Traduction rapide
Le sommet du G20 n’a pas généré de gros titres inattendus ou significatifs.
Il ne constitue pas un catalyseur susceptible de changer les tendances économiques mondiales.
Les États-Unis et la Chine n’ont accepté que de reporter les augmentations de tarifs, mais aucun véritable accord commercial n’a été conclu.
Si nous examinons les conclusions de la dernière réunion du G20, rien ne s’est vraiment amélioré. Les projets d’introduction de nouveaux tarifs sont retardés et le résultat est exactement le même que lors du précédent G20.
La véritable nouvelle est la preuve d’une récession dans le secteur manufacturier.
Oubliez le G20, la récession manufacturière mondiale est là
Les marchés ont positivement réagi lors de la reprise, car le différend commercial ne s’était pas aggravé.
Les actifs les plus sûrs, tels que l’or, ont chuté, tandis que les marchés boursiers ont monté , en dépit d’une déception généralisée sur les PMI manufacturiers.
Et c’est là que réside le danger.
De nombreux investisseurs parient de nouveau sur la politique monétaire en tant que seul facteur permettant de faire monter les marchés et pousser la valorisation des actifs risqués.
Il est difficile de penser que l’accord du G20 améliorera les perspectives économiques mondiales, principalement parce que la faiblesse de la zone euro ou de la Chine et le ralentissement du secteur manufacturier n’ont rien à voir avec la soi-disant guerre commerciale.
Des décennie d’excès de politiques axées sur la demande, ont perpétué les surcapacités, alourdi la dette et amolli les économies en zombifiant les secteurs à faible productivité par le biais de taux bas et par le refinancement perpetuel de la dette non performante.
S’il existe une nouvelle positive pour la croissance économique mondiale, elle ne vient pas du G20, mais de l’accord entre le Mercosur et l’Union européenne, après vingt ans de négociations.
L’Union européenne libéralise ses importations de produits agricoles, industriels et de services et soutient un progrès qui peut être significatif pour la croissance économique des pays intégrés au Mercosur, tout en aidant l’UE à redynamiser son économie stagnante.
Ou du moins essayer.
Malheureusement, ces accords ne réduisent pas les risques des endettements élevés ou des surcapacités. Le grand problème des accords multilatéraux est qu’ils dissimulent souvent les erreurs de saturation de dette et de dépenses politiques et qu’ils les aggravent parfois.
Nous vivons une répétition constante de quelque chose que nous avons déjà vécu: quelques sourires, une poignée de main, quelques tweets, des messages assez vagues, mais peu de mesures concrètes.
Nos estimations de la croissance économique et des bénéfices des entreprises ne se sont pas améliorées après le G20 et il convient de tenir compte du risque de complaisance lorsque les indicateurs macroéconomiques se détériorent et que les investisseurs augmentent au contraire leur exposition au risque.
Cette tendance divergente entre d’un coté les indicateurs macroéconomiques et de l’autre les valorisations de marché signifie qu’il n’y a qu’un seul facteur explicatif : on attend davantage d’injections de la banque centrale.
Les investisseurs espèrent que les données économiques continueront à se détériorer, de sorte que les banques centrales injecteront plus de liquidités et abaisseront les taux d’intérêt.
Nous devrions être prudents dans les expositions procycliques. Les données macroéconomiques montrent des signes de ralentissement et des risque de stagnation.
Après plus de 20 000 milliards de dollars de mesures de relance, des déficits massifs et de fortes incitations à augmenter les investissements et les dettes, les industries manufacturières sont en contraction.
Les entreprises disposent de nombreux capitaux disponibles à faible coût, mais sont confrontées à la perspective d’une baisse de la demande et à la zombification.
Le secteur manufacturier est donc l’un des pires effets secondaires de l’argent bon marché: la stagnation due à la saturation de la dette et à une capacité excédentaire généralisée.
Aucune trêve de guerre commerciale ou assouplissement quantitatif des banques centrales ne modifiera cette tendance, car la planification centrale et les politiques axées sur la demande sont les responsables de la stagnation et non la solution.