L’indice du dollar a gagné 0,6 % mardi, revenant au-dessus de 110. Les devises des marchés émergents étaient sous pression, avec le zloty polonais, le peso chilien, le forint hongrois et la couronne tchèque tous en baisse d’environ 1 %. L’euro descend aux enfers on est autour des 0,96-0,97 contre dollar!
Deux phénomènes sont à l’œuvre: d’une part la hausse des taux des autorités monétaires américaines et d’autre part l’aggravation de la situation géopolitique.
Ces deux phénomènes se combinent , produisent une montée considérable du facteur risque alors que celui ci a été réprimé pendant plus d’une décennie par une politique monétaire imbécile. Cette politique a empêché les marchés d’être efficaces. Les banques centrales ont « supprimé » le risque, empêché que son prix soit correct et il revient comme une vengeance. Plus que celui des taux, c’est le vrai prix du risque qui refait surface.
Plus particulièrement, les marchés des changes sont sur le qui-vive ils attendent les interventions des banques centrale. La Banque de Corée a pris des mesures pour soutenir le Won, tandis que les avertissements d’intervention des responsables japonais ont atteint leur paroxysme.
Pendant ce temps, un accident au Japon semble inévitable.
22 septembre – Financial Times:
« Le Japon est intervenu jeudi pour renforcer le yen pour la première fois depuis la fin des années 1990, après que la monnaie a chuté à un plus bas de 24 ans sur les promesses de la banque centrale de s’en tenir à sa politique ultra-laxiste. Masato Kanda, le plus haut responsable de la monnaie du pays, a déclaré que le gouvernement avait « pris des mesures décisives » pour faire face à ce qu’il avait averti qu’il s’agissait d’un mouvement « rapide et unilatéral » sur le marché des changes… Shunichi Suzuki, ministre des Finances, a refusé de commenter le l’ampleur de l’intervention…
La Banque populaire de Chine est clairement aux prises avec ses propres difficultés pour maintenir la stabilité monétaire.
19 septembre – Bloomberg :
« Le yuan a chuté, c’est une indication que les dernières tentatives de la Chine pour renforcer la devise avec un recul record du taux de référence et des avertissements verbaux retiennent à peine une vague de vente. La Banque populaire de Chine a fixé le yuan à 6,9396 pour un dollar, soit 647 pips de plus que l’estimation moyenne d’une enquête Bloomberg auprès d’analystes et de traders, la différence la plus importante jamais enregistrée depuis que Bloomberg a lancé l’enquête en 2018. Le yuan onshore a chuté de 0,6 % Lundi, les médias d’État ont cité le régulateur comme disant la semaine dernière, « les entreprises ne devraient pas parier sur la direction et l’étendue des mouvements de devises ».
Le monde bancaire et financier se disloque sous les coups de boutoirs paniqués des autorités américaines. Elles font payer au RoW leur propre erreur d’appréciation sur le caractère temporaire de la hausse des prix!
Le risque bancaire mondial montre son horrible tête.
Les CDS des «quatre grands» banques chinoises ont chacun bondi d’environ 10 points de base, les gains les plus importants en une seule session depuis le pic «sans risque» du 15 juillet.
Tout indique une escalade rapide des risques systémiques en Chine. Les CDS de la China Construction Bank ont bondi de 32 points cette semaine à 127 points de base, le plus haut des données remontant à 2019 (et en hausse par rapport à 37 points de base au début de 2021) et plus de 50 % au-dessus du pic de mars 2020. Les CDS de l’Industrial & Commercial Bank of China (ICBC) ont bondi de 25 à 116 points de base – le sommet des données remontant à 2017. Pour la perspective, les CDS de l’ICBC se sont négociés à 33 points de base au début de 2021, après avoir atteint un sommet de 72 points de base pendant la panique pandémique de 2020 . Les CDS de la Banque de Chine ont augmenté de 26 à 120 points de base, le plus haut depuis 2014
L’aversion accrue pour le risque ne s’est pas limitée aux banques chinoises.
Les CDS des banques européennes ont bondi, les CDS de la dette bancaire (subordonnée) bondissant de 19 points de base (le plus grand mouvement depuis juillet).
Les banques britanniques Barclays (123 points de base) et Natwest (115 points de base) ont vu les prix des CDS bondir de 16 points de base.
Credit Suisse CDS a augmenté de 10 points de base, Commerzbank huit (118 points de base), Deutsche Bank huit (137 points de base) et UBS huit (89 points de base).
Les banques américaines ne sont pas à l’abri. Le CDS de JP Morgan a augmenté de cinq (92 points de base) mardi, Citigroup de six (108 points de base), Goldman de cinq (113 points de base) et de Morgan Stanley de cinq (106 points de base).
