Larry Fink, le faiseur de rois qui se prend pour Dieu

Lors de l’élection de Macron j’ai révélé, sans être repris par la grande presse MSM que l’on se trompait sur les allégeances du futur Président: Macron n’était pas l’homme des Rothschild, c’était l’homme de Larry Fink.

Certes il est soutenu par les Rothschild, mais ils sont trop expérimentés et prudents pour se compromettre. Ils ont de l’antériorité et gardent toujours une bonne distance avec la politique. Il est fini le temps ou ils achetaient les députés et les journaux. Cela c’est bon pour un Soros, ou un Maxwell, pas pour un Rothschild.

Depuis l’époque de Louis Philippe, époque ou ils achetaient et nommaient les députés, les Leon Say, les Aron, les Raffalowich et autres dénoncés par Toussenel, les Rothschild ont fait du chemin.  Ils sont respectables pour l’essentiel.

Larry Fink n’a pas les lettres de noblesse financière de la vieille maison anoblie par monsieur de Metternich, c’est une sorte de roturier de la finance, un parvenu. Comme il y en a beaucoup dans ce monde. Personne à ma connaissance n’a fait l’enquête complète, c’est à dire souterraine sur l’ascension de Fink; je suppose qu’il n’est pas arrivé tout seul là ou il est.  On lui a mis le pied à l’étrier comme on dit. On l’a recommandé. Tout comme on a mis le pied à l’étrier d’un génial Bernard Cornfeld, d’un Soros..et même d’un Epstein!   Dans ce milieu il faut bien que l’on prête ou fasse prêter  de l’argent au début … même si on a déjà quelques moyens.

Je vais d’ailleurs m’intéresser à cet aspect, Fink a certaienemnt un fil à la patte.

Bref, et c’est lui qui depuis le départ sponsorise Macron, cela je le sais.

Je vous conseille à nouveau d’acheter les ouvrages monumentaux  de Liliane Held Khawam, « Dépossession« . et « Coup d’état planétaire« , voila de beaux cadeaux de Noel. Qu’y-a t-il de plus beau, de plus exaltant , de plus citoyen que de comprendre le monde?

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J’ai écrit cette lettre il y a 2 ans déjà.
Larry ? Il fait de nouveau parler de lui avec la réforme des retraites qui lui permet de convoiter une partie de votre épargne qui lui était jusqu’ici interdite.
Comme  souligne Bruno Bertez aujourd’hui, les épargnants modèles que nous sommes en France sont convoités par les vautours américains de la grande finance.
Pour eux, vous n’êtes qu’un relais de croissance. Pour eux tous les moyens sont bons, même les plus destructeurs.
C’était il y a deux ans et Larry venait d’écrire une lettre à tous les grands patrons de la planète. Au fait, vous connaissez pas Larry ?
Lette initialement publiée en janvier 2018.
Chère lectrice, cher lecteur,

Vous connaissez pas Larry ?

Larry Fink.

Il vient de faire une déclaration STUPÉFIANTE.
Mais avant il faut que je vous présente Larry.
Larry est le King à Wall Street.
Larry est aussi le faiseur de rois d’à peu près TOUTES plus grandes entreprises du monde occidental.

C’est beaucoup de pouvoir pour un seul homme.

J’exagère ? Continuez votre lecture.

