Editorial: l’inflation la vraie, la belle, est notre avenir! La gestion des perceptions ne suffit pas à conjurer le Réel.

Le monde vit en prévision de la guerre.

Ou plutôt en état de guerre.

Le fait que cela n’ait pas été officiellement annoncé ne doit pas induire en erreur.

Nous sommes à tous points de vue dans des systèmes dits de « boiling frog », de « grenouille ébouillantées ».

La technique de la grenouille ébouillantée est une technique de gouvernance utilisée par les pouvoirs en place pour faire passer progressivement des situations ou des orientations que les peuples refuseraient normalement mais qu’ils acceptent passivement quand les pouvoirs procèdent par petits pas.

Ici on marche vers la guerre , à petits pas, mais on y va.

L’essence du syndrome de la grenouille ébouillantée est que lorsque nos conditions de vie se détériorent progressivement, nous nous adaptons à ces conditions au lieu de nous en débarrasser.

La technique de la grenouille ébouillantées fait partie de la panoplie de vos Maitres; elle repose sur la gestion de vos perceptions. Mais elle comporte une faille; une faille constitutive; certes vos perceptions sont gérées mais le réel lui, est ce qu’il est, et même si vous n’avez pas pu l’anticiper, il produit ses conséquences. Les élites arrêtent et bloquent vos capacités d’adaptation mais 1+1 font toujours 2!

Les élites butent non pas sur vos oppositions, à la limite au stade ou nous en sommes de la servitude et du contrôle , elles sen fichent, mais elles butent sur le Mur du Réel. Et on voit que chaque fois qu’elles s’en approchent, elles s’y fracassent.

Les discussions sur la politique monétaire, les dettes, les déficits, le dollar, les changes telles qu’elles de déroulent actuellement sont obsolètes; voire ridicules. Les économies de guerre ont une logique qui n’a pas grand chose à voir avec les économies de temps de paix.

En temps de guerre tout est permis et surtout le pire.

Toutes les lois de bonne gestion sont transgressées, tous les déséquilibres sont permis . Il suffit pour s’en convaincre de lister le nombre de fois ou les vocabulaires guerriers sont utilisés dans les discours officiels, ils sont devenus langages courants , banalisés : tout le monde s’y habitue; ce qui constitue une accoutumance non consciente..

Je soutiens qu’en fait l’économie de guerre a débuté avec la crise de 2008, ce fut la première phase de la guerre, phase de guerre d’abord contre la crise financière c’est à dire contre les limites imposées par l’orthodoxie aux dérives monétaires et au crédit. Ce fut une phase de guerre comme l’a déclaré présomptueusement Bernanke; « nous avons sauvé l’ordre », une guerre pour le maintien de l’ordre social occidental.

La seconde phase est intervenue en 2013 quand au lieu de régulariser la politique non conventionnelle et d’accepter un retour à la bonne gestion, la Fed et le gouvernement ont choisi de forcer la croissance, de stimuler en maintenant les politiques non conventionnelles, les déficits budgétaires et les financements monétisés. Le tout en commençant à attaquer les Chinois et les Russes, en vidant les sommets en G de tout contenu et en multipliant les sanctions de tous types.

La troisième phase est intervenu au moment du Covid ; ce fut la guerre contre le virus et pour le contrôle social. Le système a refusé une fois encore la gestion raisonnable et il a accéléré la fuite en avant. Il s’agissait bien sur d’une sorte de préparation à la suite des développements qui nous sont maintenant familiers; propagande, censure, restrictions aux libertés, obligations de conformité …

La vraie guerre est maintenant déclarée, les masses n’en ont pas encore pris pleinement conscience, elles croient encore que n’est qu’un accident, un épisode transitoire, elles ne parviennent pas à croire ce qu’elles voient; il y a un effet de distanciation et de virtualisation. C’est une colossale dénégation, un déni formidable de réalité.

