Lagarde donne le feu vert aux déficits, aux endettements, elle s’oppose aux incitations à la rigueur!

La crise des finances publiques est mondiale , il suffit de regarder ce qui se passe aux Etats Unis, au UK, au Japon etc. les taux longs montent malgré la multiplication des baisses des taux courts.

Visiblement c’est systémique, nous avons buté sur une limite du régime antérieur.

Cette limite a commencé a se manifester par l’inflation des prix des biens et services declenchée par la mauvaise gestion du Covid, puis avec la venue de Trump? elle s’est manifestée par la volonté de celui ci de faire payer au reste du monde les deficits américains soit par les tarifs soit par le chantage aux investissements.

Tout ce que fait Trump s’analyse comme une tentative de prevenir une crise sur la dette US et le refinancement colossal de 14 trillions qui se profile à ‘horizon d’un et deux ans.

La situation ancienne est en cours de mutation avec :

-le goldilock économico financier déséquilibré et le risque de stagflation

-la fin du recyclage bien huilé des excédents des uns pour boucher les deficits des autres

-le système est en train de se gripper comme en témoigne la hausse de l’or

-la perspective de la destruction du régime de BWII et le mécontentement des BRICS

-l’impasse japonaise , la fin du role du japon comme pourvoyeur de capitaux mondial

-les limites qui se dessinent au financement du long par le court chez les hedge funds

Finalement c’est l’ensemble du système qui est sous pression, en voie soit de dysfonctionnement, soit de blocage.

Deja on reparle chez les spécialistes de retour proche aux financements monétisés par la la mise en place de nouveaux quantitative easing. On s’apprête a recharger les bilans des banques centrales!

Je vous rappelle qu’une page est tournée, la coopération internationale est terminée, nous sommes dans un réaménagement des hiérarchies, des blocs, et dans une compétition stratégique dont l’accès au capital et la capture des flux sont des composantes majeures.

Le facteur risque monte, on parle de limites aux mouvements de capitaux et même de taxes sur ces mouvements! La fluidité est menacée.

La lutte mondiale qui est engagée sous l’égide de Trump pour attirer à soi les liquidités et l’épargne exacerbe les difficultés au point que pour un pays comme la Grande Bretagne on parle de recours au FMI!

Le risque de contagion est loin d’etre exclu et les perspectives sur les marchés de fonds d’état sont bien incertaines.

Dans ce contexte on commence à prêter attention à la situation de la France.

je vous conseille de relire mes deux derniers textes ci dessous avant de continuer votre lecture .

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a accordé hier une interview à une radio française. Elle a fait deux commentaires importants.

Premièrement, elle a déclaré surveiller « de très près » les rendements des obligations d’État françaises. Il s’agit d’une intervention verbale qui maintient artificiellement les rendements français à un niveau bas par la menace ou promesse d’intervention future.

Ironiquement, cela nuit au Premier « sinistre » Bayrou, qui tente de parvenir à un consensus sur les réductions de dépenses nécessaires et a besoin d’un sentiment de crise pour y parvenir.

Avec la tentative de Lagarde de plafonner les rendements, cette tentative est désormais vouée à l’échec.

Deuxièmement, Lagarde a également déclaré que l’Italie sortirait bientôt de la procédure de déficit excessif de l’UE après avoir ramené son déficit à 3 % du PIB. Ce signe d’approbation semble ouvrir la voie à l’activation de l’instrument de protection de la transmission (TPI), l’outil anti-fragmentation de la BCE qui lui permet de plafonner les rendements si la situation budgétaire des pays semble soutenable.

Ce commentaire est également profondément problématique.

L’Italie s’est lancée dans une frénésie budgétaire juste après la COVID avec son « Superbonus ». Le simple fait de ramener le déficit à 3 % ne peut guère être une raison pour donner le feu vert à l’Italie.

Les propos de Lagarde illustrent parfaitement tout ce qui ne va pas au sein de la BCE: la BCE encourage les déficits et les solvabilise! La Banque centrale supprime les sanctions qui devraient faire réfléchir les gouvernements et les inciter à moins de démagogie.

Comme le dit fort justement Robin J Brooks, la BCE microgère les rendements des obligations d’État à long terme, convaincue qu’elle sait mieux que les marchés.

Cette approche, en vigueur depuis le corset du  « quoi qu’il en coûte » de Draghi en 2012, a totalement échoué: les pays déjà lourdement endettés il y a dix ans (l’Italie) ne font que le devenir davantage, tandis que la France rejoint désormais le peloton.

En appuyant artificiellement sur les rendements, la BCE neutralise les incitations à la consolidation budgétaire.

La BCE continue également d’être étrangement indulgente envers l’Italie. La dette italienne est bien supérieure à celle de la France (140 % du PIB contre 110 %, respectivement) et le « Superbonus » était une politique véritablement irresponsable.

Lagarde donne le feu vert à la poursuite des comportements irresponsables.

. La BCE devrait au moins exiger de l’Italie et maintenant de la France des normes plus strictes. Si la BCE n’y parvient pas, elle devrait s’abstenir de tout commentaire sur l’évolution budgétaire et laisser cette responsabilité à la Commission européenne.

Les commentaires de Lagarde n’ont suscité aucune opposition dans la zone euro. C’est remarquable, même pas de la part de l’Allemagne! La BCE s’est transformée en une quasi-autorité budgétaire qui pilote les rendements et avalise les déficits.

Une réflexion sur “Lagarde donne le feu vert aux déficits, aux endettements, elle s’oppose aux incitations à la rigueur!

  1. L’attention à la dette française n’est qu’une occasion pour certains de faire des affaires, pour leurs larbins d’obtenir des rentes étatiques, et pour le populo des dettes.

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