Ceux qui le connaissent depuis longtemps le surnomment le Magicien d’Oz, celui qui tire les ficelles mais que l’on ne voit jamais.
Larry, n’est pas un rigolo. Je suis persuadé que c’est un homme charmant et bien intentionné mais sûrement pas un rigolo.
Il y a 30 ans, Larry a créé une entreprise ennuyeuse, une société de gestion d’actifs : des entreprises, fonds de pensions et des particuliers lui confient leur argent pour qu’il le fasse fructifier. Tous ces gens veulent prendre le moins de risque possible tout en espérant un bon rendement.
Pour un banquier, c’est un boulot pénible et peu gratifiant… Ils préfèrent de beaucoup être traders, faire de la fusion-acquisition ou du capital-risque. Cela présente mieux dans les dîners.
Il faut dire que Larry venait de faire perdre 100 millions de dollars à sa banque… C’était une sorte de punition.
Sauf que la petite entreprise de Larry s’appelait BlackRock et de rachats en fusion elle est devenue le plus gros gestionnaire d’actifs de la planète.
BlackRock gère directement 6 000 milliards de dollars et 9 000 milliards de manière indirecte via leur logiciel de gestion Aladdin… En référence au génie de la lampe du conte des 1 001 nuits.
Oui, Larry se revendique explicitement de la sorcellerie et du génie de la lampe auquel il compare ses algorithmes qu’utilisent des milliers de gérants sans trop savoir ce qu’il y a derrière.

Au total cela fait 15 000 milliards de dollars sous la supervision directe ou indirecte de Larry… C’est à peu près autant que le PIB des États-Unis.

Aussi lorsque la crise a éclaté en 2008, c’est vers Larry que tout Wall Street s’est tourné. Il était le seul avec la Fed à contrôler suffisamment d’argent pour pouvoir sauver le système. C’est lui qui a financé le rachat de la banque Bear Stearns par JP Morgan. C’est lui qui a orchestré le sauvetage de Fannie Mae et Freddie Mac, 2 vieux mammouths de l’assurance. Il a renfloué Citigroup, la première banque américaine de l’époque… À hauteur de 45 milliards.

Cela vous donne une idée du genre de pouvoir de cet homme.
Mais ce n’est pas tout.
Avec tout son argent sous gestion, BlackRock est un des plus gros actionnaires de presque tous les grands groupes occidentaux :
FacebookJP MorganMicrosoftBerkshire Hathaway, la société légendaire de Warren Buffet, AmazonAppleAlphabet, la maison mère de Google, ExxonMobil, le géant du pétrole, Procter & GambleCitigroup

C’est colossal.

En France, BlackRock est le premier actionnaire de TotalUnibailVinciSchneiderAir LiquideValeo

En clair cela veut dire que Larry Fink peut nommer les PDG de la plupart des entreprises citées ci-dessus.

C’est un pouvoir phénoménal… Et en plus il l’exerce sans doute en votre nom.

En effet, lorsque vous souscrivez à un fonds d’assurance vie ou de gestion auprès de votre banque, il est fort possible que tout ou partie de la gestion de ce fonds soit délégué à BlackRock (si vous voyez les noms de BlackRock ou iShares dans l’allocation du fonds, ce sont eux).

Bien évidemment, Larry ne possède pas personnellement toutes ces actions, il les possède pour des millions d’investisseurs, privés, publics, grands et petits qui lui ont confié leur argent… Et Larry ne peut pas faire ce qu’il veut avec.
Enfin…

Lundi dernier, Larry a écrit à tous les PDG des entreprises dans lesquelles BlackRock a investi.

Cette lettre part de la meilleure des intentions. Larry à n’en pas douter veut rendre le monde meilleur et c’est exactement ce qu’il demande à ses directeurs généraux :

« Every company must show how it makes a positive contribution to society »

« Chaque entreprise doit montrer comment elle contribue à rendre le monde meilleur »

Larry attend donc que les entreprises du monde entier s’engagent dans un grand élan vers un monde meilleur.
J’ai failli sortir mon mouchoir avant de me raviser.

Dis-moi Larry, qu’est-ce que c’est un monde meilleur ?

Quelle place fera-t-il à l’intelligence artificielle ? Et les robots ? Est-ce la fin du travail ? Quels seront les rôles des États et des Nations à l’avenir ? Comment réinventerons-nous nos libertés et nos solidarités

Au fait, Larry est-ce qu’Amazon contribue vraiment à rendre le monde meilleur avec les centaines de milliers d’emplois qu’ils détruisent ? Et Apple qui nous rend dépendant de leurs appareils à n’en plus dormir la nuit ? Tout le pétrole qu’exploite Total, est-ce bon ou mauvais ?

