Editorial. Davos réfléchit à la survie des plus riches ! Un nouveau mode de production.

Le WEF vise à discuter des défis auxquels l’humanité sera confrontée à partir de 2024. 

Ces défis, cependant, sont envisagés du point de vue du Capital mondial conçu au sens large, et toutes les solutions politiques proposées sont motivées par l’objectif de maintenir l’ordre capitaliste mondial actuel: la variante d’ajustement du système, pour se maintenir malgré les déséquilibres, est constituée par les masses, les peuples.

« Il faut que tout change pour eux pour que rien ne change pour nous » disent en cœur les Davos men.

Ce sont les masses qui doivent changer, ce sont elles que la gouvernance mondiale pilotée par le WEF doit cornaquer.

Le WEF étale l’alliance, la connivence entre les ultra riches, leurs managers , les gouvernements, les hauts fonctionnaires, les intellectuels et les stars du système. En fait tous ces gens sont des capitalistes au sens large dans la mesure ou ils vivent non de salaires gagnés mais de prélèvements sur la plus-value que leur concède le très grand capital. Le grand capital abandonne une part de ses droits à la plus value et à l’enrichissement pour mettre de son coté une frange de mercenaires. Un peu comme le capital donne des stocks options à ses managers pour être sur qu’ils ne feront pas alliance avec les salariés et qu’ils optimiseront bien les intérêts du capital. Ou comme le fait Soros qui redistribue une partie de ses plus values spéculatives pour corrompre les politiciens, les hauts fonctionnaires et les médias .

L’originalité si on peut dire du WEF c’est l’association public-privé, la collusion public-privé dans le cadre d’une conception de la gouvernance et des objectifs qui rappellent le fascisme de Mussolini ou de Wilfrid Pareto. ou encore des Saint Simoniens. Cela va bien au delà du corporatisme mais cela s’en rapproche.

L’un des mérites de l’association public-privé est de contourner la dictature du profit et la tendance à l’érosion de la profitabilité du capital: le public prend en charge les risques et bonifie les financements tandis que le privé engrange les superprofits. L’une des égéries de ces subterfuges est la grande favorite de ces élites, Mariana Mazzucato

Le WEF entérine un glissement de l’ordre social, les clivages ne sont plus d’un coté le capital et de l’autre les salariés, mais d’un coté les élites, les stakeholders et les masses. On est plus prés des thèses de Chantal Mouffe ou des Fabiens que de celles de Karl Marx ce qui s’explique par les progrès de la technologie et la domination de sciences sociales.

Le rapport annuel sur les risques mondiaux du WEF , part d’une enquête auprès des participants à Davos. Le rapport « explore certains des risques les plus graves auxquels nous pourrions être confrontés au cours de la prochaine décennie, dans un contexte d’évolution technologique rapide, d’incertitude économique, de réchauffement de la planète et de conflits. Alors que la coopération est mise sous pression, les économies et les sociétés affaiblies n’auront peut-être besoin que du moindre choc pour dépasser le point de basculement de la résilience.

Le rapport du WEF souligne le danger pour le capitalisme de ce qu’il appelle la « polarisation sociétale », en d’autres termes, les divisions croissantes entre riches et pauvres causées par la stagnation économique qui conduit à une perte de soutien pour les partis du capital existants et leurs institutions politiques. L’ennemi du capital ainsi élargi à des groupes sociaux mercenaire, ce n’est plus le salarié et ses syndicats , mais le populisme. La révolte et la rébellion spontanées, non canalisées. Même les leaders syndicaux sont intégrés dans le camp des riches et sont maintenant leurs mercenaires comme on l’a vu dans les récents conflits et les négociations salariales aux USA.

Disons que la polarisation sociale est le concept qui remplace celui ancien de lutte des classes. Mais dans le système social actuel, les salariés ne luttent plus, ils subissent d’où la forme passive; la polarisation est une donnée objective qui tombe du ciel.

A l’étude des travaux du WEF j’ai le sentiment qu’il représente un groupe social conscient des limites du capitalisme financier actuel. A la limite ce groupe est conscient de cette crise du capitalisme que je ne cesse de décrire, et ce groupe pressent le danger d’explosion. Il veut prendre les devant et piloter vers une sorte de nouveau mode de production encore très capitaliste mais mixte: hypercapitaliste au sommet mais étatique au milieu et socialiste à la base pour les masses.

En haut les Maitres, au milieu l’Etat et ses connivents et en bas les masses.

Le nouveau mode de production intègre la solidarité entre les grandes parties prenantes, les grands capitalistes, les progrès de la technologie, l’extension des pouvoirs de l’état à la régulation sociale et sociétale, et il ne maintient de salariat que juste ce qui est nécessaire à la production de plus value pour les ultra riches en réduisant au maximum le coût de reproduction de la force de travail. C’est un nouveau mode de production post-capitaliste, malthusien, très très inégalitaire, plutôt cooptatif qu’ouvert, avec un appui très important sur la technologie et les découvertes des sciences sociales.

Les conséquences économiques du réchauffement climatique et du changement climatique sont ce qui inquiète le plus les dirigeants des entreprises et des gouvernements à Davos. Cela signifie des dommages aux entreprises et aux infrastructures – et surtout de devoir faire face à des investissements considérables, à des dépréciations colossales et à des flux de millions de personnes contraintes de migrer. 

L’un des mérites de ce nouveau mode de production est que grâce à la coopération privé-public, on peut socialiser tous les coûts! Cette association peut faciliter l’adaptation du capital aux exigences de la transition climatique, entendez par la qu’elle peut fournir au capital les béquilles qui lui permettront de traverser la transition climatique à moindre frais, et moindre risque.

