Vous vous souvenez de l’imbécile Francis Fukuyama qui en 1992, prenant ses désirs pour des réalités et proclamait la « fin de l’histoire ».

 Fukuyama affirmait que la fin de la guerre froide marquait la victoire de l’idéologie libérale.

-Que visiblement soit dit en passant il ne connaissait pas, confondant l’idéologie libérale du type Thatcher et Reagan avec le vrai libéralisme; il confondait les pratiques anglo saxonnes, qui sont de faux systèmes de marché et des systèmes dissymetriques de domination du capital avec aide de l’état avec de véritables systèmes de liberté- .

Fukuyama a commis une erreur de raisonnement incroyable à ce niveau , il a cru qu’un système n’évoluait qu’en fonction de ses antagonismes/contradictions externes, ici la concurrence mondiale entre libéralisme et communisme.

C’est intellectuellement insuffisant, tout système évolue en fonction de deux ensembles de jeux de forces, les forces extérieures et les forces intérieures . Certes les forces extérieures s’affaiblissaient singulierement avec la défaite de l’Union Sovietique, mais cela n’empêchait nullement les forces intérieures/endogènes de continuer à oeuvrer.

Le système capitaliste en 1992 était déjà travaillé de l’intérieur par son problème de baisse du taux de croissance, d’erosion du taux de profit et il etait déjà en train de se financiariser pour ralentir son declin ; le système interne américain etait deja en marche vers la financiarisation qui allait l’affaiblir, le désindustrialiser, l’endetter , le forcer à l’impérialisme et à l’aggravation des inégalités..

L’histoire ne s’est pas arrêtée en 1992, elle a basculé laissant une place plus grande aux contradictions internes de l’Occident faute de frein externe .

Disons que la disparition du modèle sovietique – et du contrepouvoir des syndicats- a laissé le champ libre aux excès du capital occidental. Il a perdu toute retenue, a cessé de pratiquer la social democratie et s’est orienté vers un régime d ‘exploitation plus dur.

La regression de l’Occident s’est au contraire accélerée car il a perdu son ennemi, son frein sur la pente du déclin, l’Occident s’est envoyé en l’air, dans ses rêves , et il a pu laisser libre cours à … ses vices et défauts.

Les mutation en cours , la montée de la Chine, l’ascension des Bric’s, celle de l’Inde, la contestation de l’hégémonie du dollar sont directemet issus dce qui s’est passé en 1992; faute d’opposition et de frein exterieur à ses delires l’Occident s’est laissé aller, il a abusé cyniquement, il a pris confiance en lui, une confiance excessive et non justifiée. Maintenant voila le résultat , le reste du monde se rebelle , s’enhardit.

C’est parce qu’en 1992 l’Occident a perdu toute retenue que maintenant il subit un revers historique qui le remet a sa place, celle de n’être qu' »un moment de l’Histoire ».

Lisons Simplicius.

L’assemblée du G20 en Inde a été un moment décisif « tranquille » qui restera comme un autre jalon dans la marche désormais inexorable vers l’effondrement de l’hégémonie occidentale.

Pour la première fois, l’Inde a recommencé à utiliser son ancien nom de Bharat, Modi étant assis derrière une pancarte avec le nouveau nom lors du sommet :

Il s’agit d’un puissant mouvement de décolonisation qui marque l’ascension d’un monde de l’Est et du « Sud global » qui s’éveille enfin en masse pour répudier les liens avec l’Occident, à la fois physiques, psychologiques et spirituels, qui les enchaînent depuis si longtemps.

En 2014, le célèbre yogi Sadhguru a parfaitement expliqué l’importance pour l’Inde d’adopter son vrai nom plutôt que celui que lui ont imposé les colons :

« Quand quelqu’un vous conquiert, la première chose qu’il fera est de changer votre nom. C’est la technologie de la domination, la technologie de l’esclavage.

Il déclare que Bharat est un mantra de pouvoir :

Certains détracteurs estiment cependant que ce nouveau changement de posture constitue un changement dangereux dans le mouvement nationaliste hindou et pourrait déclencher des répressions contre les minorités ethniques.

Mais cela englobe un mouvement plus large de libération des peuples du monde entier, qui sont témoins de la chute de l’Occident et n’ont plus peur d’embrasser leur propre histoire, en prenant le contrôle de leur propre action et de leur propre destin.

Bien sûr, cela survient peu de temps après que la Turquie ait elle aussi perdu son aspect occidentalisé et se soit déclarée Türkiye, changeant officiellement le nom du pays.

Tout cela s’inscrit dans l’ombre de la décolonisation historique qui déferle sur l’Afrique, où les pays francophones en particulier se dressent une fois pour toutes contre leurs anciens occupants. Ces changements marquent un tournant majeur dans la conscience mondiale. 

L’Occident n’a jamais semblé plus fragile, plus « à court d’idées » pour le futur leadership du monde. Il n’a jamais semblé aussi « du mauvais côté de l’histoire » qu’aujourd’hui, avec son terrorisme économique totalement inhumain et omniprésent, où 1/4 à 1/3 des pays du monde sont actuellement sous sanction par les États-Unis, sans parler de son autre terrorisme: une ingénierie sociale plus inhumaine, poussant de vastes changements contre nature sur le tissu social de l’humanité et de la manière la plus coercitive possible.