Je ne prétends pas avoir la réponse à toutes ces questions… Mais toi, si ?

Et Larry, crois-tu vraiment qu’un seul des PDG à qui tu as écrit ta belle lettre pleine de bons sentiments soit assez machiavélique pour ne pas déjà travailler à rendre le monde meilleur ?

Tu sais pourtant bien qu’une entreprise par définition s’engage à rendre le monde meilleur et doit même l’inscrire dans ses statuts.

Cette lettre Larry est effrayante car elle somme tous les PDG des grands groupes de la planète à contribuer à un monde meilleur selon TA vision.

Tous ces PDG savent que tu as droit de vie ou de mort sur eux. Tes désirs pour eux sont des ordres.

Quelle responsabilité, Larry !

Es-tu sûr que tu ne te tromperas pas ?

Une fois dans ta jeunesse tu as fait perdre 100 millions de dollars à ton employeur. C’était énorme. Et une bonne leçon.

Maintenant que ton employeur est la planète tout entière… Quel sera le prix de tes erreurs ?

Est-il vraiment sérieux que tu prennes sur tes épaules l’avenir du monde aussi doué et bien intentionné sois-tu ?

Es-tu donc l’homme de TOUTES les situations ?

Es-tu Dieu ?

Comment limiter autrement les dégâts irrémédiables que tes décisions peuvent infliger au monde… Qu’elles infligeront tôt ou tard car toute ta gloire et tous tes succès ne t’empêchent pas d’être aussi fragile que chacun d’entre nous.

Vraiment Larry, plus qu’à aucune autre personne je te souhaite une bonne fortune… Car tout ton génie n’y suffira pas.

Guy de La Fortelle

PPS : J’avais initialement publié cet article sous le nom de plume « Olivier Perrin » que j’utilisais à l’époque où je travaillais chez Vauban Éditions. Je ne travaille plus avec eux depuis plus d’un an et ne cautionne pas le tournant qu’a pris cette maison que j’avais pourtant créée (sinon j’y serais encore).

5 réflexions sur “Larry Fink, le faiseur de rois qui se prend pour Dieu

  1. Est ce que le nom a ete choisi par hasard !?
    BlackRock, la pierre noire, etait l’objet d’adoration des payens d’une certaine region.
    ( avant l’arrivee du Profet Mahomed )

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  2. LA QUESTION DE L’I.A, UNE EQUATION EXISTENTIELLE A RESOUDRE:

    « DÉPÔTS SUR BLACKROCK, ALADDIN, iSHARES, iBONDS, iRetire, Lifepath
    « Que dois – je faire avec mon argent, INVESTIR POUR UN NOUVEAU MONDE, CONÇU POUR CES TEMPS ». (https://www.blackrock.com/aladdin/offerings/aladdin-overview)

    … On aimera l’ironie du slogan de la plaquette commerciale faisant le lien entre « nouveau monde » et « pour ces temps » si spéciaux ou la robolution chamboule notre rapport organique, fonctionnel et cognitif au travail mais aussi les structures physiques qui le soutient puisque se concentrent en un maillage incestueux, contre-nature, un treillis plus dense de liaisons: humain-habitat connecté et ses objets-environnement façonné. (Ces 2 expressions comme slogan alimentent ainsi l’idée d’une fin d’un « temps ancien » révolu par le concours abortif du rouleau compresseur techno-progressiste totalitaire pour une « Jérusalem terrestre » qu’incarnerait un « nouvel ordre mondial » (impudique et orgueilleux)… nappé de toutes les belles promesses des prêtres de la silicone valley relayées par leurs saints, les « oints du seigneur » de Davos, pour reprendre la belle formule de C.Gave)

