Powell est apparu jeudi au show télévisé Today Show:
«Il n’y a rien de fondamentalement mauvais dans notre économie. Bien au contraire. L’économie s’est très bien comportée jusqu’en février. Le niveau de chômage est le plus bas depuis cinquante ans. Nous partons donc d’une position très forte. Ce n’est pas que quelque chose ne va pas avec l’économie. »
Les propos de Powell ont été repris par les présidents régionaux de la Fed: Robert Kaplan de Dallas:
« Nous étions forts avant que débute cette affaire, et nous pensons que nous avons une grande chance d’en sortir encore très forts. »
La Fed estime qu’elle est «intervenue temporairement pour accorder des prêts» pour un système considéré comme fondamentalement solide et robuste ».
Je vous ferais une remarque de bon sens: pourquoi accorder des prêts en panique, pourquoi acheter à carnet ouvert tout ce qui est à vendre sur les marchés, pouquoi faire fonctionner la planche à billets si tout va bien? Pourquoi soutenir les marchés de crédit, les marchés de dettes qui s ‘effondrent si il n’ y a pas de problème?
La Fed ne se rend pas compte que malgré elle, elle révèle le pot aux roses: la situation sur le marché des dettes. Les dettes , on n’en veut plus, on en a trop, on les vend; on les brade à n’importe quel prix.
N’est ce pas precisément dire le contraire que ce que l’on affirme que de reconnaitre que l’on doit soutenir les marchés du crédit ? N’est ce pas egalement pointer ce qui ne va pas, ce qui est défaillant que de concéder qu’il y a un problème du côté .. du passif de l’économie?
L’actif c’est ce que l’on voit , le passif c’est ce que l’on ne voit pas, c’est ce que l’on doit. C’est vrai les dettes on ne les voit pas, on n’en parle pas. Pourtant c’est ce qui gouverne tout: une entreprise qui n’a pas accès au crédit disparait. un gouvernement egalement. Et on peut avoir un actif rutilant qui fait bonne impression et avoir des dettes colossales: si on ne peut les assumer c’est la déconfiture, la chute., C’est vrai pour une personne et c’est rvai pour un système économique.
Nos systèmes ont un actif c’est évident mais cet actif a été constitué, financé par des passifs, c’est à dire des fonds propres et des dettes et quand on n’a pas assez de fonds propres et trop de dettes, on sombre. On est menacé par l’insolvabilité et plus personne ne veut vous prêter. Pire ceux qui ont accepté de vous faire crédit ne pensent qu’à une chose, se débarrasser de ces dettes qui en fait ne valent plus rien puisque vous etes défaillant.
C’est exactement ce qui s’est produit et que le President de la Fed refuse de vous expliquer. Il veut que vous restiez persuadés que tout va bien et que les passifs n’existent pas. Or les passifs c’est à dire l’argent, le capital , le pognon c’est ce qui gouverne tout.
Le passif a plus de pouvoir dans un système que l’actif, celui qui paie commande dit-on . Et c’est vrai. Le passif; c’est le maître. Le passif d’un système retrace l’origine des fonds.
Ceux qui ont l’argent ont pris conscience que la bicyclette risquait de s’arreter de rouler et ils ont opéré un sauve qui peut; plutot que d’attendre d’être ruinés ils ont essayé de vendre par anticipation les créances qu’ils détenaient. C’est cela que Powell ne veut pas que vous sachiez.
L’argent, le crédit, tout cela doit rester non-su par le public, cela ne le regarde pas, c’est le grand secret, le mystère du vrai pouvoir, le pouvoir de ceux qui ont le droit de vie et de mort (sociale) sur tout ce qui est dépendant de l’argent, dépendant du crédit, autant dire presque tout le monde. Donc on ne parle pas de ces choses là, on dit que c’est trop technique. Ce qui soit dit en passant alimente dans le public les idées fausses comme l’idée que l’argent pousse sur les arbres. Non l’argent ne pousse pas sur les arbres il nait avec le crédit, les crédits que l’on accorde. C’est le crédit qui crée l’argent. Et c’est pour cela qu’une crise du crédit c’est terrible, cela détruit l’argent! La crise du crédit c’est le « trou noir », comme en astronomie, le trou noir dans lequel l’argent disparait. et si l’argent disparait l’activité économique se met en panne.
Il y a une autre raison pour laquelle les grands maitres de l’oeuvre au noir, les grands maitres de l’alchimie monétaire ne veulent pas que vous compreniez; une raison très importante pour eux: si vous compreniez vous sauriez que tout est de leur faute; vous verriez clairement que ce sont des criminels en cols blancs.
