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L’ancien secrétaire au Trésor, Lawrence Summers, a mis en garde contre des signes « troublants » indiquant que les États-Unis perdent leur influence mondiale alors que d’autres puissances s’alignent et gagnent les faveurs des nations qui ne sont pas encore alignées.

« Il y a une acceptation croissante de la fragmentation, et – peut-être encore plus troublant – je pense qu’il y a un sentiment croissant que le nôtre n’est peut-être pas le meilleur fragment auquel être associé », a déclaré Summers lors de la « Wall Street Week » de Bloomberg Television avec David Westin.

Summers s’exprimait en marge de la réunion de printemps des chefs des finances mondiales à Washington, où le thème clé a été un avertissement concernant la «fragmentation» de l’économie mondiale alors que les États-Unis et leurs alliés du monde riche visent à remodeler les chaînes d’approvisionnement loin de la Chine et autres concurrents stratégiques.

« Quelqu’un d’un pays en développement m’a dit : ‘ce que nous obtenons de la Chine, c’est un aéroport. Ce que nous obtenons des États-Unis est une conférence », a déclaré Summers, professeur à l’Université de Harvard et contributeur rémunéré à Bloomberg TV.

Simultanément à la réunion de printemps à Washington, organisée par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, le président du Brésil – la 12e économie mondiale – était en visite en Chine, présentant le resserrement des relations entre ces deux nations. 

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La conférence semestrielle de Washington fait également suite à une décision choc de l’Arabie saoudite, de la Russie et d’autres membres du groupe OPEP+ de réduire la production de pétrole brut, ce qui complique la tâche des États-Unis, de la zone euro et d’autres pays développés qui luttent pour contenir l’inflation.

L’approfondissement des liens entre le Moyen-Orient et la Russie et la Chine – qui a récemment négocié un rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran – est « un symbole de quelque chose qui, à mon avis, est un énorme défi pour les États-Unis », a déclaré Summers.

« Nous sommes du bon côté de l’histoire – avec notre engagement envers la démocratie, avec notre résistance à l’agression en Russie », a-t-il déclaré. « Mais cela semble un peu solitaire du bon côté de l’histoire, car ceux qui semblent beaucoup moins du bon côté de l’histoire se regroupent de plus en plus dans toute une gamme de structures. »

Washington devra réfléchir à la manière de relever ce nouveau défi, a-t-il ajouté. Les structures du FMI et de la Banque mondiale seront également un problème clé à plus long terme, a-t-il déclaré. « Si le système de Bretton Woods ne donne pas de bons résultats dans le monde, il y aura de sérieux défis et des alternatives a proposer.