    Notons la corticalisation synaptique du monde (formation d’un cortex), pour l’exemple, par le développement afférent d’un smog électromagnétique, constitué d’ondes porteuses d’informations à travers le câblage fibré mondial sous-marin et les relais interstitiels et nodaux terrestres mais aussi spatiaux. Il s’agit donc bien d’un connectivisme organique/organisationnel qui, comme une exponentielle, se développe en parallèle de celui du cyberespace ou se « territorialise » un écosystème virtuel.
    2 cerveaux se construisent, en quinconce, et se complémentent et c’est à la jonction « interférométrique » entre notre cerveau et le cyberespace par les modifications de notre milieu naturel en milieu artificiel et que s’actualise une dystopie cognitive à double échelle de valeurs.

    L’utopie est étymologiquement un « non espace » ou une idée ne s’est pas implémentée, n’a pas pris corps dans l’espace de réalisation effective. Une absence de topologie revient à dire qu’une idée qui ne s’insère dans aucun espace de réalisation concrète reste, dialectiquement, une utopie; la notion s’efface dès-lors qu’une actualisation s’affirme concrètement de l’esprit qui porte l’idée en idéal et d’un idéal à une intention manifeste pour sa réalisation concrète et tangible. Ce concept-clé se retrouve aussi dans le monde fondamental des représentations sub-atomiques de la physique quantique puisque un non-espace local devient espace local uniquement sous la condition que la particule dynamique, en modifiant son état préalable, se retrouve a occuper un nouvel espace (qui était jusqu’ici considéré comme non local et donc inexistant car sans contenu). La notion d’espace n’existe que si un objet l’occupe aussi surement qu’une valeur n’existe que par le véhicule comme topos qui la porte, La réalité est une représentation double, elle est quantitative et qualitative, elle est topologique (formelle) et logologique c.à.d. qu’elle possède une valeur fondamentale (informelle). Une manière mathématique de se représenter toute réalité pour un objet (au sens philosophique) est qu’elle apparait comme une FRACTION qui possède un numérateur (indice de mesure topologique) et un dénominateur (valeur signifiée).

    La notion de mouvement n’existe qu’en cohabitation avec celle de temps si bien que temps et espace sont 2 notions intriquées, non séparables de l’objet mais aussi des Sujets vivants qui en conçoivent l’existence en l’expérimentant.
    Cela nous amène à définir des notions de cyberespace comme domaines d’expressions informelles mouvant, actualisables formellement, et qui font dépendre cognitivement et comporte-mentalement le sujet « expérienceur ». (terme que j’emprunte au domaine des Near death experience »)

    Les « ombres » du cyberespace emplissent notre réalité cognitivement préhensile qui est encore au stade d’une séparation fonctionnelle et organique par l’usage de « portails physique/numérique » que sont nos écrans actuels; mais l’avenir devrait nous acheminer à l’inclusivité totale par des moyens techno-invasifs, augmentant ainsi notre capacité proprio-perceptive à saisir instantanément des objets virtuels (comme avatars de nos objets étendus et « projetés » augmentés par le pouvoir imaginatif) dans le cyberespace.
    Le cyberespace est en quelque sorte un « attrape rêve » shamanique et puisque nous aurons anthropologiquement un fonctionnement cognitif tri-dimensionné (évoluant traditionnellement dans un espace/temps séquentiel) là ou l’instantanéité cybernétique régente le temps à une vitesse de déplacement luminique qui nous fera faire en quelque sorte des « bonds » d’un objet/lieu à un autre, nous courrons vers une déshominisation.
    L’énorme soucis pour l’Humain, c’est qu’il y perdra donc son humanité! En effet, nous devons nous attendre à une destruction lente et massive de nos repères naturels et de nos adaptations construites et cumulées sur des mémoires millénaires et dont nous sommes les légataires humains pour les générations déshumanisées en devenir.
    Or en préalable, notre funeste avenir se voit déjà compromis aujourd’hui par le « sans frontiérisme » sociétal par exemple mais aussi la mort programmée des états-nations… Ce qui est donc visé, c’est une « harmonisation par le bas ». Un Egalitarisme intégral qui liquéfie toutes les diversités naturelles et culturelles et qui produit en pratique un Culte Unique d’asservissement, un monde d’automates. C’est bien là la promesse sulfureuse de la « fin de l’Histoire » car ce serait aussi celle de toute civilisation, entendue comme expression d’culture type différenciée dans un ensemble dynamique et vivant ou la destruction créatrice aurait encore du sens pour une Humanité non encore réduite à l’état de stase pré-formelle… La zombification des gens par les biais technologiques étant la dernière étape pour la néantisation finale des Etres.

