La France baigne dans le grand vide, mais Macron a toujours ses 30%.

L’analyse de la situation politique française depasse très largement les compétences des observateurs, même celles des plus chevronnés.

Il n’y a rien d ‘intéressant à glaner, même si on est rempli de bonne volonté et que l’on est réellement curieux de comprendre.

Cela tient à la complexité de cette situation. Cela tient à la personnalité du président, à ses incohérences brouillonnes dont la seule ligne directrice est le narcissisme oedipien. Cela tient à l’absence de guide pour l’éclairer le peuple . Le peuple est une masse, il faut une parole pour le structurer. Cela tient à la profusion de mensonges, de dissimulation, de contrevérités, ce fatras est tellement lourd qu’essayer de le soulever est une tâche qui dépasse les capacités des plumitifs.

Il faut se résoudre à ne pas voir clair, à ne pas pouvoir mettre un peu d’ordre dans le chaos , à ne pas avoir accès à la rationalité et à ressentir. Bref à être primaire.

A ressentir quoi?

Je ne sais pas très bien quoi, quel contenu à ce ressenti , mais ce que je sais c’est que ce ressenti est très largement négatif, il devient viscéralement négatif, sans appel.

Et que l’enquête ci dessus l’illustre parfaitement ; plus de deux français sur trois sont negatifs.

Tout ce que je constate c’est qu’il reste un socle de soutien a Macron à peu pres stabe autour des 30% et qu’en face il n’y a rien qui puisse prétendre non pas constituer une alternative, mais simplement le mettre en danger.

La coupure, le fossé, la haine entretenue par Melenchon au sein des classes moyennes, l’inexistence pratique du RN garantissent à Macron et à tous ceux qui occupent le même positionnement de récolter le pouvoir par défaut.

Même Tandonnet pourtant observateur fin et attentif n’a plus grand chose à dire pour nous éclairer, même s’il reste agréable à lire.

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Phobie du vote, phobie de la démocratie

Publié le 31 mai 2023 par maximetandonnet

Les gesticulations du pouvoir macroniste et de ses alliés pour empêcher le vote d’une proposition de loi de l’Assemblée nationale sur les retraites sont fascinantes et ne me paraissent avoir aucun précédent historique (en tout cas sous les régimes dits républicains). Les dirigeants du pays, après avoir longuement hésité sur la conduite à suivre, se succèdent sur les médias pour assener que la proposition de loi « Liot » de retour au 62 ans (mais préservant les 43 annuités) est inconstitutionnelle au regard de l’article 40 qui interdit les initiatives parlementaires ayant pour effet de diminuer les recettes ou d’augmenter la charge publique.

L’argument est des plus douteux. Les pertes futures attribuées par le pouvoir macronien et ses alliés à cette proposition de loi dite Liot concernent des prévisions de recettes fondées sur des estimations et des projection de long terme et non des ressources acquises pour les finances de l’Etat. En outre, ces anticipations sont controversées selon les économistes (au total entre 10 et 20 milliards voire néant selon certains), elles ne paraissent pas tenir compte du coût du chômage des seniors supplémentaire, ni des dégâts politiques et sociaux engendrés par la réforme macronienne des 64 ans: grèves, mouvements sociaux, arrêts maladie, sentiment de dépossession et de mépris ressenti par le corps social. En tout cas, elles ne sont pas plus fermement assurées que les mesures de compensation que prévoit la proposition de loi Liot (fiscalité sur le tabac).

Cet argument fondé sur l’interdiction faite aux parlementaires d’augmenter la charge publique ruisselle de mauvaise foi au regard des 560 milliards de dette publique supplémentaires (pour atteindre 3000 milliards d€) causés par la seule politique macronienne du quoi qu’il en coûte sur deux années et la poursuite, au quotidien, de la distribution des chèques sans provision milliard après milliard d’€.

