À ce stade, l’économie américaine est tout sauf en train de tomber d’une falaise: 390.000 emplois ont été ajoutés en mai et avril a été révisé légèrement plus haut à 436. 000.
Le taux de chômage est resté inchangé à 3,6 %.
Les données JOLTS de mercredi ont enregistré 11,4 millions d’emplois disponibles en Avril , chiffre plus important que prévu mais en légère baisse par rapport au record de mars (révisé à la hausse) de 11,855 millions.
À 200 000, les demandes hebdomadaires de chômage restent exceptionnellement faibles d’un point de vue historique.
Certains ont souligné que le gain mensuel de 0,3 % (5,2 % en glissement annuel) du salaire horaire moyen pointe vers un ralentissement de la croissance des salaires.
Avec les chiffres ci dessus une modération des salaires est peu probable. Les tensions sans précédent sur le marché du travail maintiendront certainement la pression sur les entreprises pour qu’elles continuent d’augmenter les salaires; il faut attirer et retenir les travailleurs.
Et il y a peu de raisons de croire que la dynamique prix/salaires offrira aux responsables de la Fed beaucoup de marge de manœuvre ces prochains mois .
Il y a des pans entiers de l’économie qui seront en plein essor cet été.
L’escarpolette des perceptions est repartie dans l’autre sens. Souvenez vous , la semaine dernière j’ai expliqué que l’espoir d’une pause en septembre avait été entretenu par la Fed et que ceci, fort opportunément avait fait rebondir les indices du S&P 500 bien au dessus de la zone dangereuse/magique des -20%.
Le récit accommodant a été pulvérisé lundi par le gouverneur de la Fed, Christopher Waller.
30 mai – Reuters :
« La Réserve fédérale doit augmenter considérablement les taux d’intérêt . ..Si l’inflation élevée ne commence pas à s’atténuer, a déclaré le gouverneur de la Fed Christopher Waller… » Si l’inflation ne disparaît pas, … les taux doivent aller beaucoup plus haut, … » Nous n’allons pas rester assis et attendre six mois… Je préconise 50 points de base sur la table à chaque réunion jusqu’à ce que nous voyions des réductions substantielles de l’inflation. Tant que nous n’aurons pas cela, je ne vois pas l’intérêt d’arrêter.«
Un point de vue similaire a été adopté par la Vice-Présidente Lael Brainard :
« D’où je me tiens aujourd’hui, les anticipations du marché pour 50 points de base, en juin et juillet, semblent être une voie raisonnable. En ce moment, il est très difficile de trouver des arguments pour une pause. Nous avons encore beaucoup de travail à faire pour ramener l’inflation à notre cible de 2 %. »
La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a également pris la parole :
« Je vais participer à cette réunion de septembre et si je ne vois pas de preuves convaincantes, je pourrais facilement être favorable à une hausse de 50 bps lors de cette réunion également.«
je passe sur le langage ampoulé de ces gens qui ne parviennent pas à s’exprimer correctement.
A en juger par les affirmations, dénégations, et les « dribbles » des responsables de la Fed, il faut une singulière souplesse dans les convictions pour piloter: un jour c’est le coup de barre à droite, un autre jour c’est le coup de barre à gauche . C’est le Titanic qui essaie d’éviter les icebergs.
Les pilotes ont à peine tracé un cap qu’il faut déjà en changer.
Ils naviguent sur un paquebot géant et ils n’ont pour tout instrument qu’une minuscule pagaie!
La vérité est qu’il n’y a aucune bonne solution, aucun bon choix, et on essaie tant bien que mal d’improviser entre les écueils constitués par:
-une économie trop chaude,
-un marché du travail chaud bouillant,
-une inflation forte et plus durable que prévue , et
-les nuages noirs de la récession qui se profilent à l’horizon
-avec le risque d’ouragan financier sur les Bourses.
Le tout avec un vieillard politicard sénile à la tête de l’état, potiche qui ne pense qu’à truquer ses élections de mid-term!
Le PDG de JP Morgan, Jamie Dimon n’est pas l’optimiste dépeint traditionnellement par les médias.
1er juin – Bloomberg:
« JPMorgan… Le PDG Jamie Dimon a mis en garde contre un « ouragan ». Dimon : « C’est un ouragan. En ce moment, il fait plutôt beau, les choses vont bien, tout le monde pense que la Fed peut gérer cela. Cet ouragan est juste là-bas sur la route qui vient vers nous. Nous ne savons tout simplement pas si c’est mineur ou Superstorm Sandy – ou Andrew. Vous feriez mieux de vous préparer.
Je ne placerais mon pari sur rien. C’est une situation historique que celle que doit affronter la Fed.
Tout était prévu, conçu pour la perfection , pour des situations idéales et voila que tout absolument tout se déglingue en même temps; on passe du meilleur au pire.
