Editorial. Le piedestal des Pouvoirs, c’est la dette. La dette comme symptôme de la fin…

Nous sommes à la fin d’un grand cycle du Système, à la fin d’un grand cycle de l’Ordre du Monde tel que nous le connaissons, tel que nous l’avons connu depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Les limites ont été touchées, les fissures se multiplient, s’élargissent et de proche en proche, tout dysfonctionne.

Ce que je vous invite à comprendre c’est la fonction centrale de la dette dans cette phase finale de la vie du Système; cela fout le camp de toutes parts. La dette sert à boucher les trous, à colmater les fissures, à bétonner. Elle le fait, mais c’est au prix de l’accroissement de la fragilité et de l’instabilité future car la qualité de cette dette se dégrade jour après jour.

Les idiots utiles en demandent plus, ils demandent que l’on annule les dettes afin de pouvoir en produire encore plus; ils ne se rendent pas compte que cet aveu de l’insolvabilité du système ne ferait , ne fera que précipiter sa chute. Il deviendrait clair pour tout le monde que cela ne peut plus continuer.

Ne vous y trompez pas, la demande par les autorités , leur supplication lamentable, pitoyable pour que le système produise plus d’inflation c’est le même phénomêne: elles voudraient que la dette s’euthanasie d’elle même par la hausse des prix. Elles voudraient que la hausse des prix des biens et des servcies efface en quelque sorte le poids sans cesse croissant de la dette.

Voila le but de cet article-clef , emporter votre conviction que la question de la dette est le marqueur, le symptôme de l’entrée dans la phase finale, au même titre d’ailleurs que le déchaiement de la spéculation. Le déchaienement de la spéculation signe et illustre la volatilité, la frivolité, la disparition des references et des arrangements anciens.

Le monde s’envoie en l’air , il se fuit, il se détruit en tant que système de valeurs. Ce qui, soit dit en passant, explique le recours de plus en plus grand à la violence, à la force, à la censure par les détenteurs du pouvoir.

Les détenteurs du Pouvoir veulent durer encore un peu, leur credo c’est : ô temps suspend ton vol!

C’est exactement ce qui s’est passé lors de l’effondrement de l’URSS; ce fut la dislocation d’un système de fausses valeurs.

Quand je parle de Valeurs vous devez comprendre toutes les valeurs, valeurs sociales, valeurs des produits, valeurs des marchandises , valeurs morales etc

La question de la dette souveraine est au centre du Système.

Elle est dissimulée, enfouie sous un monceau de considérations plus ou moins techniques , financières et monétaires.

Il est évident que ce fatras de considérations n’a qu’une utilité objective: dissimuler les vraies questions que les peuples devraient se poser, éluder les vrais débats.

Ces derniers jours on a vu une émergence de débat ou plutot de faux débat sous la forme de la demande d’annulation de la dette souveraine détenue par la banque centrale européenne, la BCE.

Les pseudo gauches demandent l’annulation de la dette monétisée par la BCE afin … d e pouvoir en émettre plus.

Ah les braves gens!

Passons sur l’ineptie qui consiste à demander l’annulation de la dette pour en émettre plus et sur l’imbécillité qui consite à affirmer qu’il y a trop de dettes et qu’il faut l’annuler pour en émettre encore plus, ce sont des détails. On met en avant l’insolvabilité pour annuler la dette , mais on compte sur la solvabilité pour en demander plus.

Posons la vraie question: comment peut on prétendre être dans l’opposition politique et vouloir perpétuer le recours à la dette alors que la dette, c’est précisément ce qui permet au gouvernement en place de tenir. Sans la possibilité de toujours recourir à la dette, sans le mensonge de la dette, il y a longtemps que nous serions débarassés de Macron!

C’est à cause et grâce à la dette que Macron tient!

La dette, les dettes et surtout les dettes souveraines sont un fait social. Un fait politique, un fait géopolitique. La dette est au centre de la post modernité faustienne . Tout comme la négationde notre dette heritée du passé et de nos ancêtres est au centre de notre névrose.

