Editorial: Chantage à la neutralité suisse. Le Crédit Suisse est un coup de semonce aux Allemands. Regardez ce qui va arriver à votre Deutsche Bank si vous ne marchez pas droit. Ch

Texte entièrement remanié. Lisez jusqu’a la fin.

J’avoue que c’est à contrecoeur que j’écris sur les évènements qui secouent le monde bancaire et financier.

Quand on a tout expliqué, tout analysé depuis le début des années 80 et, que l’on a tout prévu, que tout se passe comme anticipé , l’actualité a comme un gout de vomi.

Tout a été voulu. Rien n’est le fait du hasard ou de pas de chance.

Tout était écrit depuis le milieu des années 60, puis 1971, puis 1973 , puis … les multiples crises qui ont nécessité l’instauration du Put par Greenspan , …puis 2008 qui a déclenché la grande fuite en avant, ….puis 2020 qui a traité les effets de la crise sanitaire par une débauche de transferts sociaux, puis une production colossale de crédit et de monnaie …puis 2022 quand on a militarisé la finance et les changes .. puis …en 2023 quand les Etats Unis ont voulu forcer tous les pays occidentaux à s’aligner derrière eux pour respecter les sanctions et transformer l’OTAN en une alliance offensive contre la Russie et la Chine .

Vos gouvernements sont coupables lorsqu’ils vous dissimulent la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ils refusent de vous informer, de faire alliance avec vous dans cet affrontement terrible, féroce, souterrain.

Tout était prévisible et prévu. Ce n’est pas de la vantardise, je ne me suis trompé sur rien!

Tout a été traité de la même façon arrogante et unilatérale c’est à dire pour durer et non pour traiter les problèmes.

Tout est politique

Tout est géopolitique.

Tout ce que vous lisez est un tissu de conneries et , de la part des autorités, c’est un tissus de mensonges.

C’est le système BWII ; le système Bretton Woods II qui est en train de craquer, de se fissurer, C’est le marché de l’eurodollar qui tangue. C’est le grand cycle du crédit qui a pris naissance à la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui a touché ses limites et qui subit les saubresauts, les spasmes de sa prolonagtion par les artifices.

La dislocation n’est pas cantonnée, localisée ni à la banque, ni à la finance ni à l’Europe, ni aux USA, ni …

Le système est un tout et les pièces de ce tout sont interdépendantes. Je ne dis pas tout, je survole juste ce qui est nécessaire pour la compréhension .

Je ne vais par résumer tout ce que j’ai écrit depuis le début des années 82 lorsque j’ai étudié la dérégulation .

Mais je vais faire quelques remarques;

La dérégulation et la financiarisation sont des évolutions qui ont pris naissance à l’intérieur de la sphère de la production.

-Les problèmes, les antagonismes et les contradictions qui ont produit la constitution d’un système pervers s’originent dans la production.

-Ce qui implique que les problèmes qu’il faudrait traiter pour résoudre les dysfonctionnements financiers ne sont pas prioritairement dans la sphère financière mais dans l’économie réelle.

C’est ma divergence fondamentale avec la masse des commentateurs. On a cru résoudre des problèmes de l’économie réelle en s’envoyant en l’air dans l’imaginaire financier: on a séparé les corps (l’économie réelle) des ombres,(les signes monétaires et financiers) . On a autonomisé la sphère financière, on a décrété qu’elle était capable de créer de la Valeur. on a cru que rajouter des zéros dans les livres de comptes créait de la richesse.

On est entré dans le monde des Magiciens et des Alchimistes.

L’origine du système actuel c’est l’ordre mondial à la fin de la seconde guerre mondiale.

Le système monétaire consacrait à la fois le rôle central du dollar, la puissance américaine et la vassalité des autres pays à l’égard des Etats Unis .

Tout le monde savait que le système était dangereux car il reposait sur les déficits américains, ce qui signifiait qu’à long terme la poursuite de ce système reposait sur sa marche vers sa propre destruction.

Une période de prospérité s’en est suivie, liée à la reconstruction keynésienne post-conflit.

Cette prospérité s’est accompagnée de taux de profitabilité élevés, de taux d’investissements satisfaisants et d’une bonne croissance.

Au début des années 60 la gestion financière américaine a été pervertie , on a voulu à la fois financer la guerre, la défense et les dépenses sociales. On a volu également sauver la Livre Sterling, mais c’est une autre histoire.

Les règles de l’orthodoxie financière ont été assouplies puis bafouées, le dollar a commencé à être contesté, en particulier par les européens profiteurs qui voulaient le parapluie américain sans participer à ses coûts.

Nixon a réagi.

Les Etats Unis se sont fachés, ils ont renié leur parole et libéré le dollar de toute contrainte, ils ont pu en créer autant qu’ils le désiraient et produire autant de crédit qu’ils en avaient envie; ils ont développé leur segnieuriage. Les vassaux ont baissé la tête.

Les Etats Unis se sont installés dans le déficit chronique, croissant et ils se sont organisés dans un régime de déficit systémique. Ils ont prelevé les richesses réelles du monde entier en échange de promesses de papier qui ont constitué le socle/sous-bassement de la financiarisation. La financiarisation a fait un bond considérable, elle a produit ses structures, ses superstructures, son appareil, ses théories, ses justifications , son ordre global. Mais elle était hierarchisée, tout reposait sur le socle américain.

Un marché du dollar hors Etats-Unis s’est developpé, il est devenu la matière première bancaire. Et les banques mondiales y ont vu une aubaine.

