Billet. Lagarde à la BCE. Vers l’eurobond! La chute, la déchéance de Merkel.

On ne voit pas beaucoup d ‘analyses intéressantes sur la nomination de Lagarde. Elle connait un peu de chose en matière d’échanges internationaux grace à sa formation par l’ex-patron de l’OMC, Lamy, mais quasi rien en matière monétaire , financière , bancaire et bien sur rien aux marchés.

C’est une « politique » et une politique intellectuellement sous influence anglo sxonne, c’est dire ralliée à l’inflatiuonnisme et au deficit spending. Ce que les médias ont quand meme vu quand ils ont dit qu’elle était colombe, dovish et que comparé à elle, Draghi serait considérée comme un faucon, un hawk.

 

Cette nomination est tres importante et  selon moi elle constitue une victoire pour Macron.  Elle signe la chute de Merkel.

Il s’agit là d’une sorte de conspiration  politique menée  par l’élite européenne pour éviter de placer un Allemand à la barre de la BCE. Jens Weidmann était  peut-être un choix difficile, mais il était logique; Lagarde est un choix absurde, sauf si on l’analsye dans une perspective politique et non dans une perspective technique.

La directrice du FMI, Lagarde, reste le politicien suprême. Le rôle qu’elle a joué dans le plan de sauvetage de la Grèce était de la pure politique et le prix payé par les citoyens grecs a été sévère, voire inhumain. Tout cela dans le but de renflouer les nombreuses institutions financières européennes qui avaient failli .

On attend les commentaires de Yanis Varafoukis sur ce qu’il pense de de Lagarde.
La question qui devrait préoccuper les investisseurs et les analystes financiers est la suivante: quel a été le chantage politique que la France a pratiqué  dans le but de garantir la direction de la BCE à un  politicien  français?

Certes , oui, les Allemands ont pu désigner l’actuelle ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, à la présidence de la Commission européenne mais c’est un poste et un role de baltringue, bidon et sans réelle substance.

Le Financial Times affirme comme nous  que le bilan  des nominations est  un succès absolu pour  Macron.

Mercredi, les rendements italiens à 10 ans ont chuté, Bruxelles ayant annoncé que son pays respectait les exigences budgétaires de l’UE et ne subirait pas la redoutable «procédure de déficit excessif».  Cela aurait entraîné des pénalités monétaires pour Rome. Les Italiens ont donc obtenu un arrangement  de Bruxelles en ne s’opposant pas à la candidature de Lagarde!

A qui d’autre a-t-on  promis des faveurs politiques pour ne pas s’opposer aux nominations de haut niveau issues des réunions de l’UE?

La semaine dernière, le Financial Times a publié un article intitulé « Macron se moque de Weidmann pour anneantir  les espoirs de la BCE en Allemagne ».

Railler un haut fonctionnaire allemand très respecté n’est pas du meilleur gout.. Il convient de rappeler à Macron comme l’a fait la presse allemande que c’est la carte de crédit allemande qui permet à la dette française à 10 ans de se négocier à des taux négatifs.

Les efforts de Draghi pour faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’EURO ont débouché sur un programme de Quantitative Easing  gigantesque et une accumulation  massive de  dette souveraine dans le bilan de la BCE. De dette pour laquelle il n’y aucun acheteur aux taux actuels, de dettes invendables et pas vraiment solvables. L’accumulation a été cynique, dépourvue de toute stratégie de sortie. Encore plus cynique que celle de la Fed. L’écart entre la valeur des dettes accumulées par la BCE et la valeur de marché est colossale, c’est un gouffre.

La seule issue, et c’était certainement l’objectif de Draghi,  consiste à créer un Eurobond synthétique,   en fondant  tous les avoirs en un seul instrument d’emprunt.

Draghi a gagné car la position de Merkel était contradictoire, elle voulait, elle avait donné comme instruction de défendre la construction européenne a tout prix, mais sans avoir les moyens de controler ce prix! Et le prix élévé qu’a payé Drgahi fait que maintenant l’Allemagne va devoir accepter la couleuvre majeure; l’eurobond!

