LES BUTS CACHÉS DE LA SPOLIATION DE L’ÉPARGNE. La connivence est à la racine du système politico financier.

Les relations entre les gouvernements, les banques centrales, les ultra-riches sont complexes. Il y a à notre époque symbiose.

L’ancien patron de la Banque Nationale Suisse , tombé sur un scandale de délit d’initié et de malversation de son épouse sur les changes  est passé chez … BlackRock.

Ainsi Macron a été mis en poste par les ultra riches mais avec la bénédictaion des banques centrales et de l’intelligentsia financière. Cela fait de lui une caricature.

Je soutiens que l’indépendance des banques centrales n’est qu’une façade qui sert à les protéger des exigences des peuples. Elles ont une gestion dissymétrique de la monnaie. 

Il faut spolier l’épargne, ce n’est pas un choix, c’est une nécessité systémique: si elle se capitalisait , si elle était rémunérée, sa masse serait telle que le système chavirerait.

On spolie l’épargne de ceux qui sont les moins sophistiqués et qui en ont le plus besoin, pour soutenir et gonfler colossalement le patrimoine des ploutocrates et des ultra riches proches des robinets du crédit gratuit et copains des banques centrales.

Rédigé par
Bruno Bertez
19 décembre 2019

Les liens entre gouvernements et banques centrales sont complexes – et il convient de les comprendre pour mieux s’en protéger.

Cet article de Nicolas Perrin abordait la question des rapports entre les banquiers centraux et les gouvernements.

Comme c’est une question centrale, j’y reviens. Elle est importante pour la conduite des affaires.

« Bienvenue dans ce monde nouveau dans lequel nous ont plongé les gouvernements, via leur bras armé que sont les banques centrales », écrit Nicolas.

Il ne traite pas cette question des rapports entre les gouvernements et les banquiers centraux, mais sa formulation pourrait suggérer que les gouvernements détiennent le pouvoir et que les banquiers centraux exécutent leur programme.

Ce n’est pas ainsi que les choses se sont passées historiquement – ni lors de la mise en place des banques centrales, ni dans celle des banques centrales indépendantes.

Des gouvernements faibles par nature

Les gouvernements sont dépensiers et donc faibles. La soi-disant démocratie ne reflète pas la souveraineté populaire… et dans tous les cas, les peuples souverains, les sociétés civiles, sont trahis par les politiciens. Non pas au profit des banquiers, mais à celui des élites politiques elles-mêmes – ce qui laisse intacte la question de savoir qui servent les politiciens, bien sûr.

Ceux-ci veulent rester en place et ils sont toujours à la fois au service des classes dominantes et en même temps démagogues. Ils distribuent et dépensent ce qu’ils n’ont pas le courage de prélever par l’impôt.

Ainsi par veulerie, lâcheté, appétit du lucre et médiocre volonté de puissance, les politiciens se mettent dans la position de dépendre, d’être les obligés des banquiers. Si la banque ou les marchés coupent les ressources, les gouvernements tombent.

Attention, je fais de l’analyse abstraite, hégélienne. Ce que j’expose, c’est une structure, un schéma théorique – mais qui a été parfaitement vérifié par l’Histoire réelle, concrète, celle qui n’est pas un récit à usage publicitaire.

Il faut par exemple lire l’histoire des Etats-Unis avec les mises en garde des pères fondateurs, ou encore celle de la France.

Les fermiers généraux, les banquiers ont pris le vrai pouvoir ; ensuite ils ont maté, ils ont compromis les gouvernements. Ces derniers sont structurellement en situation de dépendance. On l’a notamment vu en Europe en 2012 et 2013.

Libertés individuelles contre kleptocratie

Dans les années 20 et 30, les penseurs réunis dans la société du Mont-Pélerin ont voulu protéger la propriété contre les visées/atteintes confiscatoires des « démocraties et autres régimes autoritaires démagogues ».

Ils ont développé un ensemble cohérent de philosophie sociale, économique et monétaire, dans le but de protéger la propriété et les libertés individuelles contre les Etats – l’idée étant qu’il n’y a pas de liberté individuelle sans défense de la propriété et sans développement de marchés libres où s’expriment les préférences des individus.

Cela a donné naissance à ce qu’on peut appeler la pensée autrichienne.

Dans cette réflexion, ils ont considéré que la multiplication des autorités internationales, non nationales, c’est-à-dire au-dessus des Etats, pouvait protéger la propriété et garantir les libertés.

L’existence de banques centrales indépendantes, orthodoxes, à monnaie saine faisait partie des recommandations mais avec l’idée que la monnaie ne devait pas être un monopole : les monnaies devaient être concurrentes, ce qui devait à son tour obliger à la discipline.

Tout cela est bien entendu théorique.

Le pouvoir de l’argent est tel qu’une kleptocratie/ ploutocratie s’est développée, qui a non seulement pris le contrôle des banques centrales mais également des gouvernements – pour déboucher ensuite sur une nouvelle forme de capitalisme qui n’en est plus un : le capitalisme financiarisé dans lequel les ploutocrates et les politiciens vivent symbiotiquement… à tel point que l’on ne sait plus qui commande et qui obéit.

On ne sait plus qui est le bras armé de l’autre. C’est ce système pourri que je désigne sous le nom de « capitalisme financiarisé monopolistique, de copinage, d’Etat et de banque centrale réunis » !

L’indépendance des banques centrales n’est qu’une façade qui sert à les protéger des exigences des peuples.

Cette indépendance les met à l’abri des pressions populaires mais elle n’est que formelle car ces banques centrales sont au service d’intérêts particuliers, tout comme les gouvernements le sont eux-mêmes.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

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Une réflexion sur “LES BUTS CACHÉS DE LA SPOLIATION DE L’ÉPARGNE. La connivence est à la racine du système politico financier.

  1. Ceci ne concerne pas cette article mais celui de la chute tendancielle du taux de profits.
    C’est le principe de la mort du capitalisme de Marx. Il avait donc raison. Le capitalisme va mourir de la diminution du rendement du capital.
    J’ai supposé que le taux de profit se récupérait avec la destruction créatrice. C’est donc faux. Il ne nous reste qu’attendre que le capitalisme meure de cette maladie. Marx avait donc compris le sens de l’histoire. C’est paradoxal que c’est chez vous que j’ai cette confirmation.

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