La Fed n’a pas de carte du Territoire , pas de Boussole, pas d’Expérience , pas de Théorie et elle doit faire face à des dislocations d’ampleur historique. C’est l’Aventure, la Grande Aventure. Le recours aux modèles a remplacé l’intelligence et la compréhension et voila que ces fameux modèles divergent et donnent des indications contradictoires et en plus instables.
L’horizon, la visibilité au lieu d’être éclairés par les autorités et leurs experts , a été totalement obscurci. Tout ce que l’on sait , c’est que c’est noir à l’horizon§
J’ai signalé il y a plus d’une décennie que le résultat le plus évident de l’action prétentieuse des apprentis sorciers allait être la non-manœuvrabilité de nos systèmes , l’impossibilité de s’orienter , l’impossibilité de gérer, la destruction des outils, des marchés et des signaux: nous y sommes!
Quand je pense que les idiots de gauche continuent de croire et de nous seriner en disant que c’est la faute au libéralisme, la faute à l’économie libérale, je pouffe, je m’étrangle. C’est précisément le contraire; c’est parce que l’on a détruit tous les avantages du libéralisme, la découverte des prix, l’efficacité des allocations, le respect des limites et l’attention aux signaux et qu’on les a remplacé par l’arbitraire des pseudo élites que l’on en est arrivé là!
La vérité c’est que ces usurpateurs, ces démiurges assoiffés de pognon et d ‘honneurs, sont nuls et qu’ils ont pris les pleins pouvoirs. Ayant pris les pleins pouvoirs il n’y a pas de forces correctrices, pas de contre pouvoirs pour les empêcher de nous conduire à l’abime. C’est le dirigisme monopolitique et la connivence des classes sociales supérieures qui nous ont conduit là ou nous en sommmes. Rien ne les arrêtés. C’est le dirigisme qui nous a conduit ou nous en sommes, c’est la negation des valeurs, c’est le dopage, et la neutralisation des marches qui nous a conduit ou nous en somme:, on a voulu forcer, violer, dépasser voila le fond du fond.
Il en va de l’économie comme de la finance, comme du sanitaire, comme de la guerre, comme du climat; ils ont pris les pleins pouvoirs monopolistiques, ils ont néantisé les contre-pouvoirs et les forces de rappel et voila ce que cela donne: l’impasse, le mur, le gouffre.
Tous les ajustements qui sont progressifs en économie de marché ont été différés, ils se sont accumulés et on ne peut gérer sans courir le risque de rupture.
Et au lieu même de reconnaitre que l’on se rapproche du gouffre que font ils ? Ils mentent, ils dissimulent empêchant ainsi les bonnes réactions saines individuelles d’adaptation.
Je n’ai aucune hésitation à le dire, ce sont des criminels et je suis sur que l’Histoire me rendra justice.
Il y a un ouragan qui se prépare.
Le brut WTI a encore bondi de 3,80 $ cette semaine à 118,87 $, le plus haut depuis la flambée des prix de mars, et faisant grimper les gains de 2022 à 71 %.
À l’approche de la saison de conduite estivale chargée, les contrats à terme sur l’essence ont encore bondi de 5,9 % cette semaine pour atteindre un niveau record, tout en montant les gains cumulés à 91 %. Et tandis que le gaz naturel a diminué de 2,3 %, les prix sont encore en hausse de 129 % cette année.
Le rebond narratif accommodant de la Fed que j’ai analysé la semaine dernière a pris à contre pied le marché obligataire.
Le rebond a été particulièrement de courte durée. Les rendements des valeurs du Trésor US à dix ans ont bondi de 20 points de base cette semaine à 2,96 %.
En Europe c’est la Bérézina.
Les turbulences sur le marché obligataire ont cessé d’être potentielles, elles sont là ! Même avec la complaisance constante de la BCE, les marchés obligataires européens deviennent de plus en plus désordonnés.
Le gouverneur de la Banque d’Italie, Visco est sans voix face , à d es rendements italiens à 10 ans qui ont bondi de 50 points de base cette semaine à 3,40 %; ils sont en hausse de 131 points de base en neuf séances pour atteindre leur rendement le plus élevé depuis novembre 2018.

le spread explose

Les rendements portugais ont bondi de 40 points de base (110 points de base en 9 séances) à 2,47 %, le plus haut depuis septembre 2017.
Les taux espagnols ont augmenté de 40 pb (97 pb) à 2,44 % (plus haut depuis août 2014).
Il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un épisode typique de matraquage des périphériques. Les rendements français ont bondi de 32 points de base (78 points de base en neuf séances) à 1,80 % c’est le plus haut depuis juin 2014.
