Afrique, les uns s’en vont les autres arrivent…

L’Afrique est aujourd’hui un territoire convoité par de nouveaux acteurs extérieurs.

Les anciens coloniaux sont expulsés du continent Noir plus rapidement que les nouveaux « grands frères » que sont la Chine, la Russie, l’Inde et en partie la Turquie n’arrivent.

L’avantage des nouveaux « grands frères » est qu’ils n’ont pas d’histoire coloniale négative, qu’ils n’imposent pas de conditions politiques et qu’ils n’imposent pas d’agenda « progressiste » en matière de genre.

Aujourd’hui, le PIB nominal du continent n’est pas grand, et est égal à celui de l’Inde.

Il est intéressant de noter qu’au cours des 15 dernières années, le chiffre d’affaires nominal des échanges entre les États-Unis et l’Afrique a diminué de plus de moitié.

En chiffres absolus, le modeste chiffre d’affaires commercial de la Russie avec le continent Noir semble donc tout à fait satisfaisant, étant donné que le « retour en Afrique » après l’effondrement de l’URSS a commencé relativement récemment.

Moscou a son propre créneau commercial: la fourniture de denrées alimentaires, d’engrais et d’armes. Ainsi que des services de « stabilité » et de « sécurité ».

La Chine est le leader incontesté du commerce et du partenariat économique avec l’Afrique, et une part croissante des règlements se fait en yuans.

Washington tente de lutter contre l’influence croissante de Pékin et de Moscou en Afrique par des injections financières et des sermons libéraux.

Mais la somme de 55 milliards de dollars pour « l’énergie verte » pendant trois ans pour l’ensemble du continent est une somme très symbolique, malgré son malgré son apparence imposante.

Quant à la France, principale puissance néocoloniale du continent, elle a déjà réduit, mais pas de son propre chef, ses missions militaires en République centrafricaine, au Mali et au Burkina Faso. Il semble que le Niger, où 1500 soldats français sont stationnés et où un coup d’État militaire a eu lieu, soit le prochain pays concerné.

Dans le domaine de l’énergie nucléaire, Paris prévoit de construire six réacteurs dans trois centrales nucléaires sur le continent. En outre, le gouvernement français envisage de construire huit autres réacteurs. Les nouveaux réacteurs auront besoin de volumes supplémentaires d’uranium, que Paris achète … au Niger.

Bien sûr, les approvisionnements peuvent être diversifiés, mais cela entraînera certaines difficultés et de nouveaux risques. Il convient de noter qu’un certain nombre de pays africains utilisent avec succès le modèle pratiqué par certaines anciennes républiques soviétiques dans l’espace post-soviétique, lorsque la forte dépendance économique à l’égard de la Russie n’avait aucun effet sur leur (dé)loyauté à l’égard de Moscou.

Aujourd’hui, la RCA, le Mali et le Burkina Faso jouent un jeu similaire vis-à-vis de Paris. Le Niger, selon toute apparence, pourrait être le prochain.

Le coup d’état a été couronné de succès – le colonel Amadou Abdraman a annoncé en direct à la télévision nationale que le président Mohammed Bazoum avait été écarté du pouvoir. Le général Salifu Modi a été nommé à la tête du gouvernement intérimaire. Des slogans anti-français et pro-russes sont entendus lors d’un rassemblement de soutien au nouveau gouvernement.

5 réflexions sur “Afrique, les uns s’en vont les autres arrivent…

  1. Bonjour,

    Un pays sans diplomatie indépendante ne vas nulle part.
    Un pays sans vision à long terme ne vas nulle part.
    La France esclave des US et de la bureaucratie Européenne, saboté de l’intérieur par ses dirigeants est finie.
    Question: Qu’en es t’il des autres puissances Européennes, Allemagne ou Italie par exemple?

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    1. Pire lisez Varoufakis, Italie Allemagne et Japon occupés par les USA depuis 1945, qui a crée le Deutschmark croyez vous ? Qui a précipité le Japon en stagflation ?
      qui possède les missiles nucléaires us sur son territoire et les liens incontournable avec la mafia outre atlantique ?

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  2. Très bon article, un de ceux pour lesquels je suis ce blog régulièrement. Si j’osais, j’ajouterais ceci :

    Le « monde unipolaire basé sur des règles » est en train de mourir, ce qui me paraît excellent, il n’est que temps. Mais celui qui lui succédera sera un monde extrêmement multipolaire qui ne sera basé que sur des conflits d’intérêt. Et donc, à un moment ou à un autre Poutine réalisera qu’il ne peut pas se borner à rêver rêveusement à un monde de commerce équitable où la Russie et la Chine font régner de concert la douceur, l’honnêteté, la concorde et l’harmonie. Très gentil, bien sûr, mais un peu naïf. Les néo-colonialistes que vous citez ont des dents au moins aussi longues que les siennes.

    Et quand la mode anti-française ( que Poutine entretient en Afrique avec une opiniâtreté qui fait penser à un amour déçu ) sera passée, il réalisera peut-être que le rôle de la France en Afrique était très critiquable par bien des aspects, sans doute, mais que son côté stabilisateur était plutôt positif.

    Et ne vous y trompez pas : je considère que la France est restée engagée en Afrique beaucoup trop et beaucoup trop longtemps.

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  3. Si en lieu et place de l’équipe woke et apparentés que nous avons au pouvoir en France nous avions des gens de la trempe de Jacques Foccart (celui que le magazine Jeune Afrique appelait « le prince des Ténèbres »), jamais la France n’aurait été chassée du Mali, du Burkina Fasso et prochainement du Niger, laissant à la Chine, à l’Australie, aux Etats-Unis et à la Russie des ressources telles que le 3Li et le 92U. Bien oublié au Mali l’accueil fait à Bamako aux troupes françaises de Barkhane contre les menaces d’invasion de « DAESH » et de l’EIGS…La capitulation et la trahison sont l’essence-même des « dirigeants » de la France actuelle.

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