De la même façon que j’ai diagnostiqué la défaite historiques des classes salariées en 2009 , puis celle des Gilets Jaunes et maintenant celle des opposants à la réforme des retraites, je considère que Macron et les élites remporteront victoires sur victoires.
Les réactions d’opposition sont maladroites, inorganiées et brouillonnes. Et surtout elles sont non convergentes. On trouve aussi bien du populisme de gauche que du populisme de droite et c’est ce qui permet aux élites de durer. Mais je le dis dès maintenant, elles durent au prix d’une destruction en profondeur du système et des valeurs sur lesquelles il repose. Pour maintenir leur ordre qui est devenu un des(ordre), elles détruisent les invariants, les socles. Tout se passe comme si, pour durer, les élites étaient obligées de détruire les investissements immateriels colossaux qui ont été consentis pendant des siècles pour asseoir nos sociétés.
La haine entre les deux populisme est solide. Les rapports de force entre les deux vagues populaires varient selon les histoires, les géographies et les cultures.
Aux USA par exemple les deux populismes sont également puissants et cela donne le chaos que l’on oberve, le chaos de Wahington et de Trump. On dirait, vu de Sirirus que Washington est devenu fou, possédé!
Les vagues d’opposition spontanées ne peuvent l’emporter face à des systèmes bien organisés qui détiennent tous les leviers et surtout qui sont devenus jusqu’auboutistes: ils n’hésitent plus à tout utiliser. Ils mettent bas les masques, ils se dévoilent et cela à mon sens est essentiel car comme je le dis souvent un système pour durer doit rester caché, non-su, non-conscient. La tyrannie doit toujours reposer sur des ressorts non accessibles à la conscience. On ne doit pas voir sa plomberie, sa mécanique interne.
Ce n’est pas pour autant, donc, que les élites ont gagné, non elles croient avoir gagné, mais elle construisent leur perte car les sociétés se disloquent, tout est chaotique, contradictoire, non manoeuvrable, non pilotable positivement. Le négatif ne gagne pas mais il est libéré, il empêche les remises en ordre positives.
Les populistes ne gagneront pas, mais les élites ne gagneront pas non plus; elle sont obligées de détruire les fondements de nos sociétés comme la monnaie, la confiance, les illusions démocratiques, les principes, la morale, jusqu’aux mythes. Les élites sont obligées de tout pilonner, en masse, indistinctement, elles utilisent des bulldozers.
Les élites sont obligées de détruire les couches populaires traditionnelles qui leur servaient de bouclier. Les bobos à la Parisienne ne suffiront pas à les protéger. C’est un peu le même phénomêne que celui de Trump: il est obligé de détruire ses aliés, ses amis, sa Péripherie pour maintenir l’Imperieum. Il est obligé d’être cynique, brutal, sans foi ni loi par exemple vis à vis de l’Europe son vassal. Au passage je pense que le capitalisme européen est en train de muter et qu’il devient de plus en plus un capitalisme soumis, comprador, comme celui que l’on avait institué dans nos anciennes colonies.
Ce qui va gagner ce ne sont ni les uns ni les autres, ce qui gagner c’est le Réel.
En temps normal le Réel gagne par son mouvement dialectique, par ses déséquilibres qui le font avancer. Mais ici , les déséquilibres n’accomplissent pas leur mission historique car les élites bétonnent, elles masquent ces déséquilibres en détruisant le système en profondeur. Et ce qu’elle construisent c’est le Chaos.
Le Mieux, le futur ne viendront pas de l’action graduelle des déséquilibres, ils jailliront du chaos, non maitrisé. Quand on a appuyé trop longtemps sur le couvercle de la marmite, il saute d’un seul coup en vertu de ses forces bouillonnantes internes!
Brillante analyse, ô combien tragique.
Elle pose des mots précis sur l’intuition populaire. Pour s’en saisir il faut écouter les propos du quidam sur leur ennemi. Le macroniste qui n’est pas (trop) méprisant ou condescendant dit: « remplacer Macron oui mais par qui? ». Sous-entendu « après lui le chaos », tout en ne rendant pas compte (ou feignant) de la descente en cours, n’étant en général pas touché directement.
Le manifestant trop optimiste, mal informé ou tout simplement imbécile, dit: « le mouvement perdure, nous sommes aussi nombreux que la dernière fois, le pouvoir va céder ». Tout en ne se rendant pas compte (ou ne voulant pas) des forces disproportionnées en présence.
Statu quo comme voudrait nous le faire croire « la majorité des français qui approuvent le mouvement mais voudrait bien que ça s’arrête »? Non, bien sûr et j’ai la douloureuse sensation depuis hier que tout, peuple et pouvoir, glisse dans une sorte d’entonnoir avec impossibilité de faire demi-tour.
Il est désormais trop tard, trop de haine, trop de possibilités techniques permettant d’accélérer encore et encore. La prochaine crise économique marquée finira de faire apparaître le réel dans toute sa brutale splendeur.
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