Ah les braves gens!

Les inégalités explosent, les ultra capitalistes deviennent de plus en plus puissants mais leur groupe est beaucoup plus concentré, le capital se renforce en puissance mais tout en s ‘affaiblissant car il est de plus en plus étroit. Il perd ses boucliers sociaux. Il perd cette bourgeoisie intermédiaire qui le protégeait parce qu’elle croyait pouvoir bénéficier du système et glaner quelques miettes. Conclusion le capital doit devenir plus autoritaire pour se protéger, il doit contrôler, surveiller, censurer.

Le rapport ne mentionne pas l’ampleur des inégalités sociales dans le monde en 2024. Mais chaque année à Davos, Oxfam présente son rapport « alternatif » sur l’état des inégalités dans le monde.  Son rapport cette année, est intitulé Survival of the Richest,

Oxfam note que l’extrême richesse et l’extrême pauvreté ont augmenté simultanément pour la première fois en 25 ans.  « Alors que les gens ordinaires font des sacrifices quotidiens sur des biens essentiels comme la nourriture, les très riches ont dépassé même leurs rêves les plus fous. Cette décennie s’annonce comme la meilleure à ce jour pour les milliardaires : un boom comme dans les années 20 pour les plus riches du monde », a déclaré Gabriela Bucher, directrice exécutive d’Oxfam International.

Pendant les années de pandémie et de crise du coût de la vie depuis 2020, 26 000 milliards de dollars soit 63 % de toutes les nouvelles richesses ont été captés par les 1 % les plus riches, tandis que 16 000 milliards de dollars (37 %) sont allés au reste du monde réuni. 

Cela confirme ce que je ne cesse d’exposer, la lutte contre la crise de 2008/2009 a produit une politique monétaire et financière qui a considérablement profité aux riches, ils ont engrangé ce que j’appelle un enrichissement sans cause, des super-enrichissements de guerre. La solution bénéfique pour tous c’est la confiscation d’une tranche importante des très grandes fortunes et l’affectation de cette confiscation à des réductions de l’endettement public; -et non pas un impôt sur le capital car les ultra riches sont totalement protégés contre un impôt sur le capital ils sont « ailleurs ».. ailleurs, on ne sait même pas ou!

Un milliardaire a gagné environ 1,7 million de dollars pour chaque dollar de nouvelle richesse mondiale gagné par une personne appartenant aux 90 % les plus pauvres.

Les fortunes des milliardaires ont augmenté de 2,7 milliards de dollars par jour. 

Cela s’ajoute à une décennie de gains déja historiques – le nombre et la richesse des milliardaires ayant doublé au cours des dix dernières années.

Dans le même temps, au moins 1,7 milliard de salariés vivent dans des pays où l’inflation dépasse les salaires, et plus de 820 millions de personnes – soit environ une personne sur dix sur Terre – souffrent de la faim. . Oxfam cite les propos de la Banque mondiale : « Nous assistons probablement à la plus forte augmentation des inégalités et de la pauvreté dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. »

Les conséquences économiques du réchauffement climatique et du changement climatique sont ce qui inquiète les dirigeants des entreprises et des gouvernements à Davos. Cela signifie des dommages aux entreprises et aux infrastructures – et devoir faire face à des millions de personnes contraintes de quitter leur foyer et de migrer. 

Deux autres questions préoccupaient les participants au WEF : l’intelligence artificielle et le danger d’une « désinformation généralisée » émergeant des machines d’IA générative incontrôlées ; et le nombre croissant de conflits armés entre États dans le monde. Le capital mondial s’inquiète des dommages causés au commerce et aux investissements par les rivalités géopolitiques. Il s’inquiète également de la « désinformation »

Conclusions du rapport du WEF sur les risques : « des perspectives mondiales essentiellement négatives pour les deux prochaines années, qui devraient s’aggraver au cours de la prochaine décennie. … Les perspectives sont nettement plus négatives sur un horizon de 10 ans, avec près des deux tiers des personnes interrogées s’attendant à des perspectives orageuses ou turbulentes.»

5 réflexions sur “Editorial. Davos réfléchit à la survie des plus riches ! Un nouveau mode de production.

  1. « En haut les Maitres, au milieu l’Etat et ses connivents et en bas les masses. »
    N’est-ce pas ce que vivent actuellement les Etats-Unis sous la baguette d’un vieillard sénile pantin du « Deep State » ?

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  2. Cher Monsieur,

    Relevé hier sur le fil telegram de Silvano Trotta (« leader bien connu de la complosphère » comme diraient les media subventionnés) :

    « Pendant que la petite élite psychopathe de Davos va nous dicter de faire encore des sacrifices pour le climat, instaurer un pass carbone pour surveiller nos achats, eux sont arrivés en jets privés ou hélicoptères, dépensent en 1 semaine ce qu’un simple travailleur ne gagnera sans doute pas en une vie.

    Un exemple. Une délégation ministérielle est arrivée en jet privé en Suisse, puis a pris un hélicoptère pour rejoindre Davos, où une limousine les attendait pour les conduire dans un chalet réservé pour l’occasion, 500.000 euros la semaine (source agent immobilier publication d’hier) … Les bagages sont arrivés un peu plus tard dans une camionnette.

    Cerise sur le gâteau, les espaces extérieurs sont chauffés y compris les sols des balcons extérieurs.

    N’oubliez pas d’éteindre votre wifi et baisser votre chauffage, svp.

    https://www.20min.ch/story/wef-24-stunden-butler-und-naechtliches-lammkarree-so-lebt-die-wef-elite-103021054
    « 

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