La Turquie persiste et signe, elle ne s’alignera pas sur les sanctions occidentales contre la Russie
Contrairement à l’Union européenne et aux Etats-Unis, le chef de la diplomatie turque a rappelé à son homologue américain que la Turquie ne sanctionnera pas la Russie. Ankara a toutefois rappelé que son pays n’aiderait pas à contourner les sanctions.
«La Turquie ne se joint pas aux sanctions [contre la Russie]. Elle ne se joint pas aux sanctions unilatérales. Nous suivons les décisions prises par l’ONU», a précisé le 20 février Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse avec Anthony Blinken à Ankara.
Il a tout de même ajouté que son pays ne permettrait pas le contournement des sanctions américaines et européennes par le biais de la Turquie : «nous avons été clairs à ce sujet dès le début et nous ne permettrons pas que cela [le contournement des sanctions] soit fait».
La Turquie, puissance d’équilibre ?
«Nous recevons régulièrement des informations de l’UE. Nous prenons tout cela en compte et l’examinons lors des réunions du Conseil des ministres», a de surcroît précisé Cavusoglu.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a achevé ce 20 février une visite de deux jours en Turquie. Il a affiché le soutien des Etats-Unis après le séisme dévastateur et s’est voulu rassurant sur l’état des relations bilatérales, parfois tendues. Les Etats-Unis reconnaissent à la Turquie un rôle constructif : depuis le début du conflit en Ukraine le 24 février 2022, Ankara – qui maintient de bonnes relations à la fois avec Kiev et Moscou – a offert sa médiation pour y mettre fin.
Depuis le mois de mars 2022, la Turquie refuse de participer aux sanctions contre la Russie. «N’oublions pas que nous ne pouvons pas écarter nos relations avec la Russie» avait alors déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.
t.me/russiejournal
La communauté mondiale a le droit de savoir ce qui est arrivé sur les Nord Stream, insiste Pékin
La destruction des Nord Stream a causé du tort à la communauté internationale, qui est en droit de demander des comptes, selon le ministère chinois des Affaires étrangères. Le silence occidental sur le sujet est selon lui déroutant.
Près de cinq mois après le sabotage des gazoducs Nord Stream, les responsables n’ont toujours pas été formellement identifiés. Une anomalie selon Pékin, qui a appelé à mener une enquête approfondie sur l’incident.
L’attentat sur les structures a porté préjudice aux marchés de l’énergie et a eu des répercussions écologiques, ce qui devrait pousser la communauté internationale à faire la lumière sur les faits, a ainsi affirmé Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
❗️« Les gazoducs Nord Stream étaient autrefois qualifiés de « bouées de sauvetage » pour l’énergie européenne. Les explosions ont eu un impact grave sur le marché de l’énergie et sur l’écologie mondiale… Il est impératif de mener une enquête objective, impartiale et professionnelle sur cette affaire », a déclaré le diplomate.❗️
Le silence des médias et des responsables américains sur la question est déconcertant, a ajouté l’officiel. Même refrain en Europe, alors que les sabotages n’ont pas arrangé les affaires des Vingt-Sept, embourbés dans une crise énergétique d’une ampleur jamais vue. Ces silences gênés ne font qu’accentuer les soupçons de l’opinion, a souligné Wang Wenbin.
De célèbres journalistes sur le coup
L’affaire du Nord Stream a pris une nouvelle tournure ces dernières semaines, après les rerévélations de Seymour Hersh, célèbre journaliste américain lauréat du prix Pulitzer. Celui-ci a publié une enquête, accusant directement les États-Unis et l’Otan du sabotage. Des explosifs auraient été installés sur les conduites des gazoducs durant l’opération Baltops à l’été 2022, par des plongeurs américains et avec l’aide de la Norvège.
Les charges auraient par la suite été activées à distance.
L’hypothèse de Seymour Hersh a été par la suite soutenue par le journaliste américain John Dougan. Celui-ci a déclaré avoir reçu une lettre anonyme d’un des participants aux exercices BALTOPS 22 de l’Otan, qui détaille le sabotage.
Les gazoducs Nord Stream avaient été victimes d’un sabotage le 26 septembre, déversant près de 70 tonnes de gaz par heure, comme l’avaient calculé des scientifiques chinois. Le Président russe Vladimir Poutine avait fustigé un « acte de terrorisme international ».
SUR LE FRONT D’ARTEMOVSK
La situation actuelle confirme la stratégie d’encerclement du bastion ukro-atlantiste d’Artemovsk (Bakhmut) par les forces russes.
Dans le chaudron qui se dessine se trouve une dizaine de brigades ukro-atlantistes (initialement entre 20 et 30 000 hommes) avec des unités spéciales de nationalistes (Azov), d’islamistes radicaux (Ichkérie) et de mercenaires occidentaux (légion internationale)
Mais attention ! la réussite de cet encerclement, qui n’est pas pour demain, dépend de plusieurs paramètres :
CÔTÉ UKRAINIEN :
– la volonté de l’EM ukrainien de se maintenir à Artemovsk ou de l’évacuer avant son encerclement.
– l’envoi potentiel de renforts ukro-atlantistes supplémentaires pour maintenir l’approvisionnement.
CÔTÉ RUSSE:
– une augmentation des effectifs, nécessaires pour le corridor d’encerclement,
– une augmentation drastique des munitions d’artillerie pour les tirs d’appui et d’interdiction.
En attendant des combats très violents continuent dans ce secteur.