Comme prévu, la volte face de Powell a été suivie de celle de Draghi.
Nous vous disions que la crise boursière de décembre avait effrayé tous les régulateurs et qu’elle allait, qu’elle devait, déclencher une réponse sinon coordonnée du moins convergente de la part de toutes les banques centrales: la stabilité globale est en jeu.
Draghi a donc fit son numéro habituel, il a parlé pour quasi ne rien dire sauf ceci:
« les risques sont maintenant plutôt vers le bas, le downside; « l’échec à accélérer l’inflation conduit à prévoir que la politique stimulante de la BCE pourrait durer plus longtemps que prévu« .
Plus longtemps que prévu par la BCE bien sur, car moi j’ai toujours prévu qu’elle ne pourrait jamais s ‘arrêter!
Un incroyable échec qui a coûté des trillions et dont personne ne parle: si la politique avait été bien choisie, nous aurions eu une croissance plus élevée entre 2013 et 2017! Nous ne serions pas en train de rechuter lamentablement. l’amélioration médiocre de 2013 à 2017 n’a rien à voir avec l’action de Draghi, pas plus que celle de 2018, elle tient a des facteurs extérieures comme la reflation chinoise. Et encore une fois notre Draghi espère qu’une nième reflation chinoise viendra sauver les apparences.
La ligne de Draghi ne change pas et peu importe si l’échec est de plus en plus patent:
« je persiste à ne pas réfléchir, à ne pas remettre en cause mon erreur de diagnostic initiale et je compte sur le temps! Entre deux je nie les conséquences non voulues de mon action et en particulier la situation fragile des banques, la destruction des retraites et la montée du populisme. »
Ce qui me parait extraordinaire, c’est la soumission des gouvernements face à Draghi. Et cette soumission corrobore ce que l’on peut penser, ces gouvernements ne défendent pas les intérêts des peuples, non ils défendent ceux des ploutocrates. Car il n’y a qu’eux, les ploutos et kleptos pour bénéficier de la politique de la BCE. C’est cette politique qui produit les inégalités, elle qui est responsable du malaise politique avec ses actions scandaleusement favorables au capital financier , voire même à certains types de rentiers.
Les politiciens n’osent pas le critiquer. Seule Merkel a hypocritement fait semblant de le faire la semaine dernière, mais c’était purement superficiel car au fond elle a choisi: elle accepte de détruire le consensus politique en Allemagne pour sauver l’euro.
La politique de Draghi n’est pas une politique monétaire, c’est une politique quasi budgétaire, fiscale, strictement politicienne dont le but est de financer les pays déficitaires tout en enserrant dans un carcan l’entité européenne afin que les divergences ne se manifestent pas.
Le carcan vise à faire tenir ensemble tout ce qui autrement, exploserait.
Et Draghi en est réduit piteusement à invoquer pour faire passer son échec face a des journalistes qui n’y connaissent rien:
-le ralentissement de l’industrie automobile allemande
-les incertitudes sur le commerce mondial avec les « tariffs » de Trump
-le ralentissement chinois
-le Brexit
et si les prix du pétrole n’avaient pas remonté récemment il aurait ajouté pour faire bonne mesure la tarte à la crème des prix du pétrole.
Bref selon lui la BCE mène une bonne politique, mais elle est toujours dérangées, perturbée par les évolutions du monde réel. Il est vraiment terrible ce monde qui se permet de gêner la BCE ! Draghi pense qu’il est un génie, un peu comme Macron et que c’est le monde, les autres qui sont cons!
Vous ne trouverez chez Draghi aucune tentative d’analyse de la situation de rechute actuelle ; les indicateurs avancés, les PMI Composite européens sont au plus bas depuis 2013, à peine au dessus des 50 vous croyez que cela le conduit à se remettre en question? Non!
Parlant à un auditoire qui n’y comprend rien, Draghi a terminé en assurant que la BCE avait encore une boite à outils pleine de gadgets pour créer des liquidités; ce qui est bien entendu faux, car pour aller plus loin que l’on ne va maintenant il faudra autre chose que des outils il faudra mobiliser l’armée pour maintenir le calme dans les rues. Imagine t-on la BCE subventionner directement le capital klepto en achetant des actions, en imposant les taux négatifs aux particuliers?
Comme ses pairs , Draghi est prisonnier de l’idéologie dominante et il en est réduit à croire, à espèrer un miracle. Bien sur un miracle chinois car il n’a pas compris que ce qui se passe en Chine n’est pas conjoncturel, non c’est du structurel de long terme.
Les dirigeants chinois l’ont compris eux, ils savent qu’il ne faut plus esperer une croissance réelle supérieure aux 6% fatidiques, qu’il ne faut plus rêver de pouvoir assurer la promotion des 500 millions de chinois paysans qui attendent , les dirigeants chinois avec le dernier Congrès ont choisi le retour à l’autorité. Ils ne veulent pas se retrouver dans la situation des élites de l’URSS!
Mais notre Draghi lui, il y croit au miracle chinois.
Regardez les graphiques ci dessous: vous y croyez vous?
Si je comprends bien le soit-disant ruissellement s’est transformé en évaporation, et des nuages d’argent flottent dans le casino financier et ne retombent pas dans l’économie réelle…
https://lejustenecessaire.wordpress.com/2018/08/06/premier-article-de-blog/
Les politiques nous entraînent vers une explosion…
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Pourquoi voulez vous qu’ils fassent « ruisseler » quand les banques centrales fabriquent leurs richesses ex nihilo sans ouvriers et sans investissement. Par ailleurs une réflexion simple : la contre partie de la création monétaire en définitive c’est les taxes et impôts plus depuis quelques temps les taux zéro sur l’épargne du peuple pour être bien certain que quelqu’un paye les largesses des autres.
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