La crise n’est ni financière, ni bancaire, ni monétaire, elle est dans son essence politique.
Elle est politique au sens ou, face à un problème de nature profondément économique- le ralentissement de la croissance, de l’investissement et de la productivité- on a choisi de se lancer dans une fuite en avant financière. On a choisi de ne pas traiter les problèmes de fond et de les masquer par le recours au voile du crédit, aux manipulations monétaires et finalement par le recours à la spéculation.
Le jeu, la spéculation tout ce que l’on appelle l’appétit pour le risque ne servent qu’à masquer cette réalité profonde: la spéculation a été voulue comme moyen d’augmenter la demande d’actifs financiers, de stabiliser les actifs financiers, de les surévaluer, ou d’empêcher qu’ils baissent.
On a divisé le titre financier en deux : le corps et l’ombre.
Le corps c’est la valeur fondamentale du titre et l’ombre, c’est le billet de loterie, c’est le bon de droit à une plus value ou à un écart de cours. Le prix des actifs est ainsi dopé et bonifié par les espoirs des joueurs.
On a découvert le mouvement boursier perpétuel: quand l’appétit pour le jeu chute, quand l’entropie grimpe et que le système refroidit, que les billes de loterie deviennent perdants, on baisse les taux d’interêt ce qui les revalorise mécaniquement et on injecte des liquidités et du crédit pour le levier, le tour est joué.
On a branché sur les actifs financiers une loterie qui avec ses espoirs de gains faciles a fait oublier la fonction de base de l’investissement.: produire des vraies richesse réelles.
Cette vilenie, cette trahison vient de loin. Elle vient des réécritures de la crise de 1929 .
La crise de 29 était une crise de surproduction, d’excès de capital productif et spéculatif , une crise du profit que l’on transformée pour les besoins de la cause ideologique en crise financière.
Au lieu d’accpter la réalité et d’en tirer les vraies leçons, on a créé un mythe: la crise de 29 est une crise financiere aggravée par les erreurs monétaires.
Je cite:
Il est communément admis que la « grande crise financière » de 2008 aurait pu être évitée si la Réserve fédérale avait renfloué Lehman Brothers. Cela va dans le même sens que la thèse de Milton Friedman/Ben Bernanke, selon laquelle la Grande Dépression était le résultat de l’incapacité de la Fed à imprimer suffisamment d’argent pour recapitaliser le système bancaire américain.
Bernanke a conclu son discours du 8 novembre 2002, « À l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire de Milton Friedman » : « Je voudrais dire à Milton et Anna [Schwartz] : Concernant la Grande Dépression. Vous avez raison, nous l’avons fait. Nous sommes très désolés. Mais grâce à vous, nous ne le ferons plus.
Les actifs totaux de la Réserve fédérale étaient de 836 milliards de dollars lorsque Bernanke est devenu président de la Fed en février 2006.
Les actifs de la Fed avaient quintuplé pour atteindre 4,0 trillions à la fin de son mandat (février 2014) – sur le chemin d’un pic de 8,97 trillions en avril de l’an dernier : multiplication par 10 en 14 ans !
Quand je dis que la crise est à son origine économique cela signifie que je mets au centre de la problématique la question du profit: quand le profit d’origine productive est jugé insuffisant alors le système s’oriente toujours vers le profit speculatif et pour cela il faut qu’il joue avec la presse à imprimer la monnaie.
La ou la crise prend sa dimension politique c’est quand les partenaires sociaux, les classes sociales sont passives et dépossédées; alors qu’elles devraient refuser cette voie, alors qu’elles devraient mettre un frein vigoureux à la spéculation et à son alimentation/financement par la monnaie et le crédit , elle ne fait rien.
Elle ne fait rien parce que les peuples souverains ont été bernés, dépossédés, et ils ont accepté que la planche a billets soit indépendante! Indépendante du peuple souverain, mais totalement dépendante des oligarchies !
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Difficile de comprendre quelque chose dans le fonctionnement de la finance, même en lisant les sujets ici.
Cet aspect obscur et voulu comme cela, ne permet vulgum pecus de comprendre les rouages de ce machin, tout au plus d’en appréhender plus ou moins organiquement l’extrême danger du système
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Les peuples souverains n’ont rien accepté, les personnes dans le peuple qui s’intéressent à comprendre le fonctionnement des choses ne sont tout simplement pas assez nombreuses mais aussi les peuples préfèrent acheter un mensonge qui les rassure qu’une vérité qui dérange, les gens sont tel que les décrits le grand inquisiteur que j’ai découvert grâce à vous, tout est dit dans cette parabole des frères Karamazov tout est dit par Dostoïevski. Tout est encore dit dans la sinistre farce du Covid avec sa horde de petits chefs malfaisants et de soumis conformistes prêts à supprimer les esprits différents, Il est tellement plus facile de faire le mal que de faire le bien.
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