Historien, auteur de cinq volumes de référence sur la Question de Palestine1, Henry Laurens occupe au Collège de France la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe.
Selon vous, est-ce encore possible de critiquer la politique et le gouvernement de Netanyahou sans être taxé d’antisémitisme ?
Aujourd’hui, il y a une confusion entretenue autour de l’antisémitisme. La dernière mode, c’est de le définir comme la haine d’Israël.
Alors, soit derrière Israël c’est le peuple juif qui est désigné, et dans ce cas il n’y a pas de doute sur la nature antisémite du propos. Soit il s’agit de critiquer l’État d’Israël et donc le mouvement sioniste.
Du point de vue du droit, il est tout à fait légal d’être hostile à une force politique. Au même titre que certains ont le droit d’être anticommunistes ou anticapitalistes. Mais, au-delà de l’Occident, il faut avoir à l’esprit que, pour ceux qui subissent l’occupation et la colonisation, cette situation ne provoque pas un amour effréné.
Si les Palestiniens avaient été colonisés par des Esquimaux, ils seraient anti-Esquimaux. La réalité pour eux est la suivante : il y a des gens venus de l’extérieur, qui les colonisent et qui les refoulent. Ils ne sont pas spontanément antisémites, mais ils sont contre ceux qui les mettent dans cette situation, quelles que soient leurs origines.
brunobertez 
Bonjour M. Bertez
Vouloir faire passer l’antisionisme pour de l’anti sémitisme est un truc, disons plutôt une arsouillerie, que l’on peut considérer comme étant de bonne guerre par les temps qui courent; cela va de pair avec l’accusation systématique de racisme en retour dès qu’une critique est adressée à quelqu’un qui semble être d’origine étrangère se conduit de manière agressive ou déplacée.
Après tout, dans les écoles de commerce et dans les écoles de partis, on vous apprend à mentir sans vergogne: la rhétorique est bel et bien un art martial qui vise à faire de vous un convainqueur et de l’autre un con vaincu.
Pour en revenir à la guerre civile en Palestine – La région de Palestine correspond aux territoires aujourd’hui situés à l’ouest du Jourdain et inclut l’État d’Israël, les territoires palestiniens occupés, une partie du royaume de Jordanie, le Liban du Sud et le plateau du Golan1,2.- elle met aux prises des peuples du groupe sémite parlant des langues du groupe sémitique et des immigrés ayant adopté l’hébreu comme langue maternelle.
Ainsi, être anti sémite implique d’être hostile à tous les habitants de cette zone , plus une bonne partie des peuples réputés « arabes ».
Non seulement le droit ne confond pas l’anti sémitisme et l’anti sionisme , mais l’ethnologie et la linguistique ne le font pas non plus.
Il est étonnant que dans notre pays qui se réfère constamment à la Raison – n’y eut il pas un culte à la déesse Raison pendant la Révolution, avec processions officielles et tout l’attirail habituel?- personne n’ait l’honnêteté de dénoncer à chaque fois cette confusion sciemment entretenue.
Shalom alekhem ( hb) & salam aleikoum ( ar.)
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LE terrible dans l’affaire c’est que l’on soit obligé de le dire, et de faire appel a des « sommités » intellectuelles pour appuyer et rendre audible le propos. Quand, par hasard, un de ces personnages est invités sur plateau de télé chez nous, faut voir la tête consternée, effarée de tous ceux qui sont visibles dans le studio et qui ont les oreilles qui saignent
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L’accusation d’antisémitisme visant à interdire toute critique de la politique israélienne a été érigée au rang de système.
On aura donc compris par symétrie que quand, dans le contexte actuel, les tenants du système nous appellent à manifester contre l’antisémitisme, ils veulent se servir de nous pour cautionner les bombardements à Gaza.
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