La dette, le recours à la dette, ou le recours à la planche à billets digitale ou autre, tout cela , toute cette panoplie constitue des outils des pouvoirs en place pour se maintenir. Le recours à la dette est le moyen -scélérat, illusoire et temporaire- de résoudre les contradictions et de nier les antagonismes.

La fonction de la dette n’est pas de préparer l’avenir comme on cherche à nous le faire croire, elle est de faire durer le présent en, précisement, obérant, en détruisant le futur. Faire des dettes c’est refuser de faire maintenant ce que l’on devrait faire, c’est tergiverser, c’est tromper.

Ainsi cela fait des dizaines d’années que la France et les autres systèmes européens dits du Sud distribuent des avantages sociaux à leurs peuples pour les faire tenir tranquilles, à crédit.

La dette des pays du sud, c’est cela, c’est la sociale-démo à crédit. Y compris pour les promesses de retraites et de soins de santé . La spécificité Française et Italienne , c’est cela: la dette!

On distribue sans avoir gagné ou prélevé, on verra plus tard.

La dette c’est la mensonge du lâche et du court-termiste obsédé par le présentisme. La dette c’est la dictature du présent sur l’avenir. Son boulet.

La dette sert à éviter les décisions difficiles, les choix de priorités, les choix d’affectations des ressources rares. Le recours systémique à la dette c’est la transposition au plan politique et social du refus de l’Oedipe, du refus de nos limites, de notre humanité; la dette a à voir avec la transgression et même avec la transgression qui est en vitrine en ce moment, la tansgression sexuelle. Le tout pour le plaisir, la jouissance sans limite. Surtout quand ce sont les autres qui paient ou qui sont détruits.

Le principe est toujours de faire croire aux miracles, au « free lunchs » aux super pouvoirs , aux pouvoirs magiques des gouvernants afin de tromper les peuples et ainsi conserver le pouvoir.

La dette sert à repousser les limites et surtout à donner l’illusion criminelle qu’il n’y en a pas.

En ce sens la dette est le moyen privilégié d’infantiliser les peuples , de les faire vivre dans l’Imaginaire de la toute puissance infantile, c’est le monde de l’enfant-roi, si moderne!

C’est particulièrement vrai en cette période. Les politiciens sont impuissants face à la pandémie, mais ils gesticulent à coups de trillions qu’ils n’ont pas et grâce à cette gesticulation, ils s’auréolent.

Ils imposent des pseudo solutions autoritaires; l’argent qu’ils n’ont pas leur confère la légitimité pour imposer des pseudo remèdes.

Qui paie commande, qui paie s’octroie le droit de commander … même si il ne paie rien en réalité.

Tout se passe comme si l’illusion du miracle de la multiplication de l’argent était transféré et dégoulinait sur leur compétence face au virus. Ils pratiquent le chantage implicite.

La possibilité de multiplier le pognon agit comme une sorte de sacralisation de la fonction politique : puisqu’ils peuvent distribuer l’argent ils peuvent nous commander, nous guider, nous sauver.

Hélas rien n’est plus faux. L’efficacité a à voir avec la Vérité et la Rigueur , pas avec le mensonge et les facilités de la dette.

6 réflexions sur “Editorial. Le piedestal des Pouvoirs, c’est la dette. La dette comme symptôme de la fin…

  1. « Les idiots utiles en demandent plus, ils demandent que l’on annule les dettes afin de pouvoir en produire encore plus »: on peut aussi souhaiter que le sujet soit mis sur la table, pas forcement pour annuler mais pour trier et mettre en évidence la part de subvention aux ploutos et l’achat de vote. C’est un acte souverain (donc prohibé) et pédagogique (donc inutile) . OK, c’est probablement naïf car dans le climat actuel, ça se terminerait probablement comme vous le dites, avec plus de dettes ! Jusqu’au jour où…

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  2. Situation clairement exposée, merci.

