Il n’y a pas que la guerre en Ukraine, il y a une véritable guerre financière qui est en cours. Une guerre contre la crise, guerre contre les déséquilbres bancaires et financiers.
Cette guerre est tellement importante que tous les coups sont permis
Je vous rappelle que dans les guerres, la première victime est toujours la vérité.
La présidente de la BCE, Lagarde , a déclaré à plusieurs reprises aux investisseurs et aux analystes qu’il n’y avait « pas de compromis » entre la lutte contre l’inflation en augmentant les taux d’intérêt et la préservation de la stabilité financière. Ce qu’elle a voulu faire croire c’est que l’on pauvait lutter contre l’inflation par la politique monétaire, mais que si on arretait cett politique monétaire, cela ne generait pas la lutte contre l’inflation!!! On ferme le robinet monétaire pour lutter contre hausse des prix, mais si on rouvre le robinet monétaire cela ne gêne pas la lutte contre la hausse des prix.
Cette affirmation répétée de Lagarde est au mieux un non-sens , au pire un mensonge. C’est une idiotie logique mais en plus une imb’cilité théorique.
En effet, un nouvel article rédigé par d’éminents universitaires financiers, dont l’ancien gouverneur de la Reserve Bank of India, constate, explique et prouve que « les preuves suggèrent que l’expansion et la contraction des bilans des banques centrales impliquent des compromis entre la politique monétaire et la stabilité financière ».
https://www.nber.org/papers/w31050
Résumé.
When the Federal Reserve (Fed) expanded its balance sheet via quantitative easing (QE),
commercial banks financed reserve holdings with deposits and reduced their average maturity.
They also issued lines of credit to corporations.
However, when the Fed halted its balance-sheet
expansion in 2014 and even reversed it during quantitative tightening (QT) starting in 2017, there
was no commensurate shrinkage of these claims on liquidity.
Consequently, the financial sector
was left more sensitive to potential liquidity shocks, with weaker-capitalized banks most exposed.
This necessitated Fed liquidity provision in September 2019 and again in March 2020. Liquidityrisk-exposed banks suffered the most drawdowns and the largest stock price declines at the onset
of the Covid crisis in March 2020.
The evidence suggests that the expansion and shrinkage of
central bank balance sheets involves tradeoffs between monetary policy and financial stability.
je serais très étonné que Lagarde qui n’a aucune compétence dans ces matières, -sa specialité si elle en a une étant le commerce international-, puisse avoir les arguments pour contredire les auteurs réputés de cette recherche. Je suis même sur qu’elle n’est pas capable de la comprenre si j’en juge par les multiples bévues qu’elle commet.
Viral V. Acharya
Stern School of Business
New York University
44 West 4th Street, Suite 9-65
New York, NY 10012
and CEPR
and also NBER
vacharya@stern.nyu.edu
Rahul S. Chauhan
University of Chicago
Booth School of Business
rksc1997@gmail.com
Raghuram Rajan
Booth School of Business
University of Chicago
5807 South Woodlawn Avenue
Chicago, IL 60637
and NBER
raghuram.rajan@ChicagoBooth.edu
Sascha Steffen
Frankfurt School of Finance & Management
Adickesallee 32-34
60322 Frankfurt
Germany
s.steffen@fs.de
Le rejet et l’incomprehension des dangers passés et à venir par les autorités monétaires ne devrait pas surprendre les lecteurs de ce service . je les expose depuis des decennies.
Je vous ai publié il y a quelques heures le lamentable rapport de la Fed sur la stabilité (FSR) redigé en novembre 2022. C’est un monument de conneries .
Je le dis bien sur de manière polémique, mais d’autres le disent de façon plus académique.
Jason Furman écrit apres la crise de 2008-2009 , « La Fed a complètement raté ce qui s’est passé, pas la moindre inquiétude. Une interprétation possible : l’incompétence. Autre interprétation : ce truc est dur à comprendre même s’il est évident rétrospectivement.
Par exemple, en novembre 2022, le FSR « a généralement présenté une image réconfortante du secteur financier. Et il était particulièrement serein pour les banques – à la fois leur capital et leur propension aux paniques ».
Jason Furman, né le 18 août 1970 à New York, est le président du Council of Economic Advisers du 2 août 2013 au 20 janvier 2017.
