Editorial: la vérité d’abord, la confiance ensuite

Bien sur il va y avoir de moins en moins de gens actifs aux rassemblements, c’est la logique de tout mouvement, mais la riposte du pouvoir crée un fossé de plus en plus profond dans le pays.

Et c’est ce fossé qui constitue la donne la plus importante pour l’avenir. Un comble pour quelqu’un qui a tenté la mystification electorale de faire croire qu’il voulait réunir les Francais, quelqu’un qui niait les découpages droite /gauche  et a été  élu en passant au dessus. Cela confirme notre analyse d’alors: le centre n’existe pas, le centre c’est le trou du cul, le trou du cul qui masque la tentation fasciste laquelle demande aux citoyens de s’oublier, de se sacrifier. Car l’essence du fascisme n’est pas le racisme , c’est l’appel au sacrifice pour une idéologie, pour un chef, pour une idée.

La politique qui consiste à jouer les uns contre les autres  ne semble habile que dans le court terme car elle va laisser des blessures terribles. La France est , depuis longtemps un pays non gérable. Elle le sera encore beaucoup moins.

Il y a beaucoup de  choses qui étaient restées cachées, à peine émergentes, mais elles sortent au grand jour, exemples: le clivage villes, campagne, péripherie, puis la destruction de la confiance dans les médias, et encore, le rôle traître de l’ancienne majorité avec des gens comme Juppé.

La perte du respect dans les hommes et les institutions se palpe dans les conversations, il n’y a plus ni crainte ni admiration chez les gens d’en bas.

Au passage on notera la justesse des analyses qui, partant de la lutte des classes l’ont rénové pour remplacer la lutte bourgeois contre prolétaires par la lutte moderne de ceux d’en haut contre ceux d’en bas.

Il fallait rénover, cela a été fait et cela a marché. L’opposition entre travailleurs et monopoleurs du capital est biens sur toujours valable organiquement, mais comme elle ne se donne plus à voir, comme elle est masquée, elle cesse d’être opérationnelle, tandis que ce qui se voit c’est le « haut » et le « bas ». Et ce qui marche, c’est ce qui se voit.

Tout cela va s’enraciner, les blessures vont rester , les cicatrices vont rester apparentes, boursouflées par le ressentiment, voire la haine. Oui il faut le dire, ce mouvement respire la haine et encore plus du côté des défenseurs de Macron que du coté des gilets jaunes, encore « bon enfant » dans sa majorité.

Il semble incroyable qu’un chef de l’état ai tenté d’imposer des réformes par le mépris, par le dénigrement, le rabaissement  de ceux allaient en être victimes , mais il semble encore plus incroyable que face à une explosion sociale il commette l’erreur historique de franchir le rubicon, et de fonder son action sur la guerre civile.

Au lieu de désamorcer les coupures, de chercher l’apaisement, il passe en force, avec violences policières, violences verbales, et surtout violences   contre ce qui devrait être sacré : la vérité.

La puissance symbolique de la vérité est supérieure à celle des armes. La vérité, la recherche de la vérité, la capacité de ralliement à la vérite comme dépassement des conflits sont constitutifs de l’humain.

Macron oublie cette chose fondamentale , l’homme est un loup pour l’homme mais ce qui permet d’échapper au massacre c’est la vérité .

La vérité, sa recherche, sa reconnaissance ont fondé nos civilisations , elles sont au coeur du mouvement vers le progrès. La vérité est ce qui permet de mettre tout le monde d’accord. Son rôle symbolique dans nos sociétés doit être préservé car elle est seule à fonder ce que les bien pensants appellent le vivre ensemble.

Les voyous se partagent les butins, les gens bien se partagent le vrai.

Avec la vérité au moins on a quelque chose en commun qui est au dessus de l’intérêt. C’est pour cela que la verité historique est importante et c’est pour cela que les salauds la truquent.

Il y a longtemps que les politiciens , leurs ingénieurs sociaux, leurs communicants, les marchands du temple,  s’attaquent à ce socle de nos sociétés, la vérité, il y a longtemps qu’ils la tordent, qu’ils la déforment et les conséquences sont terribles: la confiance a disparu.