Les banques mondiales ont établi des business plan pour capter les excédents du système hors Etats Unis, business plans qui consistaient à recycler les dollars issus des déficits américains vers les USA , de moins en moins pour financer les échanges commerciaux et de plus en plus pour financer les acquisitions d’actifs et les dépenses d’investissements . Elles ont gagné un pognon de dingue mais en contrepartie, elles se sont dollarisées. Elles se sont rendu dépendantes du dollar, des dollars hors des USA; de la City, de la Fed, de la SEC et de la juridiction américaine, du DOJ.

Les banques mondiales se sont donc dollarisées et elles ont travaillé des matières premières monétaires dont leur gouvernement et leur propre banque centrale n’étaient pas producteurs. Les banques suisses par exemple travaillent une matière première, le dollar qui n’est pas produite par la BNS mais est produite par le système américain. La Suisse en raison de ses banques surexposées, insérées dans le maillage américain et soumises à la loi du plus fort, la Suisse est tenue par les couilles ! D’ou, souvenez vous-en, l’abandon sous pression, du secret bancaire suisse en son temps et de l’over-reach fiscal des Etats Unis.

Idem pour l’Allemagne, idem pour la France. On l’a vu avec les amendes infligées aux grandes banques françaises lors des violations d’embargos et de sanctions; le lien est maintenant établi et serré entre la géopolitique, la guerre et la finance, la banque, la monnaie.

 Le Crédit Suisse est dans la tourmente, parce que la SEC, le gendarme boursier américain, les a bruyamment forcé à retarder la publication de leur rapport annuel, finalement paru mardi, pour y faire ajouter qu’il y avait « des failles substantielles » dans leur contrôle des risques.

Je n’ai pas de doute sur l’insincérité des comptes du Crédit Suisse qui est une planche pourrie… Et je n’en ai pas davantage sur les intentions de la SEC qui a volontairement jeté le Crédit Suisse au feu en les humiliant publiquement.

C’est un point important : Si les conditions de la crise du Crédit Suisse sont réunies de manière quasi permanente depuis 2009, ce n’est pas un choc externe ou la contagion de la faillite de Silicon Valley Bank qui ont entraîné le CS dans une spirale infernale : La crise a été déclenchée par la SEC américaine quand elle a forcé le CS à avouer publiquement des failles dans leurs comptes.

Je ne la traite pas ici car c’est long et complexe, mais l’autre grande conséquence de l’histoire de la financiarisation c’est la deconnection de plus en plus grande de la Sphère Financiere dans son ensemble d’avec la Sphère de l’Economie Réelle, autrement dit la constitution d’une myriade de bulles.

Les bulles se sont formées à la faveur de taux d’intérêt quasi nuls et orientés à la baisse et à la faveur de la création de crédit facile en continu au mépris des solvabilités sous jacentes.

Les bulles sont des promesses, des droits futurs sur des richesses réelles.

Si la masse des bulles progresse plus vite que la masse des productions de richesses réelles cela cré un besoin de Réconciliation.

Le besoin de Reconcialiation entre la masse de promesses émises et la masse de promesses que l’on peut tenir crée un besoin de rapprochement; ce besoin se manifeste de façon aléatoire en fonction des évènements mais il est incontournable.

Ce besoin peut etre satisfait de deux façons ;

soit par destruction de promesses

soit par inflation des prix des biens et de services réels

Bien entendu on peut panacher et faire un mélange des deux.

C’est ce qui se produit au niveau mondial en ce moment: destruction et inflation.

Le besoin de rapprochement est en cours par les deux voies:

d’abord la destruction de droits financiers, les faillites , les effondrements de valeur bousrsières ou quasi boursières comme les cryptos, ou

ensuite par la hausse des prix des biens et des services c’est à dire par la baisse du pouvoir d’achat des monnaies.

Vous comprenez je crois qu’au niveau mondial ceci est une lutte féroce; c’est à qui détruira l’autre et le forcera à rogner ses prétentions; à baisser son pantalon.

Chaque pays veut que ce soient les autres qui paient et soient détruits et que son inflation propre soit minimum.

Chaque pays veut que ce soient les autres qui souffrent, qui paient qui soient en ruines ou en faillite partielle .

Je crois que vous avez compris que la quasi faillite du Credit Suisse est la liquidation d’un maillon faible dans le cadre du colossal affrontement géopolitique qui est en cours. Cela s’analyse de cette façon au niveau historique: mise au pas de la Suisse et de son système.

Mais c’est un coup de billard et de semonce ; le Crédit Suisse est un exemple, destiné aux Allemands.

Les Etats Unis leur disent , et ils disent à Scholz; regardez ce qui va arriver à votre Deutsche Bank si vous ne marchez pas droit.

Deuxième avertissement après la destruction de Nord Stream 2!

En Prime

L’ambassadeur des États-Unis à Berne, Scott Miller : « La Suisse traverse sa pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale . Elle est confrontée à ce que signifie la neutralité. Nous les comprenons et les respectons. Mais ce n’est pas une construction statique. La Suisse ne peut prétendre à la neutralité et permettre à l’une ou aux deux parties d’utiliser ses lois à leur avantage. Ça arrive. Le Conseil fédéral a interdit à d’autres États de transférer des armes à l’Ukraine afin de se protéger et de protéger leurs infrastructures critiques. La Russie, qui viole tous les principes du droit international, bénéficie de l’interdiction de réexportation.

Considérant que _la deuxième plus grande banque suisse s’est effondrée précisément après l’effondrement de trois banques américaines, une telle déclaration ressemble à un chantage direct de Berne par des conservateurs américains: renoncez à la neutralité et commencez à fournir des armes au régime de Kiev – vous vivrez aussi bien nourri et riche qu’avant ; ne refusez pas – les pires moments sont en route.

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