Les rendements du Bund allemand ont augmenté de 31 points de base à 1,27 % (72 points de base), également le plus haut depuis juin 2014. De plus, les rendements allemands à deux ans ont bondi de 30 points de base à 0,64 %, le plus haut depuis novembre 2011.
« L’inflation de la zone euro a atteint un record de 8,1% en mai dans un contexte de flambée des prix de l’énergie et des aliments » (d’après AP) – alors que l’inflation des prix à la consommation allemande a atteint un record de 8,7%.
Réunie jeudi prochain, la BCE apathique devrait largement retarder le début des hausses de taux minimes (25 points de base) jusqu’au mois prochain. Malgré quelques faux -faucons au franc-parler, Christine Lagarde et les colombes ne se sont pas du tout dissuadées.
Selon Bloomberg : « L’Italien Ignazio Visco a repoussé mardi la perspective d’une hausse des taux plus agressive, affirmant que la BCE doit procéder de manière « ordonnée » pour éviter d’éventuelles turbulences sur le marché obligataire. »
Au moins les choses sont dites clairement même si elles ne sont ni entendues ni commentées et encore moins analysées: la BCE est sou dominante de l’obligataire et l’obligataire lui même est sous dominante budgétaire et la dominante budgétaire est elle même sous dominante politique.
La hausse des taux longs est mondiale.
Les rendements britanniques ont augmenté de 24 points de base à 2,16 %, le plus haut depuis juin 2014. Les rendements canadiens ont bondi de 28 points de base à 3,06 %, et les rendements australiens ont augmenté de 23 points de base à 3,48 %.
Les obligations émergentes n’ont pas été épargnées. Les rendements ont bondi de 28 points de base en Roumanie, 25 points de base au Mexique et 25 points de base au Pérou. Au pays des obligations libellées en dollars, les rendements du Mexique ont augmenté de 17 points de base et ceux du Brésil de 25 points de base.
Les rendements européens s’embarquent sur une nouvelle étape à la hausse alors que la BCE traîne les pieds avec des taux d’intérêt toujours négatifs; Assistons-nous maintenant à un changement subtil des conditions des marchés obligataires? Perdraient patience face à des politiques monétaires anti-inflationnistes insuffisantes ?
En fin de compte, les marchés obligataires doivent être surveillés comme le alit sur le feu.
Ils devraient être la plus grande priorité des banquiers centraux. Et si ils n’en parlent pas c’est parce que c’est important.
Jusqu’à présent j’ai considéré que l’inflation ne représentait pas une menace systémique, au contraire. Elle réduit le poids relatif des dettes, contre-carre la dégradation de la profitabilité du capital puisque les salaires réels ne suivent pas la hausse des prix.
Contrairement aux Cassandre je disais que l’inflation avait un effet rééquilibrant. Mais ce n’était vrai que tant que les taux ne montaient pas. le vrai risque systémique ce n’est pas l’inflation en elle même mais son effet sur les taux. Le vrai risque systémique c’est la hausse des taux longs.
Si elle venait à échapper au controle des apprentis sorciers alors ce serait l’ enchainement terrible:
-baisse des bourses
-hausse des couts de refinancment des débiteurs,
-difficultés de financement des gouvernements
-chute de l’effet de richesse et des collatéraux,
-perte de confiance dans la qualité du bilan des banques .
-perte de confiance dans le bilan des banques centrales et de la monnaie;
Surveillez bien l’indicateur clef c’est celui la celui du contrôle ou de la perte de contrôle des taux longs par les banques centrales.
La pyramide monétaire et quasi monétaire ne tient que par « le différé » c’est a dire par la possibilité grâce aux taux voisins de zero de toujours repousser, de toujours kick the can , de toujours différer.
J’ai écrit sur ce sujet la semaine dernière.
La statue du commandeur est sur l’obligataire.
Le seuil est à 3,25% sur le 10 ans US.
Il devient clair que l’inflation est dans une phase de reprise séculaire qui se révélera probablement résistante même face à l’ affaiblissement des économies. Les équilibres sur l’énergie, la nourriture et les matières premières sont fondamentalement modifiés dans le monde actuel de « rideaux de fer », tandis que les marchés et les chaînes d’approvisionnement pour de nombreuses choses y compris la « technologie » sont dans le collimateur. Les mutations sont structurelles et elles vont dans le sens du renchérissement.
Le cuivre a augmenté de 3,8 % cette semaine. Le platine a bondi de 6,2 %, tandis que le plomb, le nickel, l’étain et le zinc ont tous affiché de solides gains. Les métaux industriels réagissent aux perspectives de relance chinoises . Pékin semble avoir finalement appuyé sur le bouton « panique ». Le résultat pourrait être une relance budgétaire massive, prolongée et historique.