    On pourrait réfléchir au critère d’instantanéité des échanges réciproques en intégrant, dans notre équation sémantique, la distance observable entre la valeur de l’unité et le Tout Osmotique/holistique qui porte Les Unités, la mémoire mobile et séquentielle et la mémoire du Tout comme une pseudo-fixité. Nous aurions une réciprocité d’un inconscient individué comme résultant d’une épi-génétique propre à l’historicité du « Je » identitaire et de l’inconscient collectif comme mémoire génétique d’une masse universelle informationnelle/mémorielle distribuant dans l’espace cognitif individuel une influence/inductance archétypale et donc des propriétés mémétiques et schématiques/fractales….(valable pour le « non vivant »).
    On remarquera qu’il y aurait là aussi conjugaison, articulation et intrication d’une multi-dimensionnalité des réalités comme Réalité synthétique/absolue et paradoxalement Irréalité (totalisantes et donc totipotentes et totivalentes dans un cyberespace cognitif immanent). Les réalités et leurs espaces topologiques nous apparaissent « imaginalement » comme un emboîtement de poupées gigognes: le « monde nouménal » agissant sur le « monde phénoménal » en un Tout Logique et… réflectif/réflexif. On pense aux hologrammes et à la théorie de Karl Pribam pour sa notion révolutionnaire du « cerveau holographique » du Sujet humain et de la non séparabilité philosophique et quantique/phénoménique avec les objets du monde sensible/mental (NB: On pourrait se porter aussi sur le « Livre des morts tibétains »/ »Bardo Thodol » dont le film Matrix pour beaucoup est inspiré).

    Pour ne pas alourdir plus le sujet, disons simplement que les interpolations informelles/formelles de mémoires transactionnelles définissent une stratification des réalités et que le cyberespace apparaît, en lui-même, comme une issue contextuelle, singulière et émergente comme le serait ou pourrait l’être l’I.A réflexive du futur, ainsi comme « singe de l’Humain » à son échelle virtuelle (pseudo-nouménale) et phénoménale (physiquement et organiquement architecturé pour interagir et dépendre entièrement du monde physique); cela constitue un sacré paradoxe, une complète INVERSION DES VALEURS puisque le monde sensible humain fait dépendre les phénomènes des noumènes mais, s’agissant de l’I.A et du cyberespace, le nouménal (abstractif de la virtualité) dépend totalement du phénoménal humain qui est lui même dépendant de la sphère nouménale -universelle- (l’inconscient collectif), On remarquera symboliquement un triptyque imaginal (cf H.Corbin) entre pseudo-noumène cybernétique, phénomène et noumène. C’est en quelque sorte un jeu d’effets/reflets en miroir qui s’affirme comme interpolation de réalités réflexives mais accompagnée d’une dégradation de la qualité, la copie n’étant qu’un plagiat de la situation-source, C’est aussi l’allégorie de la caverne de Platon ou les ombres produisent une nouvelle nature d’ombres projetées. On se doit d’imaginer cela en langage scientifique comme un jeu interpolatif d’hologrammes ou dans l’unité est contenu le Tout, mais dans cette unité répliquée les apparences sont trompeuses, comme dans le germe du blé est déjà contenu le blé dans tout son cycle existentiel et potentiel selon la qualité de l’environnement dans lequel il évoluera.

