Pour faire croire à la fin l’histoire, ils refusent les limites de notre nature humaine. Ils s’envoient en l’air, ils bullent.

Chez les économistes bien-pensants, au service du système, c’est toujours la même rengaine : tout va mal, mais tout pourrait aller mieux, si les responsables géraient correctement et prenaient les bonnes décisions… sous-entendu, si nous étions à leur place !

La pensée, ou plutôt la non-pensée mondiale orthodoxe, est une pensée magique, positive, et bourgeoise. Elle ne croit plus aux ruptures, aux non linéarités, elle prolonge…

S’il n’y avait pas eu d’erreur, s’il n’y avait pas de négatif, alors le positif serait tellement bien !

Nous serions dans le monde merveilleux des dieux, de Méphistophélès, où on rase gratis, où la vie est éternelle… du moment que l’on accepte de perdre son ombre, ou son âme et que l’on obéit au maître : Satan.

L’ennui, c’est que le positif est inséparable du négatif ; tout a un coût, tout a son revers.

L’ennui, c’est que nous ne sommes que des hommes, que nous sommes mortels.

L’ennui, c’est que la rareté est notre lot ; elle nous domine, et nos systèmes eux-mêmes ont leurs limites.

Bref, l’ennui, c’est que l’Histoire est en mouvement, et non pas statique ou éternelle. Peut etre même qu’ellea un sesn? Qui sait?

La fin de l’histoire est un mythe bourgeois : tant qu’il y aura des forces qui jouent, il y auar des mouvements, des conflits, et la volonté prométhéenne des hommes ne suffira pas à arrêter le temps.

Il n’y a pas de magiciens, il n’y a que des illusionnistes.

Nous payons le coût des politiques choisies il y a longtemps, et ensuite le coût des différents sauvetages auxquels il a fallu consentir pour nous « sauver » des catastrophes répétées, provoquées par ces politiques de long terme.

Tout découle des choix passés, choix qui eux-mêmes n’en étaient pas vraiment, car ils étaient nécessaires et imposés comme dans un engrenage, par le système qui n’a qu’un seul projet : durer.

Tout découle des limites internes endogènes du régime capitaliste, limites constituées par la suraccumulation de capital et le besoin sans cesse croissant de profit.

Tout découle de la nature du Capital, dévoreur de surproduit et de valeur ajoutée , ce capital qui a besoin de toujours plus pour satisfaire sa logique existentielle d’accumulation.

Tout découle de la folle tentative des années 70, puis 80, de dépasser ces limites réelles en s’envoyant en l’air dans l’imaginaire financier, en recourant à la création illimitée de dettes, et en abaissant continuellement le coût pour les faire supporter.

Tout découle de la folie de 2008 qui a consisté à faire encore plus de toutes les erreurs qui avaient été commises auparavant, au lieu d’accepter d’assainir et de revenir en arrière.

Tout découle de l’idiotie de 2019 et 2020, qui a consisté à ajouter des dizaines de trillions aux dettes ; à faire de la fuite en avant en imprimant encore plus de monnaie pour lutter contre une pseudo pandémie.

Tout découle de la folie géopolitique américaine, qui veut contrôler les ressources et les esprits, afin de prolonger son hégémonie – ce contrôle des ressources étant un élément de l’impérialisme conçu comme moyen de sauver l’ordre capitaliste.

Les inégalités, la fragilité du système, l’incertitude, le risque… Tout cela a été produit pour essayer de repousser les échéances, pour s’opposer à la montée de la multipolarité.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

2 réflexions sur “Pour faire croire à la fin l’histoire, ils refusent les limites de notre nature humaine. Ils s’envoient en l’air, ils bullent.

  1. Satan… Être et non Être.
    Celui dont on nie l’existence et parce que l’on lui dénie cela, l’existence, il se renforce en fidèle prédateur pour de si tentantes proies rendues aveugles parce qu’un désir c’est une chaîne de promesses de profits liés à des profits réalisés ou non plus anciens.

    La Tradition nous interpelle du danger qui guette l’idiot gouverné par ses fantasmes. Il s’est d’abord laissé tenté puis il a goûté. Ayant goûté il a aimé et il en veut encore plus… Plus et mieux dira t-on car jouir est un idéal addictif et conditionne le mental dans une forme hypnotique et obsessive qui ne voit que l’objet désiré et ceux qui gravitent autour par affiliation et affinités. Puis, delà, un renversement imperceptible s’opere: le voilà possédé par l’objet convoité et ce dépouillement de souveraineté qui est devenu complet dénature chez le sujet-pathogène toute valeur morale puis éthique qui aurait pu lui épargner un tel égarement.

    Cette inversion des valeurs s’accompagne d’une dépravation telle qu’elle devient coutumière de la personnalité et c’est peu dire que si le prédateur cherche sa proie et l’atteint un tout autre prédateur -Satan- gagnera à s’investir subtilement, par le moyen du cœur qui diligente l’esprit, dans ce prédateur bien dressé puisque c’est radicalement par lui et ses pulsions puis au delà de lui par les épreuves douloureuses qu’il provoquera chez des victimes que le Grand manipulateur » profite et se sustente des émotions puissantes qui nous traversent tous… Prédateurs et proies comprises !

    Le seul et véridique prédateur c’est Satan. C’est certainement ce qui faisait dire à Plotin que l’homme naissait innocent et c’est parce que nous sommes à la fois faible par notre ignorance native et fragile par le cœur qu’à la moindre fissure ou fracture de nos intimes des la prime enfance que nous empruntons des voies sinueuses qui peuvent devenir des cercles vertueux ou bien infernaux (l’un et l’autre ne s’excluent pas mutuellement puisque la rédemption de nos méfaits est une possibilité).

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