EDITORIAL. Jeffrey Sachs : « La Chine est un obstacle, pas un ennemi. Bruno Bertez: « non, la Chine est un ennemi ».

JEFFREY SACHS : « La Chine est un obstacle, pas un ennemi.

C’est un obstacle à l’hégémonie américaine ; la Chine est donc un gros problème pour les États-Unis.

Les États-Unis disent: nous devons diriger le monde, et il y a ce pays qui ne le veut pas . « Je ne veux pas être dirigé par les États-Unis.

La Chine n’est pas vraiment un nouveau venu. La Chine a été unifiée en 221 avant JC. Elle a une civilisation qui a 2 200 ans, et les États-Unis lui disent : « Ne fais pas ceci, non « ne faites pas cela ; vous êtes un ennemi », et ainsi de suite, parce que la Chine est un affront à l’idée hégémonique américaine.

L’idée américaine est que personne ne devrait nous rivaliser en puissance.

Et voilà, la Chine réussit à le faire; technologiquement avancée, plus riche économiquement et militairement puissante.

Mais est-ce une menace ? Non, sauf si les États-Unis en font une menace. Ainsi, les États-Unis entourent la Chine de bases militaires partout et disent ensuite à la Chine : « De quoi vous inquiétez-vous ?

Les Etas Unis se fabriquent en fait un ennemi simplement en raison de la taille et du succès de la Chine . »

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L'économiste et universitaire américain Jeffrey Sachs

Sachs exprime ci dessus l’opinion dominante chez les penseurs dits réalistes:

La guerre avec la Chine n’est pas une fatalité.

Les réalistes font plus ou moins tous la même analyse que celle que fait Sachs, certains ajoutent simplement un complément : la Chine mènerait une politique à long terme belliciste. La Chine voudrait a long terme prendre la place qu’occupent les USA.

Le point important c’est le suivant :

est-ce que nous sommes dans le domaine du choix , de la subjectivité ou est-ce que nous sommes dans le domaine de la nécessité, de l’engrenage de l’Histoire? La volonté des hommes peut elle changer le cours de l’histoire, peut-on échapper aux déterminations historiques, les hommes font ils l’histoire?

Ou bien ,

de façon radicalement opposée faut-il considérer que les hommes ne font que gloser sur l’histoire, surfer dessus , faire semblant de conduire ces évènements qui les dépassent? L’histoire produit les hommes, les pantins, les tenants-lieux ,les idées , les comportements qui réalisent la Nécessité qui découle du jeu des forces objectives qui s’affrontent à la fois dans le système et entre les systèmes mondiaux…L’Histoire est produite par le jeu des forces contradictoires internes et externes comme le pensait Mao.

C’est la question de la guerre du Péloponèse en quelque sorte, y a t-il de la place pour deux crocodiles dans le même marigot?

Mes réflexions personnelles me conduisent dans une voie différente.

Je considère que le système occidental est dominé par le capitalisme c’est à dire la logique de l’accumulation du Capital, laquelle logique produit inéluctablement le besoin irrépressible de profits toujours plus gros, plus importants .sans limite. Le système est un Ogre et pire, un Ogre inconscient, il n’a pas conscience de ce qu’il est, ce qui le conduit à dévorer ses enfants , dans la Cruauté.

Pour se réaliser, pour se reproduire, le système du capitalisme qui est le nôtre a donc besoin de toujours pouvoir s’étendre, de toujours conquérir de nouvelles Sphères et ce fut la colonisation à l’extérieur et la destruction de formes d’activités précapitalistes avec l’extension de la marchandisation à l’intérieur des différents pays.

Mais au terme d ‘une croissance fortement accélérée de l’accumulation capitaliste depuis la WWII , le système bute sur ses limites endogènes à savoir sur la possibilité d’exploiter plus les salariés, d’extraire plus de plus value et sur ses limites exogènes, la possibilité de drainer à bas prix les richesses et les produits du travail des pays du Reste du Monde.

Autrement dit, butant sur ses limites et ce fut le cas en 2008 le capitalisme devenu sénile et financiarisé a besoin de franchir une étape, celle de l’impérialisme. Ce fameux stade suprême du capitalisme.

Si on rentre dans cette analyse il parait évident que la guerre est une fatalité, elle est le développement dialectique inéluctable, nécessaire du système.

Peut on imaginer que les détenteurs du Capital, les Ploutocrates, les Kleptocrates, le Big Business, avides qu’ils sont, cruels, tous puissants politiquement, acceptent volontairement que le système mute pour échapper à la fatalité de la dictature du profit?

Non!

Dans le système actuel, la Chine ne peut qu’être un ennemi.

5 réflexions sur “EDITORIAL. Jeffrey Sachs : « La Chine est un obstacle, pas un ennemi. Bruno Bertez: « non, la Chine est un ennemi ».

  1. Bonsoir M. Bertez

    Amérindiens, Noirs, Communistes, Russes, Chinois ….extra terrestres bientôt… Les USA peuvent ils seulement se penser sans ennemis?
    Que devient Roy Rogers, s’il n’ a pas en face un type mal rasé avec un chapeau noir? Il se sent inutile, sans rien à produire avec le sourire colgate; il s’avachit devant sa télé , ne se rase bientôt plus et , on a long enough timeline, finit apoplectique in Graisseland!
    Alors Full Metal Jacket Boy ! Go Go Go!

    Cordialement

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    1. Sont-ce les usa qui peuvent se penser sans ennemi ou bien de façon réaliste la poignée de gens qui occupent et tiennent les manettes des usa !

      Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir….

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  2. Mais la Chine n’est pas un ennemi au sens qu’elle ne cherche pas le conflit et souhaite ardemment la collaboration dans un environnement en paix.
    Ce sont les capitalistes qui ont besoin de la guerre, eux et eux seuls.

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  3. Bonsoir,
    Merci de cette réflexion à voix haute sur l’Histoire.
    Pour ma part:
    Alexandre a buté sur l’Inde et est mort avant d’intégrer la péninsule arabique et, pourquoi pas, la cité de Carthage.
    Rome a buté militairement sur les Germains et sur l’empire Parthe. Il a sagement fortifié ses frontières…
    C’était il y a 2000 ans et en Occident, on n’étudie plus cela!
    Cordialement,

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