Les ennemis sont nommés, des décisions couteuses irrévocables sont prises, des plans à long terme sont engagés, des traités sont signés, et plus personne chez les élites dans le monde occidental ne raisonne sur la base d’un retour à la globalisation et aux échanges pacifiques. Partout les dépenses militaires augmentent, partout les déficits sont colossaux ,-7% aux USA alors que l’économie est en plein emploi!- partout on trouve des justifications au glissement dans un monde nouveau, hors normes anciennes .

Le problème c ‘est le développement inégal , tout le monde ne marche pas au même pas, il y a des groupes sociaux, des institutions , des processus, des fonctionnalités, qui sont en avance sur les autres, sur les masses et grâce à cette avance ils peuvent bénéficier des avantages que conférait le monde ancien, comme le capital confiance par exemple, et les piller.

Les élites actuellement sont déjà projetées dans le monde de la guerre ou tout est permis et elles profitent du fait que les corps intermédiaires et les peuples eux sont en retard dans cette prise de conscience, cela explique que les pillages en cours ne rencontrent pas d’opposition.

C’est l’ignorance et le retard des peuples qui laisse aux élites les mains libres, comprenez cela.

Les tensions sur les ressources vont être considérables:

-les recherches de l’IA et investissement technologiques

-les dépenses militaires de fabrication

-le réinvestissement dans l’autonomie économique et les re-domestications des fabrications

-l’entretien des faux consensus sociaux par le beurre et les canons

-le financement des reconversions liées à l’idéologie climatique et à la géopolitique

-le paiement des agios et les remboursements/roulements de dettes passées.

-le vieillissement des populations

Les cash flows, les impôts, les épargnes sont largement insuffisants dans le monde occidental , ils ont besoin d’être complétés par les spoliations, la répression financière, la dilution monétaire, l’avilissement de la valeur absolue des monnaies, la dépossession généralisée etc

La pause actuelle dans les indcies classqique de prix n’est qu’une illusion , observez votre pouvoir d’achat et vous vous en rendrez compte!

Mais ce n’est rien à coté de la vraie, de la belle dérive accélérée des prix qui se profile à l’horizon; les besoins de nos systèmes économiques, financiers et surtout politiques vont être considérables alors que les consensus spontanés pour en accepter le financement sont au plus bas. Les populismes de droite et de gauche réunis représentent plus de 40% de nos populations. Le fait qu’ils soient divisés est une aubaine politique certes , mais en terme économique tout se passe comme si il n’y avait qu’un seul populisme ; celui du refus de la régression, de la paupérisation, celui des laissés pour compte, celui des dépossédés, des spoliés de la Modernité .

L’inflation la vraie est notre avenir. L’inflation, c’est toujours une tension sur les ressources.

Une réflexion sur “Editorial: l’inflation la vraie, la belle, est notre avenir! La gestion des perceptions ne suffit pas à conjurer le Réel.

  1. A titre individuel, je serai dans le compromis le pied dans la porte entre un avenir placé sous la contrainte du manque, des blocages à l’accès de biens et de services qui sont existants aujourd’hui mais qui peuvent être rationnes ou disparaître.

    Ce dont on aurait jamais pensé devoir manqué un jour… a justement manqué et cela n’est pas tombé du ciel puisqu’on a décrété qu’il y avait des biens essentiels et non essentiels. C’est la grande leçon de l’expérience éprouvante mais lumineuse d’enseignements qui devrait nous engager stratégiquement à être prévoyant. La dimension mentale et pratique du survivaliste répond en partie à ce type de perspectives pour en conjurer les effets.

    Dans le domaine des grandes leçons de l’histoire, pénurie et hyperinflation forment un couple durable et singulièrement abrasif à toutes conditions éthiques dans notre relation à l’autre, cet autre deviendra un prédateur potentiel, les divisions seront alimentées par les suspicions et le chaos social qui imprègne le quotidien. Reste que les élites continueront à se goinfrer grâce à « la bête de l’événement » pour reprendre Macron. L’homme est un loup pour l’homme et les conditions rupturielles aux conforts du passé réveilleront les instincts rudimentaire de la survie, des meutes et des émeutes nous feront accepter un régime carcéral étatique car nécessité fait loi… Loi régalienne à pouvoir exercer la force légale et qui est légitimee par un peuple sans repères.

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