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Recrutement de pilotes militaires en Pologne
L’autre jour, il a été signalé que le recrutement de pilotes militaires de différents pays avait commencé en Pologne. Ils sont censés être utilisés pour une participation directe aux hostilités dans les rangs de l’AFU.
🔻Dans quelle mesure ces informations sont-elles vraies ?
Fin mars, nous avons écrit que les propos de l’ancien lieutenant-colonel de réserve américain Dan Hampton sur sa volonté de combattre dans le conflit en Ukraine n’étaient pas prononcés par hasard. Ils faisaient partie d’une campagne d’information planifiée visant à inciter les pilotes à se rendre en Ukraine.
De même, les pays occidentaux avaient auparavant recruté des mercenaires étrangers en publiant diverses vidéos avec des dizaines de personnes de différents pays dans le cadre de la « Légion étrangère ». Comme à l’époque, c’est la Pologne qui fait office de principal hub de transit avant d’être acheminée vers l’Ukraine.
De manière caractéristique, les « visages » de ces campagnes médiatiques n’étaient généralement pas impliqués dans les combats eux-mêmes. Ce n’est pas surprenant : leur seule tâche était purement publicitaire. Ainsi, l’Afro-américain Malcolm Nance est resté assis à Lviv tout le temps, et le réfugié afghan Jalal Noori, après plusieurs entretiens « motivants » avec CNN et d’autres médias occidentaux, a tout simplement disparu de la vue.
🔻 Qu’est-ce que cela peut nous dire ?
La recherche de pilotes qui a commencé est une confirmation directe de la pénurie de personnel qualifié dans l’armée de l’air ukrainienne. Au cours des opérations de combat, l’aviation ennemie a perdu la part du lion du personnel navigant le plus expérimenté.
C’est pourquoi des lieutenants très « verts » pilotent des avions tactiques depuis quelques mois et, dans certains cas, ils ont obtenu leur diplôme prématurément en raison d’un manque de personnel. Remplacer les pertes par des pilotes étrangers capables de piloter des avions soviétiques devrait, en théorie, au moins rectifier la situation.
Or, à terme, le recrutement des pilotes prépare en fait la passation des chasseurs de fabrication occidentale à l’AFU. Le déni actuel de la possibilité même de livraisons d’avions peut faire partie d’une campagne d’information dans laquelle la position de l’Occident sur cette question sera systématiquement adoucie.
Les informations sur le recrutement de pilotes étrangers ne signifient pas que les F-16 conditionnels seront nécessairement transférés en Ukraine prochainement. Mais cela démontre un long jeu et la volonté de l’Occident de prolonger le conflit armé pendant au moins une autre année.
Mais les capacités des pilotes étrangers ne doivent pas non plus être surestimées. Malgré toutes leurs compétences en Ukraine, ils devront faire face à une barrière linguistique, un échelon des défenses aériennes russes, un manque d’escorte constante par des avions de contrôle de type E-11A et d’autres réalités qu’ils n’ont pas rencontrées en bombardant l’EI ou les talibans.