Les analyses de gens comme  Foucault sont de véritables bombes atomiques sociales, leur pouvoir de destruction est ravageur . Ces analyses, fausses, archi fausses, purs contresens fondent la violence sociale et détruisent une démocratie déjà imparfaite, déja balbutiante.  L’auteur de Surveiller et Punir est un imbécile et un salaud, et c ‘est pour cela qu’il est le maître à penser de tous les salauds qui exercent les pouvoirs, partout.

La vérité existe messieurs les salauds politiques, je la rencontre et c’est en son nom qu’ici par exemple je me bats. La vérité est un mouvement vers, une asymptote qui n’en finit pas de devenir de plus en plus juste, de plus en plus vraie.

Un monde sans référent est un monde de pure tyrannie monsieur Macron.

La vérité n’est pas   relative elle n’est pas uniquement un rapport de forces utilitaristes. Et c’est le fondement  de la confiance . Et la confiance est le fondement des régimes politiques pacifiques,  de ceux qui sont malgré les difficultés du monde, acceptables. Ce n’est pas un hasard si ces derniers jours, Mélenchon a orienté son action et celle des siens vers la question de confiance.

Il la prend au sens politique mais moi je la prends au sens propre, au sens fort.

L’urgence c’est de restaurer le règne de la vérité, de redonner aux relations sociales, aux relations entre les pouvoirs et les citoyens l’essentiel : la confiance.

Le reste, les solutions économiques, financières et autres suivront.

Ci dessous, le conseil ici donné, « a genoux, les mains sur la tete » a été largement suivi.

 

5 réflexions sur “Editorial: la vérité d’abord, la confiance ensuite

  1. C’est sûr que le problème fondamental du système de dictature pots-moderne post-démocratique vers lequel notre gouvernement tend c’est qu’il ne peut s’appuyer durablement sur les forces de l’ordre, puisque lui-même ne sait que créer du désordre et nie toute notion d’attachement nationale et de légitimité ; ni les flics ni les militaires ne peuvent se retrouver dans cette idéologie.

    Donc faire un bon vieux coup d’Etat à l’ancienne difficilement envisageable. On sait que la moitié de l’armée et de la police vote RN. Et ni Bruxelles ni L’Allemagne ne vont envoyer une armée.

    Il reste les marchés bien sûr. Mais ça devient de plus en plus compliqué et je pense que l’ensemble du système est très affecté par ce qui vient de se passer. Ils n’ont pas la réponse pour contourner l’obstacle sauf à renoncer peu à peu à leur idéologie.

    Franchement les gilets jaunes « sous-éduqués » ont fait plus en 3 semaines que tous les gentils gauchos de nuits debout qui dissertaient sur le sexe des anges et l’essence du capitalisme. Macron est toujours Président, mais le macrionisme est mort. Tous les efforts pour montrer qu’on est des allemands s’effondrent. Et puis c’est tellement drôle de voir des sans dents qui savent utiliser Facebook ridiculiser les chantres de la Start-up Nation.

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  2. Excellent papier.

    Je note que le général de corps d’armée Piquemale (orthographe?) se joint aux « gilets jaunes ». Ce « détail » n’en est sans doute pas un. Le corps de l’état se fissure.

    Les mondialistes ont oublié l’enracinement des nations dans leur histoire, et la force du sentiment national, y compris chez ceux qui pourront, le cas échéant, leur contester très concrètement leur suprématie de papier avec de très forts arguments matériels.

    L' »appareil d’état » existe, mais pas uniquement à Bercy. Et la nation France aussi, ce que l’on a apparemment oublié en « haut » lieu.

    L’UE et ses sbires pourraient bientôt rencontrer le réel, celui d’une histoire des nations européennes certes querelleuses, mais soucieuses de leur existence, au point de s’être confrontées si souvent en guerres vaines. L’UE accouchera-t-elle de nations écorchées vives?

    Commençons à nous poser cette question.

    Ne demandons pas à M. Macron et à ses obligés une telle réflexion. Le discours du Président risque de jeter de l’huile sur le feu, comme d’habitude, lui qui n’a en vérité aucun pouvoir.

    Comme on disait jadis en temps difficiles, « à la grâce de Dieu »!

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