Merkel termine bien mal son règne, la postérité ne sera pas tendre avec elle .

Le récent discours de Draghi à Sintra était tout à fait révélateur, ,il visait à laisser un testament , à faire en sorte que le prochain président de la BCE soit  bloqué pour très longtemps dans le programme de QE , c’était deja une manoeuvre contre la nomination de  Weidmann.

Maintenant que Lagarde succède  à Draghi, il n’est plus question de mettre fin au programme européen d’assouplissement quantitatif ni de taux d’intérêt négatifs. Au contraire!

Lagarde a le poids politique et le respect international pour   mener à bien l’eurobond.

Vous aurez été prévenus.

13 réflexions sur “Billet. Lagarde à la BCE. Vers l’eurobond! La chute, la déchéance de Merkel.

  1. « ce ne sont ni les grecs, ni les italiens qui sortiront de l’euro mais les allemands quand la balance bénéfices-coûts deviendra défavorable. »

    Argument tout à fait recevable mais alors quid de Target 2? Plus simplement comment cette sortie s’accomodera des problèmes soulevés dans ce papier de Charles Gave?
    https://www.institutdeslibertes.org/et-voila-lallemagne-va-mal/

    (j’ajoute que je n’ai absolument pas les compétences intellectuelles pour embrasser un tel enjeu. Peut-être M. Bertez pourra-t-il nous faire bénéficier de ses lumières?).

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    1. Le problèmede Target 2 a été étudié il ya longtemps, il ne faut pas prendre les allemands pour des idiots, mais les solutions sont gardées secrètes pour que les parades soient difficiles ouimpossible. On a étudié par exemple l’identification des comptes ouverts par des citoyesn des peripheries transférés dans les pays du centre…par exemple comptes ouverts par des Italiens en Allemagne…

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  2. « L’accumulation a été cynique, dépourvue de toute stratégie de sortie. Encore plus cynique que celle de la Fed. L’écart entre la valeur des dettes accumulées par la BCE et la valeur de marché est colossale, c’est un gouffre. »

    En effet si on raisonne en gars correct (marktomarket) , maintenant en cavalerie structurelle et
    permanente : on s’en fout nous les bruxellois car les bébés éprouvettes paieront

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  3. Lagarde, aucun avis sur rien qui ne lui soit soufflé par ses conseillers, reprise de justice et sauvée par le gong de notre justice bien française. Elégante mais au prix où elle est payée depuis longtemps (et défiscalisé) ce serait dommage qu’elle ne claque pas quelques billets de 1000 de temps à autre. Bien possible aussi que ce soit en note de frais de représentation… Vient de se récupérer un poste dont elle ne voulait pas il y a peu, comme quoi avoir fait « politique » et s’emmerder à l’âge de la retraite donne de bons résultats.

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  4. Quel chantage à permis la nomination de Lagourde ?
    Et si ce n’était pas un chantage mais un compromis ? c’est à dire, et personnellement je pencherais plutôt la dessus, que les français aurait cédé sur un point que les allemands considèrent encore plus important que la BCE.
    Je ne sais pas ce que Macron à bien pu refourguer, mais, je ne serais pas étonné qu’un jour on découvre un accord scélérat sortit de nulle part qui va donner un avantage absolu à l’Allemagne sur tel ou tel point.
    Lequel ? je ne sais pas.

    Laisser le grigri monétaire aux français en échange, à mon avis, d’un truc bien concret, du genre militaire ou technologique.

    Il me semble que c’était comme ça que l’Allemagne avait eu sa réunification non ? en échange de l’Euro

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  5. En résumé, Lagarde est le symptôme d’un cancer profond de l’UE et la préservation de l’euro pour Goldman Sachs par Draghi / Lagarde est et restera un succès…jusqu’au moment ou GS sautera du train ?
    l’UE c’est décidément la Françafrique docile des US

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      1. SCANDALE À BERLIN
        Quoi qu’il en soit, le choix de Mme von der Leyen fait grincer bien des dents outre-Rhin car elle témoigne d’un mépris total de la démocratie et des promesses les plus solennelles qui avaient été formulées. La nouvelle présidente de la Commission européenne est en effet sortie d’un chapeau – et au forceps ! – comme candidate de compromis entre Macron et Merkel.

