EDITORIAL. QUAND LE MAÎTRE SE PLAINT QUE SES LARBINS FONT MAUVAISE FIGURE!

Dans son document intitulé « la Stratégie de sécurité nationale des États-Unis pour 2025 » (National Security Strategy 2025), la Maison Blanche fait un diagnostic sévère sur la situation européenne.

Ce document officiel, d’environ 50 pages, a été publié le 6 decembre, il définit les priorités stratégiques de l’administration américaine en matière de sécurité et d’économie mondiale.

La section pertinente sur le « déclin de l’Europe » se trouve dans la partie II.2.C intitulée « Promouvoir la grandeur européenne » (Promoting European Greatness), aux pages 25-27.

Elle est rédigée dans un ton direct et critique, reflétant une vision conservatrice et transactionnelle des relations transatlantiques.

Le document ne brille pas par son intelligence et ses capacités analytiques, en particulier sur la question centrale des causes du mal européen. C’est superficiel à l’américaine, péremptoire, sur de soi et de sa supériorité.

Il ne vient pas à l’idée des rédacteurs que la position européenne actuelle, certes catastrophique, peut avoir pour origine sa place , son statut de vassal et de satellite de l’Empire! Un peu comme si un Maitre qui paie mal ses larbins et ne leur laisse que des miettes s’étonnait qu’ils fassent mauvaise figure!

Comme les classes sociales inférieures, dans un monde ou les inégalités se sont creusées, les larbins européens n’ont plus les moyens de faire bonne figure.

Dans un monde capitaliste ouvert, financiarisé, dominé par la Loi du plus fort, drainés et pillés monétairement par le Roi Dollar, avec un taux de profitabilité du capital ridicule, compris entre un tiers et la moitie du taux américain, les Européens n’ont plus les moyens de tenir leur rang.

Ils n’ont plus les moyens de suivre la compétition mondiale, ils sont largués; ils ne peuvent plus se payer le luxe de la liberté, de la démocratie, de l’authenticité, de la souveraineté.

Ils sont obligés de tout réglementer pour pour faire tenir la société dans un corset,

Ils ne peuvent rémunérer correctement leur épargne.

Ils sont obligés de répartir beaucoup pour assurer un niveau de vie minimum

Ils sont obligés de tricher dans tous les domaines pour maintenir une compétitivité dérisoire

Ils sont obliges d’importer des salariés étrangers pour peser sur les salaires et faire des enfants

Ils sont obligés de rogner sur les dépenses de défense et autres charges régaliennes

Ils s’épuisent parce que le meilleur, la crème de leurs capitaux fuient à l’étranger pour obtenir une rentabilité décente et une sécurité règlementaire minimum et face aux prédations sociales et fiscales.

Dans un regime capitaliste mondial fondé sur le profit et l’accumulation du Capital, tout dans le régime européen empêche l’accumulation et donc l’investissement qui permet de tenir sa place..

Les Européens n’ont plus moyens de rester à l’intérieur de l’idéologie des 10 commandements libéraux du consensus de Washington!

Le document affirme que l’Europe continentale connaît un déclin économique et civilisationnel alarmant, qui menace sa fiabilité en tant qu’alliée des États-Unis.

Voici les points clés extraits :

  • Déclin économique : « L’Europe continentale a perdu des parts de PIB mondial – passant de 25 % en 1990 à 14 % aujourd’hui – en partie en raison de réglementations nationales et transnationales qui minent la créativité et l’esprit d’entreprise. »
  • Déclin civilisationnel plus profond : Au-delà de l’économie, l’Europe fait face à une « effacement civilisationnel » (civilizational erasure).
  • Les auteurs citent comme causes :
    • Les actions de l’Union européenne et d’autres organismes transnationaux qui « sapent la liberté politique et la souveraineté ».Des politiques migratoires « qui transforment le continent et créent des tensions ».La censure de la liberté d’expression et la répression de l’opposition politique. Une chute des taux de natalité et une perte d’identités nationales et de confiance en soi.
  • Citation emblématique : « Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable dans 20 ans ou moins. Par conséquent, il n’est pas du tout évident que certains pays européens auront des économies et des armées suffisamment solides pour rester des alliés fiables. »
  • Relation avec la Russie et la sécurité : Malgré un avantage militaire clair sur la Russie (sauf en armes nucléaires), l’Europe manque de « confiance en soi civilisationnelle », ce qui l’empêche d’agir fermement. Les États-Unis s’engageront diplomatiquement pour un « arrêt rapide des hostilités en Ukraine » afin de stabiliser les économies européennes, prévenir une escalade et reconstruire l’Ukraine comme État viable.
  • Objectifs américains : Les États-Unis veulent « que l’Europe reste européenne, qu’elle retrouve sa confiance civilisationnelle et abandonne son obsession ratée pour la régulation étouffante ». Ils exigent un partage équitable des charges : les alliés de l’OTAN doivent dépenser 5 % de leur PIB en défense (via le « Hague Commitment »), ouvrir leurs marchés aux biens américains et renforcer leur autosuffisance militaire pour ne plus « voyager gratis » sur le dos des États-Unis.

