux.

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