        Or, si Mme von der Leyen est très proche de la Chancelière, sa nomination fait scandale à Berlin.

        Car cette souriante sexagénaire mère de sept enfants, à laquelle on donnerait le bon Dieu sans confession, s’empare impunément de la place promise à Manfred Weber, son compatriote membre de la CSU qui avait été choisi par le PPE (groupe majoritaire au parlement européen) conformément au système dit des « spitzenkandidaten ».

        Rappelons que ce système avait été instauré par la Recommandation de la Commission européenne du 12 mars 2013 « sur le renforcement de la conduite démocratique et efficace des élections au Parlement européen » [sic…!]
        (source : https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do… )

        Le caprice de Macron, qui ne voulait à aucun prix de Manfred Weber sans que l’on ait vraiment bien compris pourquoi, et le fait qu’Angela Merkel lui ait cédé, montrent que les dirigeants européistes n’ont strictement rien à faire du « renforcement de la conduite démocratique et efficace des élections au Parlement européen ». Ce ne sont que des paroles pour berner le bon peuple.

        Du coup, le ministre président de la Bavière, le CSU Markus Söder, furieux de voir que le membre de son parti n’obtenait pas la place tant convoitée, a déploré une « défaite de la démocratie ».

        Les sociaux-démocrates du SPD ont été encore plus virulents, en dénonçant la nomination de Mme von der Leyen comme « un exemple sans précédent de tricherie politique » et une raison suffisante pour… mettre fin à la grande coalition CDU-CSU-SPD au pouvoir à Berlin !

        Ils soulignent que le fait qu’une femme politique, qui n’a jamais été élue au parlement européen, soit néanmoins choisie pour diriger la Commission contre la volonté même des parlementaires européens « rend absurde le processus de démocratisation de l’Union européenne ».

        Quant à Katarina Barley, tête de liste SPD aux européennes, elle a annoncé qu’elle ne voterait pas pour Ursula von der Leyen et que de nombreux parlementaires européens de son groupe agiraient de même….
        Quelle ambiance…
        (source : https://www.lepoint.fr/…/la-nomination-d-ursula-von-der-ley… )

        En bref, la nomination surprise de Mme von der Leyen met ainsi en péril rien moins que la coalition au pouvoir à Berlin et la présence même d’Angela Merkel à la Chancellerie…

        Attendons la suite.

        Christine Lagarde, un profil qui détonne à la BCE
        Avocate de formation, membre de la droite française, Christine Lagarde a été nommée pour prendre la succession de Mario Draghi. La directrice du FMI présente un profil atypique, du fait de son absence d’expérience bancaire et de quelques casseroles.
        https://www.euractiv.fr/section/economie/news/christine-lagarde-un-profil-qui-detonne-a-la-bce/?fbclid=IwAR1l5s4ujm4hW_O4EcRRg_oatwki44f6zSqDjbc9TPMjWzZePhXloCYDX1U

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  6. Il y a des moments dans l’Histoire d’un pays, d’un continent comme celui-ci. Il oriente vers une direction comme si les efforts contraires sont impuissants.
    Nous y sommes.
    En toute logique Mme Lagarde sera candidate à la TMM.
    Ceci étant avec un Président qui prépare sa ré-élection avec ce genre de méthode, tout est à craindre : https://www.ouest-france.fr/politique/chasser-les-maires-la-note-interne-qui-irrite-fortement-le-parti-socialiste-6430826

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  7. Avec la nomination de Lagarde, c’est la finance US qui triomphe. Car elle sera une politique au service de la finance… comme Macron ! L’ Europe est pour longtemps encore un protectorat américain…

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