Le contexte global du document place l’Europe comme un pilier essentiel de la prospérité et de la sécurité américaine, mais un partenaire en péril qui doit être « remis sur les rails » pour contrer la Chine, la Russie et d’autres adversaires.

Ce texte n’est pas un simple diagnostic économique, mais une stratégie géopolitique qui utilise le « déclin européen » pour justifier des demandes américaines précises.

  • Aspects économiques : Les chiffres sur le PIB (25 % à 14 %) sont factuels et corroborés par des données du FMI et de la Banque mondiale, reflétant une stagnation relative due à la croissance plus rapide des marchés émergents (Asie notamment). La critique des « réglementations » cible explicitement l’UE, accusée de bureaucratie excessive (ex. : RGPD, normes environnementales strictes), qui freinerait l’innovation. C’est cohérent avec une vision libérale américaine pro-dérégulation, mais ignore les succès européens en matière de cohésion sociale et de transition verte.
  • Aspects civilisationnels et culturels : C’est ici que le texte devient plus polémique et « politiquement incorrect ». Les références à la migration « transformant le continent », aux « taux de natalité en chute » et à la perte d' »identité occidentale » évoquent des thèmes de la droite populiste (anti-immigration, natalisme, souverainisme). Cela sous-entend une Europe « envahie » par des influences non-occidentales, risquant de créer des majorités non-européennes dans certains pays OTAN. Cette rhétorique sert à mobiliser les alliés conservateurs (comme en Pologne ou en Hongrie) contre l' »élite bruxelloise », tout en masquant des motifs sécuritaires : une Europe affaiblie pourrait basculer vers la neutralité ou des alliances alternatives (ex. : avec la Chine).
  • Implications sécuritaires : Sur l’Ukraine et la Russie, le ton est pragmatique : prioriser un cessez-le-feu pour « stabiliser l’Europe » plutôt qu’une victoire totale ukrainienne, aligné sur une politique « America First ». L’insistance sur 5 % de PIB en défense (contre 2 % actuels) est une escalade du « burden-sharing » trumpien, visant à libérer des ressources US pour l’Indo-Pacifique.

Globalement, ce document reflète une Amérique cynique, isolationniste mais interventionniste : l’Europe est vue comme un atout vital, mais conditionnel à des réformes alignées sur les intérêts US (marchés ouverts, défense accrue).

Commentaire

Ce texte est typique d’une stratégie de sécurité nationale qui ne mâche pas ses mots pour influencer les alliés. Il met le doigt sur des réalités douloureuses – la perte de compétitivité européenne est indéniable, et les tensions internes (Brexit, populisme, Ukraine) l’amplifient – mais sa vision est unilatérale et alarmiste. Sur le plan culturel, les avertissements sur la « méconnaissabilité » en 20 ans flirtent avec l’essentialisme, risquant d’alimenter des divisions plutôt que l’unité transatlantique.

Pour l’Europe, c’est évidemment un texte de chantage économique et politique .

Ultimement, cela souligne la fragilité de l’Alliance atlantique : sans réforme, l’Europe pourrait perdre son « parrain » mafieux américain.

Une réflexion sur “EDITORIAL. QUAND LE MAÎTRE SE PLAINT QUE SES LARBINS FONT MAUVAISE FIGURE!

  1. Ah ces mauvais larbins qui ne veulent pas penser comme leurs maîtres!

    Et en plus ils rechignent à payer pour l’entretien des communs!

    De quoi avons nous l’air face à ces mandarins et à ces boyard parvenus!

    Décidément nos anciens avaient raison:

    Oignez vilain il vous poindra, poignez vilain il vous oindra!

    Cordialement

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