Les manifestations massives contre Macron en France se multiplient et elles sont dures.
Macron et ses sponsors veulent forcer l’adoption de réformes des retraites.
Il s’agit de l’une des tentatives des gouvernements des grandes économies de réduire les salaires réels directs et indirects.
Elle est equivalente a une hausse du taux d’exploitaion des salariés .
Les reformes des systèmes de santé et de chomage, les baisses de service public sont allés dans cette direction.
On peut diffcilement rogner plus sur les salaires directs il faut tailler dans les indirects.

Le gouvernement Macron a imposé par décret une « réforme » qui relève l’âge de la retraite de 62 ans à 64 ans.
Les pensions sont vraiment des salaires différés, des retenues sur le revenu du travail vivant pour payer un revenu décent lorsque les gens prennent leur retraite.
Les arguments des élites dominantes sont multiples.
Premièrement, les tendances démographiques, en particulier dans les économies capitalistes avancées, signifient que davantage de personnes atteignent l’âge de la retraite et moins de personnes sont en âge de travailler. Ainsi, l’argument est que des «taux de dépendance liés à l’âge» plus élevés signifient que ceux qui travaillent doivent payer plus d’impôts que ceux qui ne travaillent pas.
Le deuxième argument est que l’espérance de vie a tellement augmenté et que les gens sont en bien meilleure santé que les « années d’écart » entre l’arrêt du travail et la mort ont beaucoup trop augmenté.
L’ironie cruelle est que les coupes dans les retraites que le gouvernement français cherche à imposer pour des raisons démographiques interviennent alors que l’espérance de vie dans les grandes économies a commencé à baisser.
Au cours de la première décennie de ce siècle, l’espérance de vie a augmenté de près de trois ans tous les dix ans. Mais aujourd’hui, l’espérance de vie à la retraite est inférieure de deux ans à ce que l’on prévoyait auparavant.
Espérance de vie moyenne mondiale (années à la naissance)

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/padr.12477
Par ailleurs , ce qui est ignoré, c’est l’énorme disparité d’espérance de vie entre les personnes à faible revenu prenant leur retraite et très dépendantes des pensions de l’État et les personnes plus aisées avec des pensions d’entreprise complémentaires.
Le troisième argument est le coût pour les deniers publics. L’argument est que trop d’argent public va aux retraités, réduisant ainsi les fonds disponibles pour d’autres services et avantages publics importants. Les gouvernements sont contraints d’enregistrer des déficits budgétaires qui augmentent la dette publique et augmentent ainsi les charges d’intérêt qui rongent les dépenses publiques.
Il est vrai que les retraites en France sont plus élevées que dans la plupart des autres pays de l’UE.

