Editorial. Comprendre la tactique de Macron; elle s’inscrit dans une stratégie plus vaste

Vous savez que j’interprète la tactique de répression de Macron comme s’inscrivant dans une stratégie jusqu’auboutiste à la Thatcher.

Pourquoi?

Parce que  à moins d’admettre que Macron ne dispose pas de toutes ses facultés, ce que certains suggèrent avec l’hypothèse de la  cocaïne, il faut préférer les choses simples et considérer qu’il est rationnel. Et si on admet cela, ce qui est conforme à la recherche de la simplicité, façon rasoir d’Occam, alors on s’interroge sur la stratégie.

Macron ne veut pas calmer le jeu et obtenir la paix, non à chaque fois qu’il en a l’occasion il rajoute une ou plusieurs provocations.

Ce ne  peut être l’effet du hasard. En fait cela me fait penser à la pratique du grand maître de la provocation Jean Marie Le Pen: chaque fois qu’il se banalisait , brutalement il relançait, il trouvait un « détail » pour faire bondir les Français et les scandaliser.

Et bien Macron a retenu la leçon, il relance.

Bien sur ce n’est pas seulement un choix intellectuel cela correspond à sa personnalité, à ses complexes psychologiques, à sa configuration, et à sa forme de culture. Cela correspond également à son infirmité qui est la plus grave pour un prétendu chef d’état: son absence de jugement chronique.

La tactique de Macron est surdéterminée mais elle a un sens, elle s’inscrit dans une dialectique.

Pourquoi relance-til?

Parce qu’il a un mandat, il a un agenda et que cet agenda n’est pas rempli  loin de là.

Macron n’a pas été élu, il a été nommé, désigné par une super élite car le pouvoir était à prendre en raison de la configuration spéciale: l’UMPS face à au Front National garantit l’élection celui qui se présente face à Le Pen.

Si Macron a été désigné par ses sponsors pour gagner l’élection c’est parce qu’il a fait une promesse solennelle: je suis déterminé, j’irai jusqu’au bout, je briserai ces spécificités françaises  qui empêchent le pays  de s’inscrire dans la grande ouverture mondiale . Macron se comporte comme un manager  qui a un mandat imposé par son Conseil d’Administration, pas comme quelqu’un qui s’autorise de lui même. Il est mandaté, lié,  tenant lieu de chef sans être chef.

Si il acceptait la paix sociale actuellement il ne pourrait poursuivre son agenda , le précédent jouerait.

Le pays, instruit par l’expérience  se soulèverait à nouveau lors des prochaines réformes sanglantes pour s’y opposer et sachant que Macron a cédé une fois il le ferait céder une seconde.

Sachant qu’il y a toute une série de réformes en préparation pour changer la France, on doit considérer que Macron a une vision globale, il veut faire passer toutes ses réformes, je dis toutes.

Parce qu’il l’a promis, parce qu’il a été choisi pour cela par les super élites. Et aussi parce qu’il faut créer l’irréversible et atteindre les niveaux critiques. Tout ou rien. Et dans ce cas la seule solution c’est la solution Thatcher: il faut une victoire totale sur le peuple, il faut le briser, lui faire subir une défaite historique. Car l’opportunité ne se représentera pas, c’est une configuration historique que la configuration actuelle!

Le petit texte d’Eric Werner reprend sous une forme claire l’interprétation que j’essaie de faire passer depuis un mois et demi.

1/20/2019

Interprétations

https://ericwerner.blogspot.com/2019/01/interpretations.html

Il y a deux interprétations possibles, dit le Visiteur.
Selon la première, ces violences n’auraient d’autre but que de mettre un terme à l’épisode actuel, en faisant bien comprendre à ceux qui y participent que s’ils persistent, justement, à vouloir y participer, ils courent des risques sérieux pour leur vie et pour leur santé. On fait quelques exemples. Les gens préfèrent en règle générale rester chez eux plutôt que d’être …, …, ou … C’est une première interprétation. Les violences policières comme instrument d’intimidation, en fait de terreur.
Mais on peut aussi dire autre chose. Il y a, comme on sait, une dialectique de la violence, dialectique qui fait que toute violence en engendre immanquablement une autre, en réponse à la première. Les gens se vengent. Mais ceux d’en face sont amenés par là même aussi à surenchérir. Un processus en boucle se met ainsi en route, avec toujours plus de violence de part et d’autre. Clausewitz le résume par une image: l' »ascension aux extrêmes ». Il est évidemment tentant pour les dirigeants de chevaucher un tel processus, en en tirant prétexte, par exemple, pour suspendre la constitution.

C’est l’autre interprétation possible. Les violences policières, comme facteur d’accélération du glissement, aujourd’hui patent, de la post-démocratie néo-libérale vers un régime, on peut le dire, authentiquement orwellien.

7 réflexions sur “Editorial. Comprendre la tactique de Macron; elle s’inscrit dans une stratégie plus vaste

  1. Je partage votre avis, il s agit dune mise au pas du peuple. Il ne cedera pas, il n en a pas l’intention et même il desire la soumission totale. Cest une bataille du tout ou rien.

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  2. « Les violences policières, comme facteur d’accélération du glissement, aujourd’hui patent, de la post-démocratie néo-libérale vers un régime, on peut le dire, authentiquement orwellien. »
    Régime orwellien ou tout simplement fasciste au nom de l’efficacité allemande promue par le nazisme ?

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  3. Je partage votre point de vue.
    Macron a un agenda et celui-ci est europeiste, avec son objectif de convergence (avec l’Allemagne).
    Ce que Macron ne comprend pas cependant, c’est qu’il a affaire à un peuple par nature insubordonné, des irréductibles Gaulois, des désobéissants.
    C’est cette désobéissance qu’il faut lui opposer, à commencer par boycotter son pseudo Grand Débat.
    Cet agenda, il faut le lui pourrir de toutes les façons possibles.

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