Pourquoi ne veulent ils pas que vous sachiez tout cela ? Bonne question. Réponse, vous seriez tentés de dire mais pourquoi leur a-t-on prêté autant d’argent à ces gens qui ne peuvent pas rembourser? Réponse parce que l’on était obligés!
Si depuis 2008 on n’avait pas prêté des trillions et des trillions quasi gratuitement, à des taux de plus en plus bas, le système économique aurait sombré. Nous avons été pris dans un engrenage qui nous a obligé à accorder de plus en plus de crédit, à rendre le crédit de moins en moins cher afin de donner l’impression que le système était solide et sain.
Nous avons bradé le crédit afin d’appater le maximum de gens et ainsi faire rouler la bicyclette potemkine . Mais en rendant le crédit quasi gratuit et sans douleur nous avons attiré des gens de moins en moins solvables, des débiteurs de plus en plus douteux, fragiles; nous avons du brader le crédit afin de donner une apparence de force . Le crédit a été obligatoire comme le sont béquilles pour les paralytiques.
J’insiste car nous sommes dans un cas d’école; un responsable dit tout va bien et il pointe la moitié de la réalité, il occulte l’autre moitié.
C’est exatement le schéma des discours des gens qui détiennent le pouvoir; ils cachent ce qui ne va pas et mettent en avant ce qui va, ou plus exactement ce qui donne l’impression d’aller.
Hélas, le monde est un tout et vous avez beau avoir une belle maison, si vous êtes couvert de dettes et que votre banquier refuse de vous les renouveler , alors vous êtes mis dehors et on vend votre maison, finies les apparences, vous etes tout nu, dans la misère et c’est ce qui arrive à nos économies.
Les masses énormes de credit et donc de dettes ont formé des bulles, des hernies et ce sont ces bulles qui ont permis de masquer la réalité d’économies très fragiles, très déséquilbrées, sans cesse menacés de s’écrouler.
Les économies américaines européennes et mondiales sont des «économies à bulles» instables, alimentées par le crédit et les excès financiers, notamment par un effet de levier spéculatif sans précédent sur le marché des actifs.
Le levier c’est ce qui permet d’acheter des biens, des actifs même si on n’a pas d’argent; on « joue » la hausse de leur prix. On spécule. Les très riches ont accès à ce crédit gratuit et ils achètent des choses dont le prix monte et ils s’enrichissent encore plus. C’est le processus de constitution/aggravation des inégailités à notre époque.
Le bilan d’une banque centrale donne une mesure du crédit qui est injecté dans une économie: la banque centrale achète du crédit elle le met à son actif et elle crédite le compte de son vendeur à son passif .
Les actifs de la Fed ont dépassé les 5 trillions $ cette semaine, et je serai stupéfait s’ils reviennent encore un jour en dessous de ce niveau. Ils vont continuer à grossir, grossir. Je me souviens que les responsables de la Fed avaient prévu en 2011 que sa «stratégie de sortie» ramènerait le bilan de la Réserve fédérale à des niveaux proches de ceux d’avant la crise : ces niveaux d’avant la crise étaient si mes souvenirs sont bons étaient de 900 millards ! Dans la voie de la fuite en avant dans le credit ai-je écrit à cette époque, c’est Hotel California, on check-in , on ne check- pas out. Ils ont à cette époque brulé les vaisseux.
Nous sommes loin très loin de l’état de bonne santé dont font état les propagandes officielles, nous sommmes sous perfusion nous sommes sous surveillance dans une couveuse , lessiveuse financière.
Les passifs de nos systèmes sont obèses, asphyxiants et de qualité minimale après des dizaines d’année d’addiction à la drogue pas chère.
Ce qui s’est traduit par un pourrissement, un affaiblissement de l’économie réelle, ce que j’appelle l’actif . Soufflée au crédit, pleine de graisse malsaine l’économie réelle est encombrée de zombies.
Les conditions financières ultra-lâches ont alimenté le surinvestissement, le mauvais investissement et le gaspillage. Elles ont faussé les habitudes de dépenses des entreprises. La confusion de la finance et de l’économie a alimenté une activité imaginaire.
Des milliers d’entreprises non rentables ont proliféré dans toute l’économie gaspillant des capitaux d’emprunt qui ne seront jamais remboursées qu’ils s’agisse de la bulle technologique, aux énergies alternatives, aux biotechnologies, aux médias, au divertissement et aux loisirs, etc. Tout est gravement inadapté et surtout vorace en crédit.