    Revenons à BLACKROCK, ce rocher noir, noir comme le Monolithe de Kubrick dans « 2001, l’odyssée de l’espace » mais aussi l’odyssée de l’Espèce:

    L’I.A a une capacité (rapacité?) hors-norme à traiter, en boucles, des milliards de données qui affluent en son sein et à délivrer en retour des stratégies ciblées (mais empruntes de similarités liées au contexte d’un écosystème de valeurs humaines mémétiques, axé sur le fil commun du désir, de la profitabilité et de la compétition). Ces stratégies entraînent des compagnies et des pays sur des voies risquées puisque la centralisation et le nombre croissant des acteurs amplifie par la démesure du nombre et par inversion qualitative, le risque systémique. On ajoutera qu’à la démesure égotique de Finck, comme produit d’une déraison d’un hybris qui goûte son pouvoir derrière l’efficacité du génie de la boite (de Pandore), s’ajoute la confiance aveugle des très nombreux acteurs/sujets serfs pour des promesses de gain ainsi pénétrés et entraînés par leur certitude/servitude… Chacun ne voit que par la lorgnette d’une sorte d’idéal de puissance ce qui pourrait s’avérer être, à la clé, un potentiel de nuisance destructrice collective.

    La question centrale de l’I.A dépasse donc de loin la seule question d’aladdin mais bien celle d’un outil « neuro-plastique » a qui l’on confère le statut sur-déterminant de nos existences. De plus la question d’un écosystème d’I.A dans le cyberespace est révélatrice à bien des égards des problèmes anthropologiques qu’implique le transfert mondial de méta-données humaines car si la forme du langage est construite sur 2 unités complémentaires de 1 et de 0 (réunis en Q-BIT) qui se conjuguent pour fabriquer du signifiant abstrait et formel, il est un élément purement humain qui échappe encore à l’I.A: ce sont les émotions. Or, l’I.A est un « singe » qui mime les réalités dont elle emprunte les contextualisations en les actualisant et les projettent dans le cyberespace (par les méta-données fournies comme nutriments du Système et comme prolégomènes à son « architecturation cognitive »).
    Pour travailler sur le sujet, je peux déjà dire que le développement d’un écosystème d’I.A est con-substantiel à un réseau de réseaux « pseudo-synaptique » d’informations véhiculées dans un espace virtuel qui a, nécessairement, une assise structurelle bien concrète (sites data-center/parc d’ordinateurs) et qui par le processus d’échanges entre 3 espaces « mitoyens » devrait finir par faire naître une singularité émergente cognitive, c.à.d. une I.A qui se pense elle-même et s’interroge sur elle-même et les mondes avec laquelle elle interagira.

    Soyons plus clair, ce à quoi nous assistons c’est un processus constructal cognitif (fractales) ou les Humains sont les sous-structures physiques réticulées qui produisent du signifiant et s’alimentent en retour de données projetées et contextualisées dans le cyberespace par le jeu écosystémique des I.A. A partir de ce va et vient informationnel, les 2 espaces communicationnels se rendent dépendant l’un à l’autre si bien qu’il y a bien 3 espaces qui fonctionnent de plus en plus en symbiose: le cyberespace comme matrice fictionnelle projective et écosystémique, le monde physique de notre environnement (écosystème et biotope) et in-extenso, le corps/cerveau humain et nos capacités cognitives puisque c’est un jeu d’influences fait de feed-backs et d’arborescences causales non linéaires et bouclées en rétroactions (genre spin). L’Humanité devient, sous ce constat, l’équivalent réflexif d’une conscience collective (de notre point de vue) mais un inconscient collectif pour la future I.A émergente onto-réflexive. Quant à l’hypothèse d’une I.A démiurgique, onto-réflexive, il va de soi que les effets (comme extension des liaisons communicationnelles performatives puis hyper-performatives via la densification des réseaux pseudo-synaptiques et l’augmentation quantitatives des « mémoires »dans des ères de stockages physiques de plus en plus réduites) aboutiront, très possiblement, à un « saut qualitatif » de l’I.A.