En accumulant et banalisant le recours à des procédures d’exception prévues par la Constitution (article 47, 49-3, 40), le pouvoir exécutif a obtenu l’adoption des 64 ans sans véritable débat parlementaire et sans vote de l’Assemblée nationale. Puis avec l’aide du Conseil Constitutionnel, il a obtenu le rejet de deux propositions de référendum d’initiative populaire sur ce thème. Et maintenant, la macronie et ses alliées se contorsionnent, de nouveau, pour éviter un débat et un vote de l’Assemblée nationale. L’accumulation dans le temps des manœuvres pour empêcher un vote du peuple ou de ses représentants, produit un effet déplorable. Cet acharnement semble confirmer la phobie du débat, la phobie du vote et la phobie du peuple qui caractérise les dirigeants actuels et leurs alliés.

Ce qui sidère, ce n’est pas le niveau du cynisme politicien: nous y sommes tellement habitués. Non, ce qui est stupéfiant, c’est le niveau de bêtise sous-jacent à ces manœuvres. Il suffirait de faire semblant de laisser le jeu démocratique se dérouler normalement. La réforme insipide et injuste des 64 ans finirait sans doute par être définitivement adoptée à l’issue d’un vote. Ou bien dans l’hypothèse improbable d’un rejet par le parlement, le pouvoir macronien et ses alliés seraient débarrassés d’un boulet et de casseroles qui vont les poursuivre jusqu’à 2027. En tout cas, ils pourraient se targuer d’avoir respecté la volonté populaire. Bien au contraire, ils paraissent s’enfermer dans la déconnexion, les calculs biaisés, la phobie du peuple, du vote et de la démocratie. Rien n’est plus affligeant que cette peur panique du débat et du vote qui caractérise l’équipe au pouvoir (et ses alliés). Suicidaire.

MT

Qu’est-ce que le pétainisme?

Publié le 30 mai 2023 par maximetandonnet

L’accusation de pétainisme est revenue à tire-d’aile ces derniers jours dans le monde politique. Il n’est pas exact de voir dans le soutien au régime pétainiste de 1940 à 1944 un monopole de l’extrême droite. Certes Maurras y a vu une divine surprise et une large partie de l’extrême droite s’y est ralliée mais elle n’était pas la seule.

Une vaste partie de la classe politique républicaine y compris de gauche s’y est aussi ralliée. La Chambre du Front populaire a voté les plein pouvoir à Pétain, avec les sénateurs, y compris une vaste majorité de la SFIO et des radicaux. Des modérés ou centristes s’y sont ralliés dont Flandin, Ybarnegaray, voire Laval qui à l’origine d’ailleurs (jusqu’à 1920), venait du socialisme pacifiste. Des hommes venus de gauche – aux côtés d’hommes venus de droite et d’extrême droite – ont été des piliers du régime comme l’amiral Darlan, connu pour sa sensibilité radicale.

Une faction issue de la SFIO (ou parti socialiste) ayant fait scission en 1935, appelée « néo-socialiste » a été l’un des principaux suppôts de la politique de collaboration avec l’Allemagne nazie, dont Marquet (maire de Bordeaux, premier ministre de l’Intérieur du gouvernement Pétain) et Déat, l’un des partisans les plus acharnés de l’alignement sur l’Allemagne nazie, entré dans le gouvernement de Laval en 1942. Les néo-socialistes issus d’une scission de la SFIO, prônaient le culte du chef et de l’autorité. [Attention! je ne suis pas en train de dire qu’une grande partie de l’extrême droite n’était pas pétainiste! Je dis qu’elle n’était pas seule!]

Qu’est-ce que le pétainisme? Evidemment la collaboration avec l’Allemagne nazie et l’antisémitisme d’Etat, aspects les plus odieux du régime et la xénophobie visant notamment les Britanniques et leurs descendants auxquels l’accès aux emplois publics et de nombreux métiers était interdit. Mais pas seulement. Il existe d’autres dimensions du pétainisme – ou de sa révolution nationale qu’on a tendance à vouloir passer sous silence aujourd’hui – et pour cause:

