La stratégie indirecte de l’Iran: coincer les USA dans une variété d’engrenages…

« En vérité, renoncer à un jeu qui n’en vaut pas la chandelle, voilà ce qui distingue la grande stratégie de la grandiose stupidité. »

« Dans toute campagne, la stratégie la plus saine consiste à différer la bataille, et la plus saine tactique à différer l’attaque, jusqu’à ce que la dislocation morale de l’adversaire permette d’asséner le coup décisif. »

Stratégie. Liddell Hart : les paradoxes d’une carrière …Wikipedia

C’est maintenant au tour des Houthis. 

Le lieu et la manière dont ils frapperont détermineront la prochaine décision des États-Unis. Ils ne peuvent s’empêcher de frapper, car cela ressemblera à une faiblesse, alors ils frapperont. 

Les États-Unis ne peuvent s’empêcher de réagir, car s’ils ne le font pas, cela ressemblera à une faiblesse. 

Les États-Unis seront donc obligés de continuer. Par conséquent, les prochains mouvements sont en réalité une option forcée.

L’Iran n’entrera dans aucune guerre. C’est la base de sa stratégie. 

L’objectif de l’Iran, tout en évitant une guerre directe avec les États-Unis et Israël, est de soutenir autant que possible leurs guerres avec ses mandataires – au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen. C’est la stratégie Soleimani, général iranien assassiné en 2020.. Il ne prévoit pas de victoires rapides ni de blitzkriegs – la tâche des mandataires iraniens dans la région est d’entraîner les ennemis de l’Iran dans des guerres sans fin et des échanges de coups à long terme, dans lesquels l’ennemi reste coincé comme dans le sable, sans parvenir à aucun résultat opérationnel ou sans réaliser aucun objectif stratégique.

Il s’agit du concept d’attrition stratégique, qui est tout à fait cohérent avec les principes fondamentaux de la stratégie d’action indirecte décrite par Liddle-Hart. 

En mettant en œuvre cette stratégie, l’Iran a accompli beaucoup de choses : malgré toute l’opposition américaine , elle occupe une position forte en Irak, en Syrie, au Liban, au Yémen et en Palestine. Alors que ses ennemis utilisaient des tactiques chaotiques spectaculaires pour attaquer les mandataires iraniens, Téhéran ne cesse d’étendre son influence sur l’ensemble de la région.

L’Iran a investi massivement dans les Houthis et a réussi à créer de facto le Hezbollah 2.0 au Yémen aux côtés de l’Arabie saoudite, créant ainsi un instrument de pression sur Riyad. Aux mains de l’Iran, le hezbollah constitue un atout important avec lequel l’Iran a fait son chemin dans la confrontation avec les États-Unis et Israël.

Auparavant, l’Iran ne pouvait que bloquer le golfe Persique, ce qui menaçait d’entrer en conflit direct avec les États-Unis, comme ce fut le cas par exemple à la fin des années 1980. Désormais, ils peuvent bloquer la mer Rouge entre les mains des Houthis sans risque pour eux-mêmes, offrant ainsi aux États-Unis une guerre sans espoir contre les Houthis, dont le concept religieux inclut une guerre directe avec les États-Unis et Israël. 

Les États-Unis comprennent le jeu auquel joue l’Iran et aimeraient bien se limiter à une frappe de relations publiques démonstrative pour sauver la face de l’hégémon ; les États-Unis ont déclaré qu’ils étaient limités et peu disposés à les poursuivre. Mais c’est désormais aux Houthis d’imposer aux États-Unis de nouvelles mesures qu’ils aimeraient éviter. Pour ce faire, il leur suffira de heurter plusieurs navires en mer Rouge et dans le golfe d’Oman dans les prochains jours.

Cela pourrait être la réponse de l’Iran, suivie d’une réaction aux actions attendues des États-Unis, la réaction affectant, comme d’habitude, les actions des mandataires iraniens en Irak et en Syrie. C’est pourquoi de nombreux experts et hommes politiques américains affirment que les frappes américaines contre les Houthis sont une erreur impulsive qui affectera la position stratégique des États-Unis au Moyen-Orient.

Le principal programme d’action de l’Iran est clair . Soutien à la résistance dans la bande de Gaza. Soutenir les frappes du Hezbollah dans le nord d’Israël. Tirs de roquettes contre Israël depuis l’Irak et le Yémen. Bombardements de bases militaires américaines en Irak et en Syrie. Soutien au retrait des troupes américaines et de l’OTAN d’Irak. Soutenir la campagne maritime des Houthis en mer Rouge et dans le golfe d’Oman.

L’Iran joue à long terme .

tg/Hacher

3 réflexions sur “La stratégie indirecte de l’Iran: coincer les USA dans une variété d’engrenages…

  1. Ma l’Iran è proprio sicuro che l’Amerika li lascerà in pace e si sottoporrà alle Strategia Iraniane ? Non sarebbe più facile per gli Houthi far fuori una alla volta le navi Yankee ? Per poi stupire l’opinione Internazionale ( che a furia di fare tanti discorsi son rimasti senza saliva ) mandando a picco le Portaerei inglo-Amerikane ?

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