Pékin assume de plus en plus de se mettre sur le pied de guerre, une guerre économique et financière qui pourra un jour dégénérer en une guerre chaude. Pour les dirigeants communistes chinois, les enjeux sont importants. Surtout en réponse au contexte géopolitique qui se déroule du coté de la Russie . Je m’attends à ce que Pékin se prépare avec une force et une détermination écrasantes. Et nous pouvons supposer que l’inflation n’est plus aujourd’hui en tête de la liste de leurs préoccupations.
Les mesures de relance chinoises massives vont exacerber les tensions inflationnistes mondiales.
Aujourd’hui, à la suite de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, des blocages « Covid zéro » et de la montée des impulsions inflationnistes dans le monde, un profil de risque nouveau apparait .
Ainsi, la probabilité de politiques désinflationnistes a considérablement diminué partout, cette dynamique étant désormais intégrée aux marchés obligataires mondiaux.
Surveillez également le dollar . Un dollar chancelant serait une validation du scénario de l’ouragan fournissant un carburant supplémentaire au boom mondial des matières premières, tout en affaiblissant la confiance internationale dans les marchés du Centre américains.
Pour la semaine :Le S&P500 a chuté de 1,2 % (baisse de 13,8 % depuis le début de l’année) et le Dow a baissé de 0,9 % (baisse de 9,5 %).

Les services publics ont perdu 1,2 % (en hausse de 2,2 %).
Les banques ont chuté de 1,7 % (baisse de 13,5 %) et les courtiers ont chuté de 2,3 % (baisse de 15,1 %).
Les Transports sont inchangés (-12,3%).
Le S&P 400 des Midcaps a chuté de 0,7 % (-11,3 %) et les Small Cap du Russell 2000 ont reculé de 0,3 % (-16,1 %).
Le Nasdaq100 a baissé de 1,1% (en baisse de 23,1%).
Les semi-conducteurs ont chuté de 1,7 % (-22,4 %).
Les Biotechs ont chuté de 2,6% (-16,5%).
Bien que le lingot ait glissé de 3 $, l’indice de l’or HUI a augmenté de 0,7 % (hausse de 1,3 %).
En 30 ans de bourse je n’ai jamais vu ce que je vois sur les marchés à savoir un environnement adverse et une correction significative dans laquelle les indices européens surperforment significativement les indices US. Je parle bien du core market ; je compare les indices européens au S&p 500.
La baisse de l’euro ne suffit pas à l’expliquer.
Quand les marchés ont vraiment soif ce sont les marchés européens qui baissent les premiers ( les anglo-saxons nous vendent) puis les marchés US ( les anglo-saxons vendent leurs propres marchés ce qui leur permet de racheter leurs positions gagnantes en Europe).
En d’autres termes quelque chose ne colle pas. D’après moi nous ne sommes pas dans un vrai marché d’aversion au risque. Les marchés devraient rester volatiles et même si c’est contre intuitif dans un tel contexte on ne peut pas exclure que le rebond se poursuive encore à ct.
Pour l’instant la tempête a eu lieu dans un verre d’eau et je ne doute pas qu’elle en sortira mais ni la guerre, ni l’inflation, dans leurs intensités actuelles, ne semblent pouvoir en être les catalyseurs.
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Je suis un béotien, vous savez. Imaginons que les taux deviennent hors de contrôle des BC, chute des bourses, les banques grippent, l’argent des particuliers est bloqué, bank-run, panique….
Les banques centrales déverseront alors un tsunami de liquidités, c’est la seule chose qu’elles savent faire.
Cela suffira-t-il à calmer la panique selon vous (encore une fois) ou bien plus personne n’aura confiance et là… c’est l’Aventure. Le chaos. Est-ce que je me trompe, dans les grandes lignes ?
Question égoïste : dans ce scénario (plutôt inflationniste), que valent des billets de banque à la maison ?
N’est-ce pas l’occasion de faire le reset de l’euro actuel, pour un euro numérique de BC à cette occasion également ? (ne jamais laisser passer une bonne crise)
Arrêtez-moi si ce que je dis est stupide.
Merci
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Le problème de ne pas avoir de cash à la maison c’ est si le distributeur s’ arrête de donner des billets à la banque. S’ il n’ y a aucun problème pourquoi la loi Sapin 2 ?
1- du cash ( avec 1000 ou 1500 balles même avec une forte inflation cela nous donne quelques temps pour réagir ).
2- Stockage de nourriture ( les gens qui ont faim c’ est le pire ).
Lorsque l’ on veut préserver sa liberté il ne faut rien attendre de personne. Bien entendu ils ont censuré la vidéo, mais je peux vous garantir que je n’ ai jamais vu un chef d’ État dans un tel énervement. Si vous refusez le vaccin vous allez être affamés !
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