  • le culte du chef de l’Etat français, grand communicant (image omniprésente des petites filles lui offrant des fleurs à l’arrivée du train) et auquel tout se ramène (« maréchal, nous voilà! »), affichage obligatoire et généralisé partout du portrait du chef de l’Etat français;
  • la courtisanerie dans les couloirs de Vichy l’obsession carriériste et l’ambition sans scrupule, la course aux ralliements opportunistes, le conformisme des corps intermédiaires (haute fonction publique, magistrature, etc.), bref, l’effet d’aubaine pour de nombreux petits marquis ambitieux;
  • le jeunisme et l’encadrement autoritaire des jeunes en l’absence de service militaire (les chantiers de jeunesse); le mépris en revanche du mérite et de l’intelligence scolaire et même de la neutralité de l’enseignement;
  • le climat général de repentance ou de pénitence qui recouvre le mépris des gens (« si les Français sont persécutés et affamés par l’occupant, c’est parce qu’ils payent désormais pour leur (supposée) paresse, fainéantise et leur frivolité de l’entre-deux-guerres, bref, ils n’ont pas assez travaillé »);
  • le mépris du peuple et des corps politiques élus au suffrage universel (le Parlement est suspendu sine die, les maires et conseils municipaux des villes importantes sont nommés par le pouvoir vichyste);
  • l’écologisme idéologique avant la lettre (« la terre, elle, ne ment pas »);
  • l’autoritarisme (« j’étais pour vous un père, maintenant je suis un chef » et la répression féroce des résistants);
  • la pensée unique, l’uniformisation de la pensée, la répression et diabolisation de tout écart avec la pensée dominante (censure et épuration de la presse, devenue uniforme et obséquieuse, la répression des partis politiques et des syndicats).

Ceci pour dire qu’invoquer le régime de Vichy a des fins de politique intérieure est un grand classique… Encore vaudrait-il mieux ouvrir un livre d’histoire de temps en temps pour se renseigner sur ce qu’étaient vraiment Vichy et le pétainisme.

MT

2 réflexions sur “La France baigne dans le grand vide, mais Macron a toujours ses 30%.

  1. « Tout ce que je constate c’est qu’il reste un socle de soutien a Macron à peu pres stabe autour des 30% et qu’en face il n’y a rien qui puisse prétendre non pas constituer une alternative, mais simplement le mettre en danger. »
    Pensez-vous Mr BERTEZ, qu’un peuple qui a abdiqué au numérique son Pouvoir réel sur les choses et les façons de les conduire au quotidien, puisse se trouver un Chef qui ne soit tout aussi artificiel, donc humainement pervers? Oui, nous avons quasiment tout délégué (sous la pression et la ruse) à l’Intelligence Artificielle dont on nous dit qu’elle dépasse déjà l’humain. Pourquoi donc essayer de se choisir un chef d’état humaniste doté de qualités supérieures si nous avons abdiqué cette recherche au bénéfice d’algorithmes et autres artifices? A méditer également le fait que c’est au tournant des siècles avec le deuxième mandat de Jacques Chirac (dit mandat pour rien) qu’à mon avis, avec l’accélération du numérique l’abandon s’est joué.

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  2. Mais sommes nous encore en république?
    Les grenouilles se sont peu à peu laissé ébouillanter, et pour beaucoup, la prise de conscience de cet état des choses n’est pas tout à fait acquise.
    Non, nous avons glissé dans un régime totalitaire. Une caste minoritaire s’est retrouvée portée au pouvoir, sous la houlette d’un individu sorti de nulle part mais promu sans doute par l’état profond mondialiste. Un individu au profil psychologique voire psychiatrique aussi remarquable que dévastateur, comme l’ont constaté nombre d’observateurs. L’état pathétique dans lequel se trouve le pays ne doit pas vous étonner : c’est là que se trouve la source même de la jouissance de ce chef qui se déclare et se sent tout puissant. Et pour compléter notre malheur, nous avons découvert que la constitution, notre constitution, lui donnait quasiment les pleins pouvoirs, conforté qu’il est de surcroît et servilement par des institutions faillies. Mais quel homme politique est dès lors entré en résistance? Ou serait capable de le faire, avec quelque détermination gaullienne? Je n’en vois pas….sauf peut-être, pour l’avoir entendu il y a peu…..allez, je vais risquer son nom …Dominique de Villepin….

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