Un document de valeur historique: la décision de Poutine d’entrer en guerre. Un travail d’historien.

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Geoffrey Roberts

geoffreyroberts.nethttps://geoffreyroberts.net

Geoffrey Roberts is an historian, biographer, and political commentator. A renowned specialist in Russian and Soviet foreign and military policy.

Geoffrey Roberts est historien, biographe et commentateur politique. Spécialiste reconnu de la politique étrangère et militaire russe et soviétique et expert de Staline et de la Seconde Guerre mondiale. Ses livres ont été traduits en arabe, chinois, tchèque, estonien, grec, finnois, français, allemand, japonais, coréen, persan, polonais, portugais, roumain, russe, espagnol, suédois et turc.

Son dernier livre est Stalin’s Library: A Dictator and His Books  (Yale University Press 2022) – sélectionné comme livre de l’année par The Australian , History Today et le magazine India’s Open .

Il est professeur émérite d’histoire à l’University College Cork et membre de la Royal Irish Academy.

Extrait

Traduction Bruno Bertez

Le lien pour accéder est en pied d’article.

En prenant sa décision pour la guerre, de nombreux facteurs divers ont dû figurer dans la pensée de Poutine: contextes globaux et locaux, calculs stratégiques et politiques, historiques et immédiats expériences de ses relations avec l’Ukraine et l’Occident.

Alors que ses craintes au sujet des conséquences d’une future Ukraine dotée d’armes nucléaires ont peut-être été surestimées, le déroulement du récit public indique que c’est ce facteur qui a fait pencher la balance de ses calculs en faveur de l’invasion de l’Ukraine, malgré les coûts possibles d’une telle opération.

La guerre aurait-elle pu être empêchée par un accord russo-occidental qui aurait stoppé l’expansion de l’OTAN et
neutralisé l’Ukraine en échange de solides garanties d’indépendance ukrainienne et sa souveraineté?

Très probablement.

Aucune guerre n’est inévitable jusqu’au moment de la décision. C’était vrai en février 2022 comme c’était le cas en juillet 1914.

Un thème constant du discours public de Poutine tout au long de la crise précédant l’invasion, était son extrême méfiance à l’égard de l’Occident et de la distance entre leurs paroles et leurs actes, en particulier les États-Unis.


Des concessions concernant les préoccupations sécuritaires de la Russie auraient peut-être apaisé son pessimisme le plus profond
mais ses pressentiments l’ont persuadé que les risques de la paix étaient plus grands que ceux de la guerre.

Plus incertaine est l’idée qu’un tel accord pourrait maintenant devenir la base d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. La guerre transforme les perceptions et radicalise
objectifs stratégiques et politiques.

Ce fut le cas de l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale.
La défiance de l’Ukraine et l’intransigeance de l’Occident face à son agressivité flagrante ne peuvent que renforcer le récit de Poutine selon lequel la Russie est engagée dans un processus existentiel
lutte avec l’OTAN et les États-Unis.

Compte tenu des coûts énormes de la guerre, il est il est peu probable qu’il se contente de gains territoriaux moins importants et il exigera une satisfaction complète de ses exigences de sécurité.

S’il y a une lueur d’espoir, c’est que les paroles de Poutine indiquent que le but principal de la guerre est géopolitique – pour protéger la Russie contre une menace perçue entre l’Ukraine et l’OTAN dotée d’armes nucléaires.


Un grande negociation et un véritable compromis pour restructurer radicalement les relations de la Russie avec L’Ukraine et l’Occident pourraient suffire à l’empêcher de poursuivre une politique prolongée de confrontation et de guerre avec l’OTAN – un tel conflit pourrait s’avérer beaucoup plus dangereux et dévastateur que la guerre froide soviéto-occidentale.

2 réflexions sur “Un document de valeur historique: la décision de Poutine d’entrer en guerre. Un travail d’historien.

  1. Bonsoir M. Bertez

    La structuration de la « Défense Européenne  » en cours, la russophobie pathologique des élites anglo-saxones, la non caducité des plans Brezinsky /Wolfowitz sur le démantèlement de la Russie donnent raison à la direction de la Fédération de Russie de se méfier des intentions occidentales. Qu’elle soit dirigée par Vladimir Vladimirovich ou par un autre.
    Tant qu’il n’y aura pas d’acceptation de la multipolarité du monde découlant des différences culturelles entre civilisations, les États devront demeurer attentifs aux tentatives hégémoniques, qu’elles émanent d’idéologies politiques, religieuses ou mercantiles.
    La Charte de l’ONU sur la liberté des peuples à disposer d’eux- même est un bon objectif à atteindre au vu de l’état actuel de l’espèce Sapiens.

    Cordialement.

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  2. Bonjour
    Après des décennies de mensonges de l’occident … de tromperies … de manipulations … un peu comme avec la Turquie au sujets de sont adhésion à l’Europe … la Russie à décidé de renversé la table … Poutine à pris la décision d’arrêter d’être le ‘ gentil ‘ …
    L’OTAN se mettais à 3 mn de Moscou pour une attaque nucléaire … sans pour autant avoir la possibilité pour la Russie , de faire de même , comme à l’époque de Cuba et des missiles nucléaire mis en Turquie par l’OTAN …
    Alors ? … comment cela va finir ? … la Russie s’effondre , le rêve des Occidentaux … l’Ukraine devient minuscule … mais la guerre de tranchés continue … la 3ème guerre mondiale … où … où … table de négociation et prise en compte des intérêts de sécurité que réclame Poutine … tellement de scénarios possibles …
    L’avenir semble réserver sont lots de surprises … donc à suivre …

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