    Mais situation très inquiétante.

    Car on ne voit pas comment remettre au travail un système dont la part de retraités, de fonctionnaires et de subventionnés ne cesse de gonfler au même titre que les bulles des marchés financiers et les bilans des BC.

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  3. bonsoir M BERTEZ,

    C’est à nouveau du grand Bertez, digne du dernier carré de la ligue des champions de votre champ d’intervention.
    En ce moment, chaque semaine, on a le droit à un article ‘hors catégorie’, de celui qui vous interpelle, bouscule le regard, l’analyse, dissèque, révèle, lève le voile sur l’envers du décor, va en grande profondeur, remet l’église au centre du village.

    les articles qui nous rappellent que notre biais cognitif est ancré aussi dans nos habitudes qui ont changé dans ce monde de l’illusion et finissent par nous frapper au coin du bon sens ensuite.

    c’est du très haut niveau, merci !

    vous écrivez ce jour dans un de vos tweets :

    « Dans un second temps la monnaie financière, pour être soutenue et éviter son effondrement va être sauvée par la création de monnaie de base et c’est à ce moment que la transmission de la dévalorisation de la monnaie financière va se faire à la monnaie courante. C’est écrit. »

    J’en comprends l’esprit mais en revanche, je n’arrive pas me figurer le lien ou tout au moins le mécanisme. On a déjà les plans de relances US + plan Biden (vous en avez parlé récemment) , le Trésor US qui émet à tour de bras , ces plans vont vers les ménages et l’économie réelle, voire en surdosage.
    Pensez vous alors à une autre forme ou un autre montant de création de monnaie de base dans votre tweet ? Un sauvetage ? MMT ?

    bien à vous

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    1. Merci.
      J’aurai l’occasion de re décortiquer tout cela et démonter les liens organiques, qui unissent d’un coté la hausse des marches, la fragilité des niveaux atteints, la tendance à la chute qui en resulte et donc le bsoin de soutenir les cours pour eviter une reaction en chaine deflationniste.

      Faire des QE c’est acheter des titres en augmentant la taille du bilan de la banque centrale tout en creditant le « compte reserve » détenu par les vendeurs de ces titres.

      Pour soutenir les cours on achete sur le marché , on credite le compte réserve du vendeur ce qui gonfle la base money.

      Au debut on n’avait besoin que de soutenir les cours des emprunts d’etat car par le jeu du réaménagement du portefeuille mondial, -theorie de mandelbtot-tout se reamenageait de proche en proche mais depuis Mars 2020 il faut aussi acheter du HYG car cela ne suffit plus.

      On crée maintenant de la base money pour soutenir les cours des emprunts pourris. ce qui bien sur accélère la degradation de la qualité/solidité de la banque centrale Et c’est un engrenage.

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  4. Bonjour M. Bertez,

    La Grèce a-t-elle disparu? Il me semble qu’elle est simplement devenu un enclos à esclaves.
    Le discours sur la suppression des dettes n’est-il pas une manière d’introduire dans l’esprit des gens l’idée qu’il est impossible de rembourser, et donc la nécessité de discuter avec ses créanciers? N’est-ee pas simplement un moyen de préparer l’opinion au transfert vers le privé (les multinationales et les banques) de ce qui reste de biens publics et de biens individuels?

    Dans la situation de surendettement actuelle qui n’est que l’aboutissement d’un long processus, et loin d’être simplement une faiblesse du système utilisée pour le perpétuer, la dette n’est-elle pas plutôt une arme au service de l’oligarchie transnationale pour mettre la main sur tout, dans le cadre de « l’agenda 2030 » et autres joyeusetés totalitaires?
    Dans un monde ou l’émission de monnaie est de plus en plus monopolistique (et dans lequel l’usage de monnaie sera bientot controlé par block-chain), le système est-il vraiment vulnérable à une quelconque perte de confiance?

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