Le déficit des retraites en France est infime comparé au coût des mesures mises en place en réponse à la pandémie (165 Md€) et au choc énergétique (environ 100 Md€), ainsi qu’aux engagements du président Macron d’investir davantage dans le nucléaire (50 Md€) et la défense (100 milliards d’euros d’ici 2030).
Cela n’empeche pas les « économistes » main stream de considérer que le « problème des retraites » est à l’origine de dépenses publiques excessives et de déficits.
Voici l’une de ces analyses qui soutient vigoureusement l’attaque de Macron contre les retraites publiques françaises.
« La réforme des retraites en France, centrée sur l’allongement de l’âge de la retraite à 64 ans contre 62 ans, devrait assurer le rééquilibrage progressif du système de retraite d’ici 2030, compte tenu d’une évolution démographique défavorable et d’un déficit croissant. La réforme envoie un signal fort aux partenaires européens et aux institutions internationales de l’intention de la France de préserver la viabilité budgétaire à moyen terme et d’introduire des réformes du côté de l’offre.
De même, le Financial Times, a qualifié la décision de Macron d ‘«indispensable».
« Boucher un trou dans le système de retraite est un gage de crédibilité pour Bruxelles et pour les marchés financiers qui pénalisent à nouveau la mauvaise discipline. »
Le FT a poursuivi :
« S’il reste inchangé, le système de retraite (français) connaîtra des déficits annuels compris entre 0,4 % et 0,8 % du produit intérieur brut au cours du prochain quart de siècle ; (il existe des scénarios de rentabilité plus bénins, mais ceux-ci supposent un miracle de productivité). Ce n’est pas un trou catastrophique : la cotisation minimale pour une retraite à taux plein est déjà assez exigeante à 41,5 ans – et elle grimpe à 43 ans – même si un âge de la retraite à 62 ans semble généreux. Pourtant, c’est un trou qu’il faut combler. »
Le trou déficitaire, pourtant pas très grand doit être comblé. Cela est présenté comme une évidence, mais pourquoi ce trou et pas un autre? Des pensions décentes peuvent être fournies en supprimant d’autres ponctions sur les recettes publiques, par exemple en supprimant des subventiosn ou en stoppant le renflouement les banques ; en optimisant l’augmentation des dépenses d’armement ; en revoyant le système de subventions pour que les entreprises privées investissent dans les combustibles fossiles , en réduisant le coût de tous les autres inactifs qui abondent dans le sysème Français etc.
On peut également choisir une politique macro économique différente. Cela impliquerait de sortir du cercle vicieux malthusien dans le quel les pays occidentaux s’enfoncent pour essayer de preserver le capital moribond ou zombie. En particulier abandonner la volonté forcenée de faire en sorte que tous les créanciers fassent leur plein sur tout, y compris sur les dettes fondamentalement irrecouvrables .
Une augmentation de 1 % du PIB réel moyen par habitant dans les principales économies pourrait fournir suffisamment de revenus supplémentaires aux gouvernements pour maintenir facilement les niveaux et les conditions de retraite actuels.
Et j’insiste sur une augmentation moyenne de la croissance du PIB réel. Tous les 8 à 10 ans, les économies capitalistes connaissent des baisses de production et d’investissement qui affectent considérablement les revenus de l’État et conduisent souvent à des renflouements substantiels des banques et des multinationales, réduisant encore les revenus pour payer les services publics et les retraites. Une économie libérée du boulet de la dette excessive par moratoire ou renégociation ou conversion atteindrait facilement ce taux supplementaire de croissance.
La chute de la croissance, le ralentissement séculaire ne sont pas une fatalité sauf si on choisit le malthusianimse et la dictature du capital mort, inefficace.
Les économies capitalistes connaissent un ralentissement de la croissance économique a cause du fardeau des dettes et de la suraccumulation de capital pourri ou fictif. Avec déjà trois crises, avec la perspective de nombreuses autres a venir ces prochaines années! Pour que la finance fasse son plein on met en place des politiques de freinage delibérées.
La Banque estime que le taux de croissance à long terme maximal du monde devrait chuter à son plus bas niveau de trois décennies d’ici 2030.
Entre 2022 et 2030, la croissance potentielle moyenne du PIB mondial devrait diminuer d’environ un tiers par rapport au taux qui prévalait au cours de la première décennie de ce siècle — à 2,2 % par an.
Pour des pays comme la France, le taux de croissance sera bien inférieur à 2 %, voire à peine 1,2 % par an.
Le poetentiel de croissance dépend de la population en age de travailler et d’une productivité plus élevée de la main d’oeuvre.
La productivité dépend de la croisance des investissements productifs et donc de la profitabilité de ces investissements productifs. La profitabilité des investissements productifs dépend de l’allocation du profit/du surplus dans le système, si le profit va là ou il est socialement et economiquement utile, la productivité progresse, si le profit va là ou il engraisse les couches sociales privilegiées et les parasites, la productivité régresse ou plafonne.
La question des retraites est liée à l’ordre social: qui veut-on protéger? Les vieux ou les ultra riches?