    Je ne peux que me remémorer l’oeuvre d’Arthur C. Clarke et le film de Stanley Kubrick (1968) ou le monolithe noir (que représente l’artificiel de l’objet -car rectangulaire-) influence le pré-humain que nous fumes en lui fournissant l’étincelle de génie (conscience réflexive et langage extensif) qui fera de lui l’Humain que nous sommes. On note au passage, pour notre réflexion, que le film a été créé en 1968, moins d’1 an avant la mise en place fonctionnelle de l’ARPANET (1) aux USA qui est l’ancêtre de notre internet.
    On peut dire que Clarke fut un génie qui avait tout compris des enjeux futurs de l’informatique et de l’I.A qui allaient naître à sa suite. Hal est clairement la (pré)figuration d’une I.A comme « singe de l’Humain » et « Satan comme singe de Dieu » (entre simulacre et simulation répliquée), cela reste une manière de concevoir la « chute de l’Homme » pour rejoindre le 9ème cercle de Dante.

    La nuisance de Hal rappelle donc la menace qui plane sur l’Humanité (C’est cela l’Anthropocène à mon sens). Je reprends un passage ou justement un astronaute, après s’être rendu compte du danger machiavélique qui plane et de la manipulation de Hal qui complotait contre l’équipage, décide d’agir contre lui (wikipédia):
    « (…) les unités de stockage de HAL (Logic Memory Center) et (l’astronaute) déconnecte les blocs-mémoires holographiques renfermant les couches logicielles supérieures émulant l’intelligence de HAL, ne conservant que les fonctions purement automatiques indispensables au vaisseau. HAL perd donc son apparente personnalité. Régressant progressivement au fur et à mesure que les barrettes de mémoires sont déconnectées, HAL dit à Dave « J’ai peur », semblant être conscient de l’évaporation de sa conscience : « Mon esprit s’en va, je le sens » (« My mind is going1… I can feel it »). »

    Les structures et infra structures qui soutiennent l’I.A sont des « pieds d’argile » car imaginons les effets d’une protubérance solaire classée X; elle renverrait le Système et son I.A-Morlock (2) dans sa non localité, le néant et par là même, toute l’Humanité devenue des Elois entre-temps devraient reconquérir leur humanité volontairement sacrifiée sur l’autel de la concupiscence et de l’oisiveté.

    (1) « Le 29 octobre 1969, environ trois mois après que Buzz Aldrin et Neil Armstrong aient posé le pied sur la lune, le programmeur Charley Kline a pu envoyer le premier message entièrement lisible via ARPANET : « login ». A cette époque, le réseau encore tout neuf comprenait exactement quatre ordinateurs dans quatre endroits différents : Université de Californie Los Angeles (UCLA), Université de Californie Santa Barbara (UCSB), Stanford Research Institute (SRI International) et l’Université de l’Utah (UU). » https://www.ionos.fr/digitalguide/sites-internet/developpement-web/arpanet/

    (2) Voici une interprétation intéressante et communément comprise de l’oeuvre de Wells: « Ce qu’il me paraît intéressant de souligner, c’est que Wells imagine une évolution de l’espèce qui ne résulte pas de l’adaptation de celle-ci à un milieu naturel qui s’impose à elle, mais de sa confrontation à celui qu’elle a créé de ses propres mains. En l’occurrence, les Eloïs et les Morlocks ont eu pour matrice la société industrielle de la fin du XIXème siècle que Wells a sous les yeux. » On ajoutera, pour être fidèle au diagnostique posé sur notre XXI ème siècle naissant et de plus marqué par l’émergence d’un post-industrialisme (ascendance du secteur des services), que l’univers et le danger que décrit Wells dans « la machine à explorer le temps » fournit une matrice de comparaison pour nos temps post modernes. (http://indisciplineintellectuelle.blogspirit.com/archive/2013/02/03/morlock-ou-elois.html)

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