La politique américaine provoque des craquements sinistres.
Les marchés mondiaux des devises se sont disloqués, créant une énorme situation difficile pour la communauté mondiale des spéculateurs à effet de levier.
Malgré les efforts répétés de Pékin pour soutenir l’affaissement du renminbi, la devise chinoise a encore baissé de 2 % cette semaine (en baisse de 10,8 % depuis le début de l’année).
Les marchés obligataires mondiaux ont également montré une instabilité dangereuse. Les rendements à dix ans ont bondi de 10 ou 11 points de base mardi en Italie et sur l’ensemble des marchés obligataires périphériques européens, avec des rendements du Bund en hausse de 12 points de base pour atteindre un plus haut de neuf ans (1,92%).
23 septembre – Financial Times :
« Les obligations d’État britanniques ont été fortement vendues et la livre a atteint un nouveau plus bas en 37 ans face au dollar alors que les investisseurs craignaient que les réductions d’impôts et les subventions énergétiques de Kwasi Kwarteng placent la Grande-Bretagne sur une trajectoire budgétaire « instable ». Les coûts d’emprunt à long terme ont augmenté dans l’une des plus fortes augmentations hebdomadaires jamais enregistrées ». La livre sterling est tombée vendredi en dessous de 1,10 $ pour la première fois depuis 1985, tandis que l’indice boursier FTSE 100 a glissé de 2,3 %.
Un colossal mouvement de deleveraging/désendettement secoue la finance mondiale. La musique arrête de jouer, il n’y a pas assez de chaises pour tout les danseurs, la mer se retire, on commence avoir qui se baigne nu!
Le monde financier a bien joui lors de la montée du niveau de la mer du Pognon, il paie symétriquement la souffrance maintenant que la grande marée reflue.
Lorsque les Etats Unis pratiquent des politiques monétaires stimulantes, ils créent des dollars , ouvrent les robinets de liquidités et baissent les taux d’intérêt.
Les détenteurs de capitaux mondiaux abandonnent leurs placements aux USA et se précipitent pour chercher des performances meilleures ailleurs.
Le flux des capitaux va donc des Etats Unis vers le reste du monde, vers le RoW.
Cela provoque baisse du dollar, hausse des devises du RoW et le levier, le leverage, l’endettement spéculatif mondial augmente. On emprunte bon marché pour spéculer sur des véhicules qui rapportent plus que ne coûtent les dettes.
C’est exactement le phénomène inverse qui se produit lorsque les autorités monétaires américaines décident que cela a assez duré et qu’il faut donner la priorité sinon réelle, du moins politique/cosmétique à la lutte contre la hausse des prix.
La politique monétaire, les discours, les guidances, tout devient alors restrictif. Les taux montent, les spéculateurs endettés en dollars font la courette, le dollar monte, les devises du RoW baissent, les liquidités fuient le RoW. Les banques chancellent.
Les craquements se multiplient, les gouvernements hors des USA sont coincés, ils ne peuvent plus mener la moindre politique raisonnable et adaptée. Les pays périphériques deviennent ingérables.
Voila le prix de la soumission et de la vassalitude. Voila le prix à payer pour un système centré, centralisé, unilatéral, géré par des irresponsables. ..qui fuckent everybody else.
Y a t-il une limite a ce phénomène ? Oui mais elle est éloignée. La limite c’est lorsque les dislocations dans le RoW commencent à produire un choc en retour aux USA.
La limite c’est lorsque les dislocations dans le RoW commencent à produire un choc en retour aux USA.
C’est ce qu’il faut comprendre. Et il faut comprendre aussi qu’un jour viendra où ces limites seront dépassées et où les USA seront définitivement emportés par leurs turpitudes.
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« Voila le prix à payer pour un système centré, centralisé, unilatéral, géré par des irresponsables. ..qui fuckent everybody else. »
/sarc on
tout cela ira mieux quand le systeme centralise,unitaleral sera pilote par une IA /
/sarc off
qui aura une ligne de code prevue pour baiser tous les autres…
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désolé,je voulais dire « pivoter après la défaite des démocrates »
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Blackrock est aussi touchée:baisse d’au moins 20% du cours de l’action et du volume d’actifs.
Cependant:les élections de midterms sont dans deux mois a peine.Powell joue-t-il contre les démocrates?Avant de pivoter après leur victoire?
Je ne vois pas comment Powell peut s’en sortir en continuant de monter les taux agressivement:les us ont une dette énorme a faire rouler,et chaque hausse des taux paralyse un peu plus le roulement.
S’il suffisait de monter les taux et de continuer la meme politique qu’avant…
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