La Chine a lancé une enquete sur le fabricant américain de puces Micron Technology pour des raisons de «sécurité nationale».

Pékin riposte ainsi aux restrictions croissantes imposées par Washington à l’accès chinois à la technologie des semi-conducteurs.

Dans un communiqué publié vendredi soir, l’Administration du cyberespace de Chine a déclaré qu’elle examinerait les importations des produits de Micron afin de maintenir la sécurité nationale, d’assurer la sécurité de son infrastructure d’information et de prévenir les risques causés par des problèmes sur les produits de la société.

Micron Technology, société cotée au Nasdaq, est le plus grand fabricant américain de puces mémoire. Ses actions ont chuté de 4% aux États-Unis après l’annonce.

L’industrie des semi-conducteurs est au cœur du découplage économique entre les deux superpuissances mondiales.

En octobre de l’année dernière, Washington a introduit de vastes contrôles des exportations de puces dans le but de ralentir les progrès de la Chine en matière d’intelligence artificielle et de superordinateurs. Depuis lors, les Pays-Bas et le Japon se sont joints aux États-Unis pour imposer davantage de restrictions. L’annonce de vendredi marque une mesure de représailles de Pékin et ajoute aux défis auxquels sont confrontées les entreprises coincées entre les deux pays.

L’administration Biden a intensifié la pression économique sur la Chine, avec un comité spécial à Washington ajoutant à l’examen bipartite des entreprises américaines opérant sur le continent.

En réponse, les entreprises chinoises étudient les moyens de diversifier leurs chaînes d’approvisionnement.

En septembre de l’année dernière, Micron a annoncé qu’il recevrait environ 320 millions de dollars de subventions du gouvernement japonais pour étendre sa coopération avec les États-Unis.

Bien que la Chine adopte un ton plus conciliant envers les affaires alors qu’elle rouvre après des années d’isolement pendant la pandémie, il y a des signes qu’il pourrait y avoir plus de représailles en réponse aux restrictions de Washington.

La semaine dernière, les principaux chefs d’entreprise américains, dont le chef d’Apple, Tim Cook, ont fait profil bas au China Development Forum, une occasion annuelle pour eux de rencontrer de hauts responsables à Pékin. Les Pays-Bas et le Japon ont conclu en janvier un accord avec les États-Unis concernant les exportations de semi-conducteurs, ces derniers dévoilant vendredi des restrictions sur 23 types d’équipements . L’accord est conçu pour couper l’accès de la Chine aux puces avancées qui pourraient être utilisées dans des armes et des machines sophistiquées.

Tan Jian, l’ambassadeur de Chine aux Pays-Bas, a mis en garde le mois dernier contre les « conséquences » si le pays allait de l’avant avec des restrictions à l’exportation.

Dans son rapport trimestriel publié en mars, Micron a déclaré que « le gouvernement chinois pourrait nous empêcher de participer au marché chinois ou nous empêcher de concurrencer efficacement les entreprises chinoises ».

Source FT