La presse et les médias de la classe dominante continuent de vouloir nous faire croire que Macron est impopulaire; il est impopulaire disent-ils à cause des réformes qu’il impose.
Autrement dit Macron est mal aimé parce qu’il veut faire le bien des Français malgré eux.
Il veut imposer le progrés et la modernisation et les Français ne le veulent pas.
On peut discuter de la question de savoir si paupériser le peuple, assouplir son échine, précariser les familles, et réduire les libertés est un progrès.
On peut se demander à quoi servent la croissance, les gains de productivité, les avancées du secteur de la santé, les améliorations des processus des production etc si ce n’est à améliorer le sort de ceux qui les ont matériellement produits.
Car il faut se souvenir que tout absolument tout est produit par le travail ; ce que l’idéologie et les romans dominants essaient de faire oublier.
Toute la richesse est produite par le facteur travail, par l’activité humaine. Ce que le grand précurseur Jean Bodin formule magistralement: « il n’est de richesse que d’hommes ». Les matières ne sont pas une richesse elles ne deviennent des richesses que grace à l’intervention du travail humain.
Le capital donne à un droit à prélever sur le produit du travail mais en lui même il ne produit rien, radicalement rien. Et il n’ a pas fallu attendre Karl Marx pour le découvrir et le formuler. Tous les grands anciens l’avaient vu. c’est une decouverte de base de l’Economie Politique.
Les découvertes , les innovations , tout est toujours en dernière analyse un produit du travail.
Les investissements qui permettent la productivité et la compétitivité sont toujours en dernière analyse des produit de travail.
Le capital ne produit rien, il met au travail , il fait travailler.
La justification américaine selon laquelle le capital serait productif parce qu’il prend des risque ne tient pas debout; il prend des risques avec l’argent, avec les contrevaleurs du capital mais c’est le travail qui recherche, qui produit les innovations, les améliorations. Le capital emploie.
Qui produit l’ IA par exemple si ce ne sont des travailleurs intellectuels, mathematiciens et informaticiens? Je ne pense pas que ce soit Bill Gates, Notre Bill, il met au travail.et il encaisse.
On ne le répétera jamais assez: le régime capitaliste est un rapport social , un rapport qui donne le droit au détenteur du capital de prélever une part de la valeur ajoutée par les salariés.
Ce sont les salariés qui produisent les richesses bien sur mais ce n’est pas pour cela que le capital est inutile, non, il remplit une fonction sociale.
Cela ne veut pas dire que le capital est inutile , non car à la base il y a l’abstinence, le dynamisme , le gout d ‘entreprendre , la discipline de l’effort, mais tout cela ce sont des récompenses , des conventions sociales systémiques utiles pour maintenir en marche le système sans avoir à en confier la direction à des apparatchiks politiques ou administratifs qui formeraient une Nomenklatura encore plus dangereuse comme on l’a vu dans le socialisme réel. La regime capataliset nous evite que des simplets comme Hollande ou Mitterrand ou Mélenchon fassent les choix qui determinent notre futur.
Ce que Macron appele moderniser c’est imposer la Loi d’accumulation sans fin du capital en mal de profit.
Macron veut non pas vraiment réformer, il suffit d’analyser ses propositions pour s’en convaincre. Macron veut réduire les salaires réels directs et indirects, réduire les avantages sociaux, améliorer le taux d’exploitaion des salariés afin de remonter le taux de profit français – insuffisant- au niveau des Allemands et des Americains et maintenant aussi afin de payer les agios et les échéances des dettes qu’il a lui même augmentées. Il faut surexploiter les salariés pour améliorer la profitabilité et honorer les dettes … pour pouvoir s’endetter encore plus.
Je ne critique pas ces objectifs. Même si ce ne sont pas les miens.
Il y a une logique à vouloir faire payer aux Francais les choix qu’ils font ou ont faits ou laissés faire.
Ils veulent garder l’Euro, ils veulent continuer à participer à la mondialisation, ils veulent la proprieté privée, tout cela impose, dans un monde de libre circulation des capitaux que l’on soit compétitif, que l’on honore ses dettes; que l’on réalise le taux profit moyen mondial, que l’on investisse sans cesse, etc etc.
C’est une question de cohérence et si les francais veulent tout cela ils doivent payer; il faut tirer les conséquences des choix implicites des Français.
Mais la question qui se pose c’est de savoir pourquoi le facteur travail et la classe des salariés seraient ils seuls à payer tout cela alors que les bénéfices qui en découlent vont dans la poche des riches et super-riches et des classes privilégiées au pouvoir?
Pourquoi n ‘euthanasier que les droits anciens des travailleurs et ne pas euthanasier les droits du capital ancien? Pourquoi ne faire payer l’addition qu’aux plus faibles? Pourquoi prétendre que c’est l’interêt général alors que l’on pratique une scandaleuse dissymétrie? Le capital ancien est aussi périmé, souvent zombie, que les droits acquis des travailleurs et même certainement beaucoup plus. Le progrès dont se réclame notre Macron est aveugle, il lamine, il érode, il euthanasie aussi bien les droits vivants des travailleurs que les droits anciens du capital mort accumulé. Il faut l’accepter.