Le FSR de la Fed n’a jamais procédé à de tests de résistance à des taux d’intérêt élevés.
Et pourtant, lorsque les taux d’intérêt ont commencé à augmenter, il aurait dû être clair que les banques allaient subir des pertes eu égard à la valeur de marché qu’elles n’avaient pas prises en compte dans leurs portefeuilles.
Ce risque a été rejeté dans une note de bas de page parce que la Fed pensait qu’une hausse des taux d’intérêt se traduirait par des gains pour les banques en termes de revenu net d’intérêts.
C’était la même histoire avec la Banque nationale suisse et son évaluation confiante de l’avenir du Credit Suisse il y a quelques mois à peine.
Quant à la régulation, bancaire pour éviter les crises ce fut un échec total
Comme l’a dit un juriste bancaire :« Dans le sillage de la crise de 2008, le Congrès a érigé un énorme édifice juridique pour régir les institutions financières : la loi Dodd-Frank. Et nous avons vu au cours d’un week-end que tout cela n’était qu’un village Potemkine coûteux et gaspilleur. À quoi cela sert-il d’avoir un ensemble massif de règlements… s’ils ne sont pas appliqués?
Avoir des limites d’assurance-dépôts… si elles ne sont pas respectées? Dodd-Frank est toujours dans les livres, mais ses dispositions prudentielles sont pratiquement mortes. Pourquoi quiconque devrait-il suivre ses exigences maintenant, étant donné qu’elles seront ignorées dès qu’elles seront gênantes ? Et pourquoi le public devrait-il avoir confiance qu’il est protégé si les règles ne sont pas respectées ? En effet, quelqu’un a-t-il même regardé le plan de résolution de SVB ou n’était-ce qu’un spectacle ? »
« Je ne sais vraiment pas comment on peut enseigner la réglementation bancaire prudentielle après SVB. Comment pouvez-vous enseigner aux étudiants les règles formelles – supervision, limites d’exposition et de concentration, mesures correctives rapides, plafonds d’assurance-dépôts – quand vous savez que les règles ne sont pas respectées ? »
« Les règles sont toujours jetées par la fenêtre lors de crises financières, puis il y a beaucoup de remue-ménage et de nouvelles règles qui sont suivies jusqu’à la prochaine crise, alors qu’elles ne le sont pas. »
Le chef du plus grand régulateur financier au monde, Pablo Hernández de Cos, président du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, a déclaré la semaine dernière : « La seule façon d’empêcher complètement une panique bancaire serait de les obliger à conserver tous leurs dépôts dans des conditions hautement liquides, mais alors vous n’auriez plus de banques ».
Ce qu’il veut dire, c’est que vous n’auriez plus de banques qui visent à faire des profits par la speculation
Mais, bien sûr, ce n’est pas à l’ordre du jour.
Souvenez vous de cette énormité :
La réduction de la taille des bilans des banques centrales devrait être un processus tout à fait bénin –
comme regarder la peinture sécher
Fed Chair Janet Yellen citing Fed President Pat Harker,
https://www.federalreserve.gov/mediacenter/files/fomcpresconf20170614.pdf
Christine Lagarde, alors ministre de l’économie, a bien dit en 2008 qu’il n’y avait pas de crise financière… L’incompétence dans toute sa splendeur…
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Bonsoir M. Bertez
De nombreuses institutions ont des membres qui, tout en ayant des compétences générales n’en ont aucune spécifique dans le domaine qi leur incombe. Quelqu’un qui se croit compétent mais ne l’est pas tout à fait là où on m’a mis est assez utile pour embrouiller tout le monde.
Ainsi, le Conseil Constitutionnel Français compte bien quelques membres ayant des compétences juridiques mais aucun spécialiste du Droit Constitutionnel. Sinon , comment pourraient ils être « juste obéissants » comme le disait François Mitterrand.
On peut donc supposer que la non spécialiste des questions monétaires qu’est Mme Lagarde ait été mise à ce poste justement pour cette raison. Un des spécialistes que vous citez pourrait s’avérer récalcitrant, ce qu’à Dieu ( ou à ceux qui font simplement son travail!) ne plaise!
Cordialement.
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le souci, c’est quand les taux sont à zéro, les banques de dépôt ne gagnent plus d’argent… Elles prennent donc des risques…
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