Les choix de Macron sont des choix de classe pas des choix d’intérêt genéral, ou public. Ce sont des choix qui divisent. Il est le larbin des riches et ultra riches et des planqués de toutes sortes. Il est le larbin du facteur « finance » et « banque » .
Dans le premier temps de son mandat Macron a cru qu’il allait pouvoir imposer aux Français les moeurs et la culture américaines, anglo saxonne et pseudo libérale . Toute sa thématique en ressortait. « Vous n’avez qu’à traverser la rue »! « Si vous ne réussissiez pas c’est que vous étiez un nul, un ringard, un déplorable ». Il a essayé de vous américaniser, vous abaisser, de vous inférioriser, de vous faire croire que vous étiez des merdes et des sous merdes. D’ou le recours au mépris. Il esperait que vous l’interioriseriez.
Vous ne l’avez pas suivi dans cette voie.
Mais une nouvelle étape est franchie, Macron ne finasse meme plus, il sait maintenant que le Français n’est pas l’américain, il ne retourne pas contre lui ses griefs, il ne culpabilise pas de n’être qu’un salarié et de ne pas être un capitaliste. Le système américain empêche toute révolte grâce à la destruction de l’estime de soi. Il vous persuade que si vous n’êtes pas parmi les privilégiés c’est de votre faute, c’est parce que vous n’êtes rien … et vous la bouclez, vous baissez la tête en essayant de ne pas choir encore plus bas et de ne pas devenir SDF sous le poids des dettes et des soins de santé.
Mais le Français ne fonctionne pas ainsi, il a un certain gout de la révolte hérité des grands maitres du communisme et de l’anarchie, il a un souvenir de dignité.
Et face à cette dignité, il n’y a , pour continuer dans la voie inégalitaire ; partisane, voie de classe de Macron que la force, la violence d ‘Etat.
https://twitter.com/LPLdirect/status/1648990376965951489?s=20
On vient d’avoir un mouvement social dont les tensions vont persister.
Conséquence, on fait des annonces fortes sur l’immigration, ( cf les déclarations de Bruno Lemaire).
Il s’agit d’une instrumentalisation, d’une diversion grossière de l’attention puisque qu’elle est voulue par ceux là-même qui la dénonce aujourd’hui et constitue avec les chômeurs l’ armées de réserve de leurs suzerains.
En résumé il faut comprendre que si on veut résoudre le problème de l’immigration il faudra d’abord gagner le combat social. C’est ce que ne veulent pas comprendre des gens comme Zemmour qui énoncent la fausse évidence selon laquelle sauver notre identité est la priorité.
Il s’agit d’un raisonnement erroné qui épargne le capital et entretient donc le problème qu’il entend régler en le transformant en simple exutoire.
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Bonjour M. Bertez.
Tout ordre de Macron ou d’un de ses ministres serait vain sans l’assentiment de la haute fonction publique….
C’est l’Etat tout entier qui est responsable de cette violence.
Par ailleurs Macron avait clairement annoncé la couleur lors de son précédent mandat. La vraie extrême droite est derrière lui; nombre de responsables soi disant de gauche se sont fait ses complices en détournant l’attention des imbéciles sur un épouvantail professionnel qui en a d’ailleurs fait son métier depuis les années Mitterrand.
Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre et cons ceux qu’il veut exploiter.
Cordialement
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Encore un texte fidèle à votre devise : « il n’est de vérité que du tout ».
La rupture politique, ce serait donc :
1. de passer de l’implicite à l’explicite sur les conséquences des choix des français
2. d’en tirer les conséquences sur le retour de la vraie souveraineté, la casse qui l’accompagnera à court terme et les efforts à consentir pour repartir à moyen et long termes,
3. de mettre sur la table le partage de la paume entre travail et capital afin d’atténuer la casse à court terme.
Le peuple est digne mais reste quand même un grand enfant. Un politique pourrait se faire élire sur le point 3, mais certainement pas sur les 1 et 2.
Que faire ?
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Ce que vous dites va dans la bonne direction.
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« On peut discuter de la question de savoir si paupériser le peuple, assouplir son échine, précariser les familles, et réduire les libertés est un progrès. »
Quand le cancérologue vous dit que la maladie a progressé, c’est pas forcément pour le bon, donc on peut progresser aussi dans la connerie. Comme l’explique Michel Maffesoli, c’est la différence entre chemin progressif d’une initiation qui vous élève et le progressisme, le wokisme qui détruit.
A lire bientôt le pamphlet qu’il publie prochainement sur le grand orient à ce sujet, les lumières ont